Le 28 septembre, le procès de Nadia Lioce, militante des BR-PCC (Brigades Rouges pour la construction du Parti Communiste Combattant), reprendra à l’Aquila. Ce procès vise à réprimer la résistance de Nadia contre les conditions inhumaines de détention qui lui sont imposées dans le cadre du régime d’isolation spéciale 41bis. Ce régime est également appliqué contre d’autres membres des BR-PCC : Roberto Morandi et Marco Mezzasalma. Nadia est emprisonnée depuis 2003 et en isolement 41bis depuis 2005. Une manifestation aura lieu devant le tribunal à Turin le jour de l’audience, à l’appel de la section turinoise du Secours Rouge International. En solidarité avec Nadia Lioce, le Consulat Général d’Italie, situé Rue de Livourne à Bruxelles, a été tagué hier.

Le Consulat général d’Italie à Bruxelles

Le Consulat général d'Italie à Bruxelles

Pierluigi « Luisi » Caria, militant de la gauche indépendantiste sarde, a été perquisitionné hier par la Digos (police politique) de Nuoro, sur ordre du Procureur de Cagliari, parce qu’il fait l’objet d’une lourde accusation d’association avec le terrorisme. Les enquêteurs sont la cible de ses voyages l’an dernier au Moyen-Orient pour participer à la lutte du Rojava contre le califat de Daesh. Son passeport a été saisi ainsi que de ses cartes SIM, et il apparait qu’il a fait l’objet d’écoutes téléphoniques.

Solidarité Sardaigne-Kurdistan

Solidarité Sardaigne-Kurdistan

Vendredi 13 juillet, une opération de police massive a eut lieux à Turin, contre des militants actifs dans les mouvements étudiants ; dans les actions anti-expulsion de logement et No-TAV Neuf militants ont été assigné à résidences et des mesures préventives ont été prises contre 15 autres militants. Par ailleurs, le centre social Askatasuna et l’espace populaire Neruda ont été pris d’assaut par la police.

Cette opération est en lien avec des affrontements entre policiers et militants, ayant eut lieux à l’occasion de la manifestation du premier mai 2017 (voir notre article). Le procureur Rinaudo a cité des preuves de nature explicitement politiques pour justifier ces arrestations. Ainsi, il est notamment reproché aux militants d’avoir formé à cette manifestation un bloc séparé de celui du bloc des syndicats traditionnels et du parti démocrate. Plus d’information ici

Les incidents de Turin

Les incidents de Turin

Nicolo, militant antifasciste de Turin était emprisonné depuis mars dernier à la prison de la Vallette (Turin) pour avoir participé à une manifestation contre Casapound le 22 février. Il avait été libéré sous bracelet électronique mais restait incarcéré car il n’y avait pas de bracelet disponible. Il vient finalement d’être libéré. En Italie, 30% des prisonniers sont sans condamnation finale, desquels 20% n’ont même pas un procès entamé.

Nicolo est à la maison, merci pour la solidarité, liberté pour tou.te.s

Nicolo est à la maison, merci pour la solidarité, liberté pour tou.te.s

Vendredi 29 juin, les travailleurs en grève de l’entreprise Logesta, à Bologne, ont été attaqué par la police et la gendarmerie italienne, alors qu’ils tenaient un piquet. Vingt d’entre eux ont ensuite été nassés parmi lesquels Nicolas, un travailleur de 23 ans, qui a été frappé puis arrêté. Le lendemain, un rassemblement en solidarité a été organisé lors de son passage devant le juge. Nicolas a été libéré et son procès se tiendra le 18 septembre.

Logesta est une entreprise de transport appartenant au géant international « Imperial Brand ». Les travailleurs de la Logesta sont en grève depuis plusieurs jours afin de protester contre le licenciement de 24 de leurs collègues ainsi que la détérioration générale des conditions de travail.

Rassemblement en solidarité avec Nicolas, travailleur de Logesta emprisonné

Rassemblement en solidarité avec Nicolas, travailleur de Logesta emprisonné

Nicolo, militant antifasciste de Turin est emprisonné depuis mars dernier à la prison de la Vallette (Turin) pour avoir participé à une manifestation contre Casapound le 22 février. Après plusieurs demandes de mise en liberté, le juge d’instruction l’a assigné à résidence avec bracelet électronique, mais comme il n’y en a pas de disponible, il est toujours emprisonné. L’accusation principale est « association criminelle », mais il n’y a pas d’accusation plus spécifique que la participation à la manifestation. D’autres antifas turinois sont dans la même situation avec des obligations de pointage au commissariat, assignation à résidence ou à domicile, etc. La mère de Nicolo a commencé une grève de la faim pour demander la libération de son fils.

