Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De violents affrontements ont opposés les forces de l’ordre et les habitants d’un lotissement au moment où des policiers et des membres de l’administration locale sont intervenus pour les évacuer ce mardi. Les policiers et les fonctionnaires se sont rendus dans la localité de Rajeev Nagar située à Patna (capitale du Bihar) pour lancer la démolition des bâtiments érigés sur des terrains acquis par le Bihar State Housing Board dans les années ’70. Leur action faisait suite à une décision prise récemment par le Patna High Court. Les habitants se sont rebellés contre leur intervention, indiquant que les autorités agissaient sans préavis. La foule a incendié trois pelleteuses et une voiture de police. Plusieurs témoins ont affirmé que des coups de feu avaient été tirés. Le commissaire local a déclaré que ses hommes avaient été contraints de tirer pour se défendre et répondre aux jets de pierre de la foule. Au moins vingt personnes ont été blessées, parmi lesquelles huit policiers.

Voiture de police incendiée à Patna

Voiture de police incendiée à Patna

Quelques jours après le retour à l’école après plus de 50 jours d’une grèves qui avait donné lieu à de nombreux incidents (voir nos articles ici et ici), les enseignants de la région métropolitaine de Lima métropolitain ont arrêté hier le travail pendant 24 heures pour demander la démission du ministre de l’Éducation. La police antiémeute a fait barrage à leur manifestation qui se dirigeait vers le siège du Congrès, et a tiré des grenades lacrymogènes sur la grande avenue Abancay, dans le centre-ville de Lima. De nombreux passants et manifestants ont été incommodés.

Incidents hier à Lima

Incidents hier à Lima

Des incidents ont eu lieu au cours des manifestations organisées par la Coordination Nationale des Travailleurs de l’Enseignement (CNTE) à l’occasion de la visite à Oaxaca, jeudi, du président du Mexique, Enrique Peña Nieto. Celui-ci venait inaugurer le Centre culturel et de congrès à l’occasion du XXIVe Congrès du commerce extérieur. Des affrontements ont eu lieu en ville, avec des incendies, mais l’incident le plus spectaculaire est survenu lors de l’arrivée de la flottille des hélicoptères. Les manifestants ont tiré des fusées (apparement des fusées de détresse) dont une a touché un des appareils, un Super-Puma qui transportait les journalistes couvrant le déplacement présidentiel. L’appareil a été déstabilisé et s’est empli de fumée. Le pilote a pu reprendre le contrôle et poser l’appareil.

L’impact de la fusée (à gauche), son effet lors du vol (à droite)

L'impact de la fusée (à gauche), son effet lors du vol (à droite)

Le ministère de l’Intérieur français a lancé le mois passé un appel d’offres pour une commande d’un montant de 22 millions d’euros (hors TVA) de grenades de maintien de l’ordre et moyens de propulsions à retard destinée à la police et à la gendarmerie nationales. L’appel d’offres se divise en cinq lots contenant diverses références de grenades assourdissantes, lacrymogènes et fumigènes, de cartouches-grenades et de lanceurs. Lancé jusqu’à fin septembre, l’appel d’offres prévoit un contrat d’équipement pour… quatre ans. Emmanuel Macron sera donc paré jusqu’à la fin de son quinquennat.

Les grenades assourdissantes en usage dans la polie française

Les grenades assourdissantes en usage dans la polie française

Les paysans du Paraguay se sont affrontés avec la police qui voulait les empêcher de manifester à Asuncion. Ils demandent le vote d’une loi visant à restructurer la dette des petits paysans (ou plus exactement, que le pouvoir législatif traite le droit de veto de l’exécutif à cette loi qui vise à restructurer les dettes des propriétaires de moins de 30 hectares). ils avaient installé un campement devant le Congrès mais ils se sont heurté à la police lorsqu’ils ont voulu marcher sur le centre de la capitale.

