Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le PDK, qui au pouvoir au Kurdistan irakien, a arrêté un autre groupe de volontaires internationalistes des YPG. Jusqu’ici, nous avons seulement le nom d’un combattant canadien dont le nom de guerre est Gabar Tolhildan. Ils auraient été arrêtés jeudi dernier mais aucune autre information n’a pu être obtenue jusqu’à présent. Le PDK, expression du clan féodal Barzani au pouvoir au Kurdistan irakien, étroitement lié à la Turquie d’Erdogan, arrête régulièrement des combattants internationalistes qui passent par le Kurdistan irakien pour rejoindre le Rojava ou rentrer chez eux.

Gabar (à droite)

Gabar (à droite)

Il est ressorti des débats en commission de la Justice de la Chambre que la proposition de loi anti-squat de la majorité parlementaire (voir notre article), fera l’objet d’une seconde lecture. Le texte ne pourra dès lors plus être voté en plénière avant les vacances parlementaires. Jusqu’à présent, squatter une habitation n’est pas spécifiquement interdit par la loi. Le propriétaire peut uniquement demander l’expulsion des squatteurs par le biais d’une procédure civile. Commune et police sont elles tenues de respecter le droit de l’occupant à l’inviolabilité du domicile.

Le proposition de loi différencie le squat d’immeubles occupés ou non. Les possibilités d’expulsion immédiate par la police et le parquet y sont étendues, notamment aux squatteurs qui séjournent depuis longtemps déjà dans un immeuble réputé habité, et sans nécessité de prouver l’effraction. L’extension vaudrait aussi pour le squat d’un immeuble réputé inhabité, mais l’expulsion nécessiterait dans ce cas une plainte du propriétaire ou du locataire. Ce ne serait qu’après analyse des droits de séjour de chacun – propriétaire, locataire et squatteurs – que le juge de paix pourrait ordonner l’expulsion dans un délai d’un mois.

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La police nationale colombienne a capturé deux commandants de l’ELN dans les provinces d’Antioquia et de Bolivar. Au cours de la première opération policière, Luis Fernando Diaz Meza, alias « Luisito » ou « Barbao », a été capturé dans le village de Arenas Blancas, dans une zone rurale de la municipalité d’El Bagré (Antioquia). Il faisait l’objet d’un avis de recherche Interpol pour son rôle présumé dans la mort de quatre policiers lors d’une embuscade réalisée par l’ELN en 2014, et l’attaque d’un détachement de l’armée en 2012 qui s’était soldé par la mort d’un militaire. Avant d’être membres de l’ELN, Luis Fernando Diaz Meza a milité dans les FARC pendant plus de huit ans.

La deuxième opération de police a débouché sur la capture de Luz Marina Ortiz Vallejo, alias « Xiomara », commandante du Front Guillermo Ariza, qui fait partie du Front « Dario Ramirez Castro » de l’ELN actif dans le Bolivar et l’Antioquia. La commandante « Xiomara » aurait été arrêtée à son retour d’une conférence de l’ELN qui visait à renforcer l’idéologie et de la doctrine militaire des structures de guérilla dans le Bolivar et l’Antioquia. Elle avait été une première fois arrêtée en décembre 2010 dans la zone rurale de la municipalité de Norosí (Bolivar), comme membre de la Compagnie « Simón Bolívar » l’ELN. Assignée à domicile en mars 2011, elle était repassée à la clandestinité.

Combattante de l’ELN

La chambre du conseil de Bruxelles a décidé hier lundi de renvoyer douze anarchistes (sur les 14 inculpés) devant le tribunal correctionnel. Neuf pour appartenance à un groupe terroriste » et « participation aux activités d’un groupe terroriste », et trois comme « chef de bande (!) et provocateur » (sans inculpation pour terrorisme dans ces derniers cas). Il leur est reproché quelques 150 actions entre 2008 et 2013 allant de la manifestation non autorisée à l’incendie volontaire.

C’est fin 2008 que le Parquet Fédéral avait lancé une enquête visant des anarchistes. En 2010, sur base d’une liste d’actions que la police attribue à la « mouvance anarchiste », la juge d’instruction Isabelle Panou est affectée à l’enquête qui relève désormais de l’antiterrorisme. En mai, puis en septembre 2013, une dizaine de perquisitions ont lieu, qui visent différents domiciles ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata (voir notre article). C’est en 2014 que l’enquête est close, aboutissant en mai 2016 à un premier renvoi devant la chambre du conseil.

L’attaque au pavé et à la barre de fer du commissariat des Marolles, après la répression du NoBorder

EDIT: Pour plus de détail, voir le communiqué de La Lime du 2 août

EDIT2: Notre article est erroné en ce que le renvoi pour terrorisme (demandé par l’accusation) a été rejeté par la Chambre de Conseil pas seulement pour les 3 personnes qui, poursuivies comme « dirigeants d’un groupe terroriste » on finalement été renvoyées comme « provocateurs ou chefs de bande d’une association formée dans le but d’attenter aux personnes ou aux propriétés, par la perpétration de crimes ou délits ». La requalification a aussi bénéficié aux 9 autres personnes poursuivies pour « la participation à un groupe terroriste », qui seront elles finalement renvoyées pour « faire partie d’une association formée dans le but d’attenter aux personnes ou aux propriétés, par la perpétration de crimes ou délits ».

