Le FBI a ouvert des enquêtes criminelles et pour terrorisme intérieur en lien avec des mobilisations contre l’agence d’immigration ICE dans au moins 23 régions des États-Unis, selon un rapport interne de novembre révélé par The Guardian. Certaines sont associées à une directive de Donald Trump visant à lutter contre le « terrorisme domestique » lié notamment aux mouvements antifascistes. Le document évoque une hausse des menaces contre des installations de l’agence de l’immigration ICE, tout en élargissant la surveillance à des comportements comme la recherche en ligne ou l’usage de messageries chiffrées. 

Les tests ADN commerciaux visant à révéler des origines génétiques, bien que scientifiquement contestés et officiellement interdits en France, sont largement accessibles via des entreprises étrangères et posent de lourds risques de surveillance et de marchandisation des données. En alimentant d’immenses bases privées, ces tests facilitent le fichage génétique de masse, exposent les données à des piratages et reventes, et peuvent être exploités par les forces de l’ordre via la généalogie génétique pour résoudre des enquêtes, y compris en identifiant des individus par leurs liens familiaux éloignés. Le gouvernement français envisage d’encadrer légalement cette pratique afin d’y recourir pour les vieilles affaires non élucidées, ce qui suscite de vives inquiétudes sur les libertés publiques.

Les députés doivent voter le 15 décembre une loi d’exception pour paver la voie aux Jeux olympiques d’hiver 2030. Cette loi prévoit une cascade de dérogations pour détricoter les règles d’urbanisme et le droit de l’environnement pour faciliter l’organisation des JO d’hiver 2030, tout en augmentant la surveillance et en offrant des rabais fiscaux aux organisateurs. Dans le détail, la loi va permettre d’accélérer les enquêtes publiques, dont elle va raccourcir les délais pour permettre de construire rapidement les infrastructures olympiques. En cas de contestation de ces projets devant la justice administrative, le double degré de juridiction sera supprimé. Il n’y aura donc aucune possibilité de faire appel à un jugement. Tout concourt pour que ces projets ne puissent pas être contestés.

La loi promet également un volet sécuritaire qui développera la surveillance algorithmique pendant les Jeux olympiques. Tous ceux qui participeront aux JO seront soumis à cette vidéosurveillance intrusive. Sur simple décision administrative du ministère de l’Intérieur, le texte prévoit également des interdictions individuelles de paraître près des Jeux. Cette entrave aux libertés individuelles avait déjà été appliquée lors des Jeux de Paris 2024, visant selon des critères flous des personnes qui n’avaient pourtant jamais eu affaire à la justice. Selon le texte de loi, le Comité international olympique et le Cojop, son comité d’organisation, vont bénéficier d’une dérogation pour leur conférer automatiquement la qualité d’organisateur d’événements de haut niveau. Cela va leur permettre d’être exemptés des taxes et impôts…

Selon des données du ministère de l’Intérieur indien présentées à la chambre basse du parlement Lok Sabha, plus de 10 400 personnes ont été arrêtées sous la loi antiterroriste UAPA (Loi sur la prévention des activités illégales) entre 2019 et 2023, mais seules 335 ont été condamnées, révélant un écart majeur entre arrestations et issues judiciaires. L’Etat du Jammu-et-Cachemire arrive en tête avec 3 662 arrestations, mais seulement 23 condamnations, tandis que l’Uttar Pradesh détient le plus grand nombre de condamnations (222 pour 2 805 arrestations). Ces chiffres, issus du National Crime Records Bureau, soulignent une utilisation politique de l’UAPA — notamment depuis l’amendement de 2019 permettant de désigner des individus comme terroristes sans procédures spécifiques.

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Après l’assassinat de Mehdi Kessaci à Marseille, le gouvernement a durci son discours sécuritaire en qualifiant le narcotrafic de menace « équivalente au terrorisme ». Les ministres de la Justice et de l’Intérieur, respectivement Darmanin et Nuñez, ont annoncé une série de mesures : envoi de renforts supplémentaires de magistrats et de greffiers, intensification des opérations policières dans les quartiers populaires, multiplication des perquisitions en prison — notamment aux Baumettes — et promesse de « nettoyer » les établissements pénitentiaires déjà surpeuplés. Le gouvernement prévoit aussi une hausse massive des extraditions de trafiquants à l’étranger, l’ouverture de nouvelles prisons de haute sécurité, ainsi que le lancement, le 1er janvier, d’un Parquet national anticriminalité organisée (PNACO) doté de moyens renforcés. Le PS a appuyé cette offensive sécuritaire en appelant à une « mobilisation nationale » et à un débat parlementaire sur le narcotrafic. L’ensemble s’inscrit dans un virage répressif accéléré, justifié par la construction du « narcotrafic » comme nouvel ennemi intérieur (voir notre article).

