Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après une extradition illégale de l’Allemagne vers la Hongrie et près d’un an d’isolement à Budapest, la militante antifasciste non-binaire Maja a entamé une grève de la faim le 5 juin 2025 (voir notre article). Maja demande à être renvoyée en Allemagne. Elle a été arrêtée dans le cadre des enquêtes sur différents affrontements contre des néonazis pendant une manifestation d’extrême droite à Budapest en 2023. Alors qu’elle a déjà perdu 7kg et que la prison hongroise commence à alléger les conditions de sa détention, ses soutiens appellent à des journées d’action internationales du 20 au 22 juin (plus d’infos ici).

Suite à des arrestations et des perquisitions domiciliaires qui ont eu lieu à Istanbul le 13 juin, sept personnes dont six journalistes, ont été placées en garde à vue puis transférées à Artvin. Des interrogatoires ont été menés le 14 juin et, après trois jours de garde à vue, les journalistes ont été déférés devant le tribunal le lundi 16 juin. Le procureur les a renvoyés devant le tribunal correctionnel de paix avec une demande d’arrestation. Ozan Cırık, membre du personnel de Sendika.org, ainsi que les journalistes Dicle Baştürk, Yavuz Akengin et Eylem Emel Yılmaz, ont été placés en détention provisoire pour « appartenance à une organisation illégale ». Semra Melek et Melisa Efe ont été libérées sous contrôle judiciaire. Sendika.org est un site d’information alternatif, aujourd’hui largement censuré en Turquie sous le gouvernement Erdogan. Connu pour sa couverture des questions kurdes, Sendika a été l’un des premiers sites bloqués par le gouvernement turc lors de la vague d’interdiction de sites en juillet 2015.

Hier mardi 17 juin, pendant que l’armée israélienne ouvrait une nouvelle fois le feu sur des Palestiniens venus chercher le peu d’aide humanitaire entrant sur le territoire, tuant près de 50 personnes, le régime égyptien a lancé une vaste opération militaro-policière contre les manifestants venus du monde entier pour la Global March to Gaza (Marche mondiale vers Gaza). Des dizaines de délégations ont été expulsées d’Égypte dès leur arrivée. D’autres délégations qui parvenaient à sortir de l’aéroport ont été arrêtées au premier checkpoint, puis parquées dans des bus par la police égyptienne avant d’être détenues puis expulsées.

Les manifestants sont traqués partout, que ce soit dans les hôtels, les cafés, les magasins ou dans la rue. Le 16 juin, trois personnes ont ainsi été enlevées par les renseignements égyptiens dans un café du Caire, avant d’être violemment battues alors qu’elles avaient les yeux bandés et les mains attachées. Certains manifestants sont par ailleurs coupés de toute communication et enfermés dans des lieux inconnus, à l’image de Saif Abukeshek, militant du mouvement palestinien de l’État espagnol et membre du comité d’organisation de la marche.

Mais cette répression, bien que généralisée, a surtout visé les organisateurs de la marche comme Manuel Tapial et le docteur Hicham El Ghaoui, qui ont été enlevés et enfermés, avant d’être finalement déportés. Les organisateurs ont mis à l’arrêt la grande marche internationaliste contre le génocide à Gaza le 15 juin avant d’appeler, le lendemain, les participants à rentrer chez eux et à poursuivre la lutte par d’autres moyens.

Asier Oyarzabal Txapartegui a été libéré après avoir purgé presque 24 ans de prison. Arrêté par la police française le 23 septembre 2001, il avait été condamné à 30 ans de prison pour son rôle présumé de chef militaire de l’ETA. Il a d’abord été incarcéré à Saint-Maur, à 680 kilomètres de sa ville natale. La politique de distanciation a été assouplie en 2018, lorsqu’il a été transféré à la prison de Lannemezan, plus proche du Pays basque. En octobre 2023, il avait été transféré au Pays Basque Sud à sa demande.

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Alexandr Snezhkov, un des accusé·es dans l’affaire des « anarchistes de Tchita » (voir article ici), a passé plus de 90 jours dans le SHIZO, un quartier pénitentiaire d’isolement dit le « trou ». Il a ensuite été transféré dans un PKT, une section aux conditions de détention encore plus strictes, une section spéciale où les détenus sont envoyés pour des violations graves du règlement pénitentiaire dans les colonies à régime général, strict ou spécial. Le séjour d’Alexander dans le PKT a été décidé pour deux mois, mais, il pourrait être prolongé jusqu’à six mois. Il a aussi été placé sur une liste de surveillance préventive, en tant que leader et participant actif de « groupes à tendance négative ».

Depuis février, la pression à l’encontre de Snezkhov a augmenté et dès son arrivée à la colonie pénitentiaire IK-10, il a été placé au SHIZO (notre article ici). Alexandr pense que la prochaine étape sera l’EPKT, une section avec des cellules et la forme d’isolement la plus stricte, Alexandr ne représente aucune menace pour les détenus, ni pour le personnel pénitentiaire. En soutien, il demande des lettres, des cartes postales et des photos.

