Samedi 4 juillet, une manifestation s’est tenue devant l’ambassade de Lituanie à Dublin pour protester contre extradition programmée de Liam Campbell vers la Lituanie. Liam Campbell est un ancien membre du conseil de l’IRA Véritable. Il a été emprisonné pendant 8 huit ans pour appartenance à cette organisation. En mai 2009, il a été arrêté à la suite de l’émission d’un mandat d’arrêt européen à la demande des autorités lituaniennes, où il était recherché dans le cadre d’une enquête sur du trafic d’armes. Notons qu’il n’a jamais mis les pied dans ce pays.

Campbell est resté en prison pendant quatre ans et a été libéré en 2013 à la suite de la décision du Belfast Recorders Court de refuser l’extradition. Un troisième mandat d’extradition a été émis par l’État lituanien également en août 2013 et gardé en réserve pendant 3 ans, avant d’être envoyé à Dublin. En décembre 2016, Liam Campbell a été arrêté pour la troisième fois. L’extradition. Celle-ci devrait avoir lieu sur ordonnance de la Haute Cour de Dublin le lundi 13 juillet 2020.

Manifestation contre l'extradition de Liam Campbell

Manifestation contre l’extradition de Liam Campbell

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Mardi 30 juin, alors qu’il se rendait à Jérusalem pour effectuer un test coronavirus (obligatoire) pour prendre l’avion à destination de la France, Salah Hamouri a été arrêté dans ce centre médical par les autorités israéliennes. Il a été conduit au centre d’interrogatoire de Moskobiyeh, à Jérusalem. Le motif de son arrestation ne lui a pas été communiqué. Il a comparu ce dimanche 5 juillet matin devant un juge qui a décidé de le maintenir en prison jusqu’au 7 juillet. Ses avocats ont fait appel de cette décision. Il est accusé « d’appartenance à une organisation interdite ». Salah Hamouri est une figure du mouvement des prisonniers palestiniens. Il a été arrêté à plusieurs reprises et subit un acharnement de la part des autorités israéliennes qui ont notamment tenté de l’enlever en mai dernier (voir notre article).

Liberté pour Salah Hamouri !

Liberté pour Salah Hamouri !

Bermal Birtek et Ergin Balta, deux cadres du Parti démocratique des régions (DBP) ont été condamnées chacune à 10 ans et 6 mois de prison par la cour d’appel d’Erzurum. Le tribunal a prononcé sa condamnation au cours d’un nouveau procès des anciens membres de l’assemblée du DBP, Bermal Birtek et Ergin Balta. Les deux militantes ont assisté à leur procès par vidéo-conférences depuis les prisons où elles sont emprisonnées (la prison de Sincan pour Bermal Birtek et la prison de haute sécurité de type L de Patnos pour Ergin Balta). Le Parti démocratique des régions (DBP) est un parti allié du Parti démocratique des peuples, une cible récurrente du régime d’Erdoğan (voir notre article).

Bermal Birtek et Ergin Balta

Bermal Birtek et Ergin Balta

Daniel Burke, sujet britannique membre du YPG en 2017-2018 ayant combattu Daech lors de l’offensive de Deir-ez-Zor, avait été arrêté le 7 décembre et placé en détention préventive (voir notre article). Il était accusé de “financement du terrorisme” pour avoir donné de l’argent à plusieurs de ses camarades via PayPal. Après 7 mois de détention, la cours a décidé mardi 30 juin, a décidé d’un non-lieu (« no case to answer »). Il devrait donc normalement être libéré.

Daniel Burke

Mercredi 27 juin, le Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression a organisé une manifestation dans les rues de la ville d’Iruñea pour réclamer la libération des prisonniers politiques basques et en particulier de Patxi Ruiz, ancien membre de ETA emprisonné depuis 1998 (voir notre article). La manifestation avait été interdite par les autorités et la police était présente en nombre, ce qui n’a pas empêché l’action de se tenir.

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

Manifestation du Mouvement Pro-Amnistie et Contre la Répression

Alcides Oviedo et Carmen Villalba, présentés par les autorités comme les principaux dirigeants de l’Armée du Peuple Paraguayen (Ejército del Pueblo Paraguayo, EPP), ont dû faire face à un nouveau procès, mardi 24 juin, devant un tribunal spécial, pour une affaire remontant à 16 ans. Le tribunal les a reconnus coupables « d’homicide intentionnel » contre un commissaire et deux agents de la police nationale. La fusillade était survenue lorsque les guérilleros avaient tenté de s’échapper dans la ville de Ñemby, en 2004. Les peines seront prononcées la semaine prochaine. Les frères Victor et Gregorio Morales ont été condamnés vendredi 26 juin pour « appartenance une association terroriste ». Ils étaient accusés d’avoir agi en tant que soutien logistique de l’EPP. Le tribunal de Concepción a condamné les frères, âgés respectivement de 51 et 40 ans, à 12 ans de prison. Des villageois du district d’Agüerito et des amis des frères Morales ont manifesté lors du procès devant le palais de justice et ont demandé leur libération.

Alcides Oviedo et Carmen Villalba

L’ancienne co-maire du district de Nardinay à Mardin, Sara Kaya, a été condamnée à 16 ans de prison. Membre du HDP, elle avait été élue co-maire lors des élections locales du 31 mars 2014. Elle avait ensuite été arrêtée lors d’un raid de la police en 2017 et accusée de « perturber l’unité et l’intégrité de l’État » et d' »être membre d’une organisation illégale ». Sara Kaya a assisté ses audiences depuis la prison fermée de type Tarsus T, où elle est détenue, via le système de vidéoconférence SEGBIS.

