Après l’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, le gouvernement a durci son discours sécuritaire en qualifiant le narcotrafic de menace « équivalente au terrorisme ». Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, respectivement Darmanin et Nuñez, ont annoncé une série de mesures : envoi de renforts supplémentaires de magistrats et de greffiers, intensification des opérations policières dans les quartiers populaires, multiplication des perquisitions en prison — notamment aux Baumettes — et promesse de « nettoyer » les établissements pénitentiaires déjà surpeuplés. Le gouvernement prévoit aussi une hausse massive des extraditions de trafiquants à l’étranger, l’ouverture de nouvelles prisons de haute sécurité, ainsi que le lancement, le 1er janvier, d’un Parquet national anticriminalité organisée (PNACO) doté de moyens renforcés. Le PS a appuyé cette offensive sécuritaire en appelant à une « mobilisation nationale » et à un débat parlementaire sur le narcotrafic. L’ensemble s’inscrit dans un virage répressif accéléré, justifié par la construction du « narcotrafic » comme nouvel ennemi intérieur (voir notre article).

Le 18 novembre, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a été auditionné par la « Commission d’enquête sur les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste ». À cette occasion, il a évoqué son souhait de créer un nouveau délit d’« atteinte à la cohésion nationale ». Selon lui, cette incrimination comblerait un vide juridique, la notion actuelle de « menace à l’ordre public » ne permettant pas, d’après ses propos, de traiter certaines situations qu’il associe à de l’« entrisme ». Cette proposition s’inscrit dans un ensemble répressif plus large, particulièrement islamophobe, incluant un renforcement des moyens des services de renseignement, de nouvelles possibilités d’incrimination pénale, ainsi que des leviers élargis pour dissoudre ou restreindre certaines structures.

Les États-Unis ont annoncé jeudi désigner quatre mouvements antifascistes et/ou anarchistes en Allemagne, Italie et en Grèce comme étant des “organisations terroristes”, dans le cadre de l’offensive menée par le président Donald Trump contre la mouvance antifa. Cela vise “Antifa Ost” en Allemagne, la FAI/FRI italienne et deux groupes révolutionnaires de Grèce : la Justice Prolétarienne Armée et Autodéfense de classe révolutionnaire. Ces forces seront considérées comme “organisations terroristes étrangères, à compter du 20 novembre”, selon un communiqué du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Selon Washington, ces groupes adhèrent “à des idéologies anarchistes ou marxistes révolutionnaires, notamment l’anti-américanisme, l’anticapitalisme et l’antichrétienté, qu’ils utilisent pour inciter et justifier des agressions violentes aux États-Unis et à l’étranger”. La désignation comme “organisation terroriste étrangère” rend les membres du groupe inéligibles à entrer aux États-Unis, gèle tous les actifs qu’ils pourraient y détenir et interdit de leur fournir un soutien matériel.

La commune de Zoutleeuw, dans le Brabant flamand, impose un couvre-feu pour les mineurs, ils ne sont pas autorisés à sortir entre 21 heures et 6 heures du matin et interdit les rassemblements de plus de trois personnes dans le quartier de Molenveld à partir de ce vendredi 3 octobre. Le bourgmestre Guy Dumst (CD&V) affirme que ces mesures sont provisoires et rentrent en vigueur jusqu’au 20 octobre, mais il n’exclut pas de les prolonger ou de les renforcer. Cette décision fait suite à une augmentation soudaine des rapports de police dans le quartier. Au total, 65 rapports ont été enregistrés au cours des dernières semaines.

Ce jeudi 24 juillet 2025, la commission de l’Intérieur s’est réunie pour discuter de l’accord conclu entre les partis de la coalition Arizona lors du KERN (conseil des ministres restreint) du 21 juillet. Le Premier ministre, Bart De Wever, est notamment revenu sur le projet de loi porté par Bernard Quintin visant la dissolution d’organisations radicales (voir notre article).

Voici ce qu’il a déclaré : « Des organisations telles que Samidoun glorifient les groupes terroristes et leurs atrocités, tout en prenant soin de ne jamais se rendre coupables d’une incitation explicite à la violence. Elles exploitent nos libertés fondamentales pour diffuser des comportements inacceptables, sans nécessairement commettre d’infractions pénales. Nous voulons mettre un terme aux activités de ces organisations, quelle que soit leur forme juridique. […] Il s’agit d’empêcher la diffusion de leurs idées extrémistes. Le projet de loi ne sanctionne ni les opinions ni les idées, aussi controversées soient-elles, mais uniquement les comportements concrets portant atteinte à la sécurité nationale et à l’ordre démocratique et constitutionnel. »

Lors de cette intervention, d’autres éléments du projet de loi ont été précisés. La mesure de dissolution prendra la forme d’un arrêté de dissolution administrative, susceptible de recours devant le Conseil d’État, seule juridiction compétente en matière de contentieux des actes administratifs en Belgique. Le texte prévoit explicitement que les partis politiques et les cultes reconnus par l’État ne pourront faire l’objet d’une telle dissolution. Ce projet de loi va plus loin que les propositions antérieures, notamment celle portée par Denis Ducarme, qui avait dû restreindre sa portée en excluant les associations de fait et les partis politiques du champ d’application, à la suite d’un avis du Conseil d’État. Celui-ci avait en effet estimé que la version initiale constituait une atteinte disproportionnée aux libertés fondamentales.

