Un juge s’est prononcé vendredi pour la remise en liberté de Julien Coupat, désigné par le parquet comme ‘chef présumé’ d’un groupe à l’origine de sabotages contre des lignes TGV, qui reste cependant incarcéré en raison d’un appel du parquet. Le juge des libertés et de la détention a signé hier vendredi l’ordonnance de remise en liberté à la suite d’une demande déposée par son avocate à l’issue d’un interrogatoire de Julien Coupat devant le juge d’instruction chargé de l’enquête le 12 décembre. Le jeune homme de 34 ans n’a cependant pas été remis en liberté, le parquet ayant pris un référé-détention contre la décision du JLD. Cet appel pourrait être examiné mardi par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris.

C’est le 25 décembre qu’un tribunal militaire israélien (siégeant sur une base militaire à Ramallah) doit rendre son verdict contre le secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine, Ahmad Sa’adat. Ahmad Sa’adat est accusé à de multiples reprises d’atteintes à la sécurité nationale d’Israël, d’être dirigeant d’une organisation interdite, etc. Ahmad Sa’adat refuse de collaborer avec la justice israélienne. Il la dénonce comme illégitime, comme un instrument d’oppression du peuple palestinien.

L’Autorité Palestinienne, sous la pression des pays impérialistes, avait emprisonné Ahmad Sa’adat à la suite de l’exécution du ministre israélien du tourisme par un commando du FPLP (à la différence des islamistes, les commandos du FPLP ne frappent que des militaires israéliens ou des responsables de l’Etat sionniste). La prison avait une garde internationale (US et britannique). Le 14 mars 2006, l’armée israélienne occupait la prison (les soldats US et britanniques laissant faire) et y enlevait tous les prisonniers politiques palestiniens pour les faire comparaître devant ses tribunaux. A l’occasion de la comparution du 25 décembre, le FPLP appelle à des initiatives solidaires.

Ahmad Sa’adat

Interview d’Ahmad Sa’adat en vidéo (en arabe, sous-titres français)

Ahmad Sa'adat

Le 13 décembre était en Allemagne une journée de solidarité avec Axel, Oliver et Florian, les inculpés du procès contre le Militante Gruppe. Ils sont accusés d’avoir incendié des camions de l’armée allemande. A Berlin, 1.500 manifestants ont défilé dans le fief autonome de Kreuzberg:

Manif pour le MG à Kreuzberg

A Hambourg, 300 manifestants communistes et anarchistes ont formé un bloc anti-répression:

Manif pour le MG à Hambourg

D’autres manifestations et actions ont eu lieu à Magdebourg, Brême, Francfort, Göttingen et Lüneburg. Quelques initiatives internationalistes ont également eu lieu, en Suisse, en Autriche (ci-dessous, la manifestation de Vienne) et en… Nouvelle-Zélande:

Manifestation pour le MG

Voir la liste des initiatives (en allemand)

Manif pour le MG à Kreuzberg
Manif pour le MG à Hambourg
Manifestation pour le MG

Georges Cipriani, Régis Schleicher et Georges Ibrahim Abdallah, prisonniers politiques enfermés en France depuis plus de 21, 25 et 24 ans, ont dû passer cet été au Centre National d’Observation de Fresnes pour examen de leur ‘dangerosité’, en application de la loi de février 2008 sur la rétention de sûreté. Début décembre, cela faisait quatre mois que Georges Cipriani et Régis Schleicher avaient quitté Fresnes. Quatre mois de prison supplémentaires sans que la commission pluridisciplinaire ne donne son avis, indispensable pour la poursuite de l’examen de leur dossier de libération conditionnelle.

Ce 16 décembre 2008, la commission pluridisciplinaire statuera enfin sur les dossiers de Georges Cipriani et Régis Schleicher!

Pour Georges Abdallah qui est passé à Fresnes après Georges Cipriani et Régis Schleicher, toujours pas de nouvelles de la part de cette commission! Pour ces prisonniers politiques, comme pour tant de prisonniers condamnés à de longues peines, c’est l’enfermement administratif qui se met en place!

La Cour de justice européenne a une fois de plus condamné l’Union qui a mis les Moudjahidines du Peuple iraniens sur la liste des organisations terroristes et a gelé leurs avoirs. C’est la troisième fois que l’Europe se fait ainsi désavouer par sa Cour de justice pour sa façon de gérer sa liste noire du terrorisme. Pour la Cour de justice, il y a un problème de fond. L’Union ne respecte pas les droits de la défense parce qu’elle ne communique tout simplement pas à l’organisation concernée les motifs de sa mise sur la liste noire. Et donc elle ne lui permet pas de se défendre.

Les Moudjahidines avaient déjà eu gain de cause une première fois en 2006 parce que l’Europe n’avait pas motivé sa décision. Rebelotte déjà cette année. L’Union avait recommencé la procédure et réintroduit le mouvement iranien sur sa liste noire. Mais la Cour a jugé que les motivations étaient insuffisantes et mal fondées. Cela n’a pas empêché l’Union d’inscrire une nouvelle fois l’organisation sur sa liste noire. Et celle-ci a introduit un nouveau recours qu’elle vient une fois encore de gagner.

Mais les décisions précédentes avaient été adoptées plusieurs mois après le recours et n’avaient concerné que des versions déjà caduques de la liste noire qui est remise à jour tous les 6 mois. Cette fois, la Cour a été à toute allure. Les plaidoiries ont eu lieu mercredi. Et la décision tombe déjà ce jeudi. C’est donc la liste actuelle, et le gel des avoirs qui s’ensuit, qui sont annulés. L’Union a deux mois pour aller en appel.

