Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

C’est ce lundi, à partir de 19h30, que le 5ème Bal Antinational annuel fêtera la destruction de la prison de la Bastille. Ce sera aussi une soirée de soutien aux prisonnier(e)s d’Action Directe (n’oublions pas que Nathalie Ménigon est en liberté conditionnelle avec restriction de déplacement pendant quatre ans encore). De la musique, avec Riton la Manivelle & son ogre de barbarie, Hardcore & Ame… Puis soirée D.J.’s (Dansante et Joyeuse), avec 1984 Victory Orchestra et d’autres pousseurs de disques… Ambiance cabaret assurée. Soutien 5 euro (un apéritif offert et menu gargote à prix libre). CICP, 21 ter rue Voltaire, Paris 11e (métro Rue des Boulets ou Nation).

Un jeune homme a perdu son oeil mais pour le moment il n’y a pas de lien établi de manière certaine entre la perte de l’oeil et le tir de flashball‘ (sic). Une fois de plus, c’est la version policière qui sert à nier les brutalités commises par la police elle-même. Ainsi sur le site du Monde, repris par Libération et tiré de l’AFP on peut lire: ‘Un jeune squatteur perd un oeil après un affrontement avec la police.’ De quel affrontement parle-t-on? Voici le témoignage d’un participant à la manifestation:

Les manifestants arrivent devant la Clinique, lieu dont ils ont été expulsés le matin. A l’arrivée de la police, les manifestants décident de partir, lançant de vive voix: ‘on s’casse!’. Des policiers se sont alors précipités sur un participant, le jetant à terre. Tandis que quelques uns d’entre nous se retournaient vers le camarade au sol, d’autres policiers, situés à quelques mètres seulement, ont tiré un nombre très important de coups de flash-ball, immédiatement et sans sommation. Cinq manifestants ont été touchés par ces salves – tous au dessus du torse. Un premier au front, un second à la clavicule, un troisième à l’épaule, un quatrième à la main alors qu’il se protégeait la tête, le dernier en plein visage. Il s’écroule ensanglanté; des camarades l’aident à se relever, puis il est emmené dans un bar où les pompiers viennent le chercher. Nous avons appris vendredi matin que malgré une opération d’urgence, ce tir lui a coûté l’oeil droit.

Trois interpellations ont eu lieu, dans le but habituel de justifier les violences policières. Deux des interpellés ont été relâchés au bout de 45 heures avec une convocation au tribunal le 7 octobre pour destruction d’un distributeur de billets et refus d’empreintes génétiques, le 3ème est encore en garde à vue. Il sera déféré dans la nuit et passera demain en comparution immédiate à Bobigny. Une manifestation est prévue demain lundi 13 juillet à 18h, rdv à l’entrée de la rue du capitaine Dreyfus, m° Croix de chavaux.

En mai 2008, une vingtaine d’étudiants de Marrakech consomment un jus de fruit périmé et, sérieusement intoxiqués, doivent être hospitalisés. L’établissement de soins réclame 1.000 dirhams – une petite centaine d’euros – à chaque étudiant, une somme trop élevée pour ces jeunes issus de familles modestes. Une marche de 3.000 étudiants démarre alors le 14 mai. Les CMI (Compagnies Mobiles d’Intervention) s’en donnent à coeur joie et tapent sur tout ce qui bouge. Abdelkader Bahi, étudiant en droit, tombe du quatrième étage d’un bâtiment de la cité universitaire et se trouve aujourd’hui dans un fauteuil roulant, la colonne vertébrale brisée.

Arrêtée avec 18 autres étudiants de l’Université Cadi Ayad, Zahra Boudkour (photo) est rouée de coups, torturée et violentée pendant cinq jours, dans un poste de police proche de la Jamaa el Fna (une place touristique de Marrakech). Durant les six premiers mois, rien ne lui a été épargné: insultes des gardiennes, menaces de codétenues manipulées par la direction, examens ratés, humiliations diverses. Militante communiste, comme ses camarades, Zahra se bat pour une université gratuite. Ses idées irritent profondément les autorités, à commencer par un certain Ahmed Taoual, adjoint du préfet de police de Marrakech, qui a couvert toutes ces brutalités et proféré des menaces de mort à l’égard des étudiants.

Après plus de onze mois de détention des camarades communistes du mouvement estudiantin à Marrakech, couramment connu sous le nom de ‘groupe de Zahra’ (du nom de la militante Zahra Boudkour), la première chambre de la cour d’appel à Marrakech a prononcé de lourdes peines:

-Mourad Chouini: 4 ans de prison ferme et 60.000 DH d’amende (ce qui équivaut à 5.354 euros);
-Zahra Boudkour, Mohamed Jamili, Mohamed Larbi Jeddi, Otman Chouini, Youssef Machdoufi, Youssef El Alaoui, Jalal El Qotbi, Aalae Edderbali, Abdalla Errachdi, Khalid Meftah: 2 ans de prison ferme.

