Jeudi 12 décembre, Roland Veuillet, un Gilet Jaune de Nîmes, est passé devant le tribunal correctionnel après une garde à vue au commissariat pour « acte d’intimidation envers un policier ». Le militant comparaissait dans le cadre d’un procès où l’ensemble des faits qui lui étaient reprochés avaient été rassemblés pour une même audience. Il devait ainsi être jugé pour « acte d’intimidation », « participation à un attroupement après sommation de se disperser », « entrave à la circulation des véhicules », « rébellion », « dénonciation calomnieuse » et « outrage » ; le tout pour une période allant de décembre 2018 à décembre 2019.

Dès son arrivée dans le box des détenus, Roland Veuillet a revendiqué son statut de prisonnier politique et affirmé n’avoir « rien à faire face au tribunal correctionnel ». Son avocate a quant-à-elle demandé à ce que Roland Veuillet sorte du box des détenus et puisse être jugé à la barre. Le président du tribunal a cependant décidé de le laisser derrière les vitres du box encadré par des policiers. Face à cette décision, Roland Veuillet a refusé de répondre au tribunal puis s’est couché dans le box face à des policiers médusés et des juges décontenancés. Cette réaction a provoqué plusieurs réactions de la part des nombreux soutiens issus du monde syndical et de l’univers des Gilets jaunes présents dans la salle. Le président a alors ordonné l’évacuation des soutiens qui, mécontent du huis clos qui s’annonçait, ont demandé au prisonnier s’ils et elles devaient obtempérer. Roland Veuillet a répondu de rester dans la salle et de se coucher également. Les soutiens ont cependant dû quitter la salle d’audience sous la pression des policiers.

Roland Veuillet s’est ensuite relevé mais a décidé de tourner le dos au tribunal. Le président a exigé qu’il arrête de tourner le dos sous peine d’être évacué dans la cellule. Lorsque son éviction du box fut ordonnée, Roland Veuillet a choisi de se recoucher. Les policiers sont cependant parvenus à l’extraire du box. Finalement les juges, à la demande du vice-procureur, ont décidé le placement en détention du militant en attente de son procès le 9 janvier 2020. Des renforts de policiers sont venus s’assurer qu’aucun débordement ne perturbe l’annonce de l’incarcération de Roland Veuillet. Celui-ci a annoncé qu’il entamait une grève de la faim et de la soif.

Roland Veuillet

Roland Veuillet

Samedi 7 décembre vers 12h15, la police a lancé un raid contre une maison louée via la plate-forme AirBnB et a arrêté 16 personnes à Bordeaux. Elles sont accusées de « dégradations en réunion », et d' »association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Concrètement, les militant·es sont accusé·es d’avoir tagué à plusieurs reprises « ACAB » dans le quartier et d’avoir en leur possession du matériel (prétendument retrouvé durant la perquisition) qui aurait pu être utilisé contre la police lors de la manifestation de l’acte 56 des Gilets Jaunes. Les militant·es ont été présenté·es à un juge d’instruction lundi. Ils et elles ont probablement été placé·es en détention provisoire, comme l’a demandé le parquet de Bordeaux.

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Hier, le groupe Jeunes Révolutionnaires a annoncé la libération de Théo El Ghozzi, ouvrier nantais et militant maoïste. Il était enfermé à Nantes depuis le 22 juillet. Arrêté au motif qu’il n’avait pas respecté le suivi judiciaire d’une condamnation liée au mouvement contre la loi Travail, il avait ensuite été accusé d’avoir tagué l’appartement de François de Rugy (un député connu pour ses détournements de fonds publics). Théo El Ghozzi avait entamé une grève de la faim dès son arrestation pour revendiquer la reconnaissance de son statut de prisonnier politique, son transfert à la prison de Riom, et la libération de tou·tes les prisonniers et prisonnières politiques, particulièrement celle de Georges Ibrahim Abdallah. Des actions de solidarité avaient été menées au Québec, en Irlande, aux États-Unis et en Belgique (voir notre article).

Une affiche pour une manifestation pour la libération de Théo

La prison d’Osmaniye, au Sud de la Turquie (au Kurdistan, nommé Bakur) enferme de nombreux prisonniers politiques, régulièrement torturés. Une grève de la faim a commencé le 12 novembre. Les détenus ont envoyé une lettre à la section de la ville d’Adana d’une association de lutte des droits de l’Homme expliquant les raisons de leur protestation. Il dénonce l’état d’urgence toujours en place dans la prison, où des procédures disciplinaires sont en cours depuis le 8 août envers des prisonniers ayant par exemple refusé de se lever lors du décompte journalier. Les prisonniers et leur avocat dénoncent également l’approche raciste, la pratique de l’isolation et le retard dans les traitements médicaux des prisonniers par l’administration pénitentiaire.

grève de la faim des prisonniers politiques d'Osmaniye

Grève de la faim des prisonniers politiques d’Osmaniye

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Vendredi 8 novembre, la police antiterroriste grecque a mené une opération d’envergure. Elle a effectué une descente dans 13 maisons et emmené 15 personnes pour les interroger. Selon les médias grecs, deux militants anarchistes ont par la suite été arrêtés et accusé d’avoir mené des « actes de terrorisme », d’avoir été en possession d’explosifs, d’avoir enfreint la loi sur les armes et d’avoir falsifié des documents officiels. Une militante a également été arrêtée et accusée de violation de la loi sur les armes. La police antiterroriste est à la recherche d’une quatrième personne. Une des personnes arrêtées aurait, selon la police, été emprisonnée en 2010 pour son appartenance à Lutte Révolutionnaire et aurait été libérée en février 2018.

