Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dimanche 20 février : 21h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille. Concert en solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale.
Lundi 21 février : 19h, lieu à préciser… Discussion autour des révoltes en Afrique du Nord : démocratie ou révolution ?
Mardi 22 février : 19h, lieu à préciser… Discussion autour de la répression.
Mercredi 23 février : 15h, au métro Belleville Table de diffusion de textes. 19h, rue Sainte Marthe, M° Belleville. Rôtisserie en soutien au journal ’’Luciole’’ et aux prisonniers de la lutte contre la machine à expulser.
Vendredi 25 février: 18h, au 7 boulevard Bourdon, M° Bastille. Soirée sur migration-exploitation. Projection du film ’’Rosarno : Le temps des oranges’’ suivi d’une discussion. Cantine en soutien aux prisonniers.
Samedi 26 février : 16h, lieu à préciser… Discussion. Des rafles aux expulsions : comment lutter contre la machine à expulser ?
Dimanche 27 février : 16h, au 5-7-9 rue du Capitaine Marchal, M° Porte de Bagnolet. Assemblée Générale de clôture de la semaine de solidarité et de luttes.

Les représentants du gouvernement des Philippines et de l’insurrection maoïste ont entamé leurs premiers pourparlers officiels mardi en Norvège, dans la banlieue d’Oslo. Les pourparlers, qui pourraient amener à une prolongation de la trève, portent d’abord sur des questions économiques. Les négociations se concentreront ensuite sur les questions politiques et constitutionnelles.

L’Etat central indien a décidé d’encore renforcer le dispositif anti-maoiste en finançant la construction de 400 commissariats de police fortifiés dans les régions contrôlées par les maoïstes dans les Etats de Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa, Andhra Pradesh, Bihar, Maharashtra et Bengale.

Malgré leur coût exorbitant, le Ministère de l’Intérieur a aussi décidé d’équiper d’un grand nombre de téléphones-satellites les forces de sécurité. Les communications de ces téléphones ne peuvent pas être interceptés et, pour fonctionner, ils n’exigent pas de tours relais que les maoïstes détruisent régulièrement pour gêner la communication des forces de sécurité.

Un haut fonctionnaire de l’Etat de l’Orissa était en tournée d’inspection avec trois d’autres fonctionnaires quand ils ont été arrêtés par un groupe de guérilleros maoïstes. Les trois fonctionnaires subalternes ont été libérés avec une lettre proposant un échange de prisonniers dans 48 heures.

La demande de liberté conditionnelle de Jean-Marc Rouillan, militant d’Action Directe incarcéré depuis pratiquement 24 ans a été examinée le 2 février dernier.

Il avait été condamné à la prison à perpétuité en 1989 avec d’autres membres d’Action Directe notamment pour complicité dans les assassinats de George Besse et de René Audrau. Après s’être vu accorder une semi-liberté en 2008, il avait été réincarcéré à la suite d’une interview à L’Express dans laquelle il exprimait une ‘opinion’ sur les fait pour lesquels il avait été condamné.

Le tribunal d’application des peines de Paris lui a accordé ce mercredi un régime de semi-liberté. Le tribunal a considéré que ‘les effort sérieux de réadaptation sociale manifestés par Rouillan justifient un aménagement de peine’. Ce dernier sera placé sous surveillance électronique, et devrait retrouver son emploi aux éditions Agone à Marseille.

L’application de cette décision était prévue pour le 7 mars prochain, mais le parquet de Paris a immédiatement fait appel. Celui-ci suspend de fait la mise en place du régime de semi-liberté. La cour d’appel de Paris réexaminera la décision de plusieurs semaines.

Le quotidien The Guardian a dévoilé hier des documents prouvant que trois sociétés énergétiques britanniques se sont offerts les services d’une société de sécurité privée pour infiltrer et espionner des groupes de militants écologistes. Les documents révèlent comment Rebecca Todd, directrice de la société de sécurité Vericola, a renseigné les cadres de trois compagnies au sujet des projets de militants après avoir épié leurs mails. Ils la montrent également en train de donner des instructions à un agent avant qu’il ne se rende à une réunion de militants et le coacher sur la manière par laquelle se faire bien voir par eux. Selon des sources policières anonymes, il y aurait actuellement plus d’espions privés que d’agents en civil dans les manifestations en Grande-Bretagne.

The Guardian, qui a également mené son enquête, indique que les opérations intrusives des firmes de sécurité privées vont de l’inscription en tant que militant sur des mailing listes à l’infiltration à temps plein d’agents dans les groupes. Les sociétés multinationales, depuis les producteurs d’énergie jusqu’aux vendeurs d’armes embauchent ces espions pour tenter d’empêcher les militants de mener des campagnes contre elles ou de pénétrer sur leurs sites. La société Vericola est l’une d’elle et se défini comme une ‘société de gestion des risques des entreprises’ offrant un service ‘sur mesure’ à ses clients ‘quant aux menaces potentielles’ pour leurs affaires. L’enquête du quotidien révèle que ces trois dernières années, Todd s’est inscrite (en utilisant diverses adresses mails) sur les mailing listes d’une série de groupes militants organisant des manifestations majeures telles que les rassemblements contre le G20 à Londres, contre la centrale électrique de E.ON ou l’extension de l’aéroport d’Heathrow, ce qui lui a fourni l’accès aux communications et comptes-rendus des militants. Malgré les mails révélant comment Todd manoeuvrait pour que ses agents puissent accéder aux manifestations, elle nie que sa société infiltrerait des groupes de militants. Toutefois, suite à ces révélations publiques, plusieurs militants ont affirmé qu’elle assistait à de nombreuses de leurs réunions, sous le nom de Rising Tide.

