Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un appel a été lancé pour une semaine d’actions en soutien aux « Neuf de Reykjavik », du 10 au 16 janvier 2011. Au cours de l’hiver 2008, l’Islande, première faillite nationale dans la crise mondiale, assistait à la plus large mobilisation de son histoire. Des manifestations, rassemblements de masse et assemblées populaires, actions directes et confrontations quotidiennes, et pour finir des émeutes, réussirent à faire tomber le gouvernement de droite de l’époque.

Le 8 décembre 2008, à Reyjavik, en Islande, un groupe d’une trentaine de personnes prenait d’assaut le parlement. Elles entrèrent dans le but d’interrompre l’assemblée et de lire un communiqué de protestation. Malgré le fait que l’accès aux tribunes publiques est ouvert à tous, la police, secondée par les gardes, bloqua l’entrée et arrêta le groupe dans l’escalier. Seuls deux des trente personnes parvinrent à accéder à la tribune. Après une légère échauffourée, plusieurs personnes furent arrêtées et les autres forcées de se disperser. Un an plus tard, les autorités ciblèrent 9 de ces 30 personnes. Ils et elles sont principalement accusé-e-s, entre autres, d’avoir menacé l’autonomie du parlement. La peine associée est d’un an de prison minimum, jusqu’à la perpétuité (soit 16 ans en Islande). L’audience finale du procès de Neuf de Reykjavik aura lieu au tribunal de Reykjavik les 18, 19, et 20 janvier 2011.

Le 3 décembre 2010, le procureur du tribunal du district central de Séoul a requis des peines allant de 5 à 7 ans de prison contre Oh sei-chull, Yang Hyo-seok, Yang Joon-seok, Choi Young-ik, Park Joon-seon, Jeong Won-hyung et Oh Min-gyu, tous membres de la Socialist Workers Alliance de Corée (SWLK). Ils sont été inculpés en vertu de la Loi pour la sécurité nationale, adoptée par la Corée du Sud en 1948 et qui prévoit théoriquement la peine de mort pour les activités «en faveur du Nord ». Leur mise en accusation résulte de leur intervention dans de nombreuses grèves et de nombreux mouvements depuis 2007.

Cet événement se produit dans le contexte d’un tournant à droite du
gouvernement sud-coréen du président Lee Myong Bak depuis qu’il a pris ses fonctions au début de 2008, comme en témoigne l’écrasement de la grève de Ssangyong en 2009. Il faut souligner que des tracts de la SWLK qui avaient été distribués pendant la grève de Ssangyong ont servi de preuves clés dans ce procès.

Les procureurs ont tenté d’inculper les membres de la SWLK à plusieurs reprises depuis 2008, et jusqu’alors leurs tentatives avaient échoué à chaque fois. Les proches des inculpes appellent à une campagne de protestations par e-mail au juge Hyung Kim Doo du tribunal du district central de Séoul aidera à réduire ou annuler les peines de ces militants, lorsque le verdict final sera rendu le 27 janvier. Le juge Kim doit prendre connaissance de votre opinion sur ce procès et sur ce « délit d’opinion ». Pour ce faire, vous pouvez écrire avec vos propres mots à swlk@jinbo.net avant le lundi 17 janvier 2011.

Le 5 septembre dernier, l’ETA annonçait sa volonté d’aboutir à une solution démocratique au conflit par le biais d’une vidéo. Aujourd’hui, c’est sur le site du journal basque Gara que l’organisation a publié un communiqué dans lequel elle déclare: ‘L’ETA a décidé de déclarer un cessez-le-feu permanent et de caractère général qui puisse être vérifié par la communauté internationale’. En revanche, le communiqué ne mentionne pas la dissolution de l’organisation, ni l’abandon de la lutte armée, préalable exigé par le gouvernement espagnol avant toute discussion sur l’avenir du Pays-Basque. Gouvernement qui n’a d’ailleurs pas encore réagi à cette déclaration.

Lire le communiqué en anglais

Selon les autorités, les manifestations qui se sont déroulées depuis le 5 janvier dernier auraient fait trois morts et plus de 800 blessés. Mais plusieurs sources concordantes parlent aussi du décès d’un chauffeur de taxi et d’un autre homme décédé par balle, ce qui porterait le chiffre à cinq. Le ministère de l’intérieur a également annoncé un millier d’arrestations. Durant cinq jours, et dans plusieurs grandes villes du pays, des milliers de personnes sont descendues dans les rues pour dénoncer la cherté de la vie dans une vague de protestation populaire. Les manifestants s’en sont pris aux banques, aux boutiques de téléphonie, d’informatique, de montres et de vêtements, à des concessionnaires automobiles et à des bâtiments publics. Selon les autorités, une grande partie des personnes arrêtées ont pu l’être grâce aux caméras de surveillance. Hier et avant-hier, de nombreux manifestants ont été présentés devant les tribunaux. Certains d’entre eux répondront des chefs d’inculpation ‘d’incendie volontaire’ et de ‘coups et blessures ayant entraîné la mort’.