Zahra Boudkour

Zahra Boudkour

Tibor Varadi, chef de délégation adjoint de la Commission européenne en Turquie a affirmé que ‘malgré les réformes législatives, en Turquie, la torture est toujours présente et ce, parce que les responsables de ces actes ne sont jamais condamnés’. Zafer Üskül, président de la commission des droits de l’homme au parlement turc déclarait: ‘notre plus gros problème en Turquie, c’est que les tortionnaires ne sont jamais condamnés’. Ces 8 dernières années, 290 personnes sont mortes en garde a vue. Ces 10 derniers mois, 29 personnes sont mortes en garde a vue. Ces deux dernières années, 55 personnes ont été exécutées en pleine rue pour avoir enfreint les sommations des forces de l’ordre. Les années 2006 et 2007, 10.886 policiers et gendarmes ont fait l’objet d’une instruction pour tortures et mauvais traitements, mais aucun d’entre eux n’a été condamné.

Malgré ces affirmations cinglantes, l’Allemagne persiste à cacher la nature du régime d’Ankara. Pour préserver ces accords politiques et économiques et pouvoir générer d’autres accords, l’Etat allemand souhaite donc renvoyer les réfugiés qui poursuivent leur activité de dissidence à l’étranger et en particulier, ceux qui se battent pour l’indépendance de leurs peuples, la démocratie et le socialisme. Certains tribunaux allemands ont donc constaté ‘qu’en Turquie il n’y avait plus de torture’, et donc ‘que les réfugiés pouvait retourner dans leurs pays’. De ce fait, les autorités allemandes ont envoyé à 8.000 réfugiés politiques de Turquie un courrier les enjoignant à rentrer chez eux.

La Commission de la Justice du Sénat a adopté par 9 voix pour et 1 abstention une proposition de loi relative aux méthodes de recueil des données des services de renseignement et de sécurité dont les écoutes téléphoniques. Visant à doter la Sûreté de l’Etat et les services de renseignement de l’armée d’une base légale permettant d’user de méthodes parfois intrusives leur permettant de récolter des informations, notamment dans le cadre de la lutte contre le ‘terrorisme’.

La loi vise à doter les services de renseignement de moyens qui peuvent aller jusqu’à l’observation dans des domiciles à l’aide ou non de moyens techniques, la création ou le recours à une personne morale, sous le couvert d’une identité fictive, l’inspection, à l’aide ou non de moyens techniques, de lieux privés et de domiciles et d’objets fermés qui s’y trouvent, l’ouverture et la prise de connaissance de courriers confiés à un opérateur postal, la collecte de données concernant des comptes bancaires et des transactions bancaires, l’intrusion dans un système informatique, l’écoute, la prise de connaissance et l’enregistrement de communications.

La proposition de loi devrait figurer à l’agenda de la dernière séance plénière du Sénat la semaine prochaine, en même temps que la réforme de la Cour d’assises qui a également été votée mercredi en Commission de la Justice par 9 voix pour et 1 abstention. Ces textes de loi seront ensuite envoyés à la Chambre.

Mercredi 8 juillet à 6h du matin, la police et le Raid ont procédé à l’expulsion d’une Clinique occupée, à Montreuil. Un immeuble vide qui, depuis janvier 2009, avait été investi par de nouveaux habitants et accueillait de nombreuses activités collectives, ouvertes à la population, ciné-club, radio de rue, cantine, et permanence pour rompre l’isolement des ayants-droits face aux institutions sociales et pour s’organiser sur les problèmes de logement. Le soir du 8 juillet, une cantine de rue et un rassemblement contre cette expulsion étaient organisés. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la Clinique, allumant des feux d’artifice avant de dialoguer avec les trois vigiles chargés de garder l’immeuble expulsé.

Lors de l’arrivée des forces de l’ordre, celles-ci ont violemment chargé les manifestants en utilisant à de nombreuses reprises des flash ball et en visant les manifestants à la tête. Parmi eux, un participant à la coordination des intermittents et précaires a été atteint à un oeil par l’un de ces tirs. Il est actuellement hospitalisé et a été opéré. Le pronostic médical est des plus réservé: il n’aurait que très peu de chances de ne pas perdre cet oeil.

Ce mardi 7 juillet, une délégation de sept personnes de notre Secours Rouge/APAPC s’est rendue à Stammheim/Stuttgart afin de prendre part à un rassemblement dans le cadre du procès contre cinq militants révolutionnaires membres du DHKP-C (cf notre article posté le 4 juillet dernier). Ils ont eu l’occasion d’assister à la journée de débats au tribunal.

