Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La compagnie minière Antamina a dû suspendre ses activités en raison de la grève illimitée, du barrage routier et des manifestations violentes dans le district d’Aquia (Áncash). Le 29 octobre, des manifestants opposés aux projets miniers ont attaqué la porte d’entrée de Puerto Punta Lobitos à Antamina, s’affrontant à la police et aux agents de sécurité. Quelques heures plus tard – aux premières heures du samedi 30 – ils ont incendié un camion-citerne d’eau potable sur les routes d’accès à la mine. Antamina est le principal producteur de zinc et de cuivre du pays, elle est détenue par Glencore et BHP Billiton.

Jorge Madlos alias « Ka Oris », le commandant et porte-parole de la Nouvelle Armée Populaire a été tué par des militaires sur la route d’Impasug-ong à 20 heure, le 29 octobre. L’assistante médicale de Ka Oris, Eighfel Dela Peña, alias « Ka Pika », a également été tuée à cette occasion. Madlos, qui avait besoin de soin, circulait avec Dela Peña sans arme sur une moto lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade par des militaires de la 4e Division d’infanterie. Les officiels ont prétendus que Ka Oris avait été tué après un combat d’une demi-heure et l’armée effectué des frappes aériennes quelques heures après l’embuscade pour renforcer ce scénario.

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La société de sécurité privée SKP Group est active dans le domaine de l’anti-piraterie, elle propose des gardes du corps pour VIP, installe des dispositifs de surveillance, propose des conseils en matière de sécurité, etc. Il s’agit de l’une de ces entreprises privées qui ont désormais atteint un rôle de vrai corps de police et paramilitaire avec un personnel hautement qualifié, entraîné militairement et techniquement équipé. Ces pour ces raisons, exposées dans un communiqué (voir ici), que plusieurs véhicules de SKP ont été incendiés dans la nuit du 27 au 28 octobre via Ripamonti, à Milan.

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Une semaine après le coup d’État au Soudan, les manifestants hostiles au général Abdel Fattah al-Burhane maintenaient encore, dimanche 31 octobre, la pression dans la rue malgré les 12 morts et 300 blessés dans leurs rangs. Soldats et paramilitaires quadrillent toujours les rues et une bonne partie des membres du gouvernement civil sont emprisonnés par l’armée. Les manifestants ont maintenu dimanche les barricades à Khartoum, observant la « désobéissance civile » ou refusant de travailler comme le réclament la quasi-totalité des syndicats. Installés à des barrages volants, les soldats fouillent passants et voitures à Khartoum, où la plupart des magasins demeurent fermés, signe que la grève générale décrétée lundi passé par les syndicats est suivie. Samedi, ils avaient pris la rue par dizaines de milliers pour s’élever contre le putsch et le maintien en détention de la plupart des dirigeants civils qui jusqu’ici partageaient le pouvoir avec le général Burhane et d’autres militaires pour emmener le pays vers ses premières élections libres.

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Plusieurs centaines de manifestants anti-fascistes et gilets jaunes ont protesté samedi à Nantes contre la venue de Zemmour pour un meeting au Zénith de la ville, donnant lieu à des affrontements avec la police. Les manifestants répondant à l’appel relayé notamment par «Nantes révoltée», sont parvenus à entrer dans l’enceinte du Zénith, à bloquer une porte du site et à forcer les grilles. Les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour faire reculer les antifascistes qui faisaient face, à une centaine de mètres de là, à quelques dizaines de sympathisants de Zemmour. Un commando néo-nazi auteur de violences cet été à Nantes, s’était d’ailleurs réfugié derrière les lignes de gendarmes. Peu avant l’arrivée de Zemmour au Zénith, la centaine de gendarmes mobiles se sont efforcés de lui dégager la voie, et le meeting  pu se tenir, avec du retard et sous pression. Des manifestants dont certains ont envahi la quatre-voies et une passerelle enjambant la nationale, ont lancé plusieurs chariots de supermarché en direction des forces de l’ordre positionnées en-dessous. Il n’y a pas eu d’arrestation mais une enquête est ouverte.