Les paysans entamant leur manifestation à Asunción

Les paysans entamant leur manifestation à Asunción

Un guérillero maoïste a été arrêté, tandis qu’une autre s’est rendue dans deux incidents distincts dans le district de Dantewada (Chhattisgarh) dimanche dernier. La tête des deux hommes était mise à prix. Raju Mandavi, 28 ans, membre actif d’une brigade maoïste locale, a été arrêté par des policiers de Barsoor. D’après le commissaire local, il était l’acolyte et « l’homme de main » d’un commandant maoïste décédé aux mains des forces de sécurité en mai dernier. Il serait impliqué dans plusieurs actions attribuées à la guérilla maoïste contre les autorités locales.

Par ailleurs, une cadre identifiée comme étant Shyamala Sodhi, 27 ans, s’set rendue au quartier général de la police du Dantewada. Native de la région de Kistaram dans le district de Sukma, Sodhi a rejoint le PCI(maoïste) en 2008. Elle était actuellement active en tant que commandante de brigade d’une organisation locale de la guérilla. Sa tête avait été mise à prix par les autorités qui l’accusent d’avoir pris part à de multiples attaques contre les forces de sécurité attribuées aux guérilleros.

District du Dantewada, Chhattisgarh

Le 3 septembre dernier, Georges Abdallah apparaissait sur une photo diffusée par Coup Pour Coup 31 arborant un t-shirt exigeant la libération d’Ahmad Sa’adat, secrétaire général du FPLP emprisonné à perpétuité en Israël. Le 5 septembre c’est Ahmad Sa’adat qui a répondu à cette photo en faisant diffuser une lettre ouverte en soutien au communiste libanais emprisonné en France. Voici un extrait (à lire en entier ici) :
« Ensemble, notre force se multiplie des douzaines de fois, renouvelée dans notre espoir et notre confiance en l’inéluctabilité de la victoire, la victoire de l’aube sur la nuit, la vérité sur les mensonges et l’hypocrisie. Tu es le témoin vivant de la fausseté des allégations relatives au «monde libre», à la «démocratie», à la «séparation des pouvoirs» et à «l’indépendance de la magistrature» dont la classe dirigeante se vante dans les forums médiatiques et les salles de conférences. Nous sommes enchaînés par les injustices courantes fabriquées aux États-Unis d’Amérique, qui sont les mêmes en Palestine, et je ne doute pas qu’il existe de nombreux exemples dans tous les bastions de l’impérialisme. »

Georges Abdallah solidaire d’Ahmad Sa’adat !

Georges Abdallah solidaire d'Ahmad Sa'adat !

Le Parlement s’apprête à voter en septembre une loi approuvée en première lecture (voir notre article), selon laquelle les squatteurs seront désormais passibles de prison ferme. Appel a été lancé pour une semaine d’action partout en Belgique. Cette semaine commencera demain samedi 9 septembre avec un rassemblement à 17 h place du jeu de balle à Bruxelles.

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Des manifestants opposés à l’installation du bouclier antimissile THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense) sur la base de Seongju, à 300 kilomètres au sud de Séoul, se sont affrontés à la police. Des douzaines de policiers et de manifestants ont été blessés. L’installations est critiquée d’une part par les habitants des environs qui redoutent que le système placé à proximité fasse de leurs domiciles une cible de choix en cas de guerre, d’autre part par ceux qui dénoncent la course aux armements dans la région. Ces quatre lanceurs viennent s’ajouter à ceux qui ont déjà été installés en Corée du Sud depuis le mois de mars. Ces développements s’inscrivent dans le contexte des récents tests balistiques et nucléaire du régime nord-coréen.

Affrontements à Seongju

Affrontements à Seongju

Les autorités iraniennes s’emploient à détruire la fosse commune dans la ville méridionale d’Ahvaz, où sont enterrés des dizaines de prisonniers qui ont été massacrés en août et septembre 1988, dans une vague d’exécutions extrajudiciaires massives (voir notre dossier sur le massacre de 1988). La construction près de la zone a commencé au début de cette année. Le site est progressivement enterré sous des tas de déchets de construction, ce qui détruit les preuves qui pourraient être utilisées pour traduire en justice les responsables des exécutions extrajudiciaires massives de 1988. Cela priverait également les familles des victimes de leurs droits à la vérité, à la justice et à la réparation, y compris le droit d’enterrer leurs proches dans la dignité.

Famille se recueillant sur la fosse commune à Ahvaz

Famille se recueillant sur la fosse commune à Ahvaz