Quelques heures après Maria Alekhina, la seconde membre du groupe Pussy Riot détenue elle en Sibérie, a été libérée ce lundi suite à l’annonce d’amnistie faite par Valdimir Poutine la semaine dernière. Nadejda Tolokonnikova, qui avait été condamnée à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale moscovite avec Maria Alekhina et Ekaterina Samoutsevitch, est sortie du camp où elle était détenue avec les doigts en V et a crié ‘Russie sans Poutine!’.

Nadejda Tolokonnikova

Nadejda Tolokonnikova

Vers 9h ce matin, Maria Alekhina a été emmenée en voiture de l’administration du camp où elle purgeait sa peine vers la gare. Condamnée à deux ans de prison pour avoir chanté une ‘prière punk’ anti-Poutine avec son groupe, les Pussy Riot, elle a bénéficié de l’amnistie prononcée par Vladimir Poutine la semaine de dernière. Nadejda Tolokonnikova, elle aussi amnistiée, devrait être libérée incessamment. Interviewée suite à l’annonce du Kremlin, la musicienne a réagi: ‘Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un geste d’humanisme, mais plutôt d’une opération de communication. Si j’avais eu le choix, j’aurais refusé’. Durant son incarcération, elle a constamment dénoncé la politique gouvernementale. Elle a, entre autre, mené une grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention des prisonniers en Russie.

Maria Alekhina

Claudio et Niccolò sont en cellule ensemble. Mattia est en face, désormais en cellule avec une personne arrêtée pendant les émeutes des journées de blocage de Turin. Ils sont dans une section spéciale, protégée. Leur régime prévoit la cellule fermée 24h/24, deux heures de promenade et aucun rapport avec les autres détenus. De 18h à 20h ils ont la « socialisation » tous les trois ensemble, c’est-à-dire qu’ils sont tous les trois enfermés dans une même cellule. Chiara est à l’isolement. Cellule fermée. Promenade toute seule. Pas de socialisation. Le courrier est censuré, retard de cinq ou six jours. Les parloirs ont été autorisés.

La solidarité est active: tags sur se siège du Parti démocrate à Giulianova (Teramo), 11 décembre, et sur la caserne de Piacenza le 13. Le même jour, à Trento, 13 décembre 2013 : une trentaine de manifestants a bloqué pendant vingt minutes le Frecciargento (train à grande vitesse italien). Le 14 à Turin, 300 personnes manifestent pendant plusieurs heures à proximité de la prison à grand renfort de slogans, pétards et feux d’artifice. Le 15, au Val Susa, manifestation d’environ 300 personnes. Le 17 à Toulouse, blocage du péage de l’autoroute Toulouse/Paris. Les prisonniers vont bien. Ils ont entendu les saluts et le rassemblement du 14.

Pour leur écrire :
Chiara Zenobi
Niccolò Blasi
Claudio Alberto
Mattia Zanotti
c.c. via Maria Adelaide Aglietta 35
10151 Torino
ITALIE

Depuis le 13 novembre, une dizaine de prisonniers politiques marocains membres de l’UNEM (Union Nationale des Etudiants du Maroc) mènent une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et exiger leur libération. Le 10 décembre, deux militants étaient grièvement malades, mais l’administration pénitentiaire a refusé de les transporter à l’hôpital.

grève de la faim unem au maroc

grève de la faim unem au maroc

Andi, la secrétaire de la Commission pour un Secours Rouge International et membre du Revolutionärer Aufbau Schweiz purge actuellement sa peine à la prison de Winterthur. Mais entre le 24 décembre et le 3 janvier, les autorités ont décidé de la transférer vers la prison de Zurich. Justification: la prison de Winterthur sera fermée durant cette période. Or, celle-ci sera uniquement fermée du 24 au 26 décembre et du 31 décembre au 2 février, périodes durant lesquelles les autres prisonniers recevront un ‘congé exceptionnel’. Andi, elle, devra rester dix jours à la prison de Zurich, où le régime de détention est extrêmement plus strict. S’agissant d’un centre de détention provisoire destiné au personnes en attente d’être jugées, les contacts entre prisonniers sont extrêmement limités, la communication avec l’extérieur quasi impossible et seule une heure de promenade est autorisée. Cette mesure visant Andi est une nouvelle manoeuvre de provocation à l’égard de notre camarade après les menaces de transfert durant sa grève de la faim en solidarité avec Georges Abdallah et le refus d’une sortie préalablement accordée. Cette attitude harcelante de la part des autorités est analogue à celle subie par le prisonnier anarcho-vert Marco Camenish détenu en Suisse depuis 2002. Entre le 24 décembre et le 3 janvier, pour écrire à Andi:

