Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un bâtiment de police à Lichtenberg (photo) a été attaqué avec des pierres et des bombes fumigènes la nuit de mercredi 14. D’importants dommages matériels ont été occasionnés. Des pointes de fer ont été mises sur la chaussées pour crever les pneus des véhicules d’intervention. L’action a été menée en solidarité avec des militants arrêtés pour des incendies de voitures de luxe, de voitures officielles ou des voitures de fonction, dans la région de Berlin.

Le syndicat de la police (GdP) s’est inquiété d’un ‘lent processus de perte d’autorité de l’Etat.‘ Un communiqué a revendiqué l’action en solidarité avec les militants anarchistes arrêtés en Grèce, avec les manifestants du Premier Mai arrêtés à Berlin, ainsi qu’avec les inculpés du procès contre le Militante Gruppe.

Attaque contre le commissariat de Lichtenberg

Attaque contre le commissariat de Lichtenberg

Le 14 octobre, la police espagnole arrêtait au siège du syndicat de la gauche indépendantiste LAB, à Donostia (Saint-Sébastien), dix militants indépendantistes très connus dans les milieux politiques, sous l’accusation d’essayer de constituer une nouvelle direction politique de Batasuna. Cette organisation populaire de la gauche indépendantiste avait été mise hors la loi par les tribunaux espagnols en 2003, mais elle continuait toujours son activité politique. Le siège du syndicat a été complètement entouré, bloqué et pris par les forces de répression pendant de longues heures.

Les syndicalistes qui se trouvaient au siège de LAB (parmi eux, l’ex dirigeant de LAB Rafa Diaz Usabiaga) ont été identifiés et retenus dans une salle pendant des heures

Dans une autre salle se trouvaient arrêtés Arnaldo Otegi, Rufi Etxebarria, Sonia Jacinto et Arkaitz Rodriguez et peu de temps après, Rafa Diaz Usabiaga les a rejoint. En même temps, dans d’autres localités, Mañel Ugarte, Amaia Esnal, Ainara Oiz, Txeluis Moreno et Miren Zabaleta étaient également arrêtés. Toutes les personnes arrêtées se trouvent en garde à vue au secret.

Ces faits d’une extrême gravité, menés sous la direction du juge de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón, ont néanmoins une origine politique indiscutable dans le gouvernement de Rodriguez Zapatero. Il y a quelques jours, le quotidien du gouvernement El País avait commencé une campagne d’intoxication disant que ces dirigeants qui viennent d’être arrêtés avaient été désavoués par l’ETA à cause de leur supposée opinion politique contraire à la lutte armée.

La politique des gouvernements espagnols de la dernière décennie de mettre hors la loi partis et associations politiques et sociales est complètement stérile dans son objectif: paralyser et anéantir ce mouvement, la gauche indépendantiste basque. Ni ETA a disparu, ni Batasuna, ni le mouvement contre la répression, ni les luttes sociales soutenues par la gauche indépendantiste, ni tout le travail de reconstruction linguistique et culturelle. Tout au contraire, la gauche indépendantiste basque a montré une grande vitalité dans les quelques mobilisations de masses qui ont été permises, et mêmes dans quelques unes interdites. La gauche indépendantiste, même dans l’illégalité, a su se présenter aux élections, renouveler sa participation dans des institutions, en démontrant de façon répétée sa force avec un 15-20% de l’électorat, dans toutes les élections de ces dernières années, alors qu’elle se trouve dans l’illégalité. C’est-à-dire qu’elle continue à maintenir avec force l’initiative politique.

Le dirigeant syndical Jairo Sánchez est mort samedi 17 d’un tir des forces militaires putchistes reçu le 22 septembre dernier pendant une manifestation. Sánchez et des centaines de citoyen(ne)es ont été réprimé(e)s par les organismes de sécurité aux ordres du régime putschiste dans un quartier de Tegucigalpa du nom de San Francisco. Six autres personnes avaient été blessées par balle à cette occasion. Sánchez a reçu le tir en plein état de siège décrété par Robert Micheletti et une équipe militaire, installés au pouvoir dans ce pays à la suite d’un coup d’État le 28 juin dernier, lorsqu’un raid militaire appuyé par le Pentagone leur permit d’expulser le président du Honduras Manuel Zelaya. La victime était le coordinateur et président du Syndicat de Travailleurs de l’Institut de Formation Professionnelle. Les militaires lui avaient tiré dessus au visage, il avait été opéré mais on n’avait pu extraire la balle et il en est mort.

Jairo Sanchez

Jairo Sanchez

La 3ème Brigade de l’armée reconnait la perte de six soldats tués et trois autres blessés dans une série de combats ont eu lieu dans les montagnes qui traversent les provinces de Cauca, Valle del Cauca, Tolima et Huila. L’armée de l’oligarchie revendique la mort d’au moins 16 guérilleros du 6ème Front des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC).

Samedi 17, une délégation de la commission pour un Secours Rouge International (Bruxelles-Zürich) était invitée à la fête des 15 années de lutte du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de Turquie. La fête avait lieu à Leverkusen, dans un stade, en présence de plusieurs orateurs, de 5.000 militants et sympathisants, de nombreuses délégation étrangères, d’artistes originaires de tous les peuples de Turquie.

