Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les organisateurs de la manifestation pro-palestinienne non autorisée du 1er novembre à Sion recevront une facture pour les frais de sécurité, a confirmé vendredi le Conseil d’État. Malgré l’interdiction de la ville puis du canton, le collectif Valais Palestine avait maintenu le rassemblement, qui a réuni plus de 300 personnes. La police cantonale est intervenue en renfort après qu’un groupe de manifestants a forcé un barrage près de la gare. Au total, 34 personnes ont été contrôlées, huit interdictions de périmètre ont été prononcées et quatre manifestants ont été dénoncés pénalement. Une femme, interpellée en marge du cortège, a mordu une policière et fait l’objet d’une procédure. Aucun blessé ni dégât matériel n’a été signalé lors de la manifestation.

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Depuis la prison de Trente, l’anarchiste italien Massimo Passamani a annoncé qu’il renonçait volontairement pendant une semaine à sa permission de sortie pour travailler. Un geste destiné à exprimer sa solidarité avec les membres de Palestine Action détenus au Royaume-Uni, actuellement en grève de la faim, ainsi qu’avec Luca Dolce, lui aussi engagé dans cette lutte collective (voir notre article). Passamani explique que cette décision n’est pas adressée à l’administration pénitentiaire, mais à toutes celles et ceux qui, dans le monde, se mobilisent contre le génocide du peuple palestinien. Dans une déclaration (lire en entier), il évoque la force qu’il puise dans les luttes menées par les prisonniers palestiniens et les militants incarcérés en Grande-Bretagne, soumis à une répression féroce.

[…] La force qui me parvient depuis les prisons britanniques — et qui reflète à son tour la ténacité de cette résistance que les prisons sionistes et les centres de détention administrative ne parviennent pas à briser, malgré l’isolement, la torture et les viols — prend non seulement la forme d’une communauté d’éthique et d’idéaux, mais aussi celle de l’intensité des émotions que je ressens en lisant les déclarations des grévistes de la faim.

Je suis convaincu, parce que je le sens dans chaque fibre de mon être : l’élan mondial contre le génocide à Gaza et contre le système global qui le rend possible est un nouveau départ, un commencement.

En plus de ce qui s’est passé dans les rues, dans les ports, dans les universités ; en plus des sabotages menés jour et nuit, les protestations qui relient les prisonniers par-delà les barreaux, les pays et les continents en sont également un signe important.

Avant tout parce que la relation qui se tisse entre « dedans » et « dehors » est une relation de réciprocité et de circularité, et non un simple soutien allant de « l’extérieur » vers « l’intérieur ». Le fait que la fermeture de tous les établissements d’Elbit Systems au Royaume-Uni fasse partie des revendications des Prisoners for Palestine montre la volonté de ne pas séparer son propre destin de la libération de la Palestine — un objectif qui exige rien de moins que la subversion mondiale des rapports de pouvoir et d’exploitation, dont le colonialisme de peuplement sioniste est un élément essentiel. […]

Le 3 novembre, le Forum contre la « corporatisation » et la militarisation (FACAM) a organisé une conférence de presse à Delhi pour dénoncer les récentes opérations répressives de l’État indien, notamment Surajkund et Kagaar, marquées par des exécutions extrajudiciaires, des arrestations et l’usage de lois d’exception. Un message du prisonnier politique Ajith y a été présenté : il accuse l’État de livrer les ressources de l’Inde centrale aux entreprises et salue Basavaraj, dirigeant maoïste récemment tué (voir notre article). Ajith condamne le refus des autorités de restituer les corps des combattants à leurs familles et dénonce des rumeurs selon lesquelles Basavaraj aurait voulu se rendre, affirmant au contraire qu’il est mort en combattant.

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Le ministère public de Rondônia a lancé l’opération « Godos » contre la Ligue des paysans pauvres (LCP). L’opération, présentée comme l’une des plus importantes de la région, mobilise 500 policiers civils et militaires. Elle a déjà conduit à l’arrestation de 20 personnes, au meurtre d’un paysan dans la zone Tiago Campin dos Santos, et 50 autres personnes sont recherchées. Parmi les détenus figure l’avocate populaire Lenir Correia, de l’Association brésilienne des avocats du peuple (ABRAPO), connue pour sa défense des paysans.