Voir le communiqué d’Antifascisti Bruxelles.

Liberté pour Nicolo

Liberté pour Nicolo

Marco R., l’un des inculpés des événements du 1er Mai 2015 (contre l’expo universelle de Milan) a été arrêté ce 8 juin à Toulouse. Il est inculpé de « dévastation et saccage » (8 à 15 ans de prison) et de « résistance » car il est accusé d’avoir participé au tabassage du commissaire divisionnaire assistant. L’enquête contre lui a commencé le 9 novembre 2015 et un mandat d’arrêt européen a été émis le 12 juillet 2016 à son encontre. La DIGOS (Division d’investigation générale et d’opérations spéciales) l’aurait finalement trouvé grâce à des écoutes téléphoniques avant de contacter la police française pour le faire arrêter. Marco aurait résidé ces trois dernières années à Toulouse où il étudiait la trompette, il a d’ailleurs été arrêté juste avant de monter sur scène dans un concert de jazz du milieu étudiant.

1er mai 2015 à Milan

1er mai 2015 à Milan

Une syndicaliste de 29 ans, Soumaila Sacko, membre de l’Union syndicale de Base, a été tué d’une balle dans la tête et un autre ouvrier agricole africain a été blessé à la jambe samedi soir près de Rosarno, en Calabre. C’est la région dont provient une partie des fruits et légumes, parfois même estampillés « bio », que l’on retrouve sur nos tables : agrumes, kiwis, tomates, en particulier. Ils sont récoltés par des milliers de travailleurs agricoles, originaires d’Afrique Sub-saharienne, rétribués à la journée. La paie tourne autour de 20 à 25 euros, pour dix heures de travail.

Lundi matin aucun travailleur agricole n’était visible aux croisements des routes de la plaine agricole où sont embauchés dès l’aube les ouvriers. La grève appelée par l’USB a été totale. L’activité a également été paralysée dans la région de Foggia alors que des rassemblements ont eu lieu ailleurs en Italie, notamment à Turin, à Potenza et à Rome. Mardi et mercredi, ce sera au tour des travailleurs du secteur logistique, très en pointe dans les luttes et organisés par les syndicats de base, comme le SiCOBASet l’USB, de débrayer pour protester contre le racisme, le travail au noir, le patronat mafieux et la politique gouvernementale.

Soumaila Sacko

Soumaila Sacko

Les Genevois Théo et Bastien ainsi que l’Italienne Éléonora pourront rentrer chez eux. Le contrôle judiciaire qui les contraignaient à rester en France a été levé, a-t-on appris lors de l’ouverture de leur procès, ce jeudi matin, à Gap. C’est le soulagement pour les familles et leur comité de soutien. Le procès est renvoyé au 8 novembre 2018.

Le 22 avril dernier, plus d’une centaine de personnes dont les trois de Briançon avaient franchi la frontière italo-française avec des migrants au col de Montgenèvre. Le trio est accusé «d’aide à l’entrée irrégulière» d’étrangers, avec comme circonstance aggravante selon le parquet d’avoir commis ces faits «en bande organisée». Le Conseil constitutionnel devra examiner, probablement d’ici fin août, si le délit d’aide à l’entrée sur le territoire français est compatible avec le principe de fraternité garanti par la Constitution française. La défense comme le procureur ont plaidé pour le renvoi, dans l’attente de la réponse du conseil constitutionnel à cette question.

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Bastien et Théo à la sortie du tribunal

Le parquet de Gap a invoqué des raisons de sécurité pour expliquer le transfert des trois militant.e.s vers la prison des Baumettes à Marseille. Plusieurs manifestations de soutien étaient prévues dont une devant la maison d’arrêt de Gap. Les inculpé.e.s resteront en détention jusqu’à leur jugement à la fin du mois de mai. Pour rappel ces trois personnes ont participé à une action de solidarité avec des migrants en les aidant à traverser la frontière au Montgenèvre. Six personnes avaient été interpellé.e.s dont trois sont toujours en détention. Elles sont maintenant accusées d’avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France d’une vingtaine d’étrangers en bande organisée ». Voir notre précédent article.

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre

Six arrestations après l’action solidaire du col de Montgenèvre