Le 26 mai à l’aube, des policiers, sur ordre de la section anti-terroriste du parquet de Paris, ont mené une perquisition à Mulhouse, arrêtant deux jeunes de 21 et 22 ans, d’origine kurde, immédiatement transférés dans les locaux de la sous-direction anti-terroriste à Levallois-Perret, en région parisienne. Les policiers ont saisi lors de la perquisition un portrait d’Abdullah Ocalan ainsi qu’un drapeau kurde. Les jeunes ont été mis en liberté provisoire aujourd’hui dimanche. Ils sont accusés d’avoir jeté des cocktails Molotov contre un bâtiment de la Délégation permanente turque au Conseil de l’Europe en octobre 2008 et d’être été impliqués dans des actions similaires dans le sud de la France.

Jeudi 28, le tribunal correctionnel de Paris a également condamné quatre jeunes d’origine kurde à des peines allant de deux ans d’emprisonnement ferme à dix mois avec sursis, pour avoir jeté des cocktails Molotov en juin 2006 sur des cibles turques en région parisienne.

Le 22 juin, les trois tourangeaux arrêtés lors du contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg, seront à nouveau convoqués devant le tribunal alsacien. Cela ne sera que la troisième fois, pour cette même affaire, qu’ils comparaîtront devant la justice. Ils ont été relaxés le 5 mai, pour vice de procédure. Le tribunal a été obligé de reconnaître que ni les flics, ni les greffiers ne savaient correctement recopier le simple numéro d’un article de loi. Le procureur a donc annoncé par voie de presse son intention de les rejuger sur le fond. Ils risquent jusqu’à un an de prison ferme pour avoir été arrêté dans un parking de supermarché après avoir acheter de l’alcool à brûler, des lunettes de protection, et une serpillère.

La cour d’appel de Bruxelles, qui examinait aujourd’hui ‘au finish’ le dossier à charge de six militants et sympathisants du DHKP-C, a entendu, ce vendredi, les dernières plaidoiries et une brève réplique du ministère public. Le mot de la fin est revenu à Bahar Kimyongür et Musa Asoglu. La cour d’appel rendra son arrêt le 14 juillet prochain.

Compte rendu du CLEA pour l’audience du 27 mai: Première prise de parole. Une heure durant, l’avocat Kris Vincke au nom de l’Etat turc. ‘Le DHKP-C se fait passer pour une organisation sociale, humaniste voire humanitaire. Le DHKP-C dénonce le sort réservé aux prisonniers politiques en Turquie. Mais, le DHKP-C qu’est-ce que c’est? Une bande de criminels. Le DHKP-C qualifie l’Etat turc de ‘nazi’. Or la Turquie est un Etat de droit, reconnu par l’ensemble des pays – ce qui n’était pas le cas de l’Allemagne hitlérienne. Qui veut imposer sa propre conception du monde à la population? C’est le DHKP-C, une structure de type totalitaire. D’ailleurs, ce mouvement marxiste-léniniste est pourchassé partout et figure sur la liste noire des mouvements terroristes‘. Etc, etc… Comme dans les procès précédents, l’avocat de la partie turque va ainsi s’en tenir à une posture qui n’est pas celle d’une partie civile (laquelle doit faire valoir en quoi la personne morale] préjudiciée, ici l’Etat turc, aurait été précisément dommagée par les prévenus, en quelles circonstances et pour quels montants chiffrés). [Lire la suite

Leonard Peltier, indien Anishinabe/Lakota-Sioux, est incarcéré depuis 1976 aux USA. Amnesty International le considère comme un prisonnier politique, qui ‘devrait être libéré immédiatement et sans condition.’ Il est une des victimes de la guerre cachée menée par le gouvernement américain et le FBI contre l’American Indian Mouvement (Mouvement Indien Américain – AIM).

