Le Forum International de Beyrouth pour la Résistance, l’Anti-Impérialisme, la Solidarité entre les peuples s’est tenu les 16-17-18 janvier 2009 à Beyrouth, à l’initiative du Centre Consultatif des Etudes et de la Documentation (Beyrouth), en collaboration avec le ‘Rassemblement National de Soutien au Choix de la Résistance’ (Liban), ‘la Campagne Internationale contre l’occupation américaine et sioniste’ (Conférence du Caire); ‘le Forum International de l’Anti-impérialisme et de la Solidarité entre les Peuples’ (Conférence de Calcutta) et la coalition ‘Stop The War’ (Londres).

Lire la déclaration de Georges

Le 21 février 2009 sera le 22ème anniversaire de l’arrestation des camarades d’Action Directe: Joëlle Aubron, Nathalie Ménigon, Jean-Marc Rouillan et Georges Cipriani. Leur peine de sûreté de 18 ans est terminée depuis le 21 février 2005. Depuis 2005, Georges Cipriani pourrait être libéré. Nathalie Ménigon est depuis août 2008 en liberté conditionnelle. Joëlle Aubron est sortie de prison en 2004 en raison d’une maladie grave. Elle est décédée en mars 2006. Régis Schleicher est toujours en prison depuis 1984, malgré sa peine de sûreté de 15 ans terminée depuis longtemps. Jean-Marc Rouillan s’est vu retirer en octobre 2008 la semi-liberté qu’il avait obtenue en décembre 2007 pour quelques mots dans une interview. Georges a déposé sa demande de libération conditionnelle en 2007. En janvier 2009 il n’y avait toujours pas de réponse à cette demande.

La loi sur la rétention de sûreté permet initialement de retenir enfermés à vie certains prisonniers condamnés pour des ‘crimes graves’ à des peines supérieures à 15 ans, et ce une fois leur peine accomplie. Mais en raison de la loi de février 2008, tous les prisonniers condamnés à perpétuité qui déposent une demande de libération conditionnelle doivent subir une expertise de psychiatres et de psychologues. C’est pourquoi Georges a été transféré six semaines au CNO (Centre National d’Observation) de la prison de Fresnes en juin et juillet 2008. Et il n’y a pas de délai pour que les expertises soient présentées à la justice. La résistance politique est ainsi psychiatrisée. On nie l’existence de prisonniers politiques et on tente d’assimiler leurs actes à des cas psychologiques ou psychiatriques.

[rouge]21 février 2009 à 15 heures: Rassemblement devant la prison d’Ensisheim[/rouge]

Rendez-vous rue Jacques Balde, 68190 Ensisheim [Bas-Rhin, près de Mulhouse]

Pour un départ groupé de Strasbourg: Rendez-vous à 13 heures place de Lattre de Tassigny (Place de la Bourse).

Pour les départs groupés d’autres villes (Bruxelles, Lille, Paris,…): Renseignez vous auprès des collectifs locaux de soutien.

Texte de la mobilisation – format pdf

Le Secours Rouge exclut du bénéfice de son soutien les prisonniers politiques luttant pour des objectifs réactionnaires (chauvins, religieux, racistes, etc.). Ce n’est pas une raison de ne pas s’informer de leur situation car, bien souvent, les islamistes essuient les plâtres de mesures, de lois, de techniques et de méthodes répressives qui sont ensuite appliquées aux forces progressistes. C’est ainsi que la première application de la loi anti-terroriste (qui a ensuite été utilisée contre le DHKC et le Secours Rouge) l’a été contre la prétendue ‘filière kamikaze’.

Nizar Trabelsi a été condamné en 2004 à la peine maximale de 10 ans de réclusion pour avoir préparé un attentat contre la base américaine de Kleine Brogel. Il est écroué à la prison de Bruges dans une aile spéciale pour les évadés potentiels. Après huit années de détention, Trabelsi pourrait prétendre à une libération normale. Mais les USA demandent son extradition. Trabelsi aurait déjà été interrogé cinq fois à ce propos par le FBI et par un représentant du département d’Etat. Les faits pour lesquels les Etats-Unis demandent son extradition (et qui vaudrait à Trabelsi la prison à vie) concernent surtout la préparation de l’attentat contre Kleine Brogel, pour laquelle il a déjà été jugé et condamné à une peine presque entièrement purgée! La chambre des mises en accusation de Bruxelles devait examiner hier la demande d’extradition. Les avocats ont obtenu le report de l’examen au 10 février.

Le parquet de Paris s’est déclaré opposé, lundi 19 janvier, à la libération conditionnelle de Jean-Marc Rouillan, estimant qu’il devait au préalable réclamer à nouveau le régime intermédiaire de semi-liberté, a annoncé son avocat Me Jean-Louis Chalanset. Le tribunal de l’application des peines de Paris, qui a examiné le dossier à huis-clos en entendant Jean-Marc Rouillan par visio-conférence, rendra sa décision le 4 février, a précisé l’avocat.

