Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un nouveau poste de commandement mobile a été produit pour la police de Montréal (SPVM) par PIERCE – FRONTLINE COMMUNICATIONS, fabricant de camions sur mesure spécialisés en communication depuis 1985, qui a plus de 2500 réalisations à son actif. Ce véhicule est équipé d’un drone FOTOKITE équipé de deux caméras (thermiques et numériques) donnant accès à des images de qualité et ce peu importe l’éclairage extérieur, et ayant une capacité d’enregistrement de 24h.

Dans la nuit du 3 au 4 mai, des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisés dans tous les Etats-Unis pour le droit à l’avortement après la fuite d’un document confirmant que la Cour suprême prévoit de revenir sur la jurisprudence Roe v. Wade (un arrêt de 1973 qui garantit le droit à l’avortement à l’échelle fédérale). À Los Angeles, plus d’un millier de personnes ont participé à des rassemblements et à des manifestations. Alors qu’ils marchaient du palais de justice fédérale sur la 1ère rue Ouest jusqu’à Pershing Square, des escouades de policiers se sont abattues sur les manifestants. Les policiers ont agressé un manifestant, le frappant, ainsi que d’autres personnes. Alors que les policiers prétendent avoir été attaqués par les manifestants, les vidéos montrent le contraire. Il est clair que les policiers ont attaqué les manifestants.

Mardi, des membres de la police de Catamarca sont arrivés à bord de sept véhicules dans la zone montagneuse de Capillitas avec l’objectif d’expulser le campement des habitants qui avaient bloqué la route pour empêcher l’entrée de machines et de carburant pour le projet minier de la société Agua-Rica. Après avoir été expulsés, les habitants de Choya sont retournés dans cette petite ville de moins de 500 habitants pour protester contre l’action de la police. La police a réprimé la manifestation avec des balles en caoutchouc : plusieurs personnes ont été blessées, dont des femmes et des personnes âgées, qui ont été emmenées à l’hôpital local.

Les enseignants ont manifesté dans plusieurs villes du pays à l’occasion de la Fête du travail, pour revendiquer des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail. Des affrontements ont éclaté dans les provinces de Fars, Kermanshah, Kurdistan, Markazi, Ardabil, Isfahan et Bushehr, où la police est intervenue violemment contre les manifestants. Dans le port de Bushehr, la police aurait arrêté au moins six enseignants. Les enseignants iraniens ont observé une grève nationale de plusieurs jours en décembre dernier, obligeant le Parlement à adopter une loi prévoyant une augmentation de leurs salaires.

Les manifestations de dimanche avaient pour but de faire pression sur le président Ebrahim Raisi et sur Mohammad Bagher Ghalibaf, président du Parlement iranien, pour qu’ils prennent les mesures nécessaires à l’application de cette loi. D’autres revendications ont été formulées par les manifestants, portant notamment sur l’assurance maladie et les prestations de retraite, la limitation des privatisations et le maintien de l’enseignement public gratuit, le recrutement d’enseignants pour les maternelles et la libération des dirigeants syndicaux et des enseignants emprisonnés.

En Turquie, à Istanbul, des incidents ont éclaté aux abords de la place Taksim, où 34 personnes avaient été tuées lors du 1er-Mai 1977, et où les manifestants tentent chaque année d’affluer, malgré l’interdiction des autorité. Au total 164 personnes ont été appréhendées «pour rassemblement interdit et refus de se disperser», pour avoir voulu rejoindre la célèbre place, épicentre des grandes protestations anti-gouvernementales de 2013, fermée au trafic et aux défilés. Plusieurs milliers de personnes ont simultanément rejoint dans le calme la manifestation officielle des syndicats et organisations professionnelles, autorisée loin de Taksim, sur la rive asiatique de la mégapole.

 

Le Comité contre la torture de l’ONU (CAT) a condamné le Maroc pour des faits de torture et de mauvais traitements sur Mohamed Bourial, un prisonnier politique sahraoui du groupe de Gdeim Izik. Mohamed Bourial avait été arrêté le 8 novembre 2010, le jour du démantèlement du campement pacifique de protestation de Gdeim Izik dans la banlieue de Laâyoune au Sahara occidental (voir notre article). Il a été condamné par une Cour militaire en 2013 et confirmé en appel en 2017, à 30 ans de prison. C’est la troisième fois que cette instance de l’ONU condamne le Maroc, la première décision concernait Naâma Asfari, lui aussi prisonnier du groupe de Gdeim Izik, (décision prise le 16 novembre 2016) et la deuxième Omar N’dour (décision prise le 19 novembre 2021).

