Hier, les autorités turques ont mené une vaste opération visant la KCK (Kurdistan Communities Union – branche urbaine présumée du PKK) dans onze provinces, dont Ankara, Eskisehir, Aydin, Hakkari, Addana, Izmir, Siirt et Diyarbakir. Une descente a, entre autre, été effectuée au siège du KESK (Confederation of Public Sector Trade Unions) à Ankara vers 6h du matin. Un peu plus tôt, c’est la section de Egitim-Sen (un syndicat de professeurs de gauche) de Diyarbakir qui a été visitée par la police. Au total, les autorités ont arrêté 71 personnes, parmi lesquelles de nombreuses figures syndicales haut placé du pays. Toutes ont été accusées d’être membre de la KCK. Les autorités ont également saisi une énorme quantité de documents.

Opération au siège du KESK

Opération au siège du KESK

Les autorités françaises ont annoncé ce matin avoir arrêté deux personnes qu’elles suspectent d’être des membres de l’ETA. Les arrestations ont eu lieu à Albi, dans le sud-ouest de la France. D’après le communiqué du ministère de l’Intérieur, il pourrait s’agir de Ugaitz Errazquin Telleria et de José Javier Oses Carrasco. Tous deux étaient recherchés par la Guarda Civil espagnole qui a collaboré à l’opération ayant conduit à l’interpellation des deux hommes.

Marian Price est surtout une figure publique du mouvement républicain irlandais «dissident » qui croit en la nécessité de la lutte armée pour mettre fin à la domination britannique, ce que la justice britannique lui fait cher payer. Elle est emprisonnée en Irlande du Nord depuis plus d’un an sur le fondement de preuves secrètes que ni elle ni ses avocats n’ont été autorisés à voir. Elle est internée sans procès ni accusation et sans date de libération en vue.

Par deux fois elle avait été arrêtée et déferrée devant un tribunal sans jury, et par deux fois le juge avait ordonné sa libération sous caution. Mais à chaque fois Owen Paterson a émis un avis contraire au juge et a ordonné son retour en prison. Il a invoqué la révocation des termes de sa libération conditionnelle, en vertu de certaines «informations confidentielles» qui existaient contre elle. En mai 2011, elle a été accusée d’«encourager le soutien à une organisation illégale» après avoir tenu le papier contenant une déclaration lue par un homme masqué. Presque un an après, ces accusations furent retirées faute de preuves. Mais Marian Price reste en prison. En juillet 2011, elle fut accusée d’avoir donné un téléphone portable à quelqu’un qui a participé à l’exécution de deux soldats britanniques. Elle avait déjà été interrogée à ce sujet et relâchée, 18 mois avant d’être accusée de cela.

Pour en savoir plus

Irlande: Situation de Marian Price

Le 1 juin 2011 à Séville, le CPDT (Coordinadora para la Prevencion y Denuncia de la Tortura – un réseau de 44 associations qui luttent pour la dénonciation de la torture) a publié son huitième rapport annuel sur la torture dans l’état espagnol, une analyse des différents cas de tortures perpétrés par des agents de police et des fonctionnaires publics dans divers contextes allant des manifestations aux prisons en passant par les commissariats. Le rapport comprend des renseignements sur 280 cas d’attaques et de mauvais traitements subis par 853 personnes, le plus grand nombre de victimes enregistrées depuis la publication du premier rapport du CPDT en 2005. De plus, il souligne que ce chiffre est loin d’être exhaustif, et ce pour plusieurs raisons: ce sont les affaires rassemblées par les 44 associations membres du réseau, or il en existe de nombreuses autres indépendantes, certaines affaires ont été écartées du rapport à la demande des victimes, certaines affaires souffraient d’un manque de renseignements, ou ceux-ci n’ont pas pu être totalement confirmés, et enfin, une quantité significative de cas impliquant une violence policière ou d’agents pénitentiaires ne sont jamais signalés. Pour illustrer ce dernier élément, le CPDT donne un exemple concret: la police catalane est violemment intervenue l’an dernier lors d’une manifestation à Barcelone et suite à cette intervention, les services médicaux ont officiellement déclaré avoir pris en charge 120 personnes. Les médias ont rapporté que quelques 200 personnes avaient été blessées. Seules 56 plaintes ont été déposées. Le CPDT affirme que cela est dû au manque de confiance des gens dans les éventuelles enquêtes menées par les autorités et à leur crainte des représailles policières lors d’événements postérieurs.

Dans le rapport, l’analyse de la situation personnelle des victimes est divisées en six catégories: les prisonniers au secret, les participants à des mobilisations sociales, les immigrés, les prisonniers, les mineurs et les ‘autres’. 77 cas concernent cette dernière catégorie, suivie par les manifestants (75), les immigrés (74), les prisonniers (64), les mineurs (13) et les prisonniers au secret (6). 100 affaires concernant 289 victimes impliquent la police nationale. Les forces de police locale et les services pénitenciers sont tous les deux concernés par 64 affaires impliquant respectivement 141 et 71 personnes. Les forces de police des régions autonomes sont visées par 36 cas impliquant 338 personnes, les plaintes visant le Garde Nationale sont au nombre de 15 impliquant 18 personnes et quatre affaires touchant 13 victimes visent les centres de détention pour mineurs.

Enfin, le CPDT signale qu’il y a eu, en 2011, 51 décès en détention, et qu’en une décennie (1 janvier 2011 – 31 décembre 2011), le CPDT a pris connaissance de 772 décès, 65% (465) d’entre eux en prison. Les 51 morts enregistrés en 2011 consistent en 34 morts en prison, sept en détention provisoire de la police nationale, cinq en détention provisoire de forces de police locales, quatre en détention dans un centre pour mineurs et une en détention provisoire de la police d’une région autonome.

