Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La police régionale basque mène depuis une semaine une opération contre l’ETA. Cinq membres présumés de l’organisation ont été inculpés et maintenus en détention samedi, et mardi, deux autres personnes ont été incarcérées à Madrid. Ce mardi, la police a annoncé deux nouvelles arrestations. Igor Martin Nino et Olaitz Lema Zabala sont soupçonnés de collaborer avec l’ETA. Les autorités soupçonnent ces neuf personnes d’être impliquées dans un attentat à la voiture piégée devant la police d’Ondarroa en septembre 2008 (photo) ainsi que dans deux attaques à l’explosif contre les travaux de construction de la ligne ferroviaire à grande vitesse du Pays-Basque et contre un relais électrique à Azpeitia.

Attentat contre le commissariat d’Ondarroa

Attentat contre le commissariat d'Ondarroa

La police a mené une nouvelle vaste opération anti-PKK ce mercredi dans la ville de Gaziantep, dans le sud-est de la Turquie. Elle a perquisitionné 25 lieux et placé en garde à vue seize membres de l’ex DTP, aujourd’hui interdit pour ses prétendus liens avec le mouvement kurde. Ils sont suspectés d’appartenir à une filiale urbaine du PKK et ont tous été interrogés. Des documents ont également été saisis. Une opération similaire avait déjà été entreprise le 5 janvier dernier par l’unité antiterroriste du département de la police de Gaziantep. Sur les 22 personnes placées en garde à vue ce jour-là, 21 ont été arrêtées.

La nouvelle prison bruxelloise sera aménagée rue du Chicon à Haren, sur le site des anciennes chaudronneries Wanson, a confirmé mardi la porte-parole du ministre de la Justice. D’après le masterplan prisons, le lieu carcéral devrait être opérationnel d’ici 2016. La nouvelle super-maison d’arrêt devrait remplacer à terme celles de Saint-Gilles, de Forest et Berkendael et pourrait avoir une capacité d’accueil de 800 à 1.000 détenus.

C’est ce lundi 1er février qu’Alan et Jonathan comparaissaient à Nantes pour refus de contrôle d’identité (les avocats ont plaidé son illégalité), suivi de ‘rébellion’ (les avocats ont plaidé qu’il n’y a pas ‘rébellion’ lorsqu’on défend son droit). 75 sympathisants des militants étaient présents à l’audience (photo). Les policiers convoqués n’ont convaincu personne, en cherchant à persuader qu’ils n’étaient pas téléguidés par les RG. Le parquet a requit une amende de 750 €, réquisition démontée par les avocats qui retournent l’accusation dans la direction des policiers, coupables de provocation. Jugement mis en délibéré le 1er mars.

En marge du procès, un des militants sympathisant des accusés a été interpellé par les forces de police présentes. Il rangeait le stand de son collectif avec quelques militants restés sur place quand trois policiers en civil leurs ont demandé leurs papiers. Ils n’ont pas attendu de les voir pour emmener le militant de force dans une voiture banalisée, ce sous la ‘protection’ de nombreux autres policiers en uniforme et sans donner d’explication. A l’heure qu’il est, il est retenu en garde à vue pour une durée indéterminée et sans que l’on ne donne aucun motif ni à sa famille ni aux autres militants présents.

Procès des bretons à Nantes

Procès des bretons à Nantes

Interdits de manifester le 5 décembre pour (soi-disant) ne pas perturber la Techno Parade des Transmusicales, les chômeurs et les précaires manifestants ont du jouer au chat et à la souris avec les forces de l’ordre pendant trois heures dans les rues de Rennes… Quatre jeunes manifestants avaient été interpellés, qui avaient refusé la procédure de comparution immédiate. L’un d’eux était déjà repéré par les forces de l’ordre… pour un lancer de fumier! Trois d’entre eux, qui ne s’étaient pas laissé interpeller en douceur (photos), devaient répondre de rébellion.