Le 18 novembre, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez a été auditionné par la « Commission d’enquête sur les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste ». À cette occasion, il a évoqué son souhait de créer un nouveau délit d’« atteinte à la cohésion nationale ». Selon lui, cette incrimination comblerait un vide juridique, la notion actuelle de « menace à l’ordre public » ne permettant pas, d’après ses propos, de traiter certaines situations qu’il associe à de l’« entrisme ». Cette proposition s’inscrit dans un ensemble répressif plus large, particulièrement islamophobe, incluant un renforcement des moyens des services de renseignement, de nouvelles possibilités d’incrimination pénale, ainsi que des leviers élargis pour dissoudre ou restreindre certaines structures.

Les États-Unis ont annoncé jeudi désigner quatre mouvements antifascistes et/ou anarchistes en Allemagne, Italie et en Grèce comme étant des “organisations terroristes”, dans le cadre de l’offensive menée par le président Donald Trump contre la mouvance antifa. Cela vise “Antifa Ost” en Allemagne, la FAI/FRI italienne et deux groupes révolutionnaires de Grèce : la Justice Prolétarienne Armée et Autodéfense de classe révolutionnaire. Ces forces seront considérées comme “organisations terroristes étrangères, à compter du 20 novembre”, selon un communiqué du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Selon Washington, ces groupes adhèrent “à des idéologies anarchistes ou marxistes révolutionnaires, notamment l’anti-américanisme, l’anticapitalisme et l’antichrétienté, qu’ils utilisent pour inciter et justifier des agressions violentes aux États-Unis et à l’étranger”. La désignation comme “organisation terroriste étrangère” rend les membres du groupe inéligibles à entrer aux États-Unis, gèle tous les actifs qu’ils pourraient y détenir et interdit de leur fournir un soutien matériel.

La commune de Zoutleeuw, dans le Brabant flamand, impose un couvre-feu pour les mineurs, ils ne sont pas autorisés à sortir entre 21 heures et 6 heures du matin et interdit les rassemblements de plus de trois personnes dans le quartier de Molenveld à partir de ce vendredi 3 octobre. Le bourgmestre Guy Dumst (CD&V) affirme que ces mesures sont provisoires et rentrent en vigueur jusqu’au 20 octobre, mais il n’exclut pas de les prolonger ou de les renforcer. Cette décision fait suite à une augmentation soudaine des rapports de police dans le quartier. Au total, 65 rapports ont été enregistrés au cours des dernières semaines.

Ce jeudi 24 juillet 2025, la commission de l’Intérieur s’est réunie pour discuter de l’accord conclu entre les partis de la coalition Arizona lors du KERN (conseil des ministres restreint) du 21 juillet. Le Premier ministre, Bart De Wever, est notamment revenu sur le projet de loi porté par Bernard Quintin visant la dissolution d’organisations radicales (voir notre article).

Voici ce qu’il a déclaré : « Des organisations telles que Samidoun glorifient les groupes terroristes et leurs atrocités, tout en prenant soin de ne jamais se rendre coupables d’une incitation explicite à la violence. Elles exploitent nos libertés fondamentales pour diffuser des comportements inacceptables, sans nécessairement commettre d’infractions pénales. Nous voulons mettre un terme aux activités de ces organisations, quelle que soit leur forme juridique. […] Il s’agit d’empêcher la diffusion de leurs idées extrémistes. Le projet de loi ne sanctionne ni les opinions ni les idées, aussi controversées soient-elles, mais uniquement les comportements concrets portant atteinte à la sécurité nationale et à l’ordre démocratique et constitutionnel. »

Lors de cette intervention, d’autres éléments du projet de loi ont été précisés. La mesure de dissolution prendra la forme d’un arrêté de dissolution administrative, susceptible de recours devant le Conseil d’État, seule juridiction compétente en matière de contentieux des actes administratifs en Belgique. Le texte prévoit explicitement que les partis politiques et les cultes reconnus par l’État ne pourront faire l’objet d’une telle dissolution. Ce projet de loi va plus loin que les propositions antérieures, notamment celle portée par Denis Ducarme, qui avait dû restreindre sa portée en excluant les associations de fait et les partis politiques du champ d’application, à la suite d’un avis du Conseil d’État. Celui-ci avait en effet estimé que la version initiale constituait une atteinte disproportionnée aux libertés fondamentales.