Le Conseil des ministres l’a décidé: 1400 policiers seront recrutés cette année, soit 400 de plus qu’en 2011. Cette augmentation est dûe au 3/4 à des engagements exceptionnels pour 2012 et à 1/4 à un engagement, structurel, de 100 policiers supplémentaires chaque année. Une hausse destinée à renforcer les équipes, en particulier dans les transports en commun, mais aussi à combler un nombre de départ croissant. En effet, comme dans tous les secteurs, la police n’échappe pas au phénomène des enfants du baby boom qui arrive aujourd’hui à l’âge de la retraite.

Plusieurs mesures avaient déjà été prises le 9 avril dernier après l’agression du superviseur de la STIB et des réunions avec les syndicats qui avaient suivi. Elles concernent principalement la police des chemins de fer. Le Conseil des ministres les a confirmées ce vendredi matin. Le 13 avril dernier, la police des chemins de fer établie à Bruxelles avait, d’ores et déjà, reçu le renfort de 22 personnes supplémentaires, 7 jours sur 7. 300 aspirants policiers pour 2012 seront formés pour la sécurité dans les transports en commun.

Les défilés du 1er mai au Chili se sont terminés par des incidents graves à Santiago et mineurs dans d’autres villes du pays, avec des affrontements entre des manifestants masqués et la police. A Santiago, des milliers de manifestants ont parcouru la célèbre avenue de l’Alameda à l’appel de la CUT, la principale centrale syndicale du pays, pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. A la fin du défilé, des manifestants masqués ont lancé des pierres sur la police dont un agent a été blessé au visage. Ils ont érigé des barricades de fortune et attaqué des commerces et des équipes de médias qui couvraient l’événement. La police les a dispersés en tirant des grenades lacrymogènes. Des incidents mineurs ont été rapportés dans d’autres villes du pays comme Valparaiso et Concepcion.

Chili: Affrontements à Santiago, incidents à Valparaiso et Conception

Suite à une décision gouvernementale confirmée par la justice, l’expulsion et la démolition d’un bidonville de la banlieue sud de Manille, ville de plus de 11 millions d’habitants parmi lesquels près d’un cinquième vit dans des bidonvilles, devait débuter ce lundi. Dès 6 heures, des milliers d’habitants du quartier s’étaient rassemblés pour empêcher l’opération, bloquant notamment une des routes les plus fréquentées de la capitale en formant une énorme barricade humaine. Jusqu’à 10 heures, manifestants et forces de l’ordre se sont fait face, avant l’arrivée des policiers anti-émeutes lourdement armés (matraques, boucliers,…). Ceux-ci ont fait usage de gaz lacrymogènes pour forcer le passage, entraînant la réaction des manifestants qui ont répliqué en leur lançant divers projectiles et en tentant de mettre le feu aux véhicules de police et de pompiers. C’est alors que les policiers ont ouvert le feu, tirant à balles réelles sur la foule. Trois personnes ont été touchées. L’une d’entre elle est décédée alors que les deux autres se trouvent dans un état grave. Une quarantaine d’autres personnes ont été blessés durant les affrontements qui ont précédé. Les autorités ont annoncé que cinq policiers avaient également été blessés et qu’elles avaient procédé à une trentaine d’arrestations. Néanmoins, aucun expulsion n’a pu avoir lieu lundi.

Dimanche en fin de matinée, les affrontements ont repris dans certains quartiers de la ville, les jeunes lançant des pierres, les policiers tirant des gaz lacrymogènes. Un couvre feu nocturne a été décrété samedi par les autorités dans la localité, où les premiers heurts avaient éclaté après la publication de listes de recrutements à la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de la région. Quelque 3.000 chômeurs d’Om Larayes avaient postulé pour le concours, où 605 personnes ont été admises. Dans cette région de mines de phosphates, le taux de chômage dépasse largement les 19% de la moyenne nationale et la CPG reste quasiment l’unique pourvoyeur d’emploi. Au total, quelque 28.000 chômeurs ont postulé pour 4.000 recrutements effectués par le Groupe chimique tunisien (maison mère de la CPG) et sa filiale, qui ont étalé les résultats sur plusieurs semaines pour éviter les incidents.

D’autres manifestants avaient bloqués des voies conduisant au port de Radès au niveau de la cité El Milaha et à la zone pétrolière par des camions, ont menacé d’incendier les véhicules en signe de protestation contre leur non admission dans le concours de recrutement du ministère du Transport. Les jeunes ont aussi mis le feu dans quelques bonbonnes de gaz et ont jeté des cocktails molotov avant qu’ils ne soient dispersés par les agents des unités d’intervention qui ont fait usage du gaz lacrymogène. Deux jeunes ont été arrêtés.

Tunisie: Reprise des affrontements à Gafsa

Lors du printemps arabe, des systèmes d’écoute à partir desquels, avec les équipements anglais de Gamma, français de Amesys, sud-africains de VASTech ou chinois de ZTE, les moindres faits et gestes en ligne ou par téléphone des opposants étaient suivis, ont été découverts. Des entreprises de renseignements, comme SS8 aux Etats-Unis, Hacking Team en Italie et Vupen en France, fabriquent un virus (Cheval de Troie) qui permet de pirater les ordinateurs et les téléphones (y compris iPhones, Blackberry et Android), de prendre leur contrôle et d’enregistrer toutes leurs utilisations, leurs mouvements et même les images et les sons venant de la pièce où leurs utilisateurs se trouvent. D’autres sociétés, comme Phoenexia en République Tchèque, collaborent avec les militaires pour créer des outils d’analyse de la voix. Ils identifient les utilisateurs et déterminent leur sexe, leur âge, leur niveau de stress, et les suivent ainsi au moyen de leur « empreinte vocale ».

