Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans moins d’un mois, cela fera 24 ans que Jean-Marc Rouillan a été incarcéré pour les actes accomplis comme militant d’Action directe. Des années de résistance à l’élimination carcérale, puis une semi-liberté arrachée en 2008… interrompue après 10 mois – pour cause de propos qualifiés d’ »ambigus » par la justice – avec retour en prison à plein temps.

Une justice d’exception, la seule que les prisonniers politiques d’Action Directe ont connue depuis leur procès, aggravée par la loi sur la rétention de sûreté, a encore durci et rallongé les procédures déjà très restrictives qui leur sont appliquées. C’est ainsi que Jean-Marc Rouillan a dû subir deux ans de prison supplémentaires (alors que sa peine de sûreté est accomplie depuis 2005) avant que sa nouvelle demande de libération conditionnelle soit examinée. L’audience est enfin programmée pour cette semaine, le 2 février, dans l’enceinte de la prison de Muret.

Le Collectif « Ne laissons pas faire ! » appelle à un rassemblement jeudi 3 février, de 18 h à 19 h en face de la direction de l’Administration pénitentiaire carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – Métro L1/L11 : Hôtel-de-Ville)

Récemment, le gouvernement du Bangladesh a annoncé sa volonté d’acquérir des terres situées à quarante kilomètres au sud de la capitale, Dacca, afin d’y construire un nouvel aéroport. Cette acquisition entraînerait l’expropriation de plusieurs milliers d’agriculteurs et de villageois qui vivent actuellement sur ces terres. Aujourd’hui, plus de 20.000 personnes ont manifesté sur le site pour dénoncer le projet gouvernemental. La police a dispersé la foule par des jets de gaz lacrymogènes et des tirs de balles en caoutchouc. Les manifestants ont répliqué, armés de bâtons et de barres de fer, en mettant le feu à un camp et à un véhicule de police. Ils ont également dressé des barricades à travers plusieurs routes. Un policier est décédé et plus de cinquante personnes ont été blessées au cours de ces affrontements.

Manifestation contre un aéroport à Dacca

Manifestation contre un aéroport à Dacca

Des milliers de personnes ont à nouveau défilé ce samedi dans les rues de Manchester et de Londres, à l’appel notamment d’un syndicat d’étudiants. Elles manifestaient contre l’austérité draconienne et le quasi-triplement des droits universitaires imposés par le gouvernement, encadrées par un important dispositif policier. A Manchester, la police est intervenue pour encerclé une centaine de personnes qui tentaient de s’écarter du parcours pour rejoindre le centre-ville. Une vingtaine d’entre elles ont été arrêtées pour troubles de l’ordre public et obstruction de la voie publique. A Londres, six personnes ont également été arrêtées sur la même base.

Arrestation en marge d’une manifestation estudiantine à Manchester

Arrestation en marge d'une manifestation estudiantine à Manchester

Vendredi, la police a annoncé avoir arrêté un guérillero maoïste recherché de longue date. Agissant sur base de renseignements, la police a déclenché une opération de recherche tôt dans la matinée de vendredi dans la région de Jhargram (Midnapore occidental). Après avoir arrêté Mahto, la police a poursuivi son action dans l’espoir de découvrir des armes, ou d’autres maoïstes, en vain.

Ce jeudi, les neuf militants du CAS ont une nouvelle fois vu leur procès reporté. A l’entrée du palais de justice, les autorités avaient installé un chemin de barrières Nadar pour canaliser les personnes qui souhaitaient assister à l’audience. Celles-ci ont également du fournir leurs papiers d’identité avant l’entrée en salle. Le procureur a pris la décision d’ajourner l’audience après que les avocats des inculpés aient rendu leur conclusion ce jeudi, alors que la procédure exige que cela soit fait huit jours avant l’audience. Celle-ci a donc été reportée au 3 mars.

Alors que l’on comptait hier, en Egypte, selon des sources médicales, au moins 92 personnes tuées et des milliers blessées depuis le début mardi de la contestation contre le président Hosni Moubarak en Egypte, (dont 85 lors des violents heurts vendredi et samedi entre manifestants et policiers), une manifestation de solidarité a été réprimée ce dimanche a Paris. 90 personnes ont été arrêtées à Charles de Gaulle – Etoile. 30 d’entre elles ont été transférées au commissariat du 18ème, rue de Clignancourt, métro Château Rouge. Selon le Comité de solidarité avec la lutte du peuple égyptien, seules 30 personnes auraient été relâchées

Mark Kennedy est entré dans la police vers 1994. Début 2003, il travaille pour la nouvelle National Public Order Intelligence Unit (NPOIU), chargée de surveiller les “extrémistes de l’intérieur”, et reçoit un permis de conduire, un passeport établissant sa nouvelle identité (Mark Stone) et une histoire crédible pour expliquer ses absences : alpiniste professionnel, il part souvent à l’étranger pour des contrats bien rémunérés.

C’est en août 2003 que Kennedy est arrivé avec ses cheveux longs, ses tatouages et la passion de grimper aux arbres dans une ferme reconvertie en base militante, dans le Yorkshire, pour assister à une réunion du mouvement Earth First. Il a deux atouts qui vont bientôt le rendre indispensable au sein du mouvement. D’une part, il conduit et posséde un pick-up ; ensuite, il sait se montrer généreux, acceptant de payer l’impression de documents, louant des véhicules et payant les amendes infligées par les tribunaux.

