Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au moins 700.000 Catalans ont manifesté ce mardi à Barcelone dans le cadre d’une grève générale visant à dénoncer les violences policières ayant émaillé le référendum interdit de dimanche. Alors que différents défilés paralysaient des rues du centre, plusieurs manifestations indépendantistes ont eu lieu depuis mardi matin notamment devant le siège du Parti Populaire (conservateur), au pouvoir en Espagne, et devant la préfecture. Les manifestants scandaient «Forces d’occupation dehors! Les rues seront toujours à nous».

Plusieurs syndicats de police se plaignent de « harcèlement » de la part de la population. Depuis lundi soir, des rassemblements se forment autour d’hôtels et de commissariats. Des centaines de policiers et les gardes civils, envoyés en renfort en Catalogne avant le référendum, ont été délogés de leurs hôtels par des indépendantistes. À Pineda de Mar, à 70km au nord de Barcelone, la police catalane, les Mossos d’Esquadra, a dû se déployer pour protéger leur hôtel. «Je n’ai jamais vécu une situation pareille, l’intégrité physique de policiers est menacée. Ils fuient d’hôtel en hôtel, ils sont poursuivis, ils sont comme des rats qui doivent se cacher», a déclaré à un porte-parole du syndicat SUP, majoritaire dans la police.

Des équipes du FC Barcelone aux salariés de la cathédrale de la Sagrada Familia, la grève est visible dans tous les secteurs. Les universités publiques et les transports sont également touchés. Le port de Barcelone, troisième d’Espagne, et le marché alimentaire de gros de Catalogne, l’un des plus importants d’Europe, sont presque à l’arrêt. Il n’y a ni activité maritime ni terrestre: seul un service minimum est assuré, permettant la circulation des passagers et des produits périssables ou dangereux.

La manifestation à Barcelone

La manifestation à Barcelone

Un combattant du PCP-SL a été tué lors d’un affrontement avec les patrouilles mixtes armée/police dans la région VRAEM. La fusillade s’est produite hier à 12H45 dans la municipalité d’Ayahuanco, dans la province de Huanta, (la région sud d’Ayacucho). Les forces de sécurité ont trouvé trouvé un fusil d’assaut qui avait pris aux forces de l’ordre dans une embuscade en 2008 dans la municipalité de Tintaypuncu (égion centrale de Huancavelica, également dans la VRAEM). Le guérillero maoïste était connu sous les pseudonymes « Ciro » ou « Pamacho ».

Le guérillero tué hier dans la VRAEM

Le guérillero tué hier dans la VRAEM

Des barrières en fil barbelé assortis de policiers aux boucliers et matraques dégainés et de quelques militaires avaient été déployés à plusieurs endroits devant la représentation espagnole de la Rue de la Science à Bruxelles. Une centaine de manifestants se sont toutefois rassemblés à une cinquantaine de mètres de l’ambassade et ont entonné des slogans en solidarité avec le peuple catalan qui a souffert d’une lourde répression hier lors du référendum pour son indépendance. Malgré les 800 blessés et un mort (décédé d’une crise cardiaque alors qu’il se faisait matraquer), le « Oui » a été écrasant avec plus de 90% de votes et plus de 40% de participations (hormis les nombreuses urnes saisies par la police espagnole).

Manifestation de solidarité avec le peuple catalan

Et quelques images de Catalogne:

Manifestation de solidarité avec le peuple catalan

La 4e édition de la semaine s’est achevée, durant laquelle de nombreuses activités informatives et culturelles se sont déroulées à Bruxelles, essentiellement place d’Espagne. Notre Secours rouge y avait organisé un stand avec le SKB pour promouvoir la campagne « Celox » en soutien aux combattants internationalistes du Rojava.

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Les rues de Göteborg, la deuxième plus grande ville de Suède, ont connu des affrontements samedi à l’occasion d’une marche néo-nazie. La marche avait été organisée par le «mouvement de la résistance nordique» (RMN), un mouvement nazi ayant des branches en Suède, en Norvège et en Finlande, qui prone une idéologie suprématiste blanche. La manifestation de ce samedi à Göteborg était censée être la plus importante démonstration du RMN, mais la moitié des 1.000 participants attendus étaient au rendez-vous. Des heurts ont opposé les contre-manifestants antifa aux nazis et à la police. Plus de 30 personnes ont été arrêtées.

Cordon antifa barrant la route que devait emprunter la manifestation nazie

Cordon antifa barrant la route que devait emprunter la manifestation nazie

Plusieurs milliers de manifestants ont protesté contre les négociations des ministres du Travail des pays-membres du G7 à Turin, samedi. Ils sont rassemblés à proximité du palais royal de Venaria, où se déroulait la rencontre, et ont tenté de percer le cordon des forces de police. Il y a eu des blessés dans les affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre. Pétards et fusées de détresse ont été opposé aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau. Huit personnes ont été interpellées lors des manifestations. Les protestations avaient démarré jeudi.

Les affrontements à Turin

Les affrontements à Turin

La police espagnole est intervenue en force dimanche en Catalogne pour empêcher la tenue d’un référendum d’autodétermination. Au moins 92 personnes ont été blessées ont annoncé les services de santé de la région. Au total, 465 personnes ont reçu une assistance médicale. Les policiers anti-émeutes ont utilisé des balles en caoutchouc à Barcelone où des milliers de personnes étaient descendues dans la rue tôt le matin pour prendre part au scrutin. Les manifestants ont aussi tenté de protéger les bureaux de vote lorsque la police y a pénétré de force pour saisir des urnes et le matériel de vote.