L’adresse pour lui écrire : tous contenus obligatoirement en russe
Snezhkov Aleksandr Evgenevich (né en 2003) [Снежков Александр Евгеньевич (2003 г.р.)]
FCU IK-10
674673, Krasnokamensk, kraï de Transbaïkalie [г. Краснокаменск, Забайкальский край] (Russie)

Dossier(s): Non classé

Des manifestations ont encore eu lieu aujourd’hui mardi 17 juin, dans les quartiers commerçants du centre de Nairobi et de Mombasa, où des centaines de jeunes sont descendus dans la rue pour réclamer justice pour Albert Ojwang, enseignant et blogueur de 31 ans, assassiné alors qu’il était en garde à vue après un post dirigé contre la policier sur son blog (voir notre article). Les forces de sécurité sont intervenues pour tenter de disperser la foule, tirant des grenades lacrymogènes, tandis que des bandes de motards en civil ont attaqué les manifestants.

À ce jour, deux policiers ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur la mort de l’enseignant, tandis que l’Independent Policing Oversight Authority (IPOA) et l’Internal Affairs Unit (IAU) poursuivent leurs investigations. Un technicien a également été arrêté. Dans la nuit du 7 au 8 juin, il aurait saboté le système de vidéosurveillance du commissariat central de Nairobi afin de permettre à certains agents de sortir Ojwang de sa cellule pour l’emmener dans la forêt de Karura où il a été torturé à mort.

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Trois ouvriers ont été licenciés de l’usine de pneus Michelin à Midigama, dans le sud du Sri Lanka dans le cadre des tentatives de la direction de briser la résistance des travailleurs de l’usine. Ceux-ci se battent depuis le 23 mai pour défendre leurs emplois et salaires contre les attaques liées à la restructuration de la multinationale française. L’usine, qui emploie plus de 1 500 travailleurs, a été vendue par Michelin à la société indienne CEAT, la transaction devant être finalisée ce mois-ci. Le groupe Michelin a également annoncé une vague de fermetures d’usines, dont deux dans l’ouest de la France – Cholet et Vannes – impactant environ 1 250 salariés.

Les trois travailleurs ont été licenciés sans préavis, sans aucune enquête en violation du droit du travail en vigueur au Sri Lanka. Ils ont également été convoqués par la police suite aux plaintes de la direction selon lesquelles ils seraient entrés dans l’usine sans autorisation. Le trust a également traité « d’illégal » une grève des travailleurs de Michelin Midigama pour la réintégration des trois travailleurs licenciés et pour les emplois de tous, la direction a aussi procédé à un lock-out en arrêtant les opérations au sein de l’usine.

En quelques jours, environ cinquante panneaux publicitaires du groupe Ströer, ont été endommagés à Leipzig. Des contrats ont été passés entre le BKA, la police fédérale allemande, et deux agences de publicité (Ströer, le leader du marché, depuis 2020 et Cittadino depuis 2021) pour la publication d’avis de recherche sur des écrans numériques. C’est ainsi que les portraits de Johann, un antifasciste inculpé dans l’affaire Antifa-Ost et ceux de Daniela, Burkhard et Ernst-Volker, les ancien.nes militant.es de la RAF, avaient été affichés par Ströer dans toutes les villes allemandes. L’action a été menée en soutien avec la grève de la faim de Maja.

Voir la vidéo de l’action

Dossier(s): Allemagne Tags:

Quatre maoïstes présumés ont été tués dimanche par les les troupes gouvernementales dans deux incidents distincts. Trois guérilleros présumés de la NPA ont été tués lors des combats dans la province de Surigao del Norte, au sud des Philippines, tandis qu’un autre a été tué dans la province de Samar oriental, au centre des Philippines

A l’occasion de la manifestation pour sa libération ce 14 juin dans les rues parisiennes (voir notre article), Georges Abdallah a adressé un message de solidarité aux milliers de participants. Alors qu’une audience décisive pour sa libération se tiendra le 19 juin prochain à la Cour d’Appel de Paris, la mobilisation continue pour sa libération avec l’organisation d’initiatives solidaires à Toulouse, Paris, Pau, Montpellier, Lille ou encore Rennes.

[…] Comme vous savez, Camarades et Ami·es, de nos jours, il devient évident que le temps passé derrière les barreaux, n’est plus le facteur principal pour la libération de tel ou tel prisonnier révolutionnaire. Inutile donc, de s’attarder longtemps sur les diverses arguties judiciaires évoquées par tel procureur ou tel président, lors des audiences de la cour pour justifier telle ou telle décision… Dans la guerre déchaînée contre les masses populaires et les protagonistes de la lutte révolutionnaire agissant, les réactionnaires de tous bords cherchent par tous les moyens à transformer les prisonniers révolutionnaires d’une référence de lutte en un exemple servant à terroriser les rebelles récalcitrants. C’est bien pourquoi il leur faut absolument, à défaut de pouvoir les briser afin qu’ils abjurent et renient leurs convictions, les enterrer vivants et ainsi s’en servir pour peser sur le moral de ceux et celles qui luttent.

Cela étant, la libération de tel ou tel Camarade prisonnier est toujours fonction de la mobilisation qui s’inscrit dans la dynamique globale de la lutte en cours. En effet, ils libèrent le prisonnier révolutionnaire seulement quand ils se rendent compte que son incarcération commence à peser plus lourd que les possibles menaces inhérentes à sa libération. C’est justement, pourquoi la solidarité la plus appropriée que l’on peut apporter à nos Camarades emprisonnés c’est de s’engager toujours plus sur le terrain de la lutte réellement en cours. C’est à la lumière de ce constat que l’on peut réfléchir aux possibilités des échéances judiciaires en vue. […]

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