Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après une semaine de nouvelles sur la situation actuelle au centre fermé pour clandestins de Steenokkerzeel, une tentative d’évasion, plusieurs prisonniers ayant été tabassés et une grève de la faim collective, une quarantaine de personnes se sont rassemblés dimanche devant le centre. Durant la manifestation, les prisonniers ont commencé à briser les vitres, à incendier les cellules et à monter sur le toit. A ce moment, beaucoup de renforts de la police et des pompiers sont arrivés, et dans le chaos général, un prisonnier a pu s’évader. Plus tard le soir, les manifestants rentrés, des émeutes sont de nouveau éclatés au centre. Deux des trois ailes du centre ont été ravagé par les mutins : casse, incendie et sabotage des circuits électrique et sanitaires. Les deux ailes ont été déclarés « inhabitables » et les prisonniers ont été transferés à d’autres centres à Vottem, Merksplas et Bruges.

Manifestation et émeutes au 129bis, 20 février 2011

Manifestation et émeutes au 129bis, 20 février 2011

L’immeuble occupé par 150 Pakistanais à la rue Brogniez à Anderlecht a été envahi par la police mercredi matin. La police est intervenue à 7h30, barrant la rue. Les policiers ont obligé un riverain ayant pris des photos à les effacer. Un camion à ordures a embarqué les affaires des occupants qui ont été emmenés dans les casernes d’Etterbeek par un bus de la police fédérale. Aux dernières nouvelles plusieurs d’entre eux ont été libérés, 20 d’entre eux restaient détenus.

Anderlecht: La police envahit l’immeuble occupé rue Brogniez

Des milliers de manifestants s’étaient rassemblés ce mercredi dans plusieurs villes grecques dans le cadre d’une grève générale de 24 heures contre les mesures d’austérité du gouvernement. Selon la police, ils étaient 16000 à Salonique et 20000 au Pirée et à Athènes (les syndicats parlent eux de 60000 personnes). Dans la capitale, de violents affrontements ont éclaté entre les travailleurs et les forces de l’ordre. 5000 policiers avaient été déployés dans le centre-ville, dont une grande partie formant un cordon devant le Ministère des Finances. A l’arrivée du cortège devant le bâtiment, ils ont tiré des gaz irritants et lacrymogènes, scindant la manifestations en deux. Les travailleurs ont répliqué en leur jetant divers projectiles. La police compte trois blessés dans ses rangs et a annoncé avoir procédé à cinq arrestations.

Manifestation contre l’austérité à Athènes

Manifestation contre l'austérité à Athènes

Bergoi Madernaz, Aitziber Plazaola, Beñat Lizeaga, Aiala Zaldibar, Xalbador Ramirez, Endika Perez, Irati Tobar et Jazint Ramirez, huit jeunes militants de la gauche indépendantiste ont fui le Pays Basque Sud d’où ils sont originaires en octobre dernier à la suite de vagues d’arrestations à l’encontre du mouvement de jeunes indépendantistes Segi. L’une d’entre eux, Aiala Zaldibar, est déjà sous le coup d’une procédure de MAE. La cour d’appel de Pau a récemment validé son transfèrement dans l’Etat espagnol mais elle s’est pourvue en cassation et est donc en attente de la décision de la Cour de cassation. Les sept autres risquent eux aussi de se voir notifier des MAE. Lors d’une conférence de presse en France, ils ont affirmé que «les illégalisations de Segi et d’autres organisations comme Askatasuna, Batasuna… laissent carte blanche à l’Etat espagnol pour condamner une activité politique. Ce ne sont pas des actions qu’ils jugent mais des idées.» (…) «c’est parce que nous menons la lutte en faveur de l’indépendance et du socialisme que nous sommes en permanence punis, fichés, arrêtés, torturés et persécutés. Nous sommes définis comme `terroristes’ parce que nous militons dans les assemblées d’étudiants, dans les mouvements féministes, en faveur du droit au logement ou encore parce que nous travaillons en faveur du gaztetxe.» Ils ont indiqué que leurs noms ont été arrachés par les policiers espagnols sous la torture et distribués les témoignages de leurs camarades arrêtés en octobre et décembre et qui ont subis coups, attouchements sexuels, obligation d’adopter des positions douloureuses et humiliantes, suffocation avec des sacs en plastique, etc.

