Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Manuel Contreras, 83 ans, a été reconnu coupable du meurtre de Ramon Martinez, un militant de gauche âgé de 23 ans décédé en garde à vue en 1975. Il avait été torturé avant d’être abattu. A la tête de la police secrète chilienne sous la dictature de Pinochet, Contreras est déjà actuellement en prison où il purge une peine de plus de 200 ans pour enlèvement et meurtre. Hier, le juge a également condamné quatre officiers de l’ancienne police secrète dans le cadre de la même affaire. Chacun a été condamné à quinze ans de détention alors qu’ils sont déjà tous derrière les barreaux pour d’autres crimes. Ramon Martinez, membre du Mouvement de la Gauche Révolutionnaire (MIR) avait été arrêté par la police le 6 janvier 1975 alors qu’il se rendait à un rendez-vous avec un camarade. S’opposant à son arrestation, il avait été violemment battu avant d’être emmené au célèbre centre de détention Villa Grimaldi dans un ‘état monstreux’ selon d’autres détenus. Sept jours plus tard, son corps avait été remis au centre médico-légal qui avait conclu à une mort violente suite à des blessures par balles.

Manuel Contreras

Manuel Contreras

Le président péruvien Ollanta Humala a annoncé hier que les forces de sécurité avaient abattu le camarade Willilams, haut dirigeant du PCP-SL, au cours d’un affrontement dans la jungle. Tireur d’élite, le guérillero était accusé par les autorités d’avoir pris part en 2009 à une embuscade dans laquelle 14 soldats avaient été tués. D’après les médias locaux, le camarade Williams faisait partie du top 3 de la structure militaire du PCP-SL, responsable entre autre de multiples attaques contre la police et l’armée péruvienne.

Episode du jour de notre feuilleton des programmes sécuritaires du 7e Programme-Cadre de Recherche et Développement de l’UE : SPIRIT (Safety and Protection of built Infrastructure to Resist Integral threats).

Les attentats à l’explosif (E) ou au moyen d’agents chimiques, biologiques ou radiologiques (CBR) sont des menaces avec une faible probabilité, mais avec des conséquences énormes. SPIRIT travaille sur des solutions pour réduire ces conséquences. L’objectif de ce projet est de fournir la technologie et de savoir-faire pour la protection des bâtiments et des personnes contre la menace terroriste et de minimiser les conséquences d’un attentat terroriste en termes de nombre de victimes, des dommages et de perte de fonctionnalité, en fournissant d’ici août 2013:
1. Des outils pour quantifier la vulnérabilité des infrastructures;
2. Un catalogue de produits de protection;
3. Un outil d’orientation pour l’ingénierie de la sécurité;
4. Une proposition sur la manière de prendre en compte les menaces CBRE dans les normes de construction.
Le coût du programme est de 4,900,000€ dont 3.500.000€ de contribution de l’UE.

Les programmes sécuritaires de l’UE (13): SPIRIT

Depuis juin 2010, une quarantaine de familles se battent pour obtenir le droit d’être relogées à Constantine. Toutes détiennent des actes de propriété de constructions démolies à l’époque dans le cadre du plan de modernisation de la ville, mais n’ont toujours pas été relogées. Depuis, elles multiplient les manifestations et les actions de protestation pour dénoncer une opération de relogement ‘arbitraire’ et réclamer une réhabilitation ‘urgente et immédiate’. Dimanche, ces riverains ont organisé une manifestation et ont encerclé le siège de la wilaya (subdivision administrative) avant de bloquer la route parallèle en usant de pierres. La police anti-émeute est rapidement intervenue, entraînant des heurts violents. Les affrontements ont fait trois blessés dans les rangs policiers, et quatre personnes ont été interpellées. Aujourd’hui, trois d’entre elles ont été placées sous mandat de dépôt pour attroupement illégal et violences contre les forces de l’ordre alors que la quatrième a été libérée.

Déploiement policier à Constantine

Déploiement policier à Constantine

Lundi soir, après avoir reçu diverses informations concordantes, les forces de police de la province de Sanliurfa (sud-est du pays) ont placé un barrage filtrant sur une route entre les districts de Viransehir et de Ceylanpinar dans le but de capturer un véhicule transportant des guérilleros du PKK. Vers 19h30, un mini-van noir est arrivé à hauteur du barrage. Les occupants ont immédiatement ouvert le feu sur les forces de sécurité pour forcer le passage, blessant trois policiers. Celles-ci sont néanmoins parvenues à arrêter le véhicule, déclenchant une violente fusillade. Un guérillero a été capturé blessé. L’autre est parvenu à sortir du véhicule avec les bombe qu’il transportait avant de se faire exploser lorsqu’il s’est rendu compte qu’il serait également arrêté. Selon les autorités, les deux hommes seraient les auteurs de l’action du 9 août dernier contre un bus militaire dans la province d’Izmir au cours de laquelle deux soldats sont décédés et neuf autres ont été blessés.