– Andrea Stauffacher
– Gefängnis Zurich
– Postfach 1266
– 8026 Zurich

La cour d’appel de Paris a prononcé des peines aggravées à l’égard de quinze personnes accusées d’être membres du CHKP-C. Elles ont toutes été reconnues coupables de ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste’ et de ‘financement d’une organisation terroriste’. Les condamnations prononcées vont de deux à sept ans de prison ferme. Dans son jugement le 20 décembre 2012, le tribunal correctionnel de Paris les avait condamné à des peines allant de 18 mois à sept ans de prison. Il avait également ordonné la fermeture de l’Anatolian Culture and Solidarity Association pour ses prétendus liens avec le DHKP-C.

Dans la nuit du 13 au 14 mai dernier, une trentaine de personnes ont mené une attaque contre un chantier de la ligne à grande vitesse qui doit relier Lyon à Turin en passant par la vallée de Suze. A l’aube du 9 décembre, la police politique italienne a mené une série de perquisitions à l’issue desquelles elle a arrêté quatre personnes. Toutes ont été incarcérées à la prison des Vallettes à Turin. Elles sont accusées de ‘attentat à finalité terroriste, acte de terrorisme avec engins mortels et explosifs, détention d’armes de guerre, dégradations’.

Bahar Kimyongür est actuellement à la station des Carabiniers de Marina di Massa, à 300 kilomètres de la prison de Bergame où il était détenu depuis le 21 novembre. Le 2 décembre, la Cour d’appel de Brescia avait en effet décidé de son assignation à résidence. A dater de l’annonce de l’arrestation de Bahar, les autorités turques disposent de 40 jours pour envoyer leur demande formelle d’extradition. Le procureur général aura alors trois mois pour réagir à la requête d’Ankara. Cela signifie que la prochaine audience dans cette affaire (dont plusieurs pays ont déjà jugé le dossier vide) devrait donc avoir lieu dans quatre mois. En attendant, Bahar restera à Marina id Massa où il dispose d’une liberté de mouvement très restreinte et où il doit demander une autorisation aux Carabiniers dès qu’il veut sortir.

Liberté pour Bahar Kimyongür

Liberté pour Bahar Kimyongür

A la mi-novembre, Monica Caballero et Francisco Solar et trois de leurs camarades étaient arrêté en Espagne pour avoir participé à une attaque à l’explosif contre la cathédrale de Saragosse. Les deux premiers avaient été acquitté en juin 2012 dans l’affaire ’Caso Bombas’. Ils étaient alors poursuivis pour une série d’attaques contre l’Etat chilien et ont été acquittés faute de preuves. Dans la nuit du 5 décembre, une action de blocage a été organisée à Santiago en solidarité avec les cinq inculpés. La circulation a été interrompue sur une grande artère de la capitale avec des barricades. Une diffusion de tract contre la société carcérale et en solidarité avec les prisonnier a été effectuée.

Solidarité avec des prisonniers anarchistes à Santiago

Herrira, un groupe de soutien aux prisonniers politiques basques a lancé un vaste appel au rassemblement ce samedi 14 décembre devant la prison de Lannemezan. C’est là qu’est actuellement, entre autre, détenu Iban Fernandez Iradi, qui purge de multiples peines pour ‘appartenance à un groupe terroriste’, l’ETA. Atteint d’une sclérose en plaque, il a introduit une demande de suspension de peine pour raison de santé qui est en cours d’examen. L’occasion pour Herrira de lancer un mot d’ordre pour exiger la libération des prisonniers malades et de ceux ayant droit à une liberté conditionnelle. L’organisation réclame également le rapprochement et le regroupement des prisonniers basques.

Le rendez-vous est fixé ce samedi 14 décembre à midi devant la prison de Lannemezan.

Ibon Fernandez Iradi

Ibon Fernandez Iradi