En décembre 2010, la police londonienne a relevé que certains groupes de manifestants ont utilisé Google Map (couplé à des logiciels spéciaux) pour suivre les mouvements et les points de rassemblement de la police. Les cartes étaient mise à jour en temps réel avec des connexions wifi. Des logiciels ont même été mis au point dans ce but, avec des icônes figurant les groupes de policiers, l’avion de surveillance et les fourgons. Ces cartes peuvent être partagées entre des utilisateurs choisis.
Si globalement, la police garde le dessus au point de vue de la collecte et de l’utilisation des informations tactiques pendant des événements, certains groupes étaient mieux informés que les policiers. La police remarque que la prolifération des smartphones facilite et peut généraliser de tels procédés. Elle étudie les moyens d’y parer, d’autant que les manifestants peuvent avoir plus d’observateurs et des points d’observation que la police et dépasser en réalité la police dans la quantité et la qualité de renseignement. Avec une carte actualisée en temps réel, complétée avec des photos satellites, chaque manifestant peut évoluer comme s’il disposait d’un hélicoptère pour le guider.

L’article sur la question dans une revue de police

Le lien vers la carte Google traitée par le logiciel des manifestants

Grande-Bretagne: La police étudie l’utilisation tactique de Google Map par les manifestants

Le FEAD (fichier automatisé des empreintes digitales) a été créé en France en 1987. Au 31 janvier 2010, il répertoriait les empreintes digitales de 3.451.622 personnes. Initialement mis en place pour prévenir la récidive des criminels sexuels, il a depuis été étendu à pratiquement tous les délits. Seules environ 300.000 empreintes concernent des personnes effectivement condamnées, et donc la grande majorité des personnes qui sont fichées sont toujours présumées innocentes de ce pour quoi elles ont été suspectées et fichées. Toutes ces données sont conservées durant 25 ans, et accessibles à 300 fonctionnaires français.

Mais depuis le 9 Février, il est également accessible aux ‘agents d’organismes de coopération internationale en matière de police judiciaire ou par des agents des services de police ou de justice d’états étrangers’. Le décret prévoyant cette extension d’accès au FEAD a été adopté dans le cadre du Traité de Prüm signé en 2005 par plusieurs pays européens (dont la Belgique) et qui prévoit, au nom de la lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale et la criminalité, ‘l’échange de données génétiques, d’empreintes digitales et de données à caractère personnel, la constitution de patrouilles policières communes, ainsi que d’autres formes d’intervention (gardes armées à bord des aéronefs, assistance lors d’événements de grande envergure,…)’. De plus, le décret prévoit que le gouvernement seul sera autorisé à élargir l’accès au FEAD à d’autres organismes ou pays, empêchant dès lors tout contrôle externe de la protection de la vie privée.

Dans la nuit de samedi à dimanche, des violents affrontements ont éclaté entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre à Tadmaït, petite ville située à 80 kilomètres d’Alger. Après avoir longtemps scandé des slogans anti-gouvernementaux, les jeunes ont attaqué le commissariat de police à coups de jets de pierres et de cocktails Molotov. Ils ont également bloqué le boulevard du centre-ville. Les policiers ont réagi pour disperser le rassemblement en faisant usage de gaz lacrymogène. Il semblerait qu’au moins trois jeunes aient été blessés.

Dimanche, des heurts ont également eu lieu à Annaba, dans l’est du pays, entre des policiers et de jeunes chômeurs qui manifestaient pour dénoncer les lenteurs de l’administration. Quatre policiers auraient été blessés.

Par ailleurs, malgré l’interdiction de manifester déclarée par les autorités, un appel au rassemblement à été lancé à Alger. Tous les samedis, une marche contre le régime ira de la place du 1er Mai jusqu’à la place des Martyrs. A noter que samedi, les autorités avaient déployé 30.000 policiers dans la capitale, ce qui n’a pas empêché quelques 3000 personnes de bloquer le centre-ville durant un long moment.

Comme Bruno, Ivan était sous le coup d’un mandat d’arrêt parce qu’il s’était soustrait à son contrôle judiciaire. Il avait déjà été arrêté en janvier 2008 sur le chemin d’une manifestation devant le centre de rétention de Vincennes, en possession de fumigènes et de clous tordus. Après quatre mois et demi de détention provisoire, il a été placé sous contrôle judiciaire en juin 2008. En mars 2009, accusé d’une violation de son contrôle judiciaire (en l’occurence avoir été vu en présence de Frank/Farid), Ivan avait choisi de ne pas se présenter à une convocation et de cesser de respecter son contrôle judiciaire, il vient d’être réarrêté et incarcéré. Bruno est toujours incarcéré à Fresnes pour les mêmes raisons.