La Cour centrale israélienne à Jérusalem a condamné le 1er décembre le dirigeant de la branche armée du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) Ahed Ghalama, à la perpétuité + 5 ans de prison pour l’exécution du Ministre israélien du Tourisme, Rahba’am Zeevi. Ghalama, 40 ans, est originaire du village de Beit Forik, près de Naplouse. Il avait d’abord été emprisonné par l’Autorité Palestinienne dans la prison de Jéricho en 2002. L’armée israélienne avait donné l’assaut à la prison, qui était gardée par des gardiens européens qui ont fui les lieux peu de temps avant que l’armée n’attaque. Ghalama, tout comme le secrétaire général du FPLP, Ahmad Saadat, et plusieurs autres membres du FPLP avaient été kidnappés par l’armée. En septembre 2008, le même tribunal a condamné Majdi Al-Reemawi, un dirigeant du FPLP, à la perpétuité + 80 ans, pour avoir ‘organisé’ l’exécution de Zeevi. Il avait été inculpé en juillet 2008. En 2006, un autre tribunal israélien a condamné Mohammad Fahmi à la perpétuité et Salah Olwy à 12 ans de prison. Ils ont tous les deux été kidnappé par l’armée peu de temps après l’exécution de Zeevi. Le 3 décembre 2007, le tribunal israélien a condamné Hamdi Qar’aan à la perpétuité après l’avoir accusé d’avoir tiré sur Zeevi. Le 5 février 2008, le tribunal a condamné Basil Asmar à la perpétuité + 20 ans pour ‘participation’ à l’excécution de Zeevi.

La cour d’appel de Paris a refusé, jeudi 4 décembre, de rendre sa semi-liberté à Jean-Marc Rouillan. Ce régime lui avait été retiré en octobre à la suite d’une interview à L’Express. ‘Sous réserve d’un accord de notre client, nous formons un pourvoi en cassation‘, ont déclaré Jean-Louis Chalanset et Michel Tubiana, les avocats de Jean-Marc Rouillan.

Le procès de 38 personnes, dont des dirigeants syndicaux, interpellées à la suite de l’agitation sociale survenue dans le bassin minier de Gafsa (350 km au sud de Tunis), a débuté jeudi devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de cette ville. Les prévenus sont poursuivis entre autres pour ‘participation à une entente criminelle en vue de commettre des attentats contre les personnes et les biens, rébellion armée commise par plus de dix personnes et trouble à l’ordre public’. Ils risquent de dix à 12 ans de prison ferme. Il leur est imputé ‘l’usage de bâtons et de barres de fer, l’érection de barrages sur les routes et les lignes de chemins de fer dans le dessein de paralyser, par la violence, l’activité économique dans la région‘.

Lors de l’audience de jeudi, une vingtaine d’avocats ont demandé le report des débats pour rendre visite à leurs clients et préparer leurs plaidoiries. Ils ont réclamé la libération provisoire d’un certain nombre de détenus, ainsi qu’une expertise médicale sur 16 prévenus qui, selon l’avocat, portent encore des traces de tortures. Après délibération, le tribunal a décidé le renvoi du procès au 11 décembre, et donné suite à la demande de libération provisoire de seulement huit des 38 prévenus.

Les troubles sociaux qui ont secoué cette région du centre-ouest tunisien riche en phosphates, avaient été déclenché en janvier dernier, à cause du chômage et de la détérioration des conditions de vie. La goutte qui avait fait déborder le vase avait été la publication des résultats contestés d’un concours de la Compagnie de phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur de la région. Les troubles qui ont suivi ont conduit à la mort de trois personnes et l’interpellation de près d’une centaine de manifestants. L’armée avait été déployée dans la ville de Redeyef, principal foyer de lutte.

Manifestation de Gafsa

Manifestation de Gafsa

Le tribunal de Furnes siégeant en référé a déclaré recevable et fondée la requête en tierce opposition lancée par le LBC-NVK (l’aile flamande du syndicat chrétien des employés) à l’encontre de la procédure judiciaire initiée unilatéralement par la direction du magasin Carrefour de Coxyde pour empêcher des piquets de grève début novembre. Cette décision favorable aux syndicats est la première d’une série de requêtes en tierce opposition contestant en justice ce qu’ils estiment être des atteintes au droit de grève. La grève avait frappé le Carrefour de Coxyde le 10 novembre dernier, comme dans bien d’autres établissements du groupe à cette époque.

La direction de Coxyde avait immédiatement répliqué en intentant une action en justice. Le tribunal avait jugé que le secrétaire de la LBC-NVK devrait payer une astreinte de 1.000 euros par personne, client ou membre du personnel désireux de travailler, qui n’aurait pu entrer dans le supermarché en raison des piquets de grève. L’objectif de Carrefour était de casser l’action, ce qui fut le cas. En raison de cette menace d’astreinte, le syndicat chrétien avait en effet préféré stopper la grève.

La LBC-NVK estimait que le tribunal des référés ne pouvait pas prendre cette décision du fait que le juge n’avait entendu que Carrefour et pas les syndicats. Le juge des référés a donné raison aux syndicats. Selon lui, la procédure engagée sur requête unilatérale pour mettre fin à la grève n’était pas appropriée. Il a relevé notamment que l’action avait été annoncée par les syndicats dans les temps. Le caractère urgent d’une telle procédure, indispensable pour un référé, n’était donc pas fondé. Le juge a encore estimé exagéré l’argument selon lequel toute l’activité économique de Carrefour avait été à l’arrêt en raison de cette action. L’ordonnance du 10 novembre doit donc être réduite à néant, a jugé le tribunal. L’astreinte qui menace le syndicaliste n’est plus applicable, de même que l’interdiction qui lui est faite de pénétrer dans un Carrefour.