Depuis hier matin, la grande majorité de la population chilienne observe une grève de 48 heures en prélude à une marche massive prévue ce jeudi après-midi en solidarité avec la lutte menée par les étudiants depuis plus de trois mois. Ceux-ci ont été rejoints par des milliers de personnes dans leurs revendications pour une réforme de l’éducation, du système de soins, du code du travail, des retraites,…

De nombreuses villes sont touchées par le mouvement, mais c’est à Santiago qu’il prend toute son ampleur. Dès avant l’aube, de nombreuses barricades étaient dressées en travers des carrefours de la capitale. Toute la matinée, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour dégager les rues et disperser les manifestations spontanées aux quatre coins de la ville. A la fin de la journée, les forces de l’ordre avaient procédé à 348 interpellations. En outre, au moins 36 personnes ont été blessées lors d’affrontements opposant les manifestants et les policiers, principalement à Santiago.

Manifestation à Santiago

L’opérateur américain Verizon retirera certains bénéfices aux employés qui ne cesseront pas la grève commencée le 8 août. Une mesure de représailles contre les 45.000 salariés toujours en grève. Ce sont justement ces retraites – ainsi que l’assurance-maladie et autres aides d’intérêt général – qui sont au centre du conflit. La direction veut diminuer ces avantages alors que la société enregistre d’excellents résultats. Les grévistes vont perdre l’assurance-santé de base, ainsi le remboursement de frais dentaires et optiques. Le groupe n’a en fait simplement pas renouvelé les contrats de mutuelle, qui ont expiré le 6 août dernier.

USA: Les grévistes de Verizon privés de couverture sociale?

A deux jours de la fermeture pour vacances annuelles, Clariant Benelux, active dans le secteur de la chimie, a annoncé le licenciement des deux délégués de la FGTB. La direction invoque le motif de « rupture de confiance » mais la raison évidente est que les deux délégués font un travail syndical remarquable à tous les niveaux dans l’entreprise en dénonçant tous les contournements des différentes législations en matière de droit du travail et qu’ils sont soutenus dans toutes leurs démarches par la très grosse majorité des ouvriers. Un piquet de grève a été installé devant les portes de l’entreprise en soutien à leurs délégués et en démonstration de détermination. A la reprise de l’usine, le 16 août, l’entreprise sera totalement bloquée.

Grève chez Clariant Benelux

Depuis le début de la semaine, les ouvriers de plus de 80 usines spécialisée dans la production de textiles et de cuir mènent des actions de grève afin d’exiger une augmentation de leur salaire mensuel. Ils demandent également l’obtention de contrat à long terme. Mardi, plus de 15.000 d’entre eux s’étaient réunis à Ismaila. La police est violemment intervenue lorsqu’ils ont entrepris de bloquer la route reliant Ismaila au Caire. Elle a tiré en l’air pour disperser les ouvriers qui ont réagit en lui lançant des projectiles. Les policiers ont répliqué par des jets de pierre. Les affrontements ont fait au moins 36 blessés parmi les manifestants, dont 23 ont du être hospitalisés. Les autorités ont par ailleurs arrêté dix ouvriers.

Un député sarkoziste veut proposer une loi contre la grève en période de grand départ suite au préavis de grève déposé par Air France. Les syndicats veulent protester contre les réductions du nombre de stewards et hôtesses de l’air au nombre de 3 au lieu de 4 sur les Airbus A-319 et lancent à Air France un ultimatum qui expire le 1er août pour trouver un terrain d’entente avec eux. Le secrétaire général du Syndicat national des personnels navigants a déclaré que cette grève était « le seul moyen pour obliger l’entreprise à négocier ».

Depuis hier matin, une grève paralyse les services de la chambre consulaire de Guyane. Une partie des salariés de l’aéroport de Rochambeau, du port de Degrad-des-Cannes et de l’espace consulaire se sont arrêtés de travailler. Depuis hier, aucune marchandise ne pouvait entrer ou sortir du port de Degrad-des-Cannes, à l’exception de celles destinées aux hôpitaux. La gendarmerie est intervenue tôt ce matin pour débloquer le port et l’aéroport. Depuis ce matin, les grévistes bloquent l’accès au siège de la Chambre de commerce.

L’Italie a fait les premiers pas pour étendre sa législation anti-grève aux réglementations européennes. La législation italienne sur la réglementation des grèves dans les transports est destinée à garantir « le droit à se déplacer librement » aux citoyens. Adoptée en 1990 et confirmée en 2000, la législation interdit les grèves dans les entreprises de transport aussi bien privées que publiques – même les taxis y sont soumis – durant les périodes de vacances.

La loi prévoit également une interdiction de grève dans les transports trois jours avant et trois jours après les consultations électorales. En dehors de ces périodes appelées « franchises », la législation impose en cas de grève dans les entreprises de transport la suspension de l’arrêt de travail de 7 heures à 10 heures du matin et de 18 heures à 21 heures. La loi prévoit de sanctionner financièrement syndicats et grévistes.

La chambre basse du parlement canadien à majorité conservatrice a adopté dans la nuit de samedi à dimanche une loi pour contraindre les ouvriers de la poste en grève à reprendre le travail. L’opposition de gauche a multiplié les obstructions pour allonger le débat, qui a duré 58 heures, soit près de deux jours et demi. Le travail devrait reprendre lundi en fin de journée.

Les employés de Postes Canada, entreprise détenue par l’Etat, ont entamé des grèves tournantes le 3 juin dernier en raison d’un conflit portant sur leurs contrats. L’un des éléments les plus controversés du texte voté par la Chambre des communes est qu’il propose une hausse des salaires inférieure à celle pourtant présentée aux grévistes par la direction de Postes Canada.

Une vague de grèves a lieu dans les usines chinoises, ainsi dans les usines Honda, à l’usine qui produits les Ipods à Foxconn ou à l’usine KOK qui fabrique des pièces détachées. ). Les médias chinois n’ont pas fait de black-out sur ces luttes parce que les compagnies étaient toutes étrangères et qu’ils ont utilisé ces conflits pour développer la propagande gouvernementale. En réalité, des ouvriers de beaucoup d’entreprises chinoises ont également participé à des mouvements de grèves dans plusieurs villes. La police et d’autres forces de sécurité ont été régulièrement utilisées contre eux. A l’usine KOK, des affrontements se sont produits entre les travailleurs et les forces de l’ordre lorsque ces dernières ont tenté d’empêcher les ouvriers de sortir dans les rues faire connaître leur lutte.

Les grévistes bloquant le dépôt de la raffinerie de Granpuits avaient été réquisitionnés, vendredi matin, par arrêté préfectoral pour reprendre le travail obligeant ainsi au déblocage du site. Des heurts avaient alors eu lieu entre grévistes venus protéger le piquet de grève et gendarmes mobiles (trois blessés). Dans l’après-midi, l’intersyndicale du site lançait une procédure en référé auprès du Tribunal administratif de Melun pour faire annuler l’arrêté de réquisition.

Dans la soirée, le Tribunal administratif suspend l’arrêté préfectoral estimant qu’il porte « une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève ». Ceci en raison du fait, notamment, que le préfet avait réquisitionné la quasi-totalité des effectifs, établissant, de fait, une journée de travail normale. Cependant le juge administratif a précisé que cette décision ne retirait pas au préfet le pouvoir d’user de son droit de réquisition dans les limites prévues par la loi. Dès 23h30, le préfet de Seine-et-Marne a pris un autre arrêté de réquisition « plus motivé et circonstancié ».

grève à la raffinerie de grandpuits