Mercredi 4 septembre, des affrontements ont eu lieu en Argentine entre les forces de sécurité et les retraités soutenus par des organisations sociales de gauche lors d’une manifestation pour rejeter le veto total du président Javier Milei, veto qui affecte directement l’augmentation des retraites pourtant récemment votée par le Congrès de la nation. À 15h00, le gouvernement a mis en place une grande opération de police pour faire respecter le protocole anti-manifestation. La situation à proximité du Congrès est devenue tendue, les forces de sécurité ont essayé de contenir les manifestants alors qu’ils poursuivaient leur marche vers la Plaza de Mayo. Les premiers affrontements ont commencé vers 16h00, des bousculades, des poursuites et des matraquages ont eu lieu lorsque les manifestants ont essayé de franchir le cordon de police. Les forces de l’ordre ont alors tenté d’évacuer les rues, donnant des coups de boucliers et de bâtons, des manifestants se sont défendus à coups de pancartes, d’autres ont mis le feu à un conteneur au milieu des affrontements, la police a répondu par des lancés de gaz lacrymogènes.

La répression de la manifestation a fait 27 blessés dont 8 journalistes, 2 personnes ont été hospitalisées.

Vie chère en Martinique, dimanche 1er septembre, 700 manifestants se sont rassemblés à l’appel du collectif  «Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes »(RPPRAC). Le collectif revendique la baisse des prix pratiqués sur l’île soient alignés sur ceux de la métropole. Quinze ans après les grèves générales contre la vie chère, la population martiniquaise est de nouveau de la rue. Ce 1er juillet, un ultimatum avait été lancé par le RPPRAC afin de faire baisser le prix de 2500 produits de première nécessité. Deux mois plus tard, l’ultimatum est sans effet, rendez-vous était fixé devant un grand centre commercial de Fort-De-france.

En début de journée, Rodrigue Petitot, président du RPPRAC a été arrêté et mis en garde à vue, suspecté de participation avec une dizaine d’autres personnes cagoulés à une tentative de vol de bus. En réaction à cette arrestation, les manifestants se sont dirigés vers le port de Fort-De-France où ils ont bloqué ses accès principaux et un terminal à conteneurs. Dans la nuit, un véhicule a été incendié et plusieurs poubelles ont été réduite en cendre. Des opérations de gendarmerie et de police sont menées à Fort-de-France pour libérer les accès des ronds-points bloqués. 5 camions de gendarmes mobiles sont arrivés en renfort de Guadeloupe et se sont déployés sur le terrain. Rodrigue Petitot dit « Le R » a été libéré en fin de journée.

En parallèle de la convention du Parti démocrate Américain qui a débuté lundi à Chicago, des manifestants pro-palestiniens ont brièvement ouvert une brèche dans le périmètre de sécurité extérieur de la convention. Prise sous des jets de bouteilles et de gazages au poivre, la police a violament repoussé les manifestants . 20.000 personnes étaient présentes revendiquant la fin du génocide à Gaza et sommant le Parti démocrate à cesser toute aide américaine à Israël.

Ce mardi des manifestants se sont à nouveau rassemblés sous les mêmes revendications que la veille devant le consulat israélien à Chicago. Dès leur arrivée, le département de Police a renforcé la sécurité de la zone, déployant un grand nombre de policiers armés de matraques et d’agents en casques anti-émeute. La police a arrêté et repoussé les manifestants confisquant leurs pancartes et drapeaux alors qu’ils tentaient de former un cortège et de prendre la rue. Des slogans tels que « Le monde entier regarde ! » et « Free Palestine » ont résonné dans de la ville. Au cours des événements, 15 personnes ont été arrêtées, dont trois journalistes.

Des membres du Comité national de Papouasie occidentale (KNPB) ont organisé dans plusieurs villes des rassemblements pour commémorer le 62e anniversaire des accords de New-York ce jeudi 15 août, ce dernier est considéré comme ouvrant la voie à l’annexion de la Papouasie par l’Indonésie, de nombreux Papous dénoncent cet accord conclu sans leur consentement, ouvrant la voie à  l’annexion illégitime de leur patrie par l’Indonésie.

Le rassemblement à Nabire était pacifique, les tensions se sont intensifiées lorsque des résidents non Papous s’identifiant comme « Warga Nusantara » (Citoyens de l’archipel), munis de barres de fer, de machettes et de pieux en bois se sont heurtés aux manifestants. La police a alors effectué des tirs de gaz lacrymogène et de balle en caoutchouc pour disperser les foules . Les indépendantistes ont riposté par des jets de pierre, ont brisé des vitrines de commerces et incendié des motos aux alentours. Un manifestant a été blessé par une balle en caoutchouc et 95 personnes ont été arrêtées.

Des manifestations et rassemblements similaires ont été signalées dans les villes de Manokwari, Sorong, Raya, Wamena et Yahukimo. A Manokwari, de nombreuses forces policières présentes ont utilisé des camions et des véhicules pour contrôler  et réprimer les manifestants, les empêchant d’atteindre les zones clés de la ville.