Rapport complet du CPDT en espagnol – format pdf

Les autorités américaines ont pris ce jeudi la décision de placer Aitzol Iriondo Yarza sur leur liste terroriste. Ce dernier, considéré comme le chef militaire de l’ETA jusqu’à son arrestation le 8 décembre 2008, est actuellement détenu en France en attendant une éventuelle extradition vers l’Espagne. Dans sa déclaration, le ministère américain des affaires étrangères a affirmé que ‘la position d’Iriondo en tant que vieux membres de l’ETA et son engagement dans des activités terroristes telles que des meurtres, des attaques à la bombe, le recrutement, la formation et la fourniture d’un soutien logistique à une organisation terroriste constitue une menace pour les intérêts américains. Le désigner comme terroriste aidera à endiguer le flot d’assistance financière et autre à ce dirigeant de l’ETA’.

La campagne législative dans lez pays basque nord n’a pas laissé de côté la question des droits civils et de la « résolution du conflit ». L’association des familles de prisonniers politiques basques Etxerat a tenu une conférence de presse pour que les élus locaux du PS n’oublient pas leurs promesses. Si Etxerat reste méfiante à l’envers des promesses socialistes, c’est que ces derniers mois, la politique appliquée aux prisonniers en France ne cesse d’empirer. Pour preuve, de nombreux cas dont ceux de Naia Lacroix et Olga Gomez, toutes deux incarcérées à Châlons-en-Champagne. En effet, l’administration pénitentiaire mettant un terme à la condition d’isolement contre laquelle s’est battue Naia Lacroix, l’a transférée à Chalon-sur-Saône avec la Navarraise Olga Gomez. Cette dernière se retrouve alors éloignée de 1 059 km chez elle, au lieu de 800 à l’origine. Pour les familles, il s’agit là d’une nouvelle provocation et d’une marque de mépris. Pour Etxerat ce qui semblait acquis, telles les cellules individuelles, les visites et la possibilité d’être regroupé, est attaqué depuis quelques mois.

Julen Mujika, a été transféré d’Osny à Villefranche-sur-Saône, à 797 km de chez lui, tandis que son frère, Ander Mujika, a été transféré de Moulins-Yzeure à Bourg-en-Bresse, où il se trouve en compagnie de Xabier Aranburu, transféré de Fleury. Oroitz Gurrutxaga, qui se trouvait isolé à Fresnes, a, lui, été transféré à Moulins-Yzeure. Ibon Fernández Iradi, qui avait été transféré en Espagne pendant quelques mois, a été ramené à la prison de Lannemezan, mais au module d’isolement. Les prisonniers basques de Lannemezan, ainsi que quelques prisonniers sociaux, ont fait un refus de rentrer en cellule et ont occupé le mitard en solidarité avec lui. Ils en sont sortis lundi dernier après avoir obtenu gain de cause. Quant à Jon Kepa Parot, pas de mouvement, mais une 3e demande de remise en liberté. Examinée depuis lundi, la décision sera rendue le 12 juillet. Il semblerait que lui soit appliqué un décret entré en vigueur après qu’il ait fait sa demande. Décret qui pourrait dont être invalidé pour “rétroactivité inconstitutionnelle”, selon ses avocats.

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Pays basque/France: La situation des prisonniers basques

Le 14 mai dernier, les autorités turques ont arrêté 48 personnes, principalement des anarchistes, pour leur rôle présumé dans les émeutes ayant émaillé le cortège du 1er mai à Istanbul. Dans la nuit du 21 mai, un tribunal a décidé d’en incarcérer neuf, qui se trouvent toujours aujourd’hui en prison. Un rassemblement pour exiger leur libération est organisé ce mercredi 20 juin à 14h devant l’ambassade de Turquie – 4, rue Montoyer à 1000 Bruxelles

Ce 15 juin, Mohamed Sokrate a été condamné à deux ans de prison ferme pour ‘possession et trafic de drogue’, accusation qualifiée de fallacieuse par la défense ainsi que par plusieurs organismes internationaux. Mohamed Sokrate est connu pour être un défenseur de la laïcité et des libertés individuelles, ainsi que pour son blog via lequel il propage de nombreux commentaires critiques à l’égard du régime marocain. Il a également été partie prenante au ‘Mouvement du 20 Février’ en y jouant un rôle très actif. La défense du militant a dénoncé la farce du procès, et a par ailleurs indiqué que le tribunal de Marrakech avait refusé les dépositions des témoins présents lors de l’arrestation du père et du frère de Mohamed Sokrate. Son avocat a décidé de faire appel, annonçant de la sorte vouloir lutter contre la campagne menée par les autorités marocaines contre la liberté d’expression, laquelle a déjà conduit à la condamnation de plusieurs blogueurs.

Hier soir, à l’issue du scrutin législatif, le Comité de Vigilance Antifasciste 62, membre de l’Action Antifasciste, avait appelé au rassemblement à Hénin-Beaumont, fief de Marine Le Pen. Peu avant 20h, un groupe de sept militant(e)s a été interpellé par la police locale alors qu’il se dirigeait vers le lieu de rassemblement. Les sept personnes ont été emmenées et placées en garde à vue au commissariat de Lens. Elles s’y trouvaient toujours ce lundi à 10h.

A l’occasion de la « journée du prisonnier révolutionnaire », le Secours Rouge arabe appelle l’ensemble des militants et des mouvements de solidarité à exprimer leurs soutiens aux prisonniers de la lutte de classe et à tous ceux qui combattent le capitalisme et l’impérialisme dans le monde. Rendez vous à 18h00 le mercredi 20 juin à la Fontaine des Innocents (métro Chatelet).

France: Rassemblement pour les prisonniers politiques