La police prétend avoir trouvé différentes armes dans les maisons perquisitionnées (5 Kalachnikov, 4 grenades à main avec des charges de gaz CS, 17 détonateurs, dont 9 télécommandés, ainsi que divers explosifs). Elle prétend également que l’examen balistique des armes aurait montré qu’une Kalachnikov avait été utilisé lors d’une attaque que le groupe d’Autodéfende Révolutionnaire avait revendiquée. Un des anarchistes arrêté nie les accusations mais rappelle qu’il continuera à lutter fermement contre l’état et le pouvoir, à l’extérieur ou à l’intérieur des prisons.

Une des Kalachnikov prétendument saisie par la police

Une des Kalachnikov prétendument saisie par la police

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La direction du centre de détention de haute sécurité Şakran dans la province occidentale de la Turquie, İzmir, a imposé des sanctions disciplinaires à 57 prisonniers politiques pour avoir protesté contre l’invasion de la Turquie au Rojava. Les prisonniers ont été condamnés à l’isolement pendant onze jours suite à leur résistance. La direction de la prison a également ouvert des enquêtes contre les prisonniers accusés de « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». Ces sanctions ont été rendues publiques par Fatma Cığ, mère du prisonnier Hüseyin Cığ, qui est détenue sur Şakran. Elle déclare que les prisonniers politiques kurdes, ont fait l’objet de sanctions disciplinaires arbitraires de manière continue, particulièrement  depuis la grève de la faim très suivie, qui protestait au printemps contre l’isolement du représentant kurde Abdullah Öcalan.

sansctions pour des prisonniers kurdes accusés de soutenir le Rojava

sansctions pour des prisonniers kurdes accusés de soutenir le Rojava

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Mardi 29 octobre, des centaines de manifestant·e·s pour le climat ont tenté d’empêcher la tenue d’une conférence internationale sur l’exploitation minière à Melbourne en bloquant l’entrée du site. Cinquante personnes ont été arrêtées (la plupart pour entrave à la circulation) et au moins quatre hospitalisées après des affrontements avec la police. Dans plusieurs vidéos, on peut voir les policiers gazer les manifestant·e·s avec du spray au capsicum et les frapper avec leurs matraques. Le vice-Premier ministre Michael McCormack a exhorté les médias à ne pas couvrir les manifestations.

Blocage d'une conférence internationale sur l'exploitation minière à Melbourne

Blocage d’une conférence internationale sur l’exploitation minière à Melbourne

Hier samedi à Lannemezan, plus de 500 personnes ont manifesté devant les portes de la prison où est enfermé Georges Abdallah. Un record de mobilisation ! Le Collectif Palestine Vaincra, le Secours Rouge International (sections belge, italienne et suisse), les Revolutionäre Jugend Zürich et de nombreuses organisations françaises étaient présents. Vendredi, une soirée de soutien organisée par le Collectif Palestine Vaincra avait réuni 120 personnes à Toulouse. Georges Abdallah, communiste libanais et combattant pour la Palestine, entamera sa 36e année de prison dans quelques jours.

Manifestation pour la libération de Georges Abdallah à Lannemezan

Mardi 15 octobre au soir, Jock Palfreeman a été libéré du centre de détention pour immigrants de Busmantsi à Sofia où il a passé près d’un mois après sa libération conditionnelle (voir notre article). Cette libération intervient suite à une récente décision judiciaire ordonnant expressément sa libération du centre. Jock Palfreeman  n’est cependant toujours pas libre de quitter la Bulgarie: les autorités ont confisqué son nouveau passeport australien et il doit se présenter à la police une fois par semaine jusqu’à la levée de l’interdiction de quitter le pays. Accusé du meurtre d’un néo-nazi, Jock Palfreeman a toujours affirmé qu’il avait agi en légitime défense ce que confirme une vidéo de l’affrontement prise par une caméra de sécurité et récemment publiée par son avocat, Kalin Angelov.

Jock Palfreeman à sa libération

Jock Palfreeman à sa libération

Lundi 7 octobre, la cour suprême de cassation de Bulgarie a suspendu l’audience qui doit décider de la révocation ou non de la libération conditionnelle de Jock Palfreeman. Les trois juges ont maximum deux mois pour rendre leur jugement. Il y a deux semaines, la libération conditionnelle en appel a été accordée à Palfreeman. Le procureur général a cependant adressé au tribunal une requête extraordinaire et illégale demandant l’annulation de sa libération (voir notre article). Jock Palfreeman, qui est de nationalité australienne, reste donc détenu dans un centre de détention pour immigré·e·s près de Sofia, dans l’attente du jugement. Il est possible de soutenir Jock en participant à un crowdfunding.

Free Jock