Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Sept membres présumés du PCI(maoïste) se sont rendus aux autorités du Chhattisgarh ce vendredi. Par ailleurs, un guérillero a été abattu dans le district de Gadchiroli (Maharashtra). « Sept maoïstes se sont rendus à la police aujourd’hui dans le Narayanpur (district du Chhattisgarh). Ils ont décidé de rejoindre le courant dominant après avoir été influencés par la politique gouvernementale de reddition menée par le gouvernement local ainsi qu’en raison de la pression croissante des forces de sécurité face aux rebelles dans le Bastar » a déclaré le commissaire de la police du Narayanpur, Santosh Singh. Parmi les hommes qui se sont livrés vendredi se trouvait le dirigeant maoïste Manish Salam, qui formait les nouvelles recrues dans la région d’Antagad du district de Kanker. « A l’exception de Manish, tous les autres étaient des membres actifs de la milice et du Janatana Sarkar (gouvernement populaire). Ils seront réhabilités conformément à la politique du gouvernement Chhattisgarh » a ajouté Singh.

Reddition de sept guérilleros

Par ailleurs, toujours vendredi, un maoïste présumé a été tué dans un combat avec la police dans le district de Gadchiroli, dans le Maharashtra. « Un maoïste a été abattu dans un combat avec la police dans la forêt à proximité du village de Rope. Le combat s’est déroulé après qu’une brigade policière ait été attaquée par les maoïstes. Les policiers ont répliqué aux coups de feu. Tous les autres maoïstes sont parvenus à battre en retraite, tirant profit de la densité de la forêt », selon le communiqué publié par le commissaire de la police du Gadchiroli. Une arme a également été retrouvée sur les lieux. L’identité du guérillero n’a pas encore pu être établie.

Reddition de sept guérilleros

Le site linksunten.indymedia.org est interdit. Le gouvernement de Merkel reproche à ce site d’avoir soutenu les activistes lors du dernier sommet au G20 de Hambourg où de nombreux affrontements avec la police ont eu lieu. En fouillant les locaux du site linksunten.indymedia.org à Fribourg (sud-ouest), les enquêteurs ont découvert des couteaux, matraques, tuyaux et lance-pierres. Le ministère allemand de l’Intérieur dit avoir saisi des armes blanches lors de la perquisition. « La poursuite de l’exploitation du site est, à partir de maintenant, une infraction pénale », a déclaré le ministre, qui souhaite « sévir avec force contre les extrémistes de gauche susceptibles d’être violents en Allemagne ».

Allemagne: L’Allemagne interdit Indymedia Linksunten, principal site d’extrême gauche

Suite à une décision de la cour supérieure de Washington DC, le Département US de la Justice obtiendra finalement les données des visiteurs du site disruptj20.org. Ces données contiennent entre autres des adresses e-mail. C’est l’hébergeur américain DreamHost qui héberge (toujours) le site internet. L’hébergeur se dit satisfait puisque le tribunal n’a pas pu obtenir toutes les données qu’il avait demandé au départ (adresses ip et adresses physiques) Le site hébergeait des informations sur la journée de mobilisation contre l’investiture de Trump le 20 janvier dernier

Le site DisruptJ20 est toujours en ligne et appelle à soutenir les 196 accusés de la journée du 20 janvier qui risquent de très lourdes peines de prison. Un appel aux dons a été fait ici et un site pour la campagne de solidarité avec les prisonniers du « J20 » a été publié ici.

Appel à la solidarité avec les prisonniers du J20 (archive)

Voici une liste non-exhaustive d’adresses postales de prisonniers politiques utilisée lors de notre dernier atelier « Ecrivons aux prisonniers politiques ». Il contient notamment la plupart des prisonniers de la loi 129b allemande (majoritairement des prisonniers turcs et kurdes), plusieurs prisonniers enfermés aux USA, etc. Il est malheureusement difficile de garantir l’exactitude de chaque adresse, mais cette liste peut servir à organiser des événements similaires à nos ateliers d’écriture.

