Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De violents heurts ont eu lieu à Ndjamena et dans plusieurs autres villes du Tchad, ce jeudi 20 octobre, entre les forces de l’ordre et des manifestants qui s’opposaient au maintien au pouvoir du président de la transition, Mahamat Déby, arrivé l’an dernier après la mort de son père, Idriss Déby, en avril 2021. Les violences ont éclaté lorsque certains ont commencé à ériger des barricades et ont incendié le siège du parti au pouvoir. Plusieurs centaines de personnes étaient sorties dans les rues de la capitale dès ce jeudi matin, même si la manifestation avait en effet été interdite par les autorités. Les premiers tirs ont commencé dès le milieu de la nuit dernière, et qu’aux premières heures du matin, les premiers tirs de grenades lacrymogènes ont retenti. Ensuite, ce sont des tirs à balles réelles qui ont été entendus, et ce pendant de très longues heures. Après une accalmie en milieu de journée, à l’heure de la prière, les manifestations ont repris en soirée. La police a été déployée, mais aussi l’armée, et en plus des forces de l’ordre, des hommes en civil à bord de voitures teintées ont été aperçus tirant sur des manifestants. Le chef du gouvernement a décrété un couvre-feu entre 18 heures et 6 heures du matin dans quatre villes : Ndjamena, Moundou, Doba et Koumra. Jusqu’au « rétablissement total de l’ordre ». Il a aussi annoncé la suspension de toute activité d’importants groupes d’opposition. La répression des manifestations a fait une cinquantaine de morts, surtout à Ndjamena, Moundou et Koumra, et près de 300 blessés.

 

 

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Les populations autochtones de Colombie sont fréquemment victimes de racisme et prises pour cibles par les groupes armés financés par les narcotrafiquants. Selon l’Organisation nationale indigène de Colombie, au moins 2 200 membres du peuple Embera ont été déplacés par les violences. Des centaines d’entre eux vivent dans des conditions précaires depuis 2020 à Bogota, où ils sont arrivés après avoir été chassés de leurs villages dans les départements de Choco (nord-ouest) et Risaralda (centre-ouest). Pendant des mois, ils ont campé dans le Parc National, au cœur de la capitale, avant d’être transférés en mai dans un foyer où ils vivent dans de mauvaises conditions, abandonnés des pouvoirs publics. Ils ont manifesté et affronté les policiers mercredi à Bogota, blessant 14 d’entre eux. 16 autres personnes, dont 11 fonctionnaires de la mairie de Bogota, ont également été blessées. Suite aux affrontements de mercredi, la police a publié une affiche avec des photographies de 18 des personnes impliquées dans les violences, et a offert une récompense d’environ 10 000 dollars pour des informations permettant de les interpeller.

Le président Gustavo Pedro a rendu visite aux policiers rossés par les autochtones

Après 32 ans, 6 mois et 15 jours de détention, Jakes Esnal a quitté ce matin le Centre pénitentiaire de Lannemezan. Tout comme Ion Kepa Parot, sorti la semaine dernière (voir notre article), Jakes n’accèdera à la liberté conditionnelle qu’à l’issue d’une période probatoire d’un an durant laquelle il sera assigné à résidence avec un bracelet électronique. Unai Parot reste le dernier militant basque du « commando Argala » d’ETA encore incarcéré (lui aussi depuis avril 1990 et actuellement à la prison de Zaballa, au Pays basque Sud),

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Aujourd’hui, 20 octobre, au tribunal de surveillance de Sassari, lors d’une audience concernant la saisie de la correspondance, le révolutionnaire anarchiste Alfredo Cospito a déclaré qu’il entamait une grève de la faim contre le régime carcéral 41 bis sous lequel il a été placé le 5 mai (voir notre article). Le 41bis est un régime carcéral d’isolation extrême. Alfredo, qui a fait une déclaration, n’était pas présent dans la salle d’audience mais connecté par vidéoconférence depuis la prison de Bancali.

Alfredo Cospito

Alfredo Cospito

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Ce jeudi matin, 20 octobre, environ 200 personnes se sont rassemblées pour dénoncer l’emploi d’armes chimiques par l’armée turque contre la guérilla au Kurdistan irakien. Les personnes se sont fait nasser place du Luxembourg, près de la Commission européenne. Les forces de l’ordre ont utilisé matraques et gaz lacrymogènes. Au moins une personne a été blessée.

Récemment, des vidéos ont commencé à circuler montrant l’agonie de combattant.es kurdes suites aux attaques aux armes chimiques utilisées par l’armée turque. Depuis plusieurs années, le mouvement kurde dénonce l’utilisation de ces armes chimiques dans les régions du Kurdistan irakien où sont situées les guérillas kurdes. Malgré les preuves d’utilisation d’armes chimiques, l’OPCW (l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques) est toujours restée silencieuse face à ces attaques.

 

Des affrontements ont éclaté hier mardi 18 en fin de journée dans le cortège de la manifestation organisée par plusieurs syndicats pour réclamer une hausse des salaires et le respect du droit de grève. Près de 300.000 personnes ont manifesté (selon la CGT, 100.000 selon le ministère de l’Intérieur) à l’appel de la CGT, organisatrice avec FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne. A Paris, le cortège – de plus de 70.000 manifestants selon la CGT, 13.000 selon la police – s’est élancé derrière une banderole appelant à des augmentations de salaires et au « respect du droit de grève ». Des incidents sont survenus en fin de journée, avec quelques vitrines brisées (ainsi un concessionnaire BMW) et des affrontements, notamment à coup de projectiles, entre des manifestants et les forces de l’ordre. Il y a eu onze interpellations à Paris, quatre en province. La CGT a elle déploré six blessés à la suite d’une charge policière. Au niveau national, pas moins de 150 manifestations ont été recensées à travers toutes les grandes villes de France.

