Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Trois membres du Parti Communiste d’Inde (Maoïste), dont deux femmes, ont été tué.e.s par les forces de sécurité de l’état d’Odisha près de la zone de Tulasipahad, ce mardi matin. La fusillade a eu lieu dans la réserve forestière de Tulasi, près de la frontière Odisha-Chhattisgarh, entre des forces de contre-guérilla effectuant une opération de ratissage et une groupe de 20 ou 30 guérilleros. Les forces de sécurité, qui comprenaient des membres du SOG (Special Operations Group) et de la DVF (District Voluntary Force), ont deux blessés dans leurs rangs – l’un d’eux a dû être évacué par hélicoptère. Deux armes et du matériel politique ont été récupéré sur le terrain par les forces de sécurité qui poursuivent leur opération de ratissage.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Un nouveau projet de loi du gouvernement fédéral prévoit d’obliger les fournisseurs de services de télécommunication de permettre aux forces de l’ordre (police, justice, sécurité de l’Etat…) de déchiffrer ce qui est échangé dans les applications de messageries cryptées de type Whatsapp ou Signal par certains utilisateurs spécifiques. Autrement dit, les fournisseurs de services seront obligés de « désactiver » le cryptage pour des utilisateurs visés par des enquêtes policières et judiciaires.

Le problème généralement soulevé, c’est qu’il n’existe aucun moyen de simplement « désactiver » le cryptage pour certains utilisateurs. Par conséquent, c’est l’ensemble des communications cryptées qui deviendra accessible, et non plus exclusivement celles de personnes qui intéressent la police et la justice. Certains dénoncent que l’affaiblissement du cryptage rendra les Belges beaucoup plus vulnérables aux attaques malveillantes. La protection de la vie privée est aussi évoquée. Cinquante ONG, universités et entreprises impliquées dans la protection de la vie privée et le cryptage ont publié une lettre ouverte contre le projet de loi. L’autorité belge de protection des données a déjà fait part de ses vives préoccupations dans un avis antérieur sur le projet de loi.

Mais surtout et plus fondamentalement, comme de nombreuses propositions de lois du même genre, celle-ci ne semble pas comprendre les techniques et technologies impliquées ni proposer de solution réaliste à son application.

Dossier(s): Sécurité IT Tags:

Dans l’après-midi du vendredi 8 octobre, un gang engagés par le directeur du pénitencier du Grand Téhéran et des services de sécurité  a attaqué des prisonniers politiques à coups de poignards, de machettes et de coups de poing américains. Un certain nombre d’entre eux, dont Akbar Bagheri, Pouya Ghobadi, Shapour Ehsaniarad, Ismail Guerami et Akbar Faraji ont été grièvement blessés et emmenés au centre médical de la prison. Les gardiens, au courant du raid, ont délibérément fermé la salle pour empêcher les prisonniers politiques de sortir et faciliter l’agression. Ce n’est qu’une fois l’attaque terminée et les prisonniers blessés qu’ils ont ouvert la porte de la salle. Le directeur de la prison supervisait l’opération au fond de la salle.

Akbar Bagheri a été condamné à neuf ans de prison pour appartenance à l’organisation des Moudjahidine du peuple et « activités de propagande contre le régime ». Pouya Ghobadi, 27 ans, est incarcéré depuis deux ans et demi pour les mêmes motifs, sans condamnation. L’appareil judiciaire des mollahs a fixé une caution de 50 milliards de tomans pour sa libération provisoire, ce qu’aucune famille ne peut fournir. Ismail Guerami, 67 ans, retraité protestataire est condamné à 5 ans de prison, et le militant syndical Shapour Ehsani-Rad, à 6 ans de prison.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags: ,

Depuis le 5 octobre, les agriculteurs protestent du fait que leurs terres sont couvertes d’une poussière de charbon en raison du transport de charbon de Banadag dans le district de Hazaribagh, dans l’état du Jharkhand. Leur protestation s’est transformée en bataille rangée ce dimanche 10 octobre, lorsque des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police qui voulait leur faire évacuer le corridor de transport. Tandis que les villageois jetaient des pierres sur les véhicules de police, provoquant le bris des vitres de plusieurs véhicules, la police a eu recours à des charges à la canne et à des grenades lacrymogènes. Beaucoup de villageois et de villagoises ont été blessés dans cet affrontement, 24 ont été hospitalisés.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Des affrontements ont éclaté, dimanche, entre manifestants et forces de l’ordre lors d’une marche pour les Mapuches, principal peuple autochtone du Chili, faisant une morte et 17 blessés, et entraînant une dizaine d’arrestations à Santiago. La «Marche pour la résistance mapuche et l’autonomie des peuples» a eu lieu au centre de la ville. A l’approche d’une des avenues principales de la ville, la police a tenté de disperser la manifestation avec des engins lanceurs d’eau et des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont riposté à coups de bâtons, de jets de pierres et de tirs de feux d’artifices, dans des d’affrontements qui ont duré au moins 40 minutes. Une avocate de 43 ans, a été mortellement blessée un feux d’artifice tiré par un groupe de personnes cagoulées en direction du groupe de policiers à côté l’avocate se tenait.