Réseau Libres de lutter – Entraver le DDL 1660, c’est le nom choisi pour la coordination nationale d’organisations de lutte, syndicats de base et groupes militants, qui a débuté en juillet avec des assemblées en ligne et quelques initiatives locales (voir notre article ici). Le moment est critique : cette loi, qui sera votée en septembre, s’attaque à tous les secteurs en lutte, à toutes les formes de lutte les plus incisives et même historiques, comme les piquets de grève, les barrages routiers, les occupations de logements, jusqu’à la « résistance passive » en prison. Cette coordination est le résultat d’une large prise de conscience de la gravité de cette législation de « guerre intérieure », et précisément par rapport aux « guerres extérieures ». C’est pourquoi elle a déjà fixé en septembre un calendrier d’initiatives de combat. En même temps que se poursuivent gréves et protestations locales, en photo un piquet ouvrier mardi matin, 13 août dans la ville de Potenza.
Plus d’information sur la coordination sur le site (en italien) Il pungolorosso

Quarante-sept étudiants ont été arrêtés vendredi 9 septembre alors qu’ils marchaient en direction du Parlement pour y remettre une pétition contre un mégaprojet  d’extraction pétrolière de TotalEnergies. Parmi les 47 personnes arrêtées,  deux ont été inculpées d’incitation à la violence.

Les militants demandent la fin des financements pour un projet pétrolier qu’ils jugent nuisible pour l’environnement. En 2022, TotalEnergies a signé un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise Cnooc ( China National Offshore Oil Corporation ). Cet accord comprend la construction d’un oléoduc (Eacop) de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne, sur l’océan Indien ainsi que le forage de 419 puits dans le parc naturel des Murchison Falls.

Ce projet est dénoncé par des organisations de protection de l’environnement estimant que ce dernier menace l’écosystème de la région et des populations qui y vivent.

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Samedi 10 juillet, des groupes de défense de l’environnement ont organisé une manifestation à Belgrade qui a rassemblée près de 40.000 personnes (24 à 27.000 selon la police). La manifestation s’est organisée pour dénoncer l’accord du gouvernement Serbe de la relance de l’exploitation d’une mine de lithium. Rio Tinto est le nom du géant anglo-australien qui a reçu le droit d’exploitation et dont il espère extraire chaque année quelque 60 000 tonnes de lithium et assurer la production de 1,1 million de voitures électriques en Europe.

Les gisements avaient été découverts en 2004. En 2021, des semaines de manifestations massives avaient forcé les autorités à interrompre le projet (voir notre article ici). En juillet, le tribunal constitutionnel serbe a cassé la décision gouvernementale d’interdire l’exploitation du lithium en Serbie permettant la relance de l’exploitation de la mine.

Lors de la manifestation de samedi, 19 personnes ont été interpellées, accusées d’avoir bloqué les voies dans la principale gare ferroviaire de Belgrade. Elles seront relâchées finalement le dimanche matin. Les organisations environnementales ont informé que la mobilisation se poursuivrait.

Mardi 6 août, une manifestation s’est organisée contre la base de Sigonella où sont déployés les radars  du réseau MUOS. Le MUOS est un système géosatellite utile à la défense américaine pour coordonner les systèmes d’armes à l’échelle mondial , y compris les drones employés par l’armée israélienne en Palestine. Tout au long du cortège, des dizaines de coupures de réseau ont été effectuées et plusieurs brèches ont été ouvertes dans le périmètre de la base .

Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à réagir avec des lancés denses de lacrymogènes à hauteur d’homme. La police anti-émeute a tenté d’attaquer les manifestants, ces derniers ont pu se défendre. Aucune arrestation n’a eu lieu.

Ce mardi 6 juillet , un tribunal allemand a infligé une amende de 600 euros à une manifestante pour avoir crié le slogan  » From the river to the sea, Palestine will be free » lors d’un rassemblement de soutien à La Palestine à Berlin en octobre 2023. Le slogan est interdit depuis le mois de novembre 2023  en Allemagne, le pays considère ce dernier comme un soutien aux forces du Hamas.

Ava Moayeri encoure une peine de trois ans de prison

Semaine de violentes manifestations d’extrême droite depuis une attaque au couteau survenue lors d’un cours de danse pour enfants le lundi 29 juillet. Ce week-end du 3 et 4 août, des contre-manifestants antifascistes, antiracistes principalement issus des communautés musulmanes locales,  se sont rassemblés à Bolton, Londres, Bristol, Liverpool, Belfast, Leeds pour affronter des groupes d’extrême droite, défendre des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile.

Depuis l’attaque au couteau, des manifestants d’extrême droite ont mené de violents pogroms, pris pour cible des lieux de refuge pour migrants jetant des briques et tentant d’y bouter le feu, pillé des magasins, attaqué des mosquées, incendié des commissariats. La police a procédé au total à 147 arrestations.