Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 1er décembre 2009, Georges Abdallah était convoqué à comparaitre au tribunal de Grande Instance de Tarbes pour avoir, à Lannemezan, le 11 juin 2008, refusé de se soumettre à un prélèvement biologique destiné à permettre l’analyse et l’identification de son empreinte génétique. A l’issue du procès à l’image d’une justice expéditive et répressive, et devant une cinquantaine de soutiens venus de Tarbes, Pau, Toulouse, Auch, Bordeaux, Montpellier, Paris et d’ailleurs pour exprimer leur solidarité, Georges Abdallah a été condamné à trois mois de prison, venant s’ajouter (sic) à sa condamnation à perpétuité. Georges Abdallah a fait appel de cette décision. Le procès en appel aura lieu le jeudi 18 février à 8h30 à Pau.

Lundi à 6h30 du matin, plusieurs arrestations et perquisitions ont eu lieu à différents domiciles par la brigade criminelle. Cinq personnes ont été arrêtées ( peut-être plus?) et il semblerait que les policiers soient à la recherche d’autres personnes.

Sans connaître précisément les chefs d’inculpation, on suppose que ces arrestations répondent aux effets d’annonce parus dans les médias il y a de ça trois semaines. Au 2e jour du procès des inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, certains journaux accusaient ‘l’ultra-gauche’ de dégradations de dizaines de distributeurs de banques notoirement connues pour avoir dénoncé des sans-papiers.

Pendant les perquisitions, les policiers ont eu l’air de chercher particulièrement des tracts en rapport avec les luttes de sans-papiers et contre la machine à expulser. Et, ils ont saisi des vêtements, des ordinateurs, et des téléphones portables.

Une cinquantaine de guérilleros maoïstes à mobylette ont pris d’assaut un camp des forces de sécurité ce lundi. Ils l’ont encerclé avant de faire feu et d’y faire exploser une mine, entraînant un grand incendie. Les maoïstes ont également été rejoints par d’autres combattants, qui eux ont utilisé des armes automatiques. Au moins une vingtaine de corps ont été retrouvés, certains tués par balle, d’autres brûlés vifs dans l’incendie du camp. Le bilan définitif du raid, qui a duré plus d’une heure, n’est pas connu car plusieurs policiers sont toujours portés disparus. Plus tôt dans la journée, deux guérilleros avaient été tués à la suite d’une fusillade avec les forces de sécurité, toujours dans le Bengale occidental.

Le chef de l’aile militaire du CPI(M) a revendiqué la responsabilité de l’attaque contre le camp paramilitaire. Il a également affirmé que cette attaque était le début de ‘l’Opération Peace Hunt’, la réponse maoïste à l’Opération Green Hunt menée par le gouvernement depuis plusieurs mois. Il a enfin averti que d’autres raids de ce type continueraient à se produire tant que l’offensive contre les maoïstes perdurera.

Ce lundi, une dizaine de personnes s’étaient rassemblées devant l’ambassade d’Allemagne à Bruxelles afin de protester contre l’extradition de l’opposant politique turc Faruk Ereren. Actuellement poursuivi à Düsseldorf en vertu de l’article 129b du Code pénal allemand qui punit toute appartenance à une ‘organisation terroriste étrangère’, la 2e Chambre criminelle de la Haute Cour Régionale a donné son feu vert à la demande d’extradition émise par les autorités turques le concernant le 29 janvier dernier. Ses avocats ont obtenu un délai de quatre semaines afin d’introduire un recours contre cette demande d’extradition devant la Cour constitutionnelle.

Manif pour Faruk Ereren

Manif pour Faruk Ereren

Malgré les opérations d’intimidation et les arrestations survenues ce week-end afin d’empêcher les manifestations, plus de 3.000 personnes s’étaient rassemblées ce matin à Diyarbakir, principale ville du sud-est de la Turquie. Les manifestants s’étaient réunis à l’occasion du 11ème anniversaire de l’arrestation du leader kurde Abdullah Ocalan afin de dénoncer sa capture ainsi que ses conditions de détention. Rassemblés dans le centre-ville, ils ont tenté de marcher sur l’un des grands axes de la cité. Les autorités les empêchant d’avancer, les manifestants se sont heurtés aux policiers anti-émetues à coups de pierres et de bâtons et ils ont répondu avec des gaz lacrymogènes. Un trentaine de personnes ont été arrêtées.

A Istanbul, quelques 500 personnes s’étaient rassemblées pour un sit-in dans le centre avant de se disperser dans les quartiers avoisinants, où des heurts avec les forces de l’ordre auraient éclaté. D’autres actions plus ou moins violentes ont été organisées dans plusieurs villes du pays.

En vue des prochaines élections, les FARC ont remis la pression sur les autorités locales dans le sud de la Colombie. En effet, d’ici au mois de mai, trois scrutins auront lieu. Après avoir kidnappé et tué le gouverneur du département de Caqueta en décembre dernier, les guérilleros ont tendu ce dimanche une embuscade au gouverneur du département de Guaviare, Jose Alberto Perez, dans l’optique de l’enlever. Le conducteur du convoi, transportant le gouverneur et sa femme, ainsi que quatre autres personnes sont mortes dans l’assaut. Perez a quant à lui pu échapper aux guérilleros mais a été blessé et transporté à l’hôpital.

