Le 28 janvier dernier, le juge du tribunal de Guantanamo a révélé que l’OCA (Original Classification Authority), une agence gouvernementale du renseignement, écoutait tous les débats des audiences depuis l’extérieur. Le directeur de la technologie du tribunal militaire, Elkins, l’a confirmé, les conversations, même murmurées entre les avocats et les accusés peuvent être entendues par le gouvernement. Lundi, suite à ces révélations, Elkins a expliqué qu’il y a deux circuits audio distincts. Le premier est ‘filtré’ et est destiné aux journalistes et aux familles des victimes. Le second capte tout, même les chuchotements et parvient à la personne chargée des retranscription, aux interprètes mais aussi à l’agence gouvernementale écoutant l’audience. Lundi, les micros de la salle d’audience ont été modifiés afin qu’ils ne puissent pas saisir par inadvertance les conversations confidentielles. Les avocats doivent désormais appuyer sur le micro pour parler, alors qu’ils devaient auparavant presser un bouton pour que le micro soit en position « silencieux ». Mais au cours d’une audience, un avocat a fait la démonstration que ce qu’il disait à son client pouvait être saisi par un autre micro que celui, éteint, qui se trouvait sur sa table. Il a ensuite affirmé que personne ne savait ce que le gouvernement faisait de ces sons. En raison des nombreuses objections des procureurs, les avocats n’ont toujours pas réussi à savoir où se trouve l’OCA, ni qui a accès à ces conversations entre avocats, ou entre les avocats et leurs clients.

Depuis le 21 septembre, depuis25 audiences, la Cour d’assises de Francfort sur le Main juge deux militants des années 70. Sonja Suder (80 ans) et Christian Gauger (71 ans) se sont engagés dans la première moitié des années 70 à Francfort, elle dans les squatt, lui dans le Secours rouge. On leur reproche, comme militants des Cellules révolutionnaires (RZ) en août 1977 et mai 1978 d’avoir commis des attentats ayant provoqués des dégâts matériels, principalement contre des entreprises livrant des éléments pour le programme nucléaire à l’Afrique du sud de l’apartheid.

La juge est celle qui en 2004 a prononcé une condamnation symbolique contre l’ancien vice-président de la police de Francfort, qui avait ordonné d’employer la force contre un prisonnier. Les organisations de défense des droits de l’homme avaient vu dans ce jugement un signal fatal: celui qui torture est certes coupable, mais ne sera pas condamné. La question de la torture est au coeur du procès en cours. Hermann Feiling, voulait attirer l’attention sur la dictature pendant la coupe du monde de 1978 qui se jouait en Argentine. L’engin explosif destiné au Consulat d’Argentine à Munich lui explosa sur les jambes. Il dut être amputé des deux jambes et on lui enleva les deux globes oculaires. Les interrogatoires du jeune homme commencèrent alors qu’il était encore en soins intensifs. Presque quotidiennement et durant quatre mois, alors qu’il était abruti de tranquillisants, les enquêteurs l’interrogèrent sans autoriser de visites d’un avocat. Les PV représentent près de 1.300 pages. Hermann Feiling est revenu ensuite sur toutes ces déclarations mais, malgré les objections des défenseurs, la juge lit ces PV, et accepte ainsi ces procédés relevant de la torture. Elle a besoin de ces déclarations parce que son seul autre témoin, le repenti des RZ Hans-Joachim Klein, a déjà été reconnu comme menteur par un autre tribunal, et s’est empêtré dans de lourdes contradictions.

Les services de police péruviens ont capturés Vásquez David Santamaria (45 ans) alias « camarada Pajarito », accusé d’être un cadre du PCP-SL chargé de réorganiser des réseaux dans le Haut Huallaga Alto, avec un autre cadre surnommé « camarada Hector » et qui est toujours recherché. L’un et lm’autre appartiendrait au Ciomité régional du Huallaga, autrement dit à la fraction «Artemio». Vásquez David Santamaria parcourait la région sous la couverture d’un négociant en café. Pour capturer, les agents monté une opération d’infiltration de nuit, mais Vásquez David Santamaria les a remarqué et a essayé, en vain de s’échapper. Il était sous le coup de trois mandats d’arrêt pour « terrorisme ».

Pérou: Nouvelle arrestation d’un cadre du PCP-SL

Le verdict a été prononcé ce matin à l’encontre des onze militants poursuivis suite à leur action en mai 2011 contre des essais sur un champ de pommes de terre génétiquement modifiées à Wetteren. Le procureur avait clairement politisé le procès en les inculpant notamment pour ‘association de malfaiteurs’. Les autres chefs d’inculpation étaient ‘destruction et coups et blessures’. En outre, lors de la précédente audience, le tribunal avait refusé d’entendre des témoins et de regarder des extraits vidéo, suite à quoi les prévenus avaient quitté la salle d’audience affirmant que leurs droits de défense avaient été bafoués. Le tribunal correctionnel a prononcé de très lourdes condamnations ce matin. Deux militants écopent de huit mois de prison fermes et de 550€ d’amende alors que trois autres écopent de six mois fermes. Les six autres prévenus ont quant à eux été condamnés à six mois de prison avec sursis. La défense a d’ores et déjà annoncé son intention de faire opposition au jugement.