Sara Kaya

Sara Kaya

Les Forces de défense du peuple (HPG) a publié un communiqué fournissant des informations sur les dernières actions de la guérilla kurde. À Heftanin, des actions contre les forces d’occupation turques ont eu lieu sur les collines Şehîd Berîvan et Şehîd Adar les 17 et 18 juin. Mardi soir, la zone de Xantur a été bombardée par des hélicoptères d’attaque turcs. Les hélicoptères ont été pris pour cible par les guérilleros et forcés de battre en retraite, l’un d’eux a dû faire un atterrissage forcé. Dans le district de Gever (Yüksekova), dans la province de Hakkari, des guérilleros ont attaqué le 22 juin un véhicule militaire turc circulant dans la région de Geliyê Doski près de l’avant-poste de Memişta. Un soldat a été tué et deux membres des forces de contre-guérilla ont été blessés. Le 23 juin, une unité HPG a frappé  l’avant-poste militaire turc de Perixan. Un sergent et deux soldats ont été tués et un soldat a été blessé.

 

 

Colinford Mattis, Urooj Rahman et Samantha Shader ont été arrêtés, fin mai, lors des manifestations qui ont éclaté suite au meurtre de George Flyod par un policier. Colinford Mattis et Urooj Rahman sont accusés d’avoir lancé un cocktail Molotov par la fenêtre d’une voiture NYPD déjà cassée et abandonnée dans la nuit du 29 mai. Samantha Shader, qui a une longue histoire de résistance aux forces de l’ordre, a été arrêtée séparément la même nuit, également pour avoir lancé un cocktail Molotov. Celui-ci, qui ne s’est pas enflammé, visait une voiture avec des policiers à l’intérieur.

Tous les trois sont détention préventive et risquent la prison à vie (avec une période minimale de 45 ans) pour divers délits fédéraux comme utilisation d’explosifs pour commettre un crime ou complot d’incendie criminel. Il est pourtant rare que des jets de cocktail Molotov fassent l’objet de poursuites fédérales: ils sont généralement jugés par les tribunaux d’état. Chose également inhabituelle, ils sont détenus sans caution, suite à un appel du ministère de la justice qui s’y est opposé. L’administration Trump a, en effet, travaillé très dur pour que l’affaire soit transférée de l’État à la cour fédérale, sur la base du fait que, les voitures visées venaient de l’extérieur de l’État. De plus, Donald Trump et ses alliés ont parlé de l’affaire sur les réseaux sociaux, l’utilisant comme porte-étendard de leur lutte contre le mouvement antifasciste.

Samantha Shader, Colinford Mattis et Urooj Rahman

Samantha Shader, Colinford Mattis et Urooj Rahman

Lundi 22 juin, un tribunal militaire de Saint-Pétersbourg a condamné deux autres militants anarchistes, accusés dans l’affaire « Network », à des peines de prison. Viktor Filinkov a reçu une peine de 7 ans et Yuly Boyarshinov une peine de 5,5 ans dans une colonie pénale. Le juge a également ordonné la destruction des éléments de preuve dans l’affaire. Filinkov et Boyarshinov ont été arrêtés par le Service fédéral de sécurité russe (FSB) en janvier 2018. Filinkov a été torturé au cours de l’enquête afin de lui extorquer des aveux. Les agents du FSB menaçaient également d’aggraver les conditions de détention de Boyarshinov s’il ne coopérait pas à l’enquête.

Les soutiens de Filinkov et de Boyarshinov se sont réunis à l’extérieur et à l’intérieur du tribunal pour manifester leur solidarité. Des chants de « liberté aux prisonniers politiques » et « l’antifascisme n’est pas du terrorisme » ont été scandés dans la salle d’audience lors de la lecture du verdict. Plus de 20 personnes participant à la manifestation ont été arrêtées, y compris trois à quatre personnes qui jouaient du tambour devant le tribunal, un homme qui s’est enchaîné à une clôture et a allumé une fusée éclairante, et Yana Sakhipova, l’épouse de Boyarshinov, qui a été détenue à l’intérieur du tribunal.

La plupart des accusés dans l’affaire Network sont des antifascistes et des anarchistes. Ils sont accusés d’avoir participé à une “communauté terroriste anarchiste” créée en 2015 dans le but de déclencher une “déstabilisation du climat politique dans le pays” en posant des bombes lors des élections présidentielles russes de 2018 et de la Coupe du monde de football. Le Réseau aurait des cellules fonctionnant à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Penza et en Biélorussie. Plus tôt cette année, sept anarchistes russes, également accusés de participation au groupe « Réseau », ont été condamnés pour des infractions terroristes à des peines de prison totalisant 86 années (voir notre article).

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov

Jeudi 11 juin, la Cour provinciale a rejeté la demande d’annulation du mandat d’arrêt européen qui avait mené à l’arrestation de Gabriel Pombo Da Silva au Portugal (voir notre article). Gabriel Pombo Da Silva est un militant anarchiste qui avait libéré en 2016 après 30 ans de prison. Cependant, l’état espagnol veut lui faire purger un supplément de peine de dix ans de prison pour des faits datant des années ’90. Il se trouve toujours à la prison de Badajoz où on l’empêche d’accéder à son courrier. Plus d’infos ici.

Gabriel Pombo da Silva

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