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Suite à la sévère répression qui a frappé les Catalans qui souhaitaient voter au référendum, un rassemblement aura lieu demain à Bruxelles à 18h devant l’ambassade d’Espagne, Rue de la Science 19.

Rassemblement en solidarité avec la Catalogne

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Rassemblement en solidarité avec la Catalogne

Deux sous-officiers turcs (un sergent et un sergent-chef) et un fonctionnaire ont disparus au Kurdistan dans la nuit de samedi à dimanche. Ils auraient été capturé par la guérilla du PKK qui avait bloqué une route peu avant 22h près du village de Ziyaret (région de Lice et Diyarbakir). Leurs voitures ont été retrouvées vides sur cette route. Les forces de sécurité ont lancé une grande opération pour les retrouver.

Quatre soldats turcs ont été blessés et un autre tué dans des échanges de coups de feu qui se sont produits dans la zone de Kanimasi, dans la région irakienne frontalière de Dohuk. Les forces de sécurité affirment avoir tué trois guérilleros du PKK dans cet affrontement. D’autres combats ont eu lieu près du village de Güngören, dans le district de Doğubayazıt. Deux militaires turcs et deux miliciens anti-guérilla (« gardes de village ») ont été tués. Enfin, la TV de la guérilla kurde a produit une vidéo de l’attaque au mortier d’une base des forces de sécurité turques dans la province d’Hakkari (voir la video). On y voit de nombreux obus frapper la base et mettre le feu à un entrepôt contenant des véhicules.

Combattant·e·s du PKK (archives)

Comme chaque samedi, manifestation dans le centre de Bruxelles en solidarité avec Nuriye et Semih, deux profs en grève de la faim (depuis maintenant 205 jours) et emprisonnés par l’Etat turc. L’affaire Nuriye et Semih soulève un grand mouvement de solidarité en Turquie. Dans la nuit de mardi à mercredi, Nuriye a été transférée de force (à 2h du matin par des policiers armés) à l’hopital, faisant craindre qu’elle ne soit alimentée de force. Des solidaires se sont immédiatement regroupés à l’hopital.

Le rassemblement de ce samedi à Bruxelles aura lieu de 11h30 à 13h30, Place de la Monnaie.

Ressemblement pour Nuriye et Semih ce 5 août

Ressemblement pour Nuriye et Semih ce 5 août

Suite à la tenue d’un référendum pour l’indépendance du Kurdistan, une guerre froide a commencé entre la région autonome du Kurdistan Sud (dans le nord de l’Irak) et ses quatre voisins, Syrie, Turquie, Iran et Irak. La Turquie continue à augmenter le nombre de ses opérations militaires dans plusieurs zones du nord de l’Irak, des zones tenues par le PKK. Après plusieurs tentatives d’incursions terrestres, plus ou moins repoussées par la guérilla du PKK, des drones et des avions de chasse ont bombardé les montagnes du PKK.

Un petit résumé de la situation dans cette zone complexe (voyez notre page spéciale pour une explication plus profonde): le KRG (aussi dénommé Bashur ou Kurdistan Sud) est la région kurde quasi-autonome du nord de l’Irak. Il est largement administré par deux partis, le PDK (Clan Barzani, droite) et le PUK (Clan Talabani, gauche) au travers de ses forces armées, les Peshmergas. Plusieurs zones kurdes irakiennes sont toutefois sous le contrôle du PKK ou de guérillas qui lui sont affiliées, notamment la zone de Qandil frontalière de la Turquie (la « Zone de Défense Mède » où sont installés les QG du PKK depuis des décennies) et le Mont Shengal qui avait été abandonné à Daesh par les peshmergas et les forces irakiennes avant d’être secouru par le PKK qui a développé une force de guérilla indépendante, les YBS (Unités de Protection du Shengal). Le Mont Shengal est habité par les Yézidis, un peuple kurdophone que les islamistes ont régulièrement tenté de génocider à travers l’histoire. La ville de Kirkouk est à la frontière entre le KRG et l’Irak et ethniquement plus mixte (avec de fortes communautés turkmènes, arabes, chrétiennes). Le PKK a également une présence relative dans cette ville qu’il n’a pas dans les grandes villes du KRG.

Suite à des attaques de la part des « milices chiites » (Hachd al-Chaabi, Unités de Mobilisation Populaire, milices qui combattent au côté de l’armée irakienne) contre le Mont Shengal, le PKK a réaffirmé qu’il continuerait à protéger la zone et qu’il soutiendrait son autonomie.

Pour ce qui est de l’actualité des réactions frontalières au référendum pour l’indépendance du Kurdistan Sud: une interdiction de vols internationaux vient d’entrer en vigueur ce soir aux deux aéroports kurdes (Erbil et Soulemanyé). Ce qui veut dire qu’un étranger qui voudrait se rendre au Kurdistan en avion devrait faire escale à Baghdad et reprendre un avion de là. L’Irak serait également en train de planifier une prise de contrôle militaire des frontières du Kurdistan avec l’Iran, la Turquie et la Syrie. Côté iranien, des dizaines d’arrestations ont été rapportées, 27 selon Komala, contre des manifestants qui fêtaient la victoire du « Oui » au référendum.

Manifestation au Kurdistan Oriental (Iran)

Manifestation au Kurdistan Oriental (Iran)