Blue Coat aux Etats-Unis et Ipoque en Allemagne, vendent leurs outils à des pays comme la Chine et l’Iran afin qu’ils empêchent que leurs dissidents s’organisent sur Internet. Trovicor, filiale de Nokia Siemens Networks fournit le gouvernement de Bahrein en technologies d’écoute qui lui ont permis de suivre la piste du défenseur des droits de l’homme Abdul Ghani Al Khanjar. Les représentants de la CIA ont acheté des logiciels qui leur permettent de mettre en relation instantanément les signaux téléphoniques et les empreintes vocales pour déterminer l’identité et la localisation d’un individu avec une marge d’erreur de 12 mètres (et éventuellement le tuer d’un missile tiré par un drone). L’entreprise Inteligence Integration Systems Inc. (IISI), basée au Massachusetts, commercialise dans ce but un logiciel « d’analyse basé sur la position » nommé « Geospatial Toolkit ». Un autre société, Netezza, également sise au Massachusetts, et qui a acheté ce même logiciel en prétendant analyser son fonctionnement, en a vendu une version modifiée à la CIA.

Le projet « Un monde sous surveillance » de Wikileaks révèle jusque dans les détails quelles sont ces sociétés. Voir la carte interactive

On en sait maintenant davantage sur l’incident qui a coûté la vie à deux membres présumés du PKK à Diyarbakir. La police turque a donné l’assaut à un appartement occupé par les deux jeunes Kurdes. Des grenades ont été lancées à l’intérieur de l’appartement, et les deux jeunes gens se sont alors jetés par la fenêtre. Ils étaient en pyjama. Ils sont restés au sol pendant un moment, puis ils ont essayé de se mettre debout. Ils étaient entourés de policiers qui se moquaient d’eux, avant de les exécuter en tirant dans la tête. Les policiers ont ensuite ouvert le feu sur le bâtiment pour faire croire qu’il s’agissait d’un affrontement. Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés pour protester contre cette exécution. Des heurts ont été éclatés entre les policiers et les manifestants. Plus de 50 manifestants ont été arrêtés par la police.

Turquie/Kurdistan: Deux exécutions extra-judiciaires

La justice turque a décidé le placement en détention « préventive » de 36 journalistes, arrêtés le 20 décembre pendant la rafle visant tous les medias kurdes. Interrogés pendant plus 20h consécutives, 49 journalistes et collaborateurs des médias ont comparus le 23 et 24 décembre devant la 9e cour d’assises d’Istanbul.

Treize journalistes dont le photographe de l’AFP ont été remis en liberté. Le juge a décidé le placement en détention « préventive » de 36 journalistes sous l’accusation d’être membres du PKK. Aujourd’hui, le nombre des journalistes emprisonnés se rapprochent de 100, ce qui fait la Turquie incontestablement la plus grande prison du monde pour les journalistes, très loin devant la Chine et l’Iran.

En réponse à une recommandation de la commission 9/11, la CIA a mis en place un programme dont le mandat initial était de se concentrer sur le terrorisme et la prolifération. Mais depuis 2009, il apparait qu’elle en a fait un centre de pistage des médias sociaux. Selon certaines sources, l’agence américaine aurait modifié son mode de fonctionnement et aurait commencé à se concentrer sur les médias sociaux après avoir vu des milliers d’Iraniens se tourner vers Twitter au moment de la vague de manifestations après les élections de 2009.

Aujourd’hui, les analystes qui travaillent dans un bâtiment du quartier général de la CIA en Virginie, sont chargés de passer en revue des milliers de Tweets, de messages Facebook, de discussions instantanées et autres données qui se trouvent sur internet afin de glaner des informations sur l’état d’esprit collectif dans certaines régions ou dans certains groupes à l’étranger. De l’arabe au mandarin, du tweet colérique au blog sérieux, les analystes rassemblent les informations, souvent dans la langue du pays. Ils les croisent avec un journal local, avec une conversation téléphonique clandestinement interceptée, avec… Et grâce à cela, ils établissent une image globale qu’ils peuvent transmettre aux échelons les plus élevés de la Maison Blanche, à leur demande. Celle-ci donne un coup d’oeil en temps réel sur l’humeur d’une région. Selon un expert informatique, le prochain grand défi des agences gouvernementales sera de pouvoir plonger profondément dans la sémantique des communications en ligne en travaillant sur la barrière que constituent toujours aujourd’hui les langues.

Hier, en début de soirée, la police avait interpellé 85 personnes, alors qu’elle tentait de dégager une place occupée par les manifestants anti-Wall Street à Oakland (Californie, Etats-Unis), près de San Francisco. Les forces de l’ordre avaient alors déjà eu recours aux gaz lacrymogènes et aux grenades assourdissantes lors de cette opération. Un peu plus tard, la police anti-émeutes est intervenue pour évacuer les derniers manifestants. Au moins l’un des manifestants est tombé à terre, a saigné de la tête et perdu conscience. Il a ensuite été évacué par d’autres manifestants. Les protestataires, qui se sont ensuite regroupés, ont commencé à jeter des oeufs en direction de la police, qui a répondu en tirant des balles de peinture.

Etats-Unis: 85 manifestants arrêtés en Californie

Un officier de police a été tué et trois autres blessés dans une attaque menée par des guérilleros du PKK dans la province de Hatay (sud-est) ce mardi. Un guérillero qui transportait une bombe a été abattu d’une balle dans la tête avant d’avoir pu déclencher le dispositif. Les autorités ont annoncé que les policiers de garde devant le commissariat du district de Iskenderun avaient été pris d’assaut par des membres du PKK leur tirant dessus avec des armes à longue portée depuis deux véhicules séparées. Tous deux sont parvenus à quitter le lieu de la fusillade et sont actuellement activement recherchés par les forces de sécurité.