C’est ce lundi 21 que le Conseil communal de Bruxelles a entendu Thierry Delforge, qui avait demandé l’autorisation du défilé du 1er mai 2010. Le Conseil communal, siégeant pour statuer sur les amendes administratives, a tenté de lui imputer les frais de nettoyage de tous les collages appelant à cette manifestation! Le précédent serait énorme: il suffirait de demander l’autorisation pour une manifestation pour être financièrement responsable de toute ce qui se passerait en lien avec elle. L’Echevin qui menait les débats s’emmêlait les pinceaux, étant incapable de dire s’il s’agissait d’amende ou de taxe, et lorsqu’il a lu, à la demande de Thierry Delforge, le seul texte faisant autorité sur cette question, il a bien du reconnaître que rien ne prévoyait pareille interprétation. Thierry Delforge a en outre argumenté au delà de son cas personnel, en signalant qu’il n’existait plus aucune possibilité d’affichage libre à Bruxelles, que seuls les publicitaires avaient droit d’occuper les murs. Verdict en mars.

L’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et son instance décisionnelle le GNSO dénoncent le comportement des autorités américaines dans la gestion de la gouvernance de l’internet. Selon le président du GNSO, le FBI, Interpol et les polices d’Etats américaines procèdent à des désactivations unilatérales de site et de noms de domaine. Ces agences font pression sur le GNSO, instance qui assure un rôle clé dans la régulation d’internet en attribuant les noms de domaine, et font fi des fins de non recevoir émanant de l’instance. Le GNSO dénonce la fermeture unilatérale de plus d’une centaine de noms de domaines se terminant par .com, desquels dépendent des milliers de blogs, de sites internet et de pages personnelles. La désactivation d’un nom peut entraîner que 100.000 sites qui en dépendent soient aussi débranchés alors qu’ils sont tout à fait indépendants. Le gouvernement américain passe en fait outre les structures de contrôle établies. Il décide qu’il y a offense et débranche le site. Le président du GNSO le résume, ‘C’est de la prise d’otage de noms de domaine par les autorités américaines … C’est une nouvelle tendance, mais une tendance de fond, il n’y a plus de discussion, seulement des décisions unilatérales de désactivation’.

Après avoir évoqué la semaine dernière la possibilité d’utiliser des vigiles privés pour renforcer la sécurité dans les transports en commun bruxellois, une nouvelle idée a été publiquement dévoilée ce week-end par la vice-première ministre Laurette Onkelinx. Elle a suggéré, lors d’une interview, de déployer des centaines de militaires aux côtés des agents de sécurité de la STIB, dans les gares et les stations, ce que l’administrateur général délégué de la STIB a qualifié de très bonne nouvelle. La proposition sera étudiée et approuvée ce vendredi en conseil des ministres.

Mardi 15 février, des policiers fédéraux, des policiers de la police d’état, des policiers, de provocateurs et de francs tireurs violemment réprimé une manifestation des enseignants à Oaxaca. Cette manifestation protestait contre la venue dans la ville du président Felipe Calderon, après qu’une loi soit passée prévoyant une exemption d’impôt pour les familles plaçant leurs enfants dans l’enseignement privé. Il y a eu au moins 14 blessés dont deux par balle à la tête. Quatre membres des enseignants sont à l’hôpital (deux blessés par balle et deux à la suite de grenades lacrymogènes).

Répression de la manifestation des enseignants à Oaxaca

Répression de la manifestation des enseignants à Oaxaca

Deux guérilleros maoïstes ont été capturés aujourd’hui après une fusillade à Bera et Baghghora, dans le Midnapore occidental. Un dépôt clandestin d’armes a été découvert par la police. Les policiers ont ainsi récupéré des armes lourdes prises par la guérilla dans différentes attaques comme celle contre la base de Silda le 15 février 2010 ou celle contre le commissariat de police Sankrail le 20 octobre 2009.