Le 13 octobre, au tribunal de Bristol, le prisonnier anarchiste Toby Shone a été condamné à 3 ans et 9 mois de prison. Il a déjà purgé 8 mois de cette peine en détention provisoire. La justice britannique avait essayé de le poursuivre pour des accusations de terrorisme (voir notre article), elle y a renoncé pour se rabattre sur des infractions liée à la législation sur les drogues. Celles-ci  (LSD, cannabis, …)  avaient été trouvées lors des perquisitions par l’antiterrorisme dans le sud-ouest du Royaume-Uni le 18 novembre 2020 dans leur chasse à l’administrateur du site anarchiste 325.nostate.net. Toby a été initialement accusé d’avoir fourni un service permettant à d’autres d’accéder à des publications terroristes contrairement à l’article 2 de la loi sur le terrorisme de 2006, de collecte de fonds à des fins terroristes contrairement à l’article 15 de la loi sur le terrorisme de 2000 et de deux chefs de possession d’informations susceptibles d’être utiles à un terroriste contraire à l’article 58 de la loi sur le terrorisme de 2000.

Menée dans le cadre d’Europol en coordination avec Eurojust, une opération a visé le Dark Web. Baptisée « DarkHunTOR », elle a consisté en une série d’actions menées en Australie, Bulgarie, France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suisse, Royaume-Uni et États-Unis. Aux États-Unis, quelque 65 personnes ont été arrêtées, 47 en Allemagne, 24 au Royaume-Uni, quatre en Italie et quatre aux Pays-Bas. Les forces de l’ordre ont entre autres saisi 26,7 millions d’euros en numéraire et monnaies électroniques, 25 000 comprimés d’ecstasy, 45 armes à feu, etc. En Italie, la police a également fermé des places de marché illégales nommées « DeepSea » et « Berlusconi » qui présentaient à elles deux plus de 100 000 annonces de produits illégaux.

L’opération faisait suite au démantèlement en janvier sous la conduite de la police allemande de la plateforme « DarkMarket », présentée alors par les enquêteurs comme le « plus vaste » point de vente du Dark Web, était lié à un coup de filet remontant à septembre 2019 en Allemagne contre un important hébergeur de services illégaux du Dark Web. Ce datacenter illégal était installé dans un ancien bunker de l’Otan dans le sud-ouest de l’Allemagne.

This, Jane, is the internet

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A l’occasion d’une nouvelle interpellation communale du Collectif des Madrés, 150 personnes se sont rassemblées devant la maison communale de Saint-Gilles ce jeudi soir. L’intepellation avait lieu par vidéo-conférence. Lors des réponses à l’interpellation, le bourgmestre Charles Piqué a finalement reconnu que la Brigade Uneus n’existait plus, sans pour autant sortir du flou concernant les plans en matière de répression à Saint-Gilles.

La fin du rassemblement a été ponctuée par une marche sauvage jusqu’au Commissariat du Parvis de Saint-Gilles.

Trois membres du Parti Communiste d’Inde (Maoïste) ont été abattus par les forces de sécurité à la frontière des états du Telangana et du Chhattisgarh lundi tôt matin. Il s’agissait de cadres régionaux d’origine indigène (adivasis). Les forces de sécurité ont déclaré qu’il y a eu une fusillade, mais le PCI(M) a révélé qu’il s’agissait d’une exécution pure et simple maquillée en combat. Le PCI(M) a appelé la population de la région à suivre une grève (en fait un « bahn »: une grève générale accompagnée d’actions de guérilla comme des barrages routiers).

forces anti-guérilla

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Les forces de sécurité soudanaises ont multiplié mercredi les arrestations de militants et manifestants pour tenter d’en finir avec l’opposition au coup d’État du général Abdel Fattah al-Burhan. En fin de journée, elles affrontaient toujours des manifestants décidés à maintenir les barricades de leur grève générale. Dans tous les quartiers de Khartoum, les soldats poursuivent leurs raids sur les barricades et la population civile. À Oumdurman, ou dans le quartier de Burri, des patrouilles armées n’ont pas hésité à ouvrir le feu mercredi pour disperser par la force les attroupements. Un manifestant a été tué. De nombreux militants sont traqués, passés à tabac, humiliés par les forces armées. Dans les rues, on retrouve à la fois des soldats de l’armée régulière, mais aussi des miliciens des Forces de soutien rapide, ainsi que les soldats de Gibril Ibrahim et Mini Arko Minnawi deux anciens chefs rebelles reconnaissant le coup d’État militaire d’Abdel Fattah al-Burhan, qui a dissous lundi toutes les institutions au Soudan. Les arrestations d’opposants ne cessent pas. Des figures de la société civile, des militants ou des journalistes sont détenus dans des lieux inconnus.

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