Le 4 novembre aura lieu au tribunal de Nanterre le procès de Marco Perreira, syndicaliste étudiant, militant de l’Assemblée Générale des Etudiants de Nanterre (AGEN). L’AGEN est depuis de nombreuses années à la pointe du syndicalisme étudiant, dépassant le cadre corporatiste pour s’engager sur des fronts comme la lutte contre la répression et la solidarité avec les peuples en lutte et les prisonniers révolutionnaires. Les poursuites contre Marco sont consécutives à son implication dans le mouvement étudiant de l’automne 2007. Marco était déjà devenu la bête noire du service de sécurité de l’Université lors du mouvement contre le CPE en février-avril 2006. C’est une bousculade devant les portes de la direction protégée par des vigiles qui est le prétexte du procès.

Pour plus d’informations

46 salariés de l’usine Renault de Sandouville ont été assignés jeudi 30 octobre devant le tribunal de grande instance du Havre par la direction. Elle les accuse d’avoir bloqué à plusieurs reprises le site, notamment lors de la venue de Nicolas Sarkozy le 6 octobre. Ils manifestaient contre la suppression des 1.000 emplois et le recours au chômage économique. Cette suppression d’un millier d’emplois sur les 3.700 de cette usine s’intègre dans un plan plus vaste prévoyant 4.000 départs au sein de la maison-mère en France et 2.000 autres dans les filiales françaises et européennes du groupe.

Manifestation chez Renault

Manifestation chez Renault

Le 16 octobre, le tribunal d’application des peines siégeant à la prison des Baumettes à Marseille avait décidé, après seulement cinq minutes de délibération, la révocation du régime d’aménagement de peine appliqué à Jean-Marc Rouillan depuis décembre 2007 après 21 ans de prison. Nous venons d’apprendre la date de l’audience d’appel: celle-ci se tiendra le jeudi 27 novembre à Paris.

Gaël Roblin

En 1999-2000, plusieurs dizaines de personnes furent arrêtées, et parfois incarcérées, dans le cadre des enquêtes sur les attentats revendiqués ou attribués à l’Armée Révolutionnaire Bretonne. Beaucoup passèrent entre quatre et cinq ans en détention préventive dans l’attente d’un jugement. A l’issue de ce jugement qui survint en mars 2004, plusieurs d’entre eux (c’est le cas de Paskal Laizé et Kristian Georgeault) revendiquèrent leur appartenance à l’A.R.B. et furent condamnés en conséquence. D’autres, comme Gaël Roblin (photo ci-dessus), furent condamnés pour leurs simples contacts avec ces militants. Sa peine de prison sera inférieure au temps de détention préventive. Tous furent acquittés pour l’attentat de Quévert (non revendiqué) qui coûta la vie à une personne en 2000. Kristian, Paskal et Gaël sont depuis libres après avoir effectués une longue peine. Pendant des années, leur mise en examen pour cet attentat avait permis de les salir et de justifier de leur long emprisonnement préventif. 10 jours après ce verdict, le parquet général décidait de faire appel de cette décision qui était pour lui un véritable camouflet. Toutefois, dans sa précipitation, le parquet ne fit appel que contre trois des acquittés et seulement pour une partie des faits jugés. Le nouveau procès se déroulera du 17 au 28 novembre prochain devant la cour d’assises spéciale à Paris. Il s’agit pour le procureur de la République Française d’essayer d’effacer l’humiliation de l’acquittement de mars 2004. Ce procès s’inscrit dans un contexte de répression généralisée. De plus, ces trois militants indépendantistes n’ont rien renié de leurs convictions. Ils ont continué à s’engager publiquement en faveur du droit du peuple breton à décider librement de son avenir et ont été de nombreuses mobilisations sociales et politiques.

Solidarité avec Gaël, Paskal et Kristian!

Pour contacter le comité de soutien aux trois militants

Pour lire le communiqué du Skoazell Vreizh (Secours Breton)

Gaël Roblin

La direction de Carrefour Belgique faisait appel à la justice (en l’espèce au tribunal des référés) pour briser la grève du week-end passé. Toutes les salles d’audiences ne réussissent pas à Carrefour qui a été condamné vendredi à plus d’un million d’euros d’amende. Un tribunal de Lyon a condamné vendredi Carrefour pour ‘non respect du smic‘. Carrefour devra verser 3.000 euros à chacun des 429 salariés de deux magasins qui avaient été payés en dessous du salaire minimum entre 2004 et 2006. La décision du tribunal ne prévoit cependant pas de rattrapage des salaires. La CGT envisage une nouvelle action devant les Prud’hommes et de regrouper d’autres plaintes pour une action au pénal.

