En 2010, un Fonds de solidarité pour les militants emprisonnés et persécutés était créé en Grèce. L’objectif fondamental de la structure est d’assurer des conditions de vie décentes aux camarades emprisonnés mais aussi de participer renforcer politiquement le mouvement en créant des liens de solidarité. En ce moment, le Fonds de solidarité soutient 24 prisonnières et prisonniers sur une base mensuelle régulière; Athanassopoulou Konstantina, Valavani Dimitra, Yagtzoglou Konstantinos, Dimitrakis Giannis, Koufontinas Dimitris, Kostaris Iraklis, Michailidis Giannis, Xiros Savvas, Petrakakos Giorgos, Sakkas Kostas, Seisidis Marios, Stathopoulos Vlakis, Kodari et Karl Hazal Seçer, Sinan Oktay Özen, Sinan Çam, Ali Ercan Gökoğlu, Burak Ağarmış, Halil Demir, Hasan Kaya, Anıl Sayar, İsmail Zat, Şadi Naci Özpolat). Le Fond essaye également de couvrir les frais juridiques et les cautions des camarades persécutés pour leur identité politique, leurs actes ou même pour leurs relations familiales ou de camarade avec des militants emprisonnés. Suite à l’épidémie de Coronavirus et les mesures du confinement qui y sont liés, le Fond a des difficulté à sécuriser les ressources financière nécessaires à son action. Il appelle donc à un soutien financier via une campagne de donations. Plus d’infos et donations ici.

Appel à un soutien financier pour les révolutionnaires emprisonné·es

Jeudi 23 avril, la police du district de Nawalparasi a arrêté jeudi Dilip Chand, le neveu de Netra Bikram Chand, dirigeant du Parti Communiste du Népal (maoïste) clandestin. Dilip Chand avait déjà été arrêté le 2 mars pour « comportement indécent » mais une ordonnance de la Cour suprême avait ordonné sa remis en liberté. Il a été ré-arrêté dès sa libération. Le père de Dilip, Chandra Bahadur, est en détention à Tulasipur pour avoir participé aux activités du Parti Communiste du Népal clandestin. Cette organisation fait face à une dure répression: emprisonnements, tortures et assassinats (voir notre article).

Netra Bikram Chand, dirigeant du Parti Communiste du Népal (maoïste) clandestin

Aujourd’hui, Mustafa Koçak, militant d’extrême gauche, en grève de la faim depuis 297 jours est mort. Condamné à la perpétuité sur base d’un faux témoignage, il était accusé d’avoir tenté de renverser l’ordre constitutionnel de la Turquie et d’avoir fourni une arme ayant servi à l’exécution d’un procureur en 2015. Il avait entamé cette grève de la faim pour réclamer un procès équitable.

Mustafa Koçak

Le réfugié kurde, Resul Ozdemir a été extradé vers la Turquie. La Suède a collaboré avec les renseignements turcs (MIT) pour son extradition. Ozdemir, qui a survécu aux massacres de Cizre de février 2016 (voir notre article), avait été condamné à près de 15 ans de prison par un tribunal turc. Enfermé depuis 6 mois, il a été extradé, il y a quelques jours, sans que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. Plus d’infos ici.

Resul Ozdemir

Remis en liberté le 17 mars 2020 (lire notre article), Esmail Abdi a dû se présenter à la prison le 21 avril et a été maintenu en détention. Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné en 2016 à six ans de prison pour « organisation et participation à des rassemblements illégaux », découlant de ses activités syndicales. Après une grève de la faim en 2017 (voir notre article), il avait été libéré provisoirement début 2018, mais renvoyé à la prison d’Evin le 20 janvier 2018.

Esmail Abdi

Lundi 20 avril, Kezy, un habitant d’une cité de logements sociaux dans les Marolles (Bruxelles), était arrêté car il fumait une cigarette devant chez-lui. Une dizaine de voitures de police, 29 agents et deux chiens avaient participé à l’opération (voir notre article). Emmené au commissariat central de Bruxelles, il avait été libéré deux à trois heures plus tard et était rentré chez lui. Notons qu’il porte depuis décembre un bracelet électronique qui doit lui être retiré ce jeudi 23 avril. Le lendemain, vers midi, deux autres agents se présentent à l’appartement familial. Kezy est absent, il est parti faire un tour dans la limite du périmètre et des horaires qui lui sont autorisés. Les policiers disent à sa famille qu’ils sont venus lui présenter des excuses, puis repartent. De retour chez lui, Kezy discute avec sa famille et décide d’aller porter plainte. Vers 14 heures, il part vers l’hôpital pour y faire constater les séquelles du contrôle de la veille : coup à la joue, plaies à la tête, douleur à la cheville. Mais il revient un quart d’heure plus tard, essoufflé et anxieux. Il annonce à son famille qu’il a rencontré des policiers qui l’ont menacé de lui retirer son bracelet électronique et de l’envoyer à la prison de Saint-Gilles.

