Le jeudi 7 février 2019, l’expulsion du squat «Asilo occupato» par plusieurs centaines
des carabiniers en tenue anti-émeute, de policiers et de membres de la Guardia di finanza s’est accompagnée de six arrestations (voir notre article). Une septième personne est toujours recherchée. Les accusations sont graves: formation d’une association subversive, incitation à la criminalité et possession, fabrication et transport d’explosifs dans un lieu public.

Antonio Rizzo, Giuseppe De Salvatore, Lorenzo Salvato et Niccolò Blasi, quatre anarchistes arrêtés dans le cadre de l’opération « Scintilla » (voir notre article)) ont été transférés depuis samedi dans la section de haute sécurité de la prison de Ferrara. On peut leur écrire à la prison de via Arginone 327, 44122 Ferrara.

Silvia Ruggeri et Giada Volpacchio sont toujours d’être enfermées dans la prison de Turin, isolées des autres prisonnières. Pour les empêcher de communiquer avec les autres filles, les gardiens ont entrepris de souder l’unique petit judas rectangulaire de la porte de leur cellule. Pour leur écrire: C.c. Lo Russo et Cutugno, via M.A. Aglietta 35, 10151 Torino.

L’attaque de l’asilo occupato

Samedi 9 février, des affrontements entre militants anarchistes et policiers ont éclaté durant 4 heures à Turin. On dénombre 23 militants anarchistes arrêtés. Ces affrontements se sont déroulés durant une manifestation contre l’expulsion mercredi du centre social « Asilo », un lieu de rencontre historique pour le mouvement anarchiste piémontais (voir notre article)

Environ un millier de personnes étaient donc descendues dans les rues samedi pour protester contre cette expulsion et les arrestations qui avaient eut lieu durant celle-ci. Le police a décidé d’intervenir ce qui a déclenché les affrontements.

Les affrontements de samedi à Turin

Les affrontements de samedi à Turin

Mercredi 6 février au soir, la police a procédé à une opération d’expulsion contre « l’Asile », une occupation historique de Turin. Durant cette opération la police a également procédé à l’arrestation de plusieurs militants engagés dans la lutte contre les centres d’expulsion pour migrants sous l’accusation terrorisme. Les militants expulsés et arrêtés ont reçu le soutien du mouvement No-Tav habitué à ces techniques de répression. Plus d’infos ici

Pour rappel, une conférence aura lieu le dimanche 17 février à Bruxelles sur le mouvement No Tav à Turin (voir notre article).

No Tav

No Tav

Depuis 1990, un vaste mouvement de lutte « No TAV » s’oppose au projet de TGV entre Lyon-Turin. La résistance s’est cristallisée dans la vallée de Suse, à 50km de Turin. L’éventail des luttes est à la mesure de son ancrage: manifestations de masse, occupations de terrains, désobéissance civiles et incendies volontaires. La répression répond massivement par des milliers de poursuites et des centaines de condamnation. Les chantiers transformés en camps retranchés sont défendus par l’armée.

Où en est le No TAV aujourd’hui ? Où en sont les luttes, la répression et la solidarité ? Ce sont quelques-unes des questions qui seront abordées avec Valter Ferrarato, membre du No TAV et de la section turinoise du Secours Rouge. Après avoir été condamné à 9 mois pour avoir résisté face à la police devant le tribunal de Turin le 26 juillet 2013. Le procès d’appel débutera le 26 février.

Conférence/débat en français et en italien ce 17 février à 18h, au Local Sacco-Vanzetti, 54 Chaussée de Forest, 1060 Saint-Gilles.

No Tav

Paolo, Davide, Jak, Eddy et Jacopo, cinq internationalistes de Turin qui ont soutenu la révolution au Rojava dans le cadre des YPG, devaient comparaitre au palais de justice suite à la demande de la Digos (police politique) de leur imposer des mesures de surveillance spéciale et l’interdiction de séjourner dans la ville (voir notre article). L’audience avait lieu ce mercredi après-midi. Une soixantaine de personnes, dont une délégation internationale du SRI, ont assuré une présence solidaire à l’audience et devant le palais de justice. Le tribunal a refusé de laisser entrer les journalistes puis décidé de renvoyer tout à dans deux mois, le 25 mars.

Lire la déclaration du Secours Rouge International à propos du procès de Turin

Rassemblement solidaire devant le palais de justice à Turin (Archive)

Alors que Cesare Battisti est arrivé ce lundi 14 janvier en Italie pour y purger une peine de réclusion à perpétuité (voir notre article), Matteo Salvini compte écrire une lettre à Emmanuel Macron pour réclamer à la France l’extradition de 30 autres anciens militants ayant pratiqué la lutte armée durant les années de plomb.

Parmi eux on peut compter Giorgio Pietrostefani, un des fondateurs de Lotta Continua, et les ex-membres des Brigades rouges Simonetta Giorgieri, Carla Vendetti et Sergio Tornaghi. Tous ces militants s’étaient réfugié en France à l’époque de Mitterrand car ce dernier avait promis de ne pas extrader de militants recherchés pour raisons politiques.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Cesare Battisti, en cavale depuis décembre, a été capturé en Bolivie et devrait en principe être livré prochainement par le Brésil à l’Italie où il a été condamné à une peine à perpétuité. Un avion, avec à son bord des membres de la police et des services secrets italiens, est parti pour la Bolivie, où l’ex-militant des « Prolétaires armés pour le communisme » a été arrêté. C’est dans la ville de Santa Cruz de la Sierra que l’arrestation a eu lieu. Selon le quotidien italien Corriere della sera, le fugitif de 64 ans a été repéré dans la rue samedi en fin d’après-midi par une équipe spéciale d’Interpol. Battisti a vécu exilé au Brésil depuis 2004, après avoir passé près de 15 ans en France.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Le 3 janvier, la Digos (police politique) de Turin ont notifié une surveillance spéciale d’une durée de deux ans, avec une interdiction de rester à Turin, contre Paolo, Davide, Jak, Eddy et Jacopo, cinq internationalistes qui ont soutenu la révolution au Rojava dans le cadre des YPG. Ces internationalistes sont actifs dans le mouvement No-TAV et le centre occupé Askatasuna.

Une des cinq personnes visées, Paolo, faisait déjà l’objet d’une assignation à domicile. Il avait quitté Turin pour aller au Rojava en mars 2018 alors qu’il était sous une procédure suite à des affrontements avec la police. Une audience a été fixée le 23 janvier à 10 heures à la demande faite par le procureur de Turin.

Internationalistes au Rojava, Paolo est au centre

Internationalistes au Rojava, Paolo est au centre

Conformément à sa promesse de campagne (lire notre article), Jair Bolsonaro a exigé que soit rédigé et signé l’acte d’extradition de Cesare Battisti. En amont des élections, le nouveau premier ministre fasciste avait promis de faire livrer l’ancien membre du groupe Proletari armati per il comunismo, condamné à plusieurs peines de prison à vie et réfugié au Brésil depuis 2007. Le président du Brésil Michel Temer a signé le document ce vendredi et un mandat de détention préventive a été émis jeudi soir par le juge Luiz Fux, pour éviter « une quelconque tentative de fuite ». Vendredi, la Police fédérale a débuté les recherches pour le localiser. L’homme résidait ces dernières années à Cananeia, petite ville côtière de l’Etat de Sao Paulo (sud-est).
Son avocat avait annoncé, peu avant l’annonce de la signature de l’acte d’extradition, qu’un recours avait été déposé devant la Cour suprême pour demander une révision de la décision du juge.

Cesare Battisti

Cesare Battisti

Jeudi 8 novembre 7 personnes, françaises, suisses et italiennes comparaissaient au tribunal de Gap dans le cadre de l’affaire « de Briançon » (voir notre article précédent). Accusé.es d’aide à l’entrée irrégulière d’étrangers sur le territoire français le procureur a demandé des peines de 12 mois de prison dont 8 avec sursis pour deux d’entre eux et des peines de 6 mois avec sursis pour les cinq autres prévenu.es.

Le procès s’est tenu dans une ambiance tendue. A l’intérieur du tribunal certains accusé.es ont voulu souligner le caractère politique de ce procès et ont tenu à parler du contexte global du problème migratoire. La présidente elle a tenu a écarter toute politique des débats, « Ici on fait du droit, rien que du droit ». A l’extérieur du tribunal des centaines de militant.es c’étaient réuni.es pour soutenir les accusé.es. Une manifestation et un rassemblement se sont tenus tout le long de la journée. La police était présente en nombre. Des barrages avec fouille et contrôle d’identité ont eu lieu toute la journée sur tous les accès de la ville de Gap plusieurs convois de soutien se sont retrouvé bloqués dans la région. La police a déclaré être à la recherche « d’armes, munitions et stupéfiants ».

Le verdict sera rendu le 13 décembre.

Manifestation de soutien aux 7 de Briançon