Ce mardi, la police londonienne a mis en oeuvre un plan d’action intitulé ‘London rioters wanted’ (‘Emeutiers recherchés’). L’objectif avoué de ce dernier est de retrouver et d’identifier toutes les personnes qui ont pris part aux actions qui secouent le pays depuis quatre jours. Le pays étant littéralement quadrillé de caméras de surveillance, les autorités judiciaires disposent de nombreuses photos de manifestants. Celles-ci ont été mises en ligne sur un compte Flickr dédié. Le chef de la police britannique a clairement lancé cet appel hier soir ‘Nous avons les images et nous demandons aux Londoniens d’identifier les personnes qui sont impliquées dans les activités criminelles de la nuit passée’.

Bien qu’il ne s’agisse pas officiellement d’un avis de recherche émis par la police, les médias britanniques lui ont emboité le pas. Un tabloïd a fait sa Une avec les photos de certains responsables présumés et d’un numéro de call-center.

Enfin, le fabricant de Blackberry (RIM) s’est pour sa part engagé à collaborer pleinement avec les autorités. Très populaire en Grande-Bretagne, les appareils permettent aux usages de s’échanger des messages instantanés sans passer par le réseau téléphonique, dans une sorte de ‘chat’. Cette technologie rend l’interception des messages par la police très compliqué. RIM s’est donc mis à sa disposition. Cette nuit, RIM s’est fait piraté par un groupe de hackers nommé ‘Team Poison’. Ceux-ci ont exigé que la société n’aide pas la police sous peine de révéler nombre de données confidentielles.

Plus de 100.000 personnes (60.000 selon la police) se sont à nouveau réunies à Santiago ce mardi pour une neuvième manifestation monstre pour une réforme de l’éducation. Des rassemblements se sont également organisés en province à Calama, La Serena, Arica (nord), Concepcion (sud) et Valpareso (centre) notamment. A Santiago, des barricades de pneus enflammés avaient été érigées dans la matinée, provoquant de gros embouteillages. Les forces de l’ordre les ont dégagées grâce à des lances à eau et des gaz lacrymogènes. Plus tard, les violences entre les manifestants et la police ont repris lorsque cette dernière les a empêché de se diriger vers le palais présidentiel. Lances à eau et gaz lacrymogènes ont fait face aux pierres et projectiles divers. Le ministère de l’intérieur chilien a fait état de 39 blessés et de 273 interpellations.

Barricade lors d’une manifestation d’étudiants à Santiago

Barricade lors d'une manifestation d'étudiants à Santiago

Depuis plusieurs mois, les habitants du quartier des Pins à Alger contestent la réalisation d’un centre commercial et d’un parking dans un espace vert proche de leurs habitations. Dimanche matin, à la vue de l’arrivée des engins excavateurs et des camions, les gent ont constitué une chaîne humaine pour empêcher le début des travaux. Rapidement, les forces anti-émeutes sont arrivées sur place pour la défaire. Le ton est rapidement monté entre les deux camps et de violents affrontements les ont opposé. Selon des témoins, les policiers auraient répliqué aux jets de cailloux par des tirs non-sporadiques de balles en caoutchouc et de bombes lacrymogènes. Acculés, les habitants se sont réfugiés sur leurs balcons, où ils ont continué à haranguer les forces de l’ordre. C’est alors que celle-ci ont pris les immeubles d’assaut et se sont introduites de force dans les appartements en usant de menaces et de violences à l’encontre des habitants. Plusieurs blessés ont été enregistrés et de nombreuses personnes sont en état de choc.

Samedi après-midi s’est déroulé à Tottenham une marche en protestation contre la mort d’un homme tué jeudi par les forces de l’ordre. Des centaines de personnes s’étaient rassemblées dans la banlieue de Londres pour dénoncer le meurtre qui a eu lieu dans le cadre d’une opération policière dans la communauté noire de la localité. A la dislocation de la manifestation, de violents affrontements ont opposé 200 manifestants aux forces de l’ordre. Celles-ci ont été la cible de jets de pierres et de cocktails Molotov. Deux voitures de police, un autobus et plusieurs camionnettes ont été incendiées. Les affrontements ont duré toute la nuit et ont fait 29 blessés. Les autorités ont annoncé avoir procédé à 42 arrestations.

Manifestation à Tottenham

Manifestation à Tottenham

Hier, comme tous les vendredis depuis la mi-mars, les opposants au régime syrien avaient lancé un appel à la mobilisation à travers le pays. Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Deraa (sud), de Qamechli (nord-est), de Deir Ezzor (est), de Homs (centre),… Elles s’étaient rassemblées pour réclamer la chute du régime ainsi que pour rendre hommage aux manifestations de dimanche à Hama où plus d’une centaine de personnes ont été tuées par les autorités. Celles-ci ont une fois encore violemment réprimé les rassemblements d’hier. Quinze personnes ont été tuées durant la journée, et sept pendant la nuit. 2038 personnes auraient été tuées par les forces gouvernementales depuis le début du soulèvement.

