Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Pour aider la police à détecter des individus recherchés, les entreprises entreprises de biométrie développent des algorithmes de plus en plus évolués qui vont servir non seulement à identifier des personnes mais également à les suivre grâce aux caméras déjà déployées. L’explosion du volume de données de vidéosurveillance a d’ailleurs amené Morpho (1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2014 dont 8% consacré à la R&D), filiale de Safran spécialisée dans les solutions biométriques, a développé un outil qui va aider les enquêteurs à trier et classifier les informations.

Baptisé Morpho Vidéo Investigator, celui-ci peut traiter plusieurs centaines d’heures de vidéo en quelques heures grâce à des algorithmes d’analyse automatique de vidéos. Lesquels sont conçus pour détecter, enregistrer et classifier les éléments en mouvement contenus dans les images. Il s’agit du premier logiciel de tracking biométrique associé à des indices multifactoriels. Il devrait être commercialisé cette année avec un premier déploiement aux Etats-Unis.

Technologie Morpho (groupe Safran)

Technologie Morpho (groupe Safran)

Vingt-six personnes ont été blessées, dont une grièvement, aujourd’hui dimanche lors de nouveaux affrontements dans le nord-est de la Turquie entre forces de l’ordre et manifestants hostiles à un projet minier. La police anti-émeutes a violemment dispersé avec des gaz lacrymogènes et bâtons quelque 2.000 personnes rassemblées dans le centre-ville d’Artvin à l’appel d’une organisation écologiste locale. Les manifestants, dont de nombreuses femmes, ont voulu franchir une barricade érigée par les forces de l’ordre menant à la colline de Cerattepe, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, où est située une exploitation d’or et de cuivre.

Depuis plus d’une semaine, des milliers d’habitants d’Artvin et des alentours sont mobilisés contre ce projet minier, sur un site naturel, qui prévoit l’abattage d’une forêt. Il est conduit par le groupe Cengiz Holding, dirigé par un proche du président Erdogan. La semaine dernière, les forces de l’ordre étaient intervenues à plusieurs reprises pour déloger les manifestants qui bloquent l’accès au site (voir notre article).

Les habitants de Sabodala et de Khossanto, deux localités situées dans le département de Saraya, région de Kédougou, ont comme principale ressource des activités artisanales d’orpaillage. Ils sont confrontés à l’accaparement des terrains d’orpaillage par la société la société aurifère Sabodala Gold Operation, la SGO. Finalement, ils se sont insurgés et ont attaqué et brûlé ce matin un bus de transport, un bulldozer et un pick-up de la SGO. Des barricades ont été dressées et d’autres installations (dont un poste de garde) endommagés. La SGO a dû arrêter ses opérations. Police et gendarmerie sont intervenues et plusieurs manifestants ont été interpellés et gardés au poste de gendarmerie de Sabodala.

L’émeute à Sadobala

L'émeute à Sadobala

Emprisonnés depuis trois ans, les prisonniers politiques maoïstes étudiants marocains Aziz Elbour (détenus à la prison de Sale) et Mohamed Elmouden (détenu à la prison de Boulemharez), ont finalement été libérés. Ils faisaient partie du groupe d’une dizaine d’étudiants communistes qui avaient été condamnés fin avril 2013 à des peines de deux à trois ans de prisons pour « attroupement armé », « outrage à fonctionnaires » ou encore « dégradation de biens publics », suite à des manifestations à l »université Cadi Ayad à Marrakech.

Libération d’Aziz Elbour et de Mohamed Elmouden

Libération d'Aziz Elbour et de Mohamed Elmouden

Deux représentants de la CGT gersoise ont été auditionnés hier au commissariat de Auche. Le directeur général adjoint du groupe Elsan, propriétaire de la polyclinique de Gascogne, a déposé plainte pour « séquestration » lors de la longue grève de septembre dernier. La grève avait duré 29 jours à la polyclinique. Les deux syndicalistes visés sont bien connus : il s’agit d’Éric Cantarutti, le secrétaire départemental de la CGT, et de la responsable départementale CGT Santé, Angèle Léger. Pour les soutenir, pas moins de 200 personnes s’étaient rassemblées hier après-midi devant le commissariat d’Auch.

Les cgtistes du Gers

Les cgtistes du Gers

Le 17 février, une attaque avait visé un convoi militaire à Ankara, dans un contexte de guerre civile au Bakuré et d’agression turque contre le Rojava. Immédiatement, le gouvernement turc avait servit son agenda en accusant les YPG d’avoir conduit une action en Turquie. Les TAK (Faucons de la Liberté au Kurdistan), un groupe armé indépendant -et critique- du PKK a finalement revendiqué l’attaque ce 19 février.

Voir l’article concernant l’attaque du 17 février.

Le théâtre de l’explosion à Ankara

Le théâtre de l'explosion à Ankara

Albert Woodfox, l’un des Trois d’Angola, emprisonné depuis 1972 après avoir passé plus de 40 années à l’isolement (ce qui en fait le record américain) a été libéré ce vendredi 19 février 2016, le jour de son 69ème anniversaire.

Albert Woodfox était membre du Black Panthers Party. L’année dernière déjà il avait été déclaré « libéré » avant qu’un appel ne le renvoie en cellule. Il était le dernier des 3 d’Angola, accusé en 72 du meurtre d’un maton, il avait toujours nié avoir commis ce meurtre. Robert King avait été libéré en 2001. Herman Wallace avait été libéré après 41 années d’isolement en octobre 2013 et était décédé trois jours plus tard. Albert Woodfox a passé plus de 43 années en isolement.

USA: Albert Woodfox est libre!

Quatre inculpés du procès de la maxi-prison ont été condamnés à 10 mois de prison avec 3 ans de sursis ce vendredi 19 février en première instance. En outre, les six inculpés reçoivent chacun 600€ d’amende, pour un total de 3.600€. Aucun témoin et aucune preuve ne vient étayer la thèse du procureur que les accusés ont effectivement participé à la destruction de la maquette, le seul élément à charge étant qu’ils ont refusé de s’excuser à ce sujet.

Le plus inquiétant est que cette condamnation en première instance permet à la régie des batiments de porter plainte au pénal pour les dégradations, elle compte réclamer 40.000€ pour dégradations.

La maquette de la maxi-prison.

La police a dispersé des lycéens qui voulaient manifester jeudi dans la capitale tchadienne, N’Djamena, contre la mort d’un des leurs, tué par balle pendant une marche de protestation après le viol d’une jeune fille. La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les élèves. Plusieurs centaines de jeunes Tchadiens avaient manifesté lundi à N’Djamena contre le viol d’une jeune fille avant d’être violemment dispersés par la police anti-émeute. L’un des protestataires, Abbachou Hassan Ousmane, 17 ans, avait été tué par balle par la police pendant la dispersion. Les cinq violeurs présumés, dont trois enfants de généraux, ont été arrêtés, ainsi que quatre complices présumés, dont un fils du ministre des Affaires étrangères. Après le viol, les agresseurs avaient mis en ligne une vidéo – retirée depuis – sur les réseaux sociaux montrant la victime nue et en larmes. Le ministre de la Sécurité a accusé jeudi les élèves qui tentaient de manifester d’être « instrumentalisés » et a annoncé l’interdiction de tout nouveau rassemblement. « Le festival du désordre est terminé », a-t-il lancé.

Police antiémeute à N’Djamena

Police antiémeute à N'Djamena