 

Lundi 10 octobre dernier, l’audience d’appel dans le procès contre Andi, secrétaire du Secours Rouge International, à propos de l’attaque du consulat turc de Zurich en 2017, a eu lieu au Tribunal pénal fédéral de Bellinzone. Le verdict vient de tomber: après avoir été condamnée à 14 mois (sans sursis ni possibilité d’aménagement de peine) en première instance en novembre 2021, elle a été acquittée. En première instance le Tribunal pénal fédéral avait prononcé une condamnation sans preuve, ouvertement politique, basé uniquement sur l’histoire politique, l’identité d’Andi et de son organisation (Revolutionarer Aufbau), son influence sur la jeunesse radicale etc. Une large campagne politique avait remplie de plusieurs événements et actions de solidarité dirigée contre le fascisme turc et ses complices avait eu lieu à cette occasion (voir notre article).

 

 

Dans la matinée de lundi 17 octobre, au 32e jour du soulèvement, des étudiants ont manifesté notamment à la faculté dentaire, l’Université des sciences médicales et l’Université des sciences sociales de Téhéran, à la faculté de médecine d’Ardebil, l’Université Azad de Chahrekord, celle de Najaf Abad d’Ispahan, celle du Golfe Persique à Bouchehr, celle de Sari, et celle des Arts de Tabriz. Des agents en civil ont attaqué les étudiants d’Ardebil, mais ceux-ci se sont défendus. A Tabriz aussi, des affrontements entre les étudiants et les forces de sécurité a éclaté. À Machad, de jeunes insurgés ont mis le feu à un préfabriqué de la police. Dimanche soir, dans différents quartier de Téhéran, dont Ekbatan, Chouch, Kachani, Tajrish, Jordan, Niavaran, Chitgar, Tehranpars, Seyed Khandan, etc., les gens ont manifesté, allumé des feux et bloqué des rues. Dans la soirée de dimanche, diverses villes, dont Yazd, Ispahan, Machad, Karadj, Shahrekord, et d’autres ont été le théâtre de manifestations nocturnes, de slogans lancés depuis des immeubles et d’affrontements avec les forces répressives. A Ispahan, les jeunes ont bloqué des rues avec des feux tout en criant « à bas le tyran qu’il soit chah ou mollah ». À Yazd, les habitants de la région d’Imamshahr ont affronté les forces de sécurité et allumé des feux sur les routes. Quant aux travailleurs du pétrole d’Assalouyeh, d’Abadan et de Bandar Abbas, ils poursuivent leur grève en soutien au soulèvement.

A Téhéran, les familles des prisonniers ont manifesté devant la prison d’Evine pour protester contre la tuerie de samedi soir. On en sait plus sur ces événements. Alors que les prisonniers des quartiers 7 et 8 étaient en promenade, la Garde spéciale a déclenché une expédition punitive parce que les prisonniers politiques avaient scandés « à bas Khamenei ». Les gardes ont lancé des gaz lacrymogènes, tirés des balles réelles et des plombs et ont chargé les prisonniers à coups de matraque. Les gardes ont emmenés 50 prisonniers du quartier 8, où sont détenus les prisonniers politiques. 15 d’entre eux ont été emmenés à la clinique de la prison en raison de leurs nombreuses blessures et les autres ont été transférés à la prison de Gohardacht et dans des lieux inconnus. Dans le quartier 7, pour parer aux gaz lacrymogènes, les prisonniers ont usé de couvertures. Le quartier 7 a pris feu et plus de 60 personnes ont été tuées et blessées à la suite de tirs de balles réelles. Les prisonniers de quartier 4 (un mix de prisonniers sociaux et politiques) ont forcé la sortie de leur quartier. Les affrontements entre les prisonniers du quartier 8 et les gardes se sont intensifiés. Ces affrontements, ces tirs à plombs ou à belles de guerre, les slogans et les passages à tabac des prisonniers se sont poursuivis jusqu’à une heure et demie du matin. Jusqu’au lendemain, des prisonniers blessés ont non seulement été laissés sans soin, mais ont dû subir de nouveaux coups.

Une soirée d’information est co-organisée, ce vendredi 21 octobre à 19H, au Sacco-Vanzetti (54 chaussée de Forest, 1060 Bruxelles), par le Secours Rouge et le groupe La Lutte. Après un court rappel historique, un camarade iranien, communiste, membre du  Comité de défense de la lutte du peuple iranien, exposera la situation actuelle et répondra aux questions de l’assistance.

 

 

Des guerilleros maoïstes ont tué deux indicateurs de police dans les villages de Pedakorma et de Pusnar (district de Bijapur, région de Bastar). Il semble qu’une troisième personne ai été emmenée dans la jungle par les guérilleros. Par ailleurs, une fusillade a eu lieu entre combattants maoïstes et forces de sécurité dans le même district de Bijapur, sur la route Tarrem-Chinagelur. Un sous-inspecteur de police a été blessé.

guérilleros maoïstes (archive)

 

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Ce mardi 17 octobre, durant la nuit, des litres de peinture et le message « MAXI-PRISON, MAXI-INJUSTICE » ont recouvert les murs de différents bâtiments bruxellois. Sont visés plusieurs acteurs impliqués dans le projet de la prison de Haren, dont le SPF Justice (photo), la Régie des bâtiments, ainsi que B2AI, qui est un des bureaux d’architectes ayant travaillé sur les plans de la maxi-prison. Ce projet de complexe pénitentiaire est en effet décrié depuis plus de 10 ans, notamment par les habitant.es de Haren, des académiques, des associations, des magistrats, des militant.es écologistes, anticapitalistes ou anti-carcéraux. Pourtant, la prison est aujourd’hui prête à incarcérer des détenus.

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