Au début des années 1970, le FBI utilisant son programme de contre-espionnage interne (le COINTELPRO) entreprend de déstabiliser et de neutraliser l’AIM, dont Leonard Peltier est l’un des leaders. Le 26 juin 1975, une fusillade éclate, après l’intrusion illégale de deux agents du FBI, sur une propriété de la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota), où se trouve un campement de l’AIM. Les deux agents ainsi qu’un jeune amérindien membre de l’AIM trouvent la mort. Leonard Peltier est arrêté, inculpé des meurtres des agents et condamné à deux peines de prison à perpétuité alors qu’il n’existe aucune preuve de sa culpabilité. Depuis 1976, Leonard Peltier clame son innocence. En 1981, grâce à la Loi de Liberté d’Information, sur 18.000 pages détenues par le FBI, ses avocats obtiennent la déclassification de 12.000 d’entre elles. Dans ces pages se trouvent de nombreuses preuves des malversations du FBI dont un rapport ballistique stipulant que l’arme attribuée à Leonard Peltier n’est pas l’arme du crime. Au vu de ces nouveaux éléments, une demande pour l’obtention d’un nouveau procès est déposée. Le gouvernement américian reconnaît alors qu’il ‘ne peut pas prouver qui, en particulier, a tué les agents.’ Malgré cela, à cause d’une ‘technicité judiciaire’, la demande d’un nouveau procès est rejetée.

Léonard Peltier

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Léonard Peltier

Rapport d’audience du CLEA: Ultra-récidiviste. Johan Delmulle utilise toujours les mêmes recettes. Refuser, par exemple, d’enquêter en Turquie parce qu’’il n’incombe pas à la justice belge de s’interroger sur les délits commis par le DHKPC dans ce pays’. Mais, dans le même temps, accuser les prévenus des pires délits commis par le DHKPC en Turquie même, en affirmant que ces actions sont dirigées et organisées à partir de la Belgique (de ‘l’Etat-major belge installé à Bruxelles ou sur la côte belge’, déclame le représentant du Parquet fédéral). En réalité, comme l’avait conclu à juste titre la Cour d’appel d’Anvers, le Parquet n’a jamais apporté aucune preuve, aucun début de preuve de l’implication des prévenus dans des actes criminels voire terroristes ayant été perpétrés en Turquie (ni à plus forte raison en Belgique ou dans quelque autre pays que ce soit). Lire la suite

Ci-dessous: les speeches du rassemblement de la première journée:

Une centaine de personnes (parmi lesquelles une délégation de notre Secours Rouge) étaient venues apporter leur soutien aux militants et sympathisants du DHKP-C à l’occasion de la reprise de leur procès devant la cour d’appel de Bruxelles. Dès le début des débats, la défense a immédiatement soulevé quatre arguments qui devraient arrêter le procès. Un problème s’est posé lorsque les sympathisants des inculpés ont tenté de pénétrer dans la salle d’audience pour assister aux débats. La police n’a laissé qu’un nombre limité de personnes entrer et a relevé l’identité de chacun. Après protestation de la défense, le parquet fédéral a cédé et donné l’ordre aux services de sécurité de laisser entrer tout le monde et de ne plus relever leur identité.

Prise de parole de Bahar Kimyongür

Calicot du SR au procès DHKP-C

Prise de parole de Bahar Kimyongür
Calicot du SR au procès DHKP-C

Le lundi 25 mai 2009, à 9 heures, reprendra le procès ‘DHKP-C’ au palais de justice de Bruxelles. Dans ce procès (le cinquième, dont deux cassations!) visant des militants et des sympathisants d’une organisation révolutionnaire de Turquie, le DHKP-C, le parquet fédéral belge a emboîté le pas aux USA dans leur prétendue ‘guerre contre le terrorisme’. Derrière leur lutte, faite à grand renfort de publicité, contre les jihadistes, il y a aussi et surtout une lutte contre des organisations révolutionnaires qui, dans leur pays, luttent contre des cliques fascistes au service des USA. Aux Philippines, en Colombie, en Turquie et ailleurs, de grandes organisations populaires qui, depuis des décennies, luttent pour les intérêts populaires et prolétariens se trouvent ainsi inscrites à l’initiative du gouvernement américain sur la liste internationale des ‘organisations terroristes’. Et cette inscription déclenche, en Belgique comme partout, le déchaînement des mécanismes répressifs et l’application des législations ‘anti-terroriste’…