C’est ce lundi 1er février, en début d’après-midi, que le tribunal de grande instance de Rennes a rendu son délibéré concernant les quatre manifestants. Le tribunal les a reconnus coupables des faits reprochés et les a condamnés à des peines allant de 80 à 40 heures de travail d’intérêt général. Lors de son réquisitoire, le procureur avait réclamé, pour le principal prévenu, une peine de 6 mois de prison dont 3 mois ferme. Les quatre prévenus sont également condamnés à verser 1€ symbolique aux trois policiers qui s’étaient porté partie civile.

Manifestation des précaires à Rennes

Manifestation des précaires à Rennes

Manifestation des précaires à Rennes
Manifestation des précaires à Rennes

Cinq soldats ont été tués et un autre blessé au cours d’une fusillade entre une détachement de l’armée et une vingtaine de guérilleros maoistes de la Nouvelle Armée Populaire, branche armée du Parti Communiste des Philippines interdit, dans la ville de Bontoc, à 285 kilomètres au nord de Manille.

Guérilléros de la NPA

En prévision de la grande offensive coordonnée contre les naxalites, les forces de sécurité sont en train d’essayer de fortifier l’Orissa afin de fermer toutes les portes de sortie des maoïstes. Plus de 60.000 membres de la sécurité centrale accompagnés de différents employés de la police d’Etat ont pris position dans les régions où sont actifs les naxalites. Leur mission est de couper tous les chemins de retraite. L’Orissa est frontalier avec quatre autres états également touchés par la guérilla maoïste: le Chhattisgarh, le Jharkhand, le Bengale occidental et l’Andhra Pradesh. Selon un officier de la Task Force anti-naxalite ‘il y a des chances pour que les maoïstes qui subiront la pression de l’opération dans un état s’en aillent vers un autre, en utilisant l’Orissa comme un pont entre les deux. L’accent est mis sur la fortification de l’Orissa en premier pour fermer toutes les portes de sortie.’ Alors que certaines opérations isolées ont déjà commencé dans certains états, il semblerait que l’offensive coordonnée sous la direction des forces centrales ne commencera que quand toutes les modalités finales auront été mises en place.

Une cinquantaine de personnes sont venues en autocar du Pays-Basque pour apporter leur soutien à Lorentxa Guimon, détenue à la prison de Roanne et en grève de la faim depuis 28 jours. Les manifestants, appartenant à Askatasuna, l’organisation de soutien aux prisonniers politiques basques, et Etxerat, un collectif des familles des prisonniers basques, ont déployé devant le centre de détention plusieurs grandes banderoles sur lesquelles on pouvait lire notamment: ‘Respect des droits des prisonniers’, ‘Eloignement + isolement = torture’ et ‘Les prisonniers basques au Pays-Basque’. Une autre visait la directrice de la prison. Ils ont lancé de nombreux slogans en basque et en français, parfois hostiles aux gouvernements français et espagnol, et surtout pour réclamer le retour des prisonniers ‘à la maison’. Les manifestants, auxquels s’étaient joints quelques membres de la CNT venus de Saint-Etienne, ont ensuite rejoint le centre-ville de Roanne drapeaux au vent. Le cortège a rejoint le Palais de justice devant lequel les banderoles ont été déployées. De nombreux tracts ont aussi été distribués.

Lorentxa Guimon, 40 ans, est une des 160 prisonniers politiques basques détenus en France. A Roanne, où elle a été transférée en juillet dernier, elle purge une peine de 17 ans de réclusion pour son appartenance à l’appareil logistique d’ETA. Elle a entamé début janvier une grève de la faim pour exiger de retrouver en détention son compagnon Iñaki Esparza, ancien responsable de l’appareil logistique d’ETA, condamné pour sa part à 19 ans de réclusion et qui purge sa peine dans les Hautes-Pyrénées. Ce rapprochement devant permettre d’épargner de longues distances à parcourir à leur fille, âgée de 7 ans, et à leurs familles. L’enfant n’a pas vu sa mère depuis décembre.

Manifestation pour Lorentxa Guimon

Manifestation pour Lorentxa Guimon