Au moins six personnes présentées comme des membres du CPI (maoïste) auraient été tuées mi-novembre lors d’un échange de tirs avec les forces de sécurité dans le district de Bijapur. L’opération a été lancée après des informations signalant la présence de maoïstes dans le parc national de Bijapur. Les forces auraient alors affronté un groupe armé, faisant plusieurs blessés côté maoïste. Six corps ont été retrouvés, ainsi que des armes et des explosifs. Bijapur est considéré par les autorités comme l’un des principaux foyers d’activité maoïste du Bastar, dans le sud du Chhattisgarh.

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L’Anarchist Black Cross de New York City vient de publier une nouvelle édition, en anglais, de son « Guide illustré des prisonniers politiques et des prisonniers de guerre » (disponible en cliquant ici). On y trouve de courtes biographies, des photos et des mises à jour d’adresses concernant des prisonniers issus des mouvements africains-américains, antifascistes, antispécistes ainsi que des luttes autochtones aux États-Unis.

Suite à une action militante contre le principal fabricant d’armes israélien Elbit Systems à Ulm début septembre, cinq militants ont été placés en détention provisoire (voir notre article). Outre les accusations d’intrusion et de dégradation de biens, ils sont également accusés d’appartenance à une organisation criminelle. Daniel, Leandra, Vi, Walt et Zo ont été répartis dans différentes prisons du sud-ouest de l’Allemagne et subissent diverses formes de harcèlement. Afin de les soutenir, le Rote Hilfe Stuttgart organise une campagne pour leur écrire et leur distribuer leurs courriers.

Nom des prisonniers : Daniel (iel/aucun pronom, écrire en anglais), Leandra (elle, écrire en anglais/espagnol), Vi (iel/aucun pronom, écrire en allemand/anglais), Walt (iel/aucun pronom, écrire en anglais) et Zo (iel/aucun pronom, écrire en anglais)

Adresse : Rote Hilfe eV · Böblinger Straße 105 · 70199 Stuttgart

Le gouvernement flamand a décidé de supprimer le financement de l’ASBL Labo à partir du 1ᵉʳ janvier 2026, en contradiction avec son propre décret, qui garantit un soutien aux organisations évaluées positivement. Les experts recommandaient même une hausse de la subvention. Sous la pression d’une campagne de diffamation de l’extrême droite, qui les qualifie d’« extrémistes » ou de « violents » en raison de leur lien supposé avec Code Rouge (voir notre article). Ce cas n’est pas isolé, Headquarters of the Movement, Vredesactie, Vrede vzw et DeWereldMorgen voient aussi leurs moyens amputés. L’ASBL a annoncé saisir le Conseil d’État pour faire annuler cette décision.

Des heurts ont éclaté mardi 11 novembre à Kolwezi après la mort du Dr Dibu Nawej Emmanuel dans un cachot de la police. Plusieurs centaines de médecins, rassemblés à l’hôpital Mwangeji, ont tenté de marcher vers le gouvernorat, mais ont été dispersés par la police à coups de gaz lacrymogènes. De nombreux praticiens du Lualaba ont quitté leurs postes en signe de solidarité. Le Conseil provincial de l’Ordre des médecins a exprimé son indignation et, avec les syndicats SYNAMED et SYMECO, demande une enquête indépendante pour éclaircir les circonstances de ce décès.

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Le tribunal régional de première instance de la 7e chambre de Bayugan City a rejeté une requête urgente de permission de sortie déposée par la prisonnière politique et organisatrice paysanne Virgie Valdez, qui demandait une permission temporaire pour assister à l’enterrement de sa mère le 13 novembre dernier. La décision du tribunal a invoqué des « préoccupations sécuritaires extrêmement élevées et non atténuables ». Cette décision a été soutenue par le Bureau de gestion des prisons (BJMP) qui a indiqué que Mme Valdez est « actuellement classée comme détenue à haut risque » en raison de son prétendu « ancien statut de membre haut placée de la Nouvelle Armée populaire (NPA) ».