86 personnes suspectées d’être liées au PKK ont été arrêtées ce samedi dans des opérations menées par les forces de sécurité turques à travers le pays. Elles affirment que ces descentes ont été organisées dans le but d’empêcher d’éventuelles manifestations ce lundi, jour ‘anniversaire’ de l’arrestation d’Abdullah Ocala, leader du PKK, il y a 11 ans. Dans le groupe de personnes arrêtées se trouvent un certains nombres de leaders et d’élus officiels du parti pro-kurde BDP (Party for Peace and Democracy). Les raids de la police ont visé les provinces de Batman, d’Hakkari, de Mardin, de Slirt et de Sirnak dans le sud-est du pays, ainsi que celles d’Agri, de Mus et de Van dans le sud. Les villes d’Adana et d’Istanbul ont également été les cibles de ces opérations.

Entre 1.500 et 2.000 manifestants opposés aux Jeux Olympiques ont fait face hier soir aux forces de l’ordre pendant deux heures devant le stade couvert où se déroulait la cérémonie d’ouverture des Jeux. Des dizaines de manifestants cagoulés ont tenté de franchir le cordon de sécurité encadrant l’entrée du stade. Des projectiles ont été lancés en direction des policiers, qui ont repoussé les manifestants, et maintenu le périmètre de sécurité. La police a fait état de deux blessés légers parmi les forces de l’ordre et de l’arrestation d’un manifestant.

Manif anti-JO à Vancouver

Manif anti-JO à Vancouver

Le 9 octobre 2008 a débuté à Lecce le procès d’appel contre douze anarchistes accusés d’une série d’actions contre certaines multinationales qui s’enrichissent sur la guerre et le génocide, et contre le camp pour immigrés de San Foca. La base du procès est encore une fois l’article 270bis sur ‘l’association subversive à but terroriste’.

Le 12 juillet 2007, quatre d’entre eux ont été condamnés pour ‘association de malfaiteurs’ de 1 an et dix mois à 5 ans de prison ferme. Trois autres ont reçu des peines de 100 euros à 1 an de prison pour des délits spécifiques et les huit derniers sont acquittés. ‘L’association subversive’ n’a donc finalement pas été retenue, au profit d’un montage juridique plus complexe.

Ce 10 février 2010 était prévu le verdict de la cour d’appel du tribunal de Lecce contre plusieurs anarchistes accusés d’association subversive, et déjà renvoyés le 18 novembre 2009 dernier. La Cour a décidé de prendre encore plus de temps et d’accepter la demande du procureur d’intégrer de ‘nouvelles preuves’ au procès, demande qu’il avait fait au début des audiences en Appel. Le 16 février, un expert sera donc nommé pour effectuer la retranscription d’écoutes téléphoniques concernant des épisodes datant d’il y a plusieurs années. De nouvelles audiences seront ensuite fixées.

C’est sur le territoire du petit village de La Macarena, dans la région du Meta, à 200 kilomètres au sud de Bogota, un des coins les plus chauds du conflit colombien, que vient d’être découverte la plus grande fosse commune de l’histoire récente de l’Amérique latine. Le nombre de cadavres ‘SN’ (Sans Nom), enterrés sans être identifiés, pourrait s’élever à 2.000. Depuis 2005, l’Armée dont les forces d’élite sont déployées alentour, a entassé des centaines de cadavres, dans une fosse derrière le cimetière du village, avec l’ordre de les inhumer anonymement.

Le juriste Jairo Ramírez est le secrétaire du Comité Permanent pour la Défense des Droits Humains en Colombie, c’est lui qui a accompagné une délégation de parlementaires anglais sur place il y a quelques semaines, alors que l’on commençait à découvrir l’importance de la fosse de La Macarena. ‘Ce que nous avons vu était horrible. Une quantité incalculable de corps, et des centaines de planches en bois peintes en blanc réparties sur toute la superficie de la fosse avec inscrit dessus ‘SN’ (Sans Nom) et des dates depuis 2005 jusqu’à aujourd’hui’. À partir de 2005, le fossoyeur du village, avait commencé à marquer les tombes avec des tablettes sur lesquelles il inscrivait les dates d’inhumation des cadavres et les alias des personnes mortes. Ramírez ajoute: ‘Le commandant de l’armée nous avait dit que tous étaient des guérilléros tués au combat, mais les gens de la région nous parlaient d’une multitude de leaders sociaux, de paysans et de défenseurs de communautés qui avaient disparu sans laisser de traces.’

On a recensé plus de mille fosses communes emplies de cadavres non identifiés en Colombie. À la fin de l’an passé, les médecins légistes avaient recensé quelques 2.500 cadavres, dont 600 ont pu être identifiés et rendus à leur familles. La localisation de ces cimetières clandestins a été possible grâce aux déclarations en version libre de certains sous-chefs, en principe démobilisés, du paramilitarisme, et protégés par la très controversée Loi de Justice et Paix qui leur garantit une peine symbolique en échange de l’aveu de leurs crimes.

La dernière de ces déclarations est celle de John Jairo Rentería, alias Betún, qui vient de révéler devant le procureur et les familles des victimes que lui-même et ses hommes de mains ont enterré ‘au moins 800 personnes’ dans la propriété Villa Sandra, à Puerto Asís, dans la région de Putumayo. ‘Il fallait démembrer les gens. Tous ceux qui faisaient partie des Autodefensas devaient apprendre à le pratiquer et très souvent on le faisait avec les gens vivants’, a avoué le chef paramilitaire au procureur de Justice et Paix. Le Procureur Général, lui-même, parle de 25.000 ‘disparus’.

Charnier de La Macarena

Charnier de La Macarena