Manifestation contre la vie chère en Algérie

Manifestation contre la vie chère en Algérie

Après le décès de quatre manifestants hier, les manifestations se sont poursuivies durant la nuit et la journée d’aujourd’hui à Tala et à Kasserine, entrainant de nouveaux violents affrontements entre la population et la police. Le ministère de l’intérieur a annoncé que huit personnes étaient décédées ce week-end et plusieurs autres blessées. Mais d’autres sources sur place font état d’au moins vingt morts tués par balle dans la région. Et elles affirment que le bilan devrait s’alourdir vu le nombre de blessés graves qui affluent dans les hôpitaux. Des témoins ont également déclaré que les cortèges funéraires avaient aussi été la cible de tirs.

Près de 40.000 personnes se sont rassemblées hier après-midi à Bilbao, à l’appel de différents collectifs basques. Elles ont défilé pacifiquement à travers la ville en scandant des slogans réclamant davantage de droits pour les membres emprisonnés de l’ETA. Etxerat, une association de parents de prisonniers de l’ETA affirme qu’ils sont dispersés en Espagne et en France, loin du Pays-Basque, ce qui rend difficile, voir impossible, les visites familiales en prison. Elle demande donc notamment leur rassemblement au Pays-Basque.

Manifestation pour les prisonniers d’ETA

Manifestation pour les prisonniers d'ETA

Depuis le 17 décembre, le peuple tunisien se révolte contre la précarité sociale et le chômage. Les étudiants et les diplômés chômeurs qui manifestent quotidiennement depuis lors ont été rejoints ce samedi par les syndicats. Mais les affrontements qui opposent les jeunes et les forces de l’ordre se sont également intensifiés. Vendredi, cinq manifestants et un agent de sécurité ont été blessés à Saïda dans une confrontation violente. Samedi, les policiers ont ouvert le feu sur la foule dans le centre de Tala, dans le centre-ouest du pays. Quatre hommes ont été tués et plusieurs personnes ont été blessées, dont six grièvement. A Kasserine, de violents affrontements se sont déroulés cette nuit. Un jeune garçon de douze ans aurait également été tué par balle, cette fois à Ennour. Tous les rassemblements sont encadrés par des centaines de policiers en civil et d’unités anti-émeute, celles-ci n’hésitant pas à faire usage de lacrymogènes et de leurs armes à feu. Hier, l’armée s’est déployée pour la première fois depuis le début du mouvement autour des bâtiments officiels.

Force de police en Tunisie

Force de police en Tunisie (archive)

Ce samedi, le procureur fédéral Johan Delmulle a déclaré que les services de police manquaient d’effectifs dans la lutte contre le terrorisme. Celui-ci travaille actuellement avec une équipe de 103 personnes, ce qui est, selon lui, largement insuffisant. Il réclame dès lors une union nationale contre le terrorisme, planifiée de manière centrale avec 200 enquêteurs. Il affirme également avoir besoin de plus d’interprètes et de traducteurs, et demande un meilleur screening du personnel impliqué dans les dossiers de terrorisme. En effet, il n’exclu pas que certains interprètes puissent jouer un double rôle et fournir des informations aux terroristes.

Au moins neuf guérilleros ont été abattus par la police tôt ce matin dans le district de Rayagada (Orissa). La fusillade a eu lieu après que les forces de sécurité aient mené un raid dans la zone. Elle avait été informée de la présence des maoïstes dans cette région forestière et montagneuse. Les corps de neuf guérilleros ont été retrouvé sur place, ainsi que des armes et du matériel explosif dans ce qui semblerait avoir été un camp. Des forces additionnelles ont été envoyés afin d’entreprendre une opération de ratissage de grande envergure et intensifier les patrouilles.

Ce vendredi, des guérilleros colombiens ont lancé une attaque dans le département de Caqueta, au sud du pays. Ils se déplaçaient dans deux véhicules et ont été arrêté par un groupe de soldats alors qu’ils se préparaient à prendre d’assaut un poste avancé de police. Un violent combat s’est alors déclenché, au cours duquel cinq guérilleros, quatre soldats et un civil sont décédés. Selon le général Juan Carlos Salazar, le commandant du bataillon déployé dans la région, l’objectif de cette action était d’attaquer la ville de San Vicente. Cette offensive fait suite à une série d’attaques à la bombe dans la ville de Nieva, un peu plus au nord.