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Dans le cadre de la mobilisation contre le projet de loi de « sécurité globale », le Secours Rouge Toulouse a réalisé un entretien avec Gwenola Ricordeau sur les questions que posent ce mouvement. Française installée aux États-Unis depuis quelques années, Gwenola Ricordeau est professeure de justice criminelle à la California State University, Chico. Militante de longue date pour l’abolition du système pénal, elle est notamment l’auteure de Les détenus et leurs proches. Sentiments et solidarités à l’ombre des murs (Autrement, 2008) et Pour elles toutes. Femmes contre la prison (Lux, 2019).


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Des centaines de milliers de personnes ont participé aux 70 rassemblements organisés dans toute la France. Il y a eu des affrontements à Paris et à Lyon. A Paris, c’est au croisement du boulevard Beaumarchais et de la rue du pasteur Wagner, non loin de la place de la Bastille, que les heurts ont commencé. Des manifestants ont renversé une camionnette, utilisé des palissades et autres objets dans un chantier pour faire des barricades, jeté des projectiles sur les forces de l’ordre. Du mobilier urbain a été incendié.

En fin d’après-midi, de nouveaux heurts ont éclaté place de la Bastille. Les forces de l’ordre ont lancé des grenades de désencerclement et les manifestants ont provoqué plusieurs incendies, dont l’entrée d’un bâtiment de la banque de France. Une agence BNP Paribas a été dévastée. Plusieurs manifestants blessés, dont une femme à la tête, ont été pris en charge par d’autres manifestants ou les équipes de street medics. Autour de la statue de la place, des manifestants ont descellé les pavés pour les lancer sur les forces de l’ordre, qui ont multiplié les charges. Il y a eu au moins 46 interpellations et 27 gardes à vue.

Il y a également eu des affrontements à Lyon, peu de temps avant que le cortège n’arrive au pont de la Guillotière, avec jets de projectiles et tirs de grenades lacrymogènes par les policiers. Les forces de l’ordre ont procédé à quatre interpellations. Plusieurs manifestants ont été blessés, ainsi que trois policiers.

 

Près de 7.000 manifestants ont défilé autour du centre-ville de Nantes, ce vendredi 27 novembre, pour demander le retrait du projet de loi « Sécurité globale ». Son article 24 est le plus fustigé, celui qui prévoit de pénaliser la diffusion malveillante de l’image des policiers. Après une brève prise de parole vers 18 heures, devant la préfecture, le cortège s’est mis en marche et à finalement rejoint ensuite le cours Saint-pierre. Quelques tensions ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre au niveau de la place Foch. Une heure et demi après le départ du cortège, des affrontements ont lieu à l’entrée de la rue de Strasbourg, près du miroir d’eau. Les forces de l’ordre ont essuyé des jets de projectiles et tiré de gaz lacrymogènes.

Une foule s’est mobilisée contre la loi de sécurité globale à Bordeaux, place de la Comédie, hier mardi 24 novembre. Vers 19 heures, ils étaient près de 1500 manifestants arborant des pancartes : « Sécurité Globale = dictature totale « , ou encore « Policiers floutés, justice aveugle » ou bien  » République en Marche vers la dictature « . A la dissolution de la manifestation, des heurts ont eu lieu cours Alsace-et-Lorraine, dans le centre ville. Les murs de l’Ecole nationale de la magistrature ont, parmi d’autres, également tagué. Huit personnes ont été interpellées, toujours en garde à vue mercredi matin.

Lundi 9 novembre 2020, la commission mixte paritaire chargée de finaliser le projet de loi de programmation de la recherche pour les années 2021 à 2030 est parvenue à un accord. Le projet de loi ainsi finalisé, celle-ci sera promulguée dans les semaines à venir. Le texte de loi, qui porte sur la gestion des facultés et de la recherche, prévoit « de punir d’un an d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité ou y avoir été autorisé, dans le but d’entraver la tenue d’un débat organisé dans les locaux de celui-ci ».

 

Une amende de 10 millions de livres turques (un peu plus d’un million de dollars) a été imposée aux réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, Twitter, Periscope, Youtube et TikTok, qui n’ont pas nommé un représentant en Turquie avant la date limite légale. La nouvelle loi, entrée en vigueur en octobre en Turqui, (voir notre article) oblige les réseaux sociaux ayant plus d’un million de connexions par jour, tels que Twitter ou Facebook, à déclarer un représentant en Turquie et à respecter les tribunaux lorsqu’ils sont tenus de retirer une publication dans les 48 heures.