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Atelier

Atelier

Samedi 19 août, deux manifestants ont été tués par des tirs des forces de l’ordre et une soixantaine de personnes arrêtées lors des manifestations organisées par le Parti national panafricain (PNP). Le PNP avait appelé à manifester sous le mot d’ordre : « 50 ans, ça suffit » réclamant le retour à la Constitution de 1992, pour protester contre le système actuel qui permet au président Faure Gnassingbé de se présenter de façon illimitée à des élections présidentielles. D’autres manifestations avaient été réprimées dans le passé (voir notre article ici). Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes togolaise (Lomé, Anié, Kara et Sokodé) qui ont toutes été violemment dispersées. La répression a été la plus brutale à Sokodé, ville située à plus de 300 km de la capitale, et bastion du PNP où les deux manifestants ont été tués. La police et la gendarmerie en charge de la sécurité lors des manifestations ont reçu du renfort de l’armée. Les forces de l’ordre ont utilisé des balles en caoutchouc et selon des témoins, il y aurait eu des tirs à balles réelles. Lors des affrontements, le commissariat de Sodoké a été incendié ainsi que deux véhicules de police et du matériel dont des munitions auraient été volées.
Au Gabon, un rassemblement de ressortissants togolais avait eu lieu le même jour devant l’ ambassade du Togo à Libreville. La manifestation a également été réprimé et le représentant du PNP au Gabon arrêté et relâché le soir même. CAP 2015 (rassemblement de partis de l’opposition) et le PNP ont appelé à une journée de recueillement le vendredi 25 août en hommage aux victimes et appellent à « cesser toute activité professionnelle et économique toute la journée du vendredi 25 août 2017 de 6 heures à 18 heures » pour exiger notamment la libération des personnes arrêtées lors des dernières manifestations.

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

Manifestation à Lomé le 19/08/2017

La police de Charla, petit village du district de Bhadradri Kothagudem dans le Telengana, a arrêté deux membres d’une milice du PCI(maoïste) ce mardi. Les autorités ont identifié les deux hommes, Madivi, alias Kodi Vinod (25 ans) et Muski Soma (23 ans). Ils ont été capturé lors d’une opération de contrôle routier menée conjointement par la police locale et la CRPF à la frontière entre le Chhattisgarh et le Telengana. Des médicaments ont également été saisis lors de l’arrestation.

Etat du Telengana

La police de la province de Papouasie a identifié six personnes comme suspectes parmi les 17 arrêtés samedi lors d’une manifestation d’anciens mineurs de la mine de cuivre Grasberg de Freeport McMoRan Inc. Des affrontements ont eu lieu le samedi 19 août à la mine de Grasberg, en Papouasie occidentale, lorsque des centaines de mineurs grévistes ont bloqué les accès de la mine dès 14 heures pour empêcher la production et forcer la direction à négocier. Plusieurs mineurs ont été blessés par des tirs de balles en caoutchouc lors d’affrontements avec la police et les vigiles. Des bâtiments administratifs et plusieurs véhicules ont également été incendiés. La police et les gardes avaient repris le contrôle des lieux vers 23h et Le chef de la police locale a annoncé que l’armée serait déployée pour maintenir l’ordre.

Ces affrontements sont la suite d’une crise débutée en mai (voir notre article ici) suite au litige entre Freeport et le gouvernement indonésien concernant la juridiction de la mine, ce dernier souhaitant obtenir une participation de 51 pour cent sur la mine. Suite au refus de Freeport, le gouvernement a annulé les permis d’exportation de la compagnie qui a riposté en ralentissant la production et en commençant à licencier du personnel, ce qui a déclenché la grève. Suite à cette grève, 4. 200 travailleurs ont été licenciés.

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Vehicule brulé lors des affrontements à la mine Grasberg de Freeport le 19 août 2017

Le 16 août, une cinquantaine de travailleurs de la compagnie coréenne Haesong Corporation Ltd. (située à Hizalhati dans le district de Gazipur près de Dhaka) ont été attaqués par des hommes de mains alors qu’ils participaient à une manifestation pour protester contre le non-paiement de congés non-utilisés en 2016. La secrétaire général et la vice-président de la Fédération nationale des travailleurs du vêtement (NGWF – syndicat organisateur de la manifestation) ont été blessées lors de l’attaque et un organisateur du même syndicat a été enlevé et libéré plusieurs heures plus tard. Par la suite, la police locale a refusé d’enregistrer les plaintes des travailleurs concernant l’enlèvement ou les attaques.