Le régime de semi-liberté avait été retiré en octobre à Jean-Marc Rouillan à la suite d’un entretien à L’Express. Dans le cas de Jean-Marc Rouillan, condamné deux fois à la prison à vie dans les années 1990, notamment pour l’assassinat du PDG de Renault Georges Besse en 1986, la semi-liberté – accordée en décembre 2007 – était un préalable obligatoire d’un an minimum à une libération conditionnelle. Ces 12 douze mois n’ayant pas été effectués, le parquet estime désormais qu’il doit à nouveau passer par la semi-liberté (avec journée de travail en extérieur et nuit passée en prison), avant de pouvoir prétendre à la sortie définitive sous conditions, a expliqué Jean-Louis Chalanset. Or, d’après l’avocat, repartir à zéro avec une demande de semi-liberté signifierait ‘un minimum de deux à quatre ans de prison complémentaires‘ d’ici à la sortie sous conditions.

Dans le cadre de la semaine de solidarité sans frontières avec Isa et tous les prisonniers aujourd’hui, une manifestation était organisée dimanche 18 devant la prison pour femmes de Versailles où est notamment incarcérée Isa. Une centaine de manifestants se sont réunis devant les portes de la maison d’arrêt, 28 avenue de Paris, à 16h. Deux banderoles ont alors été déployées du côté de l’avenue qui mène au château de Versailles sur lesquelles on pouvait lire sur l’une, ‘Liberté pour Isa, Juan, Damien et tous les prisonniers‘ et sur l’autre ‘Destruction de toutes les prisons‘. En même temps de nombreux pétards étaient lancés vers le mur de la prison, dont certains au-delà, et on pouvait entendre ‘Libérez Isa! Libérez les prisonnières!‘. Au bout d’un moment, les manifestants se sont déplacés vers une rue à côté, la rue de l’assemblée nationale, de laquelle on peut voir une partie des bâtiments de détention. Là, des pétards ont à nouveau été lancés de l’autre côté du mur et quelques feux d’artifices ont été tirés. Des prisonnières ont alors répondu en saluant de la main, ont crié ‘On veut la liberté!‘ et quelques mots ont pu être échangés.

Ca fera bientôt un an qu’Isa est en prison. Qu’ils la transfèrent sans cesse: d’abord Fleury-Mérogis, puis Lille-Séquedin, Rouen, et aujourd’hui Versailles. Isa est accusée de la tentative d’incendie d’une voiture de flics pendant les élections présidentielles, et d’avoir eu en sa possession des plans d’un Etablissement Pénitentiaire pour Mineurs (EPM), du chlorate de soude (produit servant à fabriquer des fumigènes) et des manuels de sabotage. L’enquête est toujours en cours, il n’y a pas de date de procès. Ni pour elle, ni pour les autres accusés reliés à cette affaire (Damien et Juan, encore en prison, ainsi que Farid, Ivan et Bruno). Il s’agit d’une des enquêtes sous régime anti-terroriste (dont ‘Tarnac’ est l’exemple le plus visible) qui concerne la dite ‘mouvance anarcho-autonome’, catégorie policière utilisée pour désigner de multiples personnes participant à des luttes sociales. Au bout d’un an, avant le 26 janvier au soir, les juges doivent décider de renouveler, ou pas, le mandat de dépôt criminel d’Isa: de la maintenir en détention préventive, ou de la libérer.

Appel à une semaine de solidarité internationale avec Isa et tous les prisonniers entre le 18 et le 25 janvier 2009: multiplions les actions (banderoles, tags, rassemblements, réunions publiques, manifs, feux d’artifice?, …) pour rompre l’isolement carcéral et continuer la lutte.

Sept militants kurdes présumés proches du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été mis en examen hier samedi par un juge anti-terroriste parisien et cinq écroués dans une dossier de ‘financement du terrorisme‘, a-t-on appris de source judiciaire. Ces sept Kurdes ont notamment été mis en examen pour ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, violences et tentative d’extorsion de fonds‘, a-t-on précisé de même source. Cinq d’entre eux ont été placés en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention (JLD). Le parquet avait requis six mandats de dépôt et un placement sous contrôle judiciaire.

Ces sept kurdes avaient été interpellés mardi à Marseille par des policiers de la sous-direction anti-terroriste dans le cadre d’une enquête parisienne portant sur le financement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils sont accusés d’avoir collecté des fonds auprès de la diaspora kurde de la région de Marseille au profit du PKK en usant parfois de violence ou d’intimidation. Les policiers ont saisi mardi à Marseille des carnets et des documents comptables lors de perquisitions effectuées notamment à la Maison du peuple kurde et dans des maisons de membres de la communauté de la région. Cette vague d’interpellations avait provoqué mercredi une manifestation qui avait réuni à Marseille entre 1.000 et 1.500 personnes dont certaines brandissaient le portrait d’Abdullah Ocalan, emprisonné en Turquie.