Ce lundi 20 octobre, la cour d’appel d’Anvers a acquitté Dyab Abou Jahjah et Ahmed Azzuz, dirigeants de la Ligue Arabe Européenne (LAE), estimant que les preuves n’étaient pas suffisantes sur leur responsabilité dans les heurts qui se sont déroulés près d’Anvers en 2002, après le meurtre de Mohamed Achrak. Tout le mal que le Secours Rouge pense du crypto-islamisme de la LAE ne nous empêche pas de nous réjouir de la manière dont ce lynchage juridique a finalement tourné court. ‘Durant six ans, nos militants ont été présentés comme des criminels. Maintenant, il s’avère qu’il n’y avait rien, un simple ‘désolé’ ne suffira pas. Je veux des réparations‘ a déclaré Abou Jahjah, à l’annonce de son acquittement. Il envisage de porter plainte contre l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt, son conseiller en sécurité de l’époque Bryce De Ruyver et l’ancienne bourgmestre d’Anvers Leona Detiège: ‘Ils ont commis des faits punissables en déclarant que nous sommes une organisation criminelle.’

Le Secours Rouge/APAPC a envoyé une délégation à Milan ce week-end afin d’assister ce lundi 6 octobre à l’audience de réouverture du procès des arrêtés du 12 février 2007. Voici le compte-rendu d’un membre de notre délégation.

Au procès à Milan

Nous avons rencontré à Milan d’autres sections du SRI, le SR espagnol, le RH/RA, les JRZ et différentes délégations italiennes.

Débat sur le soutien aux prisonniers politiques

Une rencontre-débat organisée le dimanche soir par les camarades du Secours Rouge italien nous a permis de faire le point sur les situations respectives des sections nationales du point de vue de la répression et de la résistance, dans le cadre des nouvelles législations anti-terroristes, de leurs extensions et de leurs nouvelles applications. Ainsi, nous avons pu avoir des nouvelles des militants détenus en Espagne sur base de leur simple appartenance au Secours Rouge considéré comme organisation illégale. Nous avons aussi appris que l’Espagne, qui est depuis des années le laboratoire de la répression en Europe, n’ayant pas obtenu l’extradition de certains camarades réfugiés en Italie ou en France, envisagerait d’introduire une demande d’extradition à l’échelon européen. A l’occasion de ces échanges, nous avons exposé la situation belge en mentionnant entre autres l’acharnement du parquet contre les camarades du DHKC, les écoutes à l’encontre des altermondialistes et les méthodes déployées contre les arrêtés du 5 juin pour une présomption de ‘participation à une activité terroriste’.

Rassemblement au palais de justice

Outre la vingtaine de délégués ayant fait le déplacement, une centaine de proches étaient présents à l’audience. Des amis, les familles et des sympathisants se sont donc relayés dans la salle et devant le palais de justice. Devant le palais, des calicots ont été déployés tandis qu’un stand proposait des cartes postales pour écrire aux prisonniers révolutionnaires d’Italie et d’ailleurs. Les personnes présentes, militants ou non, nous ont expliqué qu’au moment des arrestations, les médias, détenus par Berlusconi, ont grandement applaudi le fait que l’Italie s’était ainsi protégée d’une soi-disant attaque terroriste. Faisant revivre le ‘spectre des Brigades Rouges’, la propagande de l’Etat s’était bien gardée de dire que parmi les 17 inculpés, seuls quatre se revendiquent d’un projet révolutionnaire armé: le Parti Communiste Politico-Militaire. Les autres inculpés étaient actifs dans la militance syndicale, sociale ou associative. A la suite de ce ‘triomphe’, le procès a démarré. Les dossiers vides, ou plutôt chargés de suppositions dépourvus de preuves ou de faits, expliquent sans doute le soudain silence de cette même presse bourgeoise. Aucun article n’a été publié dans la presse depuis mars 2008, et de fait, ce 6 octobre, aucun média italien n’était présent pour se confronter aux irrégularités de cette affaire qui a coûté l’isolement et la détention préventive à 17 personnes…

Prise de parole du SRI au procès de Milan

Les éléments entendus lors de l’audience du 6 octobre

Parmi nous se trouvait E., un sympathisant qui nous a rejoint au sortir de son travail pour assister à l’audience. Comme E. parle français, il nous a traduit les interventions de la juge de l’instruction, des avocats de la défense, et des témoins. Voilà comment pendant deux bonnes heures, nous avons entendu un ‘expert’ expliquer qu’il trouvait louche qu’un des inculpés ait passé un coup de fil depuis une cabine téléphonique, alors qu’il possède un gsm. Dans le même genre, il souligne le fait qu’un sac revient plusieurs fois dans les filatures: le camarade n’en change pas d’un jour à l’autre… Un autre expert, de la police politique (cagoulé et caché derrière un paravent), explique qu’un camarade pris en filature a pris un verre après son travail, puis est rentré chez lui, tel, tel, tel et tel jour… Il dit que cela lui semble louche que souvent, le camarade aille pendant un quart d’heure dans un café, et que ses journées se ressemblent tant. Lorsque l’avocat de la défense lui demande pendant combien de temps le camarade a été observé, le policier répond ‘Pendant deux ans’. L’avocat lui demande si en deux ans, le camarade a été observé en train de commettre un délit. Réponse: ‘Non’. L’avocat demande pourquoi le flic trouve le camarade louche. Réponse ‘Parce qu’il roulait des épaules quand il marchait, il avait l’air nerveux’. La juge demande comment était le sac mentionné dans le rapport de police, porté par un camarade à une date donnée. Le flic en chef explique que le sac semblait lourd, que c’est suspect. L’avocat demandera si il a vu le contenu du