La matinée était consacrée à l’interrogatoire d’un commissaire de police (témoin à charge), tandis que l’après-midi, les avocats des accusés ont longuement commenté et contesté certaines pièces versées au dossier. Cette dernière a également été marquée par une action de nos amis du Secours Rouge en Allemagne. Ceux-ci se sont levés durant l’audience pour enlever leurs pulls et dévoiler un slogan floqué sur leurs T-shirts ‘non au § 129’, l’article de loi allemand au nom duquel les cinq personnes sont inculpées. Cette manifestation d’opinion a entraîné une évacuation manu militari de l’assistance et des accusés hors de la salle ainsi qu’une suspension de l’audience durant plus de 30 minutes. La journée au tribunal s’est achevée par une remise en question de l’impartialité du juge par un des avocats. En attendant l’examen de la situation, et l’éventuel remplacement du président du tribunal, aucune date n’a été fixée pour la prochaine audience.

Notre délégation a profité de sa présence à Stuttgart pour aller, en compagnie de quelques militants allemands, fleurir la tombe d’Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe, les membres de la RAF (Rote Armee Fraktion) qui avaient été condamnés à l’emprisonnement à perpétuité en 1977 et assassinés dans cette même prison où sont actuellement retenus et jugés les 5 militants du DHKP-C. (cf. notre dossier Stammheim 77). Le Secours Rouge/APAPC tient à remercier les membres des Secours rouge d’Allemagne pour leur accueil chaleureux ainsi que pour la traduction qu’ils ont pu faire des interventions et autres prises de parole du juge et des avocats.

Délégation SR à Stuttgart

Sur la tombes de ceux de la RAF

Lire le texte de la prise de parole de notre délégation

Délégation SR à Stuttgart
Sur la tombes de ceux de la RAF

Ce mardi 7 juillet s’est tenu au tribunal de Monza le procès contre les quatre miltiants arrêtés le 14 février 2007 et accusés de ‘provocation au crime’. La justice bourgeoise reproche à ces quatre camarades leur solidarisation avec les 15 militants communistes récemment condamnés à Milan. Un procès semblable s’est déroulé il y a quelques mois à Rieti contre deux militants qui avaient déployé une banderolle de solidarité avec les camarades prisonniers.

Les transferts de ces derniers se poursuivent. Si Claudio Latino et Davide Bortolato se trouvent toujours détenus à la prison d’Opera, Andrea Scantamburlo, Alfredo Davanzo, Bruno Ghirardi, Massimiliano Gaeta, Salvatore Scivoli, Massimiliano Toschi, Vincenzo Sisi se trouvent quant à eux à Sienne. Voici l’adresse de la prison: Casa Circondariale, Via Tre Fontane 28 – 88100 Siano – Italie.

Ce mardi 7 juillet, une délégation de sept personnes de notre Secours Rouge/APAPC s’est rendue à Stammheim/Stuttgart afin de prendre part à un rassemblement dans le cadre du procès contre cinq militants révolutionnaires membres du DHKP-C (cf notre article posté le 4 juillet dernier). Ils ont eu l’occasion d’assister à la journée de débats au tribunal.

La matinée était consacrée à l’interrogatoire d’un commissaire de police (témoin à charge), tandis que l’après-midi, les avocats des accusés ont longuement commenté et contesté certaines pièces versées au dossier. Cette dernière a également été marquée par une action de nos amis du Secours Rouge en Allemagne. Ceux-ci se sont levés durant l’audience pour enlever leurs pulls et dévoiler un slogan floqué sur leurs T-shirts ‘non au § 129’, l’article de loi allemand au nom duquel les cinq personnes sont inculpées. Cette manifestation d’opinion a entraîné une évacuation manu militari de l’assistance et des accusés hors de la salle ainsi qu’une suspension de l’audience durant plus de 30 minutes. La journée au tribunal s’est achevée par une remise en question de l’impartialité du juge par un des avocats. En attendant l’examen de la situation, et l’éventuel remplacement du président du tribunal, aucune date n’a été fixée pour la prochaine audience.

Notre délégation a profité de sa présence à Stuttgart pour aller, en compagnie de quelques militants allemands, fleurir la tombe d’Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Jan-Carl Raspe, les membres de la RAF (Rote Armee Fraktion) qui ils avaient été condamnés à l’emprisonnement à perpétuité en 1977 et assassinés dans cette même prison où sont actuellement retenus et jugés les 5 militants du DHKP-C. (cf. notre dossier Stammheim 77). Le Secours Rouge/APAPC tient à remercier les membres des Secours Rouge d’Allemagne pour leur accueil chaleureux ainsi que pour la traduction qu’ils ont pu faire des interventions et autres prises de parole du juge et des avocats.

Délégation SR à Stammheim

Délégation SR à Stammheim