L'attaque au pavé et à la barre de fer du commissariat des Marolles, après la répression du NoBorder

Damien Camélio qui est sorti de la prison de Fleury-Mérogis le 29 juin dernier a subit un guet-apens puis un tabassage en règle de la part de trois policiers de Saint-Malo dans la nuit du samedi 29 juillet au dimanche 30 juillet. Après 36h de garde à vue, Damien est sorti avec de graves lésions et une convocation au TGI de Saint-Malo pour y être jugé d’outrage et rébellion le 13 mars 2018 à 13h30.

Lire le récit ici

Damien Camelio

Damien Camelio

Abou Bakry, l’un des porte parole de la Voix des Sans-papiers, et Abou Diallo ont été arrêtés. Un appel à un rassemblement d’urgence devant le commissariat d’Etterbeek est lancé (chaussée Saint-Pierre, 122 à 1040 Bruxelles arrêt STIB : Leman)

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EDIT (1/8): Le rassemblement, auquel ont participé plusieurs dizaines de personnes, s’est tenu de 19h00 à 21h15. L’affaire semble avoir commencé par un contrôle de police à la suite duquel un sans-papier a interpellé et été conduit au commissariat. Le représentant de la Voix des sans-papiers s’y est alors rendu pour s’enquérir de son cas et il a été interpellé.

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C’est une première aux Etats-Unis. Dès le mardi 1er août, des employés d’une entreprise du Wisconsin pourront payer la cantine ou encore faire des photocopies grâce à une puce RFID logée sous la peau de la main. Une cinquantaine de salariés – sur 80 – de la compagnie Three Square Market de River Falls se sont portés volontaires. La puce, de la taille d’un grain de riz, leur sera gratuitement implantée entre le pouce et l’index. Un simple mouvement suffira alors aux employés pour ouvrir une porte, payer la cantine ou débloquer leur ordinateur. Cette puce, dont le coût s’élève à 300 dollars, opère sous le principe de l’identification par radiofréquence (RFID, Radio Frequency Identification), une technologie courante pour suivre les livraisons en transit.

Three Square Market

Three Square Market

Mardi 25 juillet, le prisonnier anarchiste Abraham Cortés Ávila a été relâché après presque 4 ans derrière les barreaux. Abraham Cortés Ávila a été arrêté le 2 octobre 2013 pendant la manifestation commémorant les quarante-cinq ans du massacre de Tlatelolco, il était le dernier à rester en prison après les arrestations du 2 octobre 2013. Abraham était accusé de tentative d’homicide, pour avoir supposément lancé des cocktails Molotov contre les lignes de policiers anti-émeutes. Ceci en plus d’une autre accusation pour atteinte à l’ordre public en réunion. Pour ces accusations, il avait été condamné à 13 ans et 4 mois de prison , réduit en appel à 5 ans et 9 mois pour atteinte à l’ordre public en réunion, l’accusation de tentative d’homicide ayant été rejetée. Il a bénéficié d’une libération anticipée.

Abraham Cortés Ávila

Abraham Cortés Ávila

Les combats entre la guérilla et les forces gouvernementales font rage aux Philippines dans plusieurs provinces, suite à la rupture des pourparlers de paix. Quatre guérilleros dont un commandant ont été tués vendredi à 5h05 du matin heure locale lors d’une fusillade de 10 minutes avec des forces policières et des éléments de la 903e Brigade de l’armée à Barangay Trece Martires (Casiguran, Sorsogon). Personne n’a été blessé du côté gouvernemental. Le commandant tué a été identifié comme Andres Hadap Jubilla, alias « Ka Magno », le principal commandant de la guérilla à Sorsogon. Les unités de police ont mis en place des points de contrôle autour de Casiguran tandis que les agents de renseignement de la police étaient chargés de vérifier les hôpitaux et les cliniques où les maoïstes blessés auraient pu être soignés.

À San Nicolas (Pangasinan), une autre fusillade a eu lieu à 9h30 du matin et s’est poursuivie jusqu’à la nuit. Le bilan provisoire est de un policier tué et trois autres blessés. Des éléments de l’armée gouvernementale ont été envoyés en renfort. Un membre présumé de la NPA est mort lors d’une escarmouche avec l’armée à Barangay San Ramos (Nagtipunan, Quino). Enfin, des policiers ont déjoué une embuscade de la NPA contre un véhicule de police patrouillant la route provinciale à Barangay Del Rio (Sibagat, Agusan del Sur), jeudi après-midi. Une fusillade a opposé les policiers aux guérilleros.

Combattants de la NPA

Combattants de la NPA

Le roi a accordé sa grâce à 58 personnes arrêtées lors de manifestations dans le Rif. Ce mouvement de contestation populaire Hirak qui est parti en octobre dernier de la mort de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson qui a péri broyé dans une benne à ordures où il tentait de récupérer sa marchandise confisquée et jetée par la police. Son décès a soulevé une vague de manifestations contre l’injustice, la corruption et le sous-développement dans la région de la ville d’Al Hoceima, principale ville du Rif, dans le nord du pays, où il travaillait. De nombreux protestataires sont exclus de la grâce, ainsi le chef de file de la contestation, Nasser Zefzafi, arrêté fin mai. Silya Ziani, 23 ans, est la seule dirigeante du mouvement à avoir retrouvé la liberté. « Je suis heureuse d’être libérée mais j’attends la libération de tous mes camarades du Hirak », a-t-elle déclaré à la presse samedi soir après sa libération.

Silya Ziani

Silya Ziani