Voilà comment la justice belge se trouve une nouvelle exécutrice servile des basses oeuvres de l’impérialisme… Pour résister à cette logique et empêcher que ces militants soient emprisonnés, pour mettre en accusation les législation et dispositifs ‘anti-terroristes’, pour opposer à la justice de classe au service de l’impérialisme, notre solidarité de classe internationaliste, rassemblons nous le lundi 25 mai dès 8h30 sur les marches palais de justice de Bruxelles.

Ce mardi 11 mai, le tribunal de Strasbourg a condamné le jeune strasbourgeois à 3 ans de prison dont deux avec sursis. Il était accusé d’avoir prêté son briquet à une personne qui aurait lancé un pétard sur des gendarmes pendant les manifestations anti-Otan qui se déroulaient dans le quartier. Le parquet a fait appel de la nullité qui avait été prononcée lors du procès des trois manifestants accusés d’avoir acheté du white spirit et une serpière dans un hypermarché. Le nouveau procès se tiendra d’ici quelques mois. Aujourd’hui, jeudi 14 mai, un étudiant strasbourgois sera jugé pour outrage et rebellion à 14h au tribunal d’instance de Strasbourg.

Ce vendredi midi, une soixantaine de personnes ont participé au rassemblement de solidarité avec ceux de Tarnac. Repas, concert, chansons, distributions de textes politiques et poétiques étaient au programme devant la librairie L’imaginaire, place du jeu de Balle. Notre Secours Rouge a assuré une présence solidaire avec un petit stand d’information (le produit de la vente des quelques brochures vendues allant dans la caisse ‘Tarnac’ de la journée). Nous avons également distribué des tracts appelant au rassemblement du vendredi 25 pour le procès DHKP-C.

Rassemblement pour ceux de Tarnac

Devant l’Imaginaire pour ceux de Tarnac

Stand SR à la manif pour ceux de Tarnac

Rassemblement pour ceux de Tarnac
Devant l'Imaginaire pour ceux de Tarnac
Stand SR à la manif pour ceux de Tarnac

Trois militants anti-Otan français originaires de Tours sont ressortis libres du tribunal de grande instance de Strasbourg hier soir. Le tribunal a prononcé la nullité de la procédure estimant qu’il n’avait pas été régulièrement saisi par le parquet. Les débats avaient en partie porté sur la nullité de la procédure soulevée par les trois avocats des prévenus, trois jeunes âgés de 20, 23 et 26 ans, étudiants en sociologie ou diplômé de droit pour l’aîné, arrêtés le vendredi 3 avril sur le parking d’un hypermarché à Illkirch, en possession de gants, de masques, d’alcool à brûler, de white spirit et d’une serpillière.

Au moment de rendre sa décision, le président du tribunal a bien précisé aux trois prévenus que cela ne signifiait pas qu’ils étaient innocents. Une erreur de procédure a entraîné la nullité, mais il n’y a aucun jugement sur le fond de l’affaire. Le procureur de la République de Strasbourg peut donc réengager de nouvelles poursuites contre les trois jeunes dans un délai de trois ans. Le représentant du parquet avait requis des peines de 10 à 12 mois de prison ferme contre les trois jeunes, réclamant également leur maintien en détention. Ils sont libres.

Un jeune allemand originaire de Berlin, poursuivi pour des faits de violences aggravées sur des agents de la force publique, pour rébellion au moment de son interpellation et pour attroupement armé (avec jets de pierres sur les forces de l’ordre) a, lui, été condamné à six mois de prison ferme; il a été maintenu en détention. Le tribunal l’a cependant relaxé des faits de violences aggravées (l’un des policiers s’est fracturé le poignet pendant l’interpellation), mais l’a reconnu coupable des autres faits. Il est également interdit de séjour en France pendant deux ans.