Ce samedi, plusieurs centaines de chars et de véhicules militaires de l’armée syrienne se sont déployés à Deir Ezzor et autour de Homs.

Cela fait plus de trois mois que les étudiants chiliens se mobilisent à Santiago et dans une dizaine d’autres villes du Chili pour réclamer une réforme de l’éducation et une augmentation des moyens pour l’enseignement public. Lundi, le gouvernement a émis une série de propositions, jugées insatisfaisante. Les étudiants avaient annoncé deux manifestations ce jeudi, que les autorités se sont empressées d’interdire. Plus de 5000 personnes ont néanmoins pris part aux rassemblements, qui ont été violemment réprimés. Le matin, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour disperser un premier rassemblement à Santiago et dégager des carrefours que les étudiants bloquaient avec des barricades de pneus enflammés. Plus tard, la police est à nouveau intervenue pour empêcher un second rassemblement. Environ 200 étudiants sont parvenus à occuper les studios d’une télévision privée et à enregistrer un message en direct. Au total, 552 personnes ont été interpellées à travers tout le pays, dont 284 à Santiago pour troubles de l’ordre public, port d’armes ou de matériel explosif. Les autorités ont également annoncé que 29 policiers avaient été blessés au cours des affrontements.

Arrestation d’un étudiant au Chili

Arrestation d'un étudiant au Chili

Mardi matin, la police madrilène a évacué le campement des ‘indignés’ planté dans le centre de Madrid depuis le 15 mai dernier. Hier, pour la troisième journée consécutive, plus de 200 policiers anti-émeutes avaient été déployés afin d’empêcher les manifestants de réoccuper la place. En fin de journée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer cette interdiction. Après avoir fait face au policier autour de la place en leur scandant divers slogan, la foule a traversé le centre-ville, bloquant plusieurs fois la circulation en s’asseyant au milieu de la rue, et entraînant la fermeture d’une station de métro et l’arrêt d’un train de banlieue. Les manifestants ont ensuite convergé vers le Ministère de l’Intérieur. C’est là que la police anti-émeute les a chargé pour disperser le rassemblement. Les affrontements ont fait au moins vingt blessés. Par ailleurs, trois personnes ont été interpellées.

Arrestation d’une indignée à Madrid

Arrestation d'une indignée à Madrid

Depuis le vendredi 8 juillet, la place Tahrir au Caire était occupée par des camps de tentes d’opposants qui réclament que justice soit faite pour tous les morts décédés durant le soulèvement égyptien. Hier, l’armée, soutenue par des chars et des centaines de policiers anti-émeute s’est déployée. Partant des rues adjacentes, les soldats et les véhicules ont chargé les campements, en tirant des coups de feu en l’air. Les affrontements ont commencé lorsque les manifestants ont tenté d’empêcher aux forces de sécurité d’entrer sur la place alors que ces dernières avaient installé plusieurs postes de contrôle d’identité tout autour de la place et vérifiaient les papiers de tous les civils alentours. A un moment donné, les soldats se sont rués sur la place, ont chargé et démonté les tentes. Ils ont également utilisé des matraques pour évacuer les manifestants qui leur ont lancé des pierres, avant d’exiger que tout le monde quitte la place qui est, depuis hier soir, occupée par des chars qui y ont pris position. Une radio locale évoque l’arrestation de plus de 270 personnes et de nombreux blessés lors de l’évacuation.

Ce lundi, plusieurs centaines de demandeurs d’asile s’étaient réunis à proximité du centre pour migrants de Bari pour exiger leur statut de réfugié, la plupart d’entre eux étant des travailleurs ayant fui le conflit en Libye. Ils ont bloqué la route et la voie ferrée voisines du centre avec de grosses pierres et ont allumé des feux le long des rails. La police est rapidement intervenue et des violences ont éclaté entre les deux camps. Les jets de pierres et de gaz lacrymogènes ont fait au moins 35 blessés. La police a en outre procédé à une trentaine d’arrestations et les autorités ont annoncé que des sanctions seraient prises contre les participants à l’action.

Actions de réfugiés à Bari

Actions de réfugiés à Bari

Hier, en marge d’un défilé d’élus de Bayonne et de Pampelune, le collectif ‘Baionako Gazteak’ (Jeunes de Bayonne) avait organisé un rassemblement pour dénoncer la torture dans les prisons espagnoles. Une quarantaine de jeunes étaient réunis lorsque la police est arrivée, entraînant une bousculade. Selon plusieurs témoins, quelques nouveaux policiers se sont approchés des jeunes avant de les frapper. Des policiers en civil étaient également présents et ont assailli les manifestants. A la suite de cette altercation, deux jeunes ont été interpellé. Ils ont été placés en garde à vue pour avoir pris à partie, frappé et molesté des policiers. Les autorités ont en outre ajouté ce matin qu’elles les soupçonnait d’être membre du collectif Segi (mouvement de jeunes indépendantistes violemment réprimé pour ses prétendus liens avec ETA). Les deux jeunes sont en garde à vue pour 24h, renouvelable 24h.