Barrage policier

Barrage policier

En même temps qu’augmentait la fréquence des manifestations étudiantes sur la réforme de l’éducation, les dénonciations d’abus policiers se sont multipliées au Chili. À peine un an après une précédente tourmente consécutive à la mort d’un adolescent abattu par un policier qui avait tenté ensuite de dissimuler les faits, la police, institution éminemment respectée des Chiliens, est notamment accusée d’avoir battu, humilié et dévêtu des lycéens dans une caserne. Les forces de l’ordre affrontent aussi des accusations d’usage disproportionné de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestations.

Un lycéen a été retenu menotté nu et agenouillé pendant cinq heures aux côtés de neuf autres personnes, dont deux mineurs, après l’évacuation de l’établissement qu’ils occupaient. À la suite de cette opération, quatre policiers seront sanctionnés. La semaine passée, un membre des forces spéciales a été suspendu après la diffusion d’une vidéo le montrant donnant des coups de pied la veille à des élèves délogés d’un immeuble en construction dans lequel ils s’étaient réfugiés à l’issue d’une manifestation qui a rassemblé plus de 50.000 personnes à Santiago.

Chili: La police mise en cause

Lundi passé, des incidents avaient opposés des policiers aux étudiants à Montréal. Six personnes avaient été arrêtées pour voies de fait contre des agents de sécurité et des policiers.

Les policiers sont entrés à la demande de la direction de l’école afin de poursuivre la vague d’arrestations. Arrivés sur place vers 13h, les policiers du poste de quartier se sont retrouvés en présence d’une centaine d’étudiants. Quand ils ont procédé aux arrestations de quatre hommes et une femme, les étudiants ont résisté et des renforts policiers ont été appelés. Un gros détachement de robocops a fait son entrée dans l’immeuble. Ils ont pas ménagé leurs efforts pour repousser la centaine d’étudiants dans une cage d’escalier où ils les ont pris en souricière pour les confiner pendant une dizaine de minutes. Repoussés sur le trottoir, les manifestants ont longtemps fait face à un barrage policier les empêchant de retourner dans leur école. La tension a à nouveau monté et des renforts ont à nouveau été envoyé.

Deux guérilleros de la NPA ont été tués la semaine passée dans un combat avec des militaires du 9e bataillon d’infanterie dans le district de Paquibato district (province de Davao). Avant hier, une grenade a été lancée vers un groupe de militaires dans le même district. Mais la grenade a été dévié par un montant et, outre quelques militaires, plusieurs civils qui assistaient à un spectacle ont été blessés.

Episode du jour de notre feuilleton des programmes sécuritaires du 7e Programme-Cadre de Recherche et Développement de l’UE :WIMA²S (Wide Maritime Area Airbone Surveillance).

WIMA²S est un projet consacré à la surveillance de vastes zones maritimes par des moyens actifs et passifs par différents moyens aériens et spatiaux (des drones aux satellites). Son premier objectif est la lutte contre l’immigration clandestine, ses objectifs secondaires sont la sécurité maritime, la recherche et le sauvetage, l’interception de la contrebande, la lutte anti-terroriste, la protection de l’environnement marin, la surveillance des pêcheries.

Seuls les moyens aériens peuvent assurer pour la surveillance des zones maritimes: eux seuls peuvent à surveiller des zones étendues et être rapidement dirigés vers les points de menace. Comme les avions de patrouille maritime ont un coût élevé, WIMA²S travaille à l’emploi de drones en développant des solutions originales et innovantes technologiques pour accroître l’efficacité de la surveillance maritime aéroportée, tout en réduisant les coûts. Il s’agit de combler l’écart entre les avions (et les hélicoptères) et drones dans les mission de surveillance maritime, et de préparer des concepts pour l’utilisation de drones et leur combinaison avec les systèmes existants de surveillance maritime. Le vol d’un drone de démonstration et l’analysant du rapport coût-efficacité du concept est également au programme dont le budget total du projet était de 4.000.000€ dont 2.700.000€ de contribution de l’UE. C’est le groupe français d’avionique Thales qui pilote le programme.

Le drone

Le drone

Lundi, 162 des 270 mineurs incarcérés depuis le 16 août suite à la fusillade dans la mine de platine de Marikana ont été relâchés après la suspension de leur inculpation pour meurtre de 34 de leurs collègues qui avaient été abattus, selon toute vraisemblance, par la police. Les 108 autres devraient être remis en liberté jeudi. Peu après les violences de la mi-août, une grande partie des personnes interpellées avaient porté plainte contre les abus des forces de l’ordre. Abus qui se sont poursuivis en détention. Plusieurs mineurs se sont exprimés en ce sens à leur sortie de prison: ‘Ils nous ont frappés et nous ont giflés, nous ont marchés sur les doigts avec leurs bottes après nous avoir accusés d’avoir caché un clou dans une cellule’. Un autre mineur a lui expliqué qu’il avait été contraint de rester debout contre le mur, les mains au-dessus de la tête alors que les policiers le frappaient dans les côtes avec les poings et un bâton. Malgré l’enquête lancée après la fusillade par la police des polices sud-africaine, les policiers impliqués dans les violences n’ont toujours pas été inquiétés, malgré les nombreux témoignages de badauds et de journalistes affirmant que les policiers avaient pourchassés les mineurs avant de les abattre de sang-froid et malgré les diverses plaintes déposées depuis lundi par les mineurs libérés.