Détenus depuis 12 ans sur base de procès fondés sur la torture, la situation des prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik est encore plus difficile depuis le dernier procès en appel de juillet 2017. Au nombre de 19, ils sont dispersés dans 6 prisons, loin de leurs familles. Ils ont été privés de toute visite familiale pendant les deux ans du Covid, mesure toujours en vigueur à ce jour. Deux prisonniers, Hassan Dah et Zaoui Elhoussine, ont entamé une nouvelle grève le 1er avril pour réclamer leur droit au transfert auprès de leurs familles, ce que les prisonniers demandent depuis 2017, date de la fin du procès en appel.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche partout en France à l’occasion du 1er-Mai, dans un contexte très politique après la présidentielle, et plusieurs cortèges ont été accompagnés d’affrontements entre policiers et manifestants, en particulier à Paris. La mobilisation a été supérieure à celle de l’an dernier dans l’ensemble de la France, où la CGT a revendiqué 210 000 manifestants, contre 170 000 l’an dernier. Des dizaines d’agences bancaires ou immobilières, de sociétés d’assurance, ont été attaquées, et des affrontements ont émaillé le parcours avec des grenades lacrymogènes répondant à des jets de projectiles. À Rennes, la manifestation a été suivie d’un rassemblement devant la mairie où les forces de l’ordre ont fait usage de lacrymogènes. À Nantes, les manifestants ont également ciblé des agences immobilières et affronté les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Entre 600-700 personnes ont manifesté de la Place Morichar à la Gare Centrale pour le 1er Mai Révolutionnaire. De nombreux groupes de la gauche révolutionnaire, anarchistes, autonomes, communistes, anti-fascistes, syndicalistes révolutionnaires, féministes révolutionnaires, des groupes révolutionnaires de l’immigration politique en Belgique ont répondu à l’appel, venus d’Antwerpen, de Leuven, de Louvain-la-Neuve, de Namur, de Liège, d’Amsterdam. Trois interventions ont été lues au micro : celle l’Alliance VNR féministe révolutionnaire, celle du Leuven Anarchistische Groep et celle du mouvement de libération kurde. Le cortège a traversé Saint-Gilles de la Barrière à la Porte de Hal pour entrer à Bruxelles-Ville par la Rue Haute où plusieurs actions directes ont visé des symboles de la gentrification, du colonialisme (comme l’Agence Belge de Développement) et du capitalisme, comme plus loin au PS. Le cortège s’est dissout devant la Gare Centrale.

Le Secours Rouge co-organise le 1er Mai révolutionnaire à Bruxelles dans le cadre de « Classe contre Classe ».

L’appel de Classe contre classe

L’appel général de l’Alliance:

L’humanité a le couteau sur la gorge. Le capitalisme ne se limite plus, dans sa soif de profit, à lui rendre la vie infernale: il menace son existence même.
Au delà des résistances, au-delà des fronts de luttes spécifiques, émerge le besoin d’un mouvement révolutionnaire capable de rompre avec le capitalisme et toutes les formes de dominations. Le 1er Mai révolutionnaire est l’expression de ce besoin.
Pas un défilé ritualisé, pas une cohabitation des luttes, pas une plate-forme des revendications: mais l’expression de notre volonté commune de mener un processus révolutionnaire jusqu’au bout, jusqu’à la liquidation du capitalisme et des autres systèmes de domination, de sa classe dominante, et de tout ce qui assure leur pouvoir: leur État, leur parlement, leurs lois, leurs complices “critiques”, leurs alliances et leur police.

 

Jeudi, des masses de manifestants ont affronté la police dans plusieurs villes de Colombie pour marquer le premier anniversaire du soulèvement de masse contre le président conservateur sortant Ivan Duque. À Bogota, Medellin et Popayan, des manifestants cagoulés ont lancé des pierres, des cocktails Molotov et des feux d’artifice sur les agents anti-émeute. La police a répondu par des grenades de désencerclement,, des munitions non létales et des gaz lacrymogènes. Un manifestant a été blessé à l’œil et plusieurs jeunes ont été interpellés à l’Université nationale de Bogota.

Il y a un an, en pleine pandémie de Covid-19, le gouvernement de M. Duque a proposé une augmentation des impôts, déclenchant une vague de troubles sociaux dans tout le pays qui a duré jusqu’en juin. Les routes ont été bloquées et les civils se sont engagés dans des affrontements sanglants avec les forces de sécurité. Selon un rapport des Nations unies, au moins 46 personnes sont mortes dans les affrontements de l’année dernière – 44 civils et deux policiers.