Une patrouille de police ne tarde pas à arriver, parmi laquelle les deux agents venus quelques heures plus tôt « présenter leurs excuses ». À l’intérieur de l’appartement, Kezy téléphone aux agents du Centre de surveillance électronique chargés de vérifier ses déplacements via son bracelet. Ceux-ci lui disent n’avoir constaté aucun écart de sa part et ne rien lui reprocher. Mais pendant ce temps, les policiers ont grimpé sur le balcon et donnent des coups dans la porte de l’appartement. Kezy se laisse donc arrêter. Sa famille ignore où il a été emmené et pour quelle raison. Plus d’infos ici.

Arrestation de Kezy, un habitant des Marolles

Jeudi 16 avril, les familles des détenus de Rebibbia (la principale prison de Rome) se sont réunies à l’extérieur de la prison pour manifester suite à une lettre qu’ils avaient adressé aux autorités et qui était restée sans réponse. Dans la lettre, les membres des familles demandaient plus de sécurité et des mesures adaptées à la situation sanitaire pour faire face à l’épidémie de COVID-19. La police a dispersé violemment les manifestants et a arrêté 8 personnes.

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Samedi 11 avril, le prisonnier anarchiste Ilya Romanov est sorti de prison suite à la décision du tribunal de Zubovo-Polyanski (de la République de Mordovie) de le libérer pour raison de santé. En 2015, il a été condamné à 10 ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « préparation d’un attaque terroriste ». Il avait été arrêté au petit matin du 26 octobre 2013 dans la ville de Nijni-Novgorod après l’explosion prématurée d’un engin artisanal près de la commission militaire de la ville. Cette explosée lui avait couté son poing gauche qui avait du être amputé (voir notre article).

Ilya Romanov à sa sortie de prison

Mostafa Salimi, un prisonnier politique kurde de 51 ans, condamné à mort, s’était évadé de la prison de Saqez, au Kurdistan iranien, le 27 mars dernier après une émeute (voir notre article). Il avait déjà purgé 17 années dans les prisons iraniennes. Après son évasion, Mostafa Salimi a pu traverser la frontière et arriver dans la région autonome du Kurdistan irakien. Mais les services de sécurité du Kurdistan irakien l’ont arrêté dans la ville de Pnjwyn et l’ont livré aux agents de sécurité iraniens à la frontière de Pnjwyn, alors qu’ils savaient qu’il allait être exécuté. Il a été effectivement exécuté par les bourreaux de la République islamique hier matin, dimanche 11 avril.
Mostafa Salimi

Aujourd’hui, une rébellion a éclaté à la prison d’Eleonas à Thèbes, après la mort d’une femme de 35 ans, qui avait été signalée comme présentant tous les  symptômes du Coronavirus. La révolte est partie de l’aile C de la prison et s’est maintenant répandue dans toute la prison, tandis que les forces de police sont présentes en nombre à l’extérieur. Selon les prisonnières, rien n’a encore été fait pour préparer la pandémie malgré les promesses de soulager les prisons surpeuplées. Elles affirment que les hôpitaux n’acceptent pas les patients des prisons et qu’il n’y a pas de médecin à Thèbes. Enfin, elles s’insurgent contre le fait que les groupes vulnérables n’aient pas été libérés. Selon elles, maintenir une telle situation revient à les condamner à mort. La prison de Thèbes est la prison où est enfermée Pola Roupa, militante du groupe armé anarchiste « Lutte Révolutionnaire ». Elle y avait été transférée de force à cause de son rôle dans l’organisation de révoltes de prisonnières à la prison de Korydallos, également à propos du Coronavirus (voir notre article). Pola Roupa a rendu public un document sur la crise sanitaire du coronavirus: voir ici

Pola Roupa