Meeting du MLKP

Meeting du MLKP (archive)

Voici le texte lu à la tribune par un de nos délégués:

Chers camarades, c’est au nom de la Commission pour un Secours Rouge International que j’adresse les plus chaleureuses félicitations au MLKP pour la tenue de son 4e Congrès.

Le processus de reconstruction d’un Secours Rouge International, entamé en décembre 2001, compte parmi ses organisations constitutives le Comité pour les prisonniers libres, et bénéficie de l’appui actif du MLKP depuis 2005. L’appui actif du MLKP et la présence de ses délégués à nos Conférences annuelles, sont une puissante contribution à la construction d’une solidarité de classe, révolutionnaire, internationale. De la même manière, la coopération entre les militants et sympathisants du MLKP et les forces pour un Secours Rouge International dans divers pays européens constituent un élément important de cette construction.

Nous espérons poursuivre dans cette voie en augmentant, en resserrant et en qualifiant nos liens.

Vive la solidarité internationale! – Salut et force aux prisonniers révolutionnaires!

Commission pour un Secours Rouge International (Bruxelles-Zürich), Leverkusen, 17 octobre 2009

De nombreux contacts ont pu être noués à cette occasion. Un moment privilégié a été la rencontre entre nos délégués et Yasar Ildan. Le Secours Rouge s’était engagé pour la libération de ce camarade alors détenu en Espagne (photo de gauche, un rassemblement devant la résidence de l’ambassadeur d’Espagne à Bruxelles). Le camarade a tenu à remercier les membres et militants du SR qui avaient ainsi contribué à sa libération (photo de droite, Yasar Ildan et un de nos délégués à Leverkusen).

Manifestation pour Yasar Ildan

Yasar Ildan et un militant du SR

Meeting du MLKP
Manifestation pour Yasar Ildan
Yasar Ildan et un militant du SR

Les septante personnes évacuées de l’Espace Morichar le 21 septembre dernier avaient trouvé refuge dans un ancien bâtiment des contributions rue Belliard, dans lequel ils avaient l’autorisation de rester jusqu’au 18 octobre, c’est à dire hier… Ils risquaient donc une nouvelle expulsion, qui a pu être évitée grâce au sursis de quelques jours accordé par le propriétaire du bâtiment. Dès aujourd’hui, les occupants (essentiellement des femmes et des enfants) vont déménager dans un autre immeuble vide et privé de 3000 mètres carré, situé rue Stassart à Ixelles. Ce bâtiment, anciennement occupé par la STIB, pourrait être habité, en accord avec le propriétaire, jusqu’au 1er janvier.

Aitor Elizaran, présenté comme l’un des hauts responsables de l’appareil politique d’ETA, et sa compagne ont été interpellé ce matin à Canac, dans le nord de la France par la sous-direction antiterroriste et la DIPJ (Direction Interrégionale de la Police Judiciaire) de Rennes. Le visage de la femme était apparu le 21 décembre dernier sur une photo publiée par le journal Gara, où quatre personnes annonçaient leur intention de rejoindre l’ETA. Plusieurs mois d’enquête et d’observation ont abouti à cette interpellation.

Selon une source proche de l’enquête, le couple était porteur d’armes de poing et circulait dans une voiture volée. Il a été conduit à la DIPJ de Rennes pour y être mis en garde à vue avant d’être transféré, probablement dans la journée de demain dans les locaux de la SDAT (Sous-Direction Antiterroriste) de Levallois (Hauts-de-Seine).

Le ministre français de l’Intérieur l’annonçait la semaine dernière à Poitiers, c’est chose faite depuis hier, deux nouveaux fichiers viennent renforcer l’arsenal de collecte d’informations en France.

Avant d’en venir à leur fonction, notons que le gouvernement a adopté cette décision par décret. Ce n’est donc pas une loi. Cette méthode a permis au gouvernement de passer outre le parlement et le débat que la proposition de loi aurait engendré.

Le premier fichier est ciblé sur les bandes, les hooligans, les groupuscules et s’intéressera aux personnes dont l’activité individuelle ou collective indique qu’elles peuvent porter atteinte à la sécurité publique. Le second concerne les postulants à des fonctions sensibles. Il vise les emplois tels que policier, gendarme, mais aussi arbitre de pelote basque, propriétaires et entraîneurs de lévriers et de chevaux, jockeys (!). Au total, plus d’un million d’emploi sont concernés.

Malgré les arguments avancés par le ministre, et en y regardant de plus près, ces deux bases de données sont loin d’être moins intrusives que dans la version Edvige (fichier recalé l’an dernier suite à la levée de bouclier de nombreuses associations). Elles comporteront des informations ayant trait à l’état civil, à la nationalité, à la profession, des photographies, les adresses physiques et mails,… De plus, par dérogation, le fichier pourra comporter des données sur l’origine géographique et les activités politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales. Cette dérogation, non-définie, autorise toutes les interprétations…

Après le procès de la journaliste Heike Schrader, des 5 de Stuttargt-Stammheim puis de Faruk Ereren, ce sont deux des trois membres de la Fédération anatolienne arrêtés en novembre qui devront être jugés. Le procureur allemand chargé du terrorisme a mis en accusation ces deux militants turcs qu’il affirme être membres du DHKP-C. Les deux hommes Ahmet I., 40 ans, et Cengiz O., 36 ans, sont accusés d’avoir voulu faire parvenir des armes à l’organisation en Turquie. Aucune date n’a été fixée pour le procès qui aura lieu à Düsseldorf.