Action des ‘patatistes’ à Wetteren

Action des 'patatistes' à Wetteren

Les 24 prisonniers sahraouis ou « groupe Gdeim Izik » ont refusé hier samedi à Rabat d’être considérés comme des détenus de droit commun, insistant sur leur droit à être traités en qualité de militants politiques et de défenseurs des droits de l’homme. A l’ouverture de cette troisième audience du procès, les accusés, en tenue traditionnelle, ont brandi des « V » de la victoire et chanté l’hymne national sahraoui au moment où, à l’extérieur leurs familles organisaient un rassemblement en scandant des slogans contre leur comparution devant un « tribunal militaire illégitime » et revendiquaient l’ouverture d’une « enquête juste et honnête » sur le démantèlement, le 8 novembre 2010 du camp de Gdeim Izik suite à un assaut donné par les forces marocaines .

Les requêtes préliminaires introduites par les avocats des accusés dans lesquelles ils réclament notamment que le tribunal militaire soit déclaré incompétent dans cette affaire, ont été refusées. Le tribunal a toutefois retenu tous les chefs d’accusation contre les accusés ainsi que la liste, contestée, des témoins présentée par le procureur général.

Maroc: Nouvelles du procès des prisonniers saharaouis

Un tribunal de la ville de Quidong, située à 65 kilomètres au nord de Shanghai a condamné cette semaine seize personnes à des peines de prison ferme en conséquence de leur participation à une manifestation environnementale en juillet dernier. Toutes ont été jugées coupables de ‘rassemblement pour prendre d’assaut des organes étatiques, détérioration de biens et vol’ au cours de la manifestation du 28 juillet 2012 contre un pipeline pour les déchets d’une usine de papier. Plus de mille personnes avaient défilé dans la ville avant de parvenir à pénétrer une enceinte gouvernementale, y renversant des voitures, fouillant les bureaux et détruisant des documents (cf notre article de l’époque). Suite à ces actions, les autorités avaient été forcées de renoncer au projet de construction. Les seize accusés ont écopé de peines allant de 12 à 18 mois de prison.

Manifestation environnementale en Chine

Manifestation environnementale en Chine

En 2010, des milliers de Saharaouis avaient installé un camp à proximité de El Aaiun pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie ainsi que le référendum promis depuis 1991 sur l’indépendance. Le 8 novembre 2010, les autorités ont violemment démantelé le campement, entraînant des affrontements qui se sont propagés jusqu’à Laayoune. Suite à cette intervention policière, 24 Saharouis ont été arrêtés et sont accusés ‘d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction’. Leur procès à commencé ce vendredi alors que les 24 sont en détention préventive depuis plus de deux ans. Plus de cent personnes, parmi lesquelles des membres de leurs familles et des militants saharaouis, s’étaient rassemblés devant le tribunal de Rabat. Les manifestants ont dénoncé les tortures subies par les 23 durant leur détention ainsi que le fait qu’ils soient jugés par un tribunal militaire pouvant les condamner à la peine de mort alors que ce sont des civils.

Le 29 juin dernier, les autorités britanniques ont arrêté Antonio Troitino Arranz, alias ‘Antxon’. L’homme, militant de l’ETA, avait été libéré en avril 2011 après avoir purgé 24 ans suite à un jugement sur les réductions de peines (il avait été condamné à plus de 2000 ans de prison, c’est à dire 30 ans, la peine maximale en Espagne). ‘Antxon’ avait quitté l’Espagne quand, quelques jours plus tard, ce jugement avait été invalidé. Depuis, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, l’Espagne considérant qu’il lui reste à purger 2096 jours. Aujourd’hui, un tribunal londonien a ordonné sa remise à l’Espagne, refusant d’entendre l’argument de la défense que cette extradition risquerait de violer la Convention européenne des droits de l’homme. L’avocat du prisonnier a d’ores et déjà annoncé son intention d’interjeter appel.

En novembre dernier, un tribunal de Moscou avait ordonné, en première instance, de restreindre l’accès aux vidéos des Pussy Riots, les qualifiant d »extrémistes’. Une des membres du groupe avait introduit un recours suite à cette décision. Ce mercredi, le tribunal municipal de Moscou a rejeté cet appel, confirmant ainsi le caractère ‘extrémiste’ des images. Dès lors, le jugement du mois de novembre va être mis en application. Concrètement, la diffusion des vidéos du groupe sera dès aujourd’hui passible de peines pénales.

Une bonne trentaine de personnes se sont rassemblées ce matin en solidarité avec les quatre du Secours Rouge qui comparaissaient ce matin dans une audience « pour rien » puisque les débats ont une nouvelle fois été reportés. La date a été fixée au 19 février et le président a assuré qu’il n’accepterait plus aucune demande de report…

Bruxelles: Audience pour les 4 du Secours Rouge