Après que l’administration soit revenue sur sa promesse d’organiser une réunion avec les d’agriculteurs, un grand nombre de ces derniers ont brisé aujourd’hui les barricades de la police et se sont rendus devant la résidence du ministre des Finances de l’état, dans le village de Badal. Malgré le déploiement d’une importante force policière lourde appuyé par des véhicules anti-émeutes, les agriculteurs ont facilement débordé le résistance. Ils ont même décidé une manifestation illimitée devant la résidence du ministre en plantant une tente sur la route et en bloquant les deux entrées.

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De violents affrontements ont éclaté, ce vendredi matin 8 octobre, dans la ville de Qabatiya, au sud de Jénine dans le nord de la Cisjordanie occupée. Les unités d’Al-Yamam de l’armée d’occupation ont pris d’assaut la maison d’un Palestinien recherché Chadi Zakarneh à Qabatiya. Ce dernier a réussi à échapper au large cordon de sécurité imposé dans la région. Les forces d’occupation ont alors menacé sa famille, puis assiégé et perquisitionné toute la ville. Les forces d’occupation ont arrêté les deux frères, Nimr et Mohammad Talal Zakarneh, après avoir pris d’assaut Qabatiya et mené des perquisitions dans leur domicile. Cette agression a provoqué le déclenchement d’affrontements entre les jeunes palestiniens et les forces d’occupation. Les affrontements se sont étendus à l’usine Abu George entre les localités de Qabatiya et Zababdeh.

 

Il y a un an et demi, une liste de clients fuitée établissait que divers services de police et gouvernementaux recouraient à Clearview AI, y compris en Belgique. La nouvelle fut en son temps démentie par la Police Fédérale (voir notre article). Un porte-parole avait à l’époque déclaré qu’à sa connaissance, ce logiciel n’avait jamais été utilisé, qu’il n’y avait aucune preuve qu’il en soit ainsi et qu’on n’envisageait pas de recourir à Clearview AI. Cela apparait comme un mensonge.

En réaction à quelques questions parlementaires, la ministre de l’intérieur a confirmé  que le logiciel de reconnaissance faciale illégal a quand même été utilisé. « En octobre 2019, deux enquêteurs, dans le cadre d’une taskforce Europol d’identification de victimes, ont eu accès à une licence d’essai valable une durée limitée », a reconnu la ministre à la Chambre. Elle insiste cependant sur le fait qu’il ne s’est pas agi d’une utilisation structurelle du logiciel (il s’agirait de « test ») et que la loi belge ne le permet du reste pas. Clearview a collecté et collecte des milliards d’images d’Instagram, Facebook, Twitter et YouTube entre autres et peut ainsi par exemple aisément relier une caméra de surveillance à une identité ou à un profil sur des médias sociaux. Or ces images sont collectées sans autorisation. Aux Etats-Unis notamment, l’entreprise a déjà été mise en accusation, et au Canada, le contrôleur national de la confidentialité déclare que ClearView enfreint la loi (voir notre article).

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Il y a un an, le 3 octobre 2020, une centaine de militants écolo avaient envahi le tarmac du terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle pour  protester contre le projet d’extension du terminal 4 de l’aéroport. Une journée nationale d’action avait alors été appelée pour réclamer la diminution du trafic aérien et la reconversion de ce secteur. Au cours de cette action 125 militants avaient fini par être interpellés, cinq d’entre eux avaient passé 33 h en garde à vue, et jeudi 7 octobre, sept d’entre eux étaient jugés au tribunal correctionnel de Bobigny.

Le groupe Aéroport Paris réclamait un euro symbolique d’indemnité, l’action n’ayant causé aucun retard et que seul le grillage avait été endommagé, car coupé pour accéder au tarmac. Mais le procureur a requis des peines de un à trois mois de prison avec sursis pour « entrave à la circulation d’un aéronef, dégradations matérielles en réunion et refus de prélèvement ADN » ainsi que pour mise en danger. Outre les poursuites judiciaires, plusieurs des militants de cette action sont concernés par diverses procédures administratives, dont des amendes qui s’élèvent jusqu’à 88 500 euros. Décision le 12 novembre.

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