Il obtient rapidement la confiance des militants. En 2004, il devient membre de Dissent !, un réseau chargé de préparer des manifestations liées au sommet du G8, prévu pour l’année suivante en Ecosse. En 2005, il grimpe aux arbres de la capitale pour accrocher des bannières contre BP, puis Il se rend ensuite au campement de Stirling. Après le G8, Kennedy file en Islande pour manifester contre la construction d’un barrage. Conscients d’être surveillés par la police, les militants limitent au maximum le nombre de personnes informées des détails logistiques de l’opération. Pour des raisons pratiques, les personnes chargées du transport en font généralement partie.

A l’été 2006, Mark Kennedy est un militant à part entière. Il rejoint le cercle des organisateurs du premier Camp climat et participe à son installation près de la centrale à charbon de Drax, dans le Yorkshire (organisés par le groupe militant Camp action climat (CAC), une dizaine de campements se sont installés depuis sur des sites jugés stratégiques, principalement au Royaume-Uni). Lors du Camp climat de l’année suivante à l’aéroport de Heathrow, il se voit confier l’organisation des transports.

En 7 ans, Mark Kennedy s’est tellement bien intégré à la communauté des militants que près de deux cents personnes étaient là pour fêter ses 40 ans. Il a été de presque toutes les grandes manifestations écologistes du Royaume-Uni depuis 2003. Avec son faux passeport, il s’est rendu dans plus de vingt-deux pays, manifestant contre la construction d’un barrage en Islande, rejoignant des militants verts espagnols, pénétrant les réseaux anarchistes d’Allemagne et d’Italie, menant des actions illégales au besoin.

Ce n’est que le 12 avril 2009, que Kennedy commence à être soupçonné. La police avait appris – probablement par Kennedy lui-même – que des militants prévoyaient d’entrer sur le site de la centrale de Ratcliffe-on-Soar, une centrale à charbon située à proximité. Lorsque les militants furent avertis de la présence de nombreux policiers à l’extérieur de la centrale, il fut question d’abandonner le plan. On chargea toutefois Kennedy d’aller vérifier la gravité du problème. A son retour, il déclara [faussement] qu’il n’y avait aucun policier. Les forces de police débarquèrent peu de temps après.

Au cours d’un vaste coup de filet, la police prend d’assaut le bâtiment de l’école dans la banlieue de Nottingham, où les militants se sont rassemblése. A l’intérieur, ils trouvent cent quatorze personnes, dont Kennedy. Le 5 janvier 2011, vingt militants seront finalement condamnés pour le délit mineur de préparation à une effraction après avoir reconnu qu’ils avaient prévu d’occuper la centrale pendant une semaine afin d’empêcher l’émission de 150.000 tonnes de carbone.

Les soupçons contre Kennedy s’aggravèrent lorsque celui-ci, inculpé en même temps que vingt-sept autres personnes, décida de faire appel à un autre cabinet d’avocats. Lui seul fut relaxé. Ce n’est toutefois qu’après avoir découvert par hasard son véritable passeport, des mois plus tard, que les militants finirent par apprendre sa véritable identité. Le 21 octobre 2010, six de ses amis proches le pressèrent de questions. Il finit par avouer et exprimer, en larmes, ses regrets. Kennedy vit à présent à l’étranger.

Kennedy en eco-warrior

Kennedy maintenant

Kennedy en eco-warrior

Une grosse centaine de manifestants s’étaient rassemblés ce samedi après-midi pour protester contre le Forum Economique Mondial (WEF) qui se déroule actuellement à Davos. Ils étaient entourés par un fort contingent de policiers portant casques et boucliers. Rapidement, ceux-ci sont entrés en action pour disperser le rassemblement. Ils ont tiré des jets d’eau à forte pression et des balles en caoutchouc en direction des manifestants, qui ont répliqué en lançant des boules de neige. Notons que la manifestations s’est déroulée devant un hôtel situé à 700 mètres du centre de conférence, celui-ci étant encerclé par quelques 5000 militaires patrouillant arme au poing.

Dispersion de la manif anti-WEF

Dispersion de la manif anti-WEF

Dans une action visant officiellement le DHKP-C, les autorités turques ont interpellé ce mercredi sept militants actifs dans des associations de quartier à Izmir. Il semblerait que tous les sept aient été suivis pendant plus de six mois. Mais ce 26 janvier, trois associations et le domicile de huit autres militants ont également été perquisitionnés. Les autorités ont annoncé avoir saisi des documents ‘organisationnels’, des croquis indiquant des établissements militaires et policiers et des ordinateurs. Ces derniers ont été envoyés au laboratoire de la police criminelle d’Ankara pour que les éventuels messages cryptés puissent être décodés. Cinq des militants ont été mis en examen et incarcérés. Ils sont accusés d’avoir formé des milices en vue de mener des actions contre des institutions de l’état. Les deux autres avaient été interpellés pour simple rébellion, et ont été relâchés.

Depuis dimanche, de nombreux manifestants ‘campaient’ devant les bureaux du premier ministre tunisien dans le centre de la capitale, sur la place de la Kasbah. Une vaste opération d’évacuation a été menée ce vendredi par les unités anti-émeutes. Celles-ci, composées de plus de 200 hommes, ont fait mouvement vers la Kasbah en tirant un grand nombre de grenades lacrymogènes. Sur l’esplanade, survolée par un hélicoptère, les policiers ont immédiatement démonté les tentes des manifestants. Cinq d’entre eux ont été blessés par les grenades lacrymogènes et les pierres, jetées par les protestataires et que la police rejetait ensuite vers eux. Un médecin du Samu a déclaré que tous saignaient, et que l’un d’entre eux avait été atteint à la tête par une grenade lacrymogène tirée presque à bout portant.