La manifestation est la suite du renvoi de 218 travailleurs le 4 avril dernier et du non-paiement de leur congé non-utilisé en 2016. En juin 2017, les travailleurs avaient conclu un accord avec la direction de l’usine qui promettait de payer toutes les sommes restantes avant le 4 juillet 2017. Bien que la date n’ait pas été respectée par la direction, un nouveau délai leur fut octroyé leur laissant jusqu’au 4 août pour verser les sommes dues. Les payements n’ayant toujours pas été fait, les travailleurs ont organisé la manifestation du 16 août où les attaques ont eu lieu.

Travailleur blessé lors de l’attaque de la manifestation

Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l’attaque

Travailleur blessé lors de l'attaque de la manifestation
Manifestation organisée par la NGWF le lendemain de l'attaque

Dans la nuit du 22 au 23 août 1927, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti, deux militants anarchistes et immigrés italiens étaient assassinés par électrocution par la justice bourgeoise raciste américaine. Cette exécution faisait suite à sept années de procès et de mobilisations pour leur libération. Pour en apprendre plus sur l’affaire, voyez notre dossier.

L’affaire « Sacco & Vanzetti » fût la première grande campagne du Secours Rouge International fondé en 1922. Sa section américaine, l’International Labor Defense a participé à la campagne dès sa fondation en 1925. Dans tous les pays où elles étaient présentes, les sections du SRI ont fait campagne pour leur libération, y compris en Belgique et en France.

Ce samedi 26 août à 19h, une conférence sera organisée par le Secours Rouge, l’Action Culturelle Anarchiste de Bruxelles et l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte au sujet du mouvement de solidarité en Belgique durant l’affaire. La conférence sera animée par Esteban Sierra Alvarez.

Sacco et Vanzetti, ni oubli ni pardon

Sacco et Vanzetti, ni oubli ni pardon

Le service du renseignement de la police du Kerala suspecte le nouveau syndicat Democratic Students’ Association (DSA) dont le lancement est prévu le 26 août prochain d’être une organisation maoïste de masse. Selon le tract publié par les organisateurs de la soirée d’inauguration du syndicat, son projet est de « soutenir les luttes des sections opprimées de la société ». De leur côté, les autorités affirment qu’il s’agirait d’une nouvelle tentative de diffusion de l’idéologie maoïste pour « influencer le coeur et l’esprit des jeunes ». Un fonctionnaire en charge de la sécurité intérieur au bureau de la State Special Branch a déclaré dimanche à la presse que des sympathisants maoïstes « tentaient de s’emparer de diverses sphères de nos vies à travers des organisations de fronts actives dans différents domaines ». Il a indiqué que Paadaantharam, sous les auspices duquel la DSA est lancé, était le groupe d’étudiants de Porattam, qui avait des liens avec les maoïstes. « Ils disposent d’une branche culturelle intitulée Njattuvela. Bien que la DSA ne puisse pas être qualifié d’organisation maoïste, leur agenda caché est de propager cette idéologie ». Il a ajouté que la police allait garder l’oeil sur leurs activité, d’autant plus que Ami, une des membres du syndicat, est la fille d’un couple actuellement détenu pour ses prétendus liens avec la guérilla. A cet égard, elle a déclaré « ce n’est pas démocratique de nous relier avec les maoïstes simplement parce que je suis leur fille. J’ai mes propres opinions politiques ». Selon elle, la DSA est une organisation estudiantine indépendante qui n’est affiliée à aucun parti. En les qualifiant de maoïstes, l’establishment tente de réprimer tous les mouvements politiques d’opposition.

Pochoir de la Democratic Students’ Association

Pochoir de la Democratic Students’ Association