Si elles ne se conforment pas à ces exigences, les plateformes peuvent être sanctionnées par des amendes , une interdiction des revenus publicitaires et une réduction significative de leur bande passante. En outre, elles doivent assumer la responsabilité des « dommages causés » si elles ne retirent pas le contenu dans les 24 heures suivant une décision de justice. De plus, ces réseaux sociaux doivent s’assurer que les données des utilisateurs turcs sont stockées sur un serveur situé en Turquie, un aspect qui a été controversé en raison des craintes que cela puisse faciliter l’accès de la police turque à des données confidentielles. L’année dernière, la Turquie a bloqué l’accès à 408 000 sites web et a forcé la suppression de 40.000 tweets, 10.000 vidéos Youtube et 6.200 publications sur Facebook. Wikipédia, fermé pendant trois ans, n’a été rendu accessible qu’après un avis de la Cour constitutionnelle.

Le Tribunal administratif du district de Kiev vient d’interdire à un candidat du Parti Communiste d’Ukraine de participer aux élections municipales. Pourtant, pour le moment, le Parti communiste n’est pas interdit, il est inscrit au registre national des partis politiques, est enregistré, fait rapport trimestriellement aux autorités fiscales, y compris sur les questions de lutte contre la corruption, mène des activités politiques et dispose d’un organe d’information sous la forme d’un site Internet. Néanmoins, il lui est interdit de participer aux élections locales sur la base des dispositions de la loi sur la décommunisation.

Les membres du Parlement tunisien doivent se prononcer sur un projet de loi qui pourrait renforcer l’impunité des forces de sécurité et les exonérer de toute responsabilité pénale lorsqu’elles utilisent la force meurtrière pour protéger les bâtiments des services de sécurité. Au titre de l’article 7 du projet de loi n° 25/2015, les forces de sécurité ne seraient pas tenues pénalement responsables d’avoir utilisé la force meurtrière pour repousser les attaques contre des bâtiments liés à la sécurité, si la force qu’elles emploient est jugée proportionnelle au danger. Un rassemblement populaire a eu lieu devant l’Assemblée des représentants du peuple (le Parlement), à Tunis, contre ce projet de loi. Il y avait une forte présence de la police qui met depuis longtemps une pression énorme sur le pouvoir législatif afin de passer cette loi. Plusieurs manifestants ont été agressés et tabassés.

Policiers tunisiens

La Belgique va avoir, pour la première fois depuis 2018, d’un gouvernement de plein exercice disposant d’une majorité parlementaire. La coalition dit « Vivaldi » s’est enfin entendu sur un programme de majorité. Voici ce qui concerne le volet « maintien de l’ordre »: « Pour la police fédérale et les services de sécurité, le gouvernement prévoira une injection budgétaire structurelle de 213 millions. » Pour le gouvernement, le financement des zones de police locale est « obsolète et doit être adapté à la réalité d’aujourd’hui. Le système des dotations fédérales aux zones de police et les moyens de prévention fédéraux seront réformés pour faire place à un système de financement objectif et transparent qui favorisera en outre la taille optimale des zones de police. » C’est une petite porte ouverte à une éventuelle fusion des zones de polices bruxelloises.

La Vivaldi veut une réforme de la formation des policiers, une nouvelle méthode recrutement, qui doit permettre « la réduction significative du délai entre la candidature et l’entrée en fonction. » Un plan est prévu pour les zones de police où c’est plus compliqué. L’objectif sera de recruter au moins 1600 agents par an. Pour que la composition de la police intégrée soit plus « représentative de la société« , un « trajet diversité » doit être mis en place. En outre,  « Les violences envers la police et les secouristes seront fermement combattues par une politique de tolérance zéro. L’auteur de toute forme de violence à l’égard de la police ou des secouristes doit être poursuivie dans les plus brefs délais devant les juridictions pénales. En cas de violence physique grave, le dossier ne peut pas être classé sans suite pour motifs d’opportunité. » Et en même temps, « La tolérance zéro sera d’application pour les abus du monopole de la contrainte à l’encontre du citoyen. À cet égard, le statut de la police sera revu afin de garantir un traitement plus fluide des affaires disciplinaires. » Les récentes affaires (Chovanec, Vandersmissen) ont résonné lors des négociations… Enfin la présence militaire en rue sera peu à peu supprimée.