Samedi, quelques centaines de ressortissants kurdes et leurs sympathisants ont manifesté à Paris à l’appel de la Fédération kurde de France pour protester contre ‘une criminalisation’ de leur communauté en France. Ces manifestants, pour la plupart des jeunes, ont improvisé des chants en kurde, entrecoupés de slogan comme: ‘arrêtez de terroriser la communauté kurde‘. Ils dansaient en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: ‘la Turquie et la France terrorisent les Kurdes‘, ou ‘la France: le tâcheron de la Turquie‘.

Un magistrat de la cour d’appel de Paris a ordonné vendredi la remise en liberté d’Yldune Lévy, soupçonnée d’actes de sabotage contre des lignes TGV. Le fond du dossier sera examiné vendredi prochain par la chambre de l’instruction. Le juge d’instruction anti-terroriste en charge de ce dossier avait ordonné mercredi la remise en liberté de la jeune femme, détenue depuis le 15 novembre à la maison d’arrêt de Fresnes. Le parquet avait interjeté un appel sous forme d’un référé-détention.

Dans cette procédure, il y a d’abord un magistrat de la cour d’appel qui examine s’il y a lieu à ‘référé’, c’est-à-dire si l’urgence est justifiée. Si oui, la personne reste en détention, si non, elle est libérée. Dans un deuxième temps, l’affaire est examinée sur le fond quelques jours plus tard par la chambre de l’instruction autrement composée. En l’occurence, l’audience a été fixée au vendredi 23 janvier à 14h. La compagne de Julien Coupat est mise en examen pour ‘destruction en réunion en relation avec une entreprise terroriste‘ et ‘association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste‘. Elle a été entendue le 8 janvier pour la première fois sur le fond du dossier. Le parquet de Paris a justifié sa décision de référé-détention – une procédure d’urgence – en raison notamment du ‘risque de concertation frauduleuse‘ entre la jeune femme et les sept autres mis en examen qui sont en liberté.

Au total, neuf personnes ont été mises en examen le 15 novembre dans ce dossier dont la qualification terroriste fait débat. Cinq ont été incarcérées car elles sont soupçonnées d’avoir participé à des actes de sabotage ayant visés la SNCF. Trois ont été remises en liberté le 2 décembre. Seul Julien Coupat demeure incarcéré dans le dossier.

D’autre part, le couple, soupçonné d’avoir tenté d’incendier une voiture à Paris et placé en garde à vue à la section anti-terroriste a été libéré sans charge retenue à son encontre, a-t-on appris hier vendredi.

Cesare Battisti

S’opposant à la décision du Comité national pour les réfugiés au Brésil qui a récemment refusé d’accorder le statut de réfugié politique à Cesare Battisti, le ministre brésilien de la Justice, Tarso Genro, avait recommandé pour sa part à son pays de lui accorder l’asile politique. La Cour suprême du Brésil doit encore avaliser cette décision. Tarso Genro justifiait son avis en raison d’un risque de persécution du prisonnier dans son pays d’origine. Le gouvernement italien avait demandé au président Lula da Silva, ‘dans le cadre de la coopération judiciaire internationale dans la lutte contre le terrorisme‘, de revenir sur cette décision d’asile politique. Hier (13 janvier) a été déclaré réfugié politique.

Rappel de l’affaire

Cesare Battisti est un ancien membre des Prolétaires Armés pour le Communisme (PAC). Il s’était évadé d’une prison italienne en 1981 et avait gagné le Mexique avant de se réfugier à Paris en 1990. Comme beaucoup d’anciens militants révolutionnaires italiens, il s’était réfugié en France sous la protection de la ‘Doctrine Mitterrand’. Cet engagement pris en 1985 par le président de la République stipulait en effet que les anciens militants italiens réfugiés en France qui renonceraient à la violence ne seraient pas extradés.

Cesare Battisti avait été arrêté à Paris début 2004 mais, remis en liberté sous contrôle judiciaire, il était passé à la clandestinité en août 2004 lorsque le Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin avait décidé, après plusieurs recours en justice, de l’extrader vers l’Italie qui l’avait condamné par contumace en 1993 à une peine de prison à perpétuité. Sa condamnation à la réclusion à perpétuité est devenue là-bas définitive et irrévocable. Cesare Battisti a été arrêté le 18 mars 2007 près de la plage de Copacabana à Rio de Janeiro (Brésil) après 30 mois de cavale. Il a été capturé dans la rue par la police brésilienne au moment où un membre de son comité de soutien, entré au Brésil avec une somme d’argent. L’opération a été coordonnée par les services d’Interpol, la jeune femme ayant été filée par des policiers français de l’Office Central de Lutte contre la Criminalité qui ont transmis leurs renseignements à la police brésilienne.

Cesare Battisti

Thierry Fragnoli, le juge d’instruction qui a mis en examen Yldune Levy le 15 novembre pour ‘destructions en réunion et association de malfaiteurs à visée terroriste‘, a ‘signé aujourd’hui une ordonnance de remise en liberté sous contrôle judiciaire’, a affirmé son avocat, Steeve Montagne. Le parquet a fait immédiatement appel. La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris devra donc statuer sur ce référé-détention avant de décider ultérieurement si Yldune Levy, âgée de 25 ans, doit être remise en liberté.