Ce jeudi 17 juillet, un texte interdisant explicitement la promotion du communisme dans l’espace public a été promulgué par le président tchèque, Petr Pavel. Le texte est radical, il place la propagande communiste au même niveau que la propagande nazie sur le plan judiciaire. Désormais, elle est passible de poursuites et d’emprisonnement. Le texte prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans pour toute personne qui « crée, soutient ou promeut des mouvements nazis, communistes ou autres qui visent manifestement à supprimer les droits de l’homme et les libertés ou à inciter à la haine raciale, ethnique, nationale, religieuse ou fondée sur la classe sociale ».

Le gouvernement Arizona s’accorde sur l’avant-projet de loi sur les visites domiciliaires, mis au placard en 2018 suite à une décision négative du Conseil d’état. La police accompagnée de l’Office des étrangers, avec l’autorisation d’un juge d’instruction, pourra pénétrer dans des logements entre 5 h du matin et 21 h pour traquer et arrêter une personne sous ordre de quitter le territoire (OQT) afin de pouvoir l’expulser de Belgique. En 2024, 25.982 personnes étaient soumises à un OQT. Jusqu’ici, ni les agents de l’Office des étrangers ni la police ne pouvaient procéder à ce type d’interpellations. Une fois de plus, les prétextes de « refus systématique de coopérer et menace pour l’ordre public ou la sécurité nationale » sont mis en avant. Anneleen Van Bossuyt (N­VA) à la Migration et Annelies Verlinden à la Justice (CD&V) détaillent : « des condamnations pénales ou des indices sérieux de comportement criminel ; des troubles répétés à l’ordre public, même sans condamnation ; des fraudes dans les demandes de séjour ou les documents d’identité ; une radicalisation ou une implication dans des réseaux extrémistes permettront ces expulsions ».

L’Assemblée législative du Maharashtra a adopté le projet de loi de 2024 sur la sécurité publique, visant à lutter contre la propagation des idées et de l’influence maoïste dans l’État. Le ministre en chef Devendra Fadnavis, du parti d’extrême-droite hindouïste BJP,  qui a présenté le projet de loi, a déclaré qu’il visait à « interdire les individus et les organisations qui encouragent la violence, la guérilla ou tentent de déstabiliser le gouvernement par des moyens illégaux ». Fadnavis a souligné que l’influence de l’idéologie maoïste avait été signalée dans les régions urbaines et rurales du Maharashtra, en particulier dans des districts comme Gadchiroli et Konkan. Selon Devendra Fadnavis au moins six organisations, interdites dans d’autres États, opèrent au Maharashtra et 64 organisations naxalites ou maoïstes et leurs organisations apparentées opèreraient dans l’État.

Un rapport officiel de la Commission européenne propose d’intégrer des “portes dérobées” dans presque tous les appareils électroniques, du smartphone à la voiture en passant par la télévision connectée pour faciliter l’accès de la justice aux données qu’ils contiennent. Aujourd’hui, dans pas moins de 85% des enquêtes criminelles en Europe, les “preuves numériques” jouent un rôle important. Il ne s’agit pas seulement des données stockées sur des ordinateurs ou des communications, mais aussi par exemple quand la domotique enregistre quelles lumières sont allumées dans la maison. Obtenir ces preuves n’est pas toujours facile.  Les fabricants renforcent la sécurité de leurs appareils, par exemple en “chiffrant” les données, les rendant ainsi illisibles sans mots de passe.

Un groupe d’experts comprenant des représentants de l’agence européenne de police Europol a donc récemment recommandé à la Commission européenne, dans un rapport, d’installer des “portes dérobées” légales dans tous les appareils intelligents. Sur base de ce rapport, la Commission européenne va enquêter sur ce à quoi devraient ressembler ces portes dérobées. Elle souhaite notamment se pencher sur le “décryptage” des informations sensibles. Par exemple, Europol devrait recevoir un logiciel lui permettant de consulter toutes les données. Quel que soit l’appareil utilisé, “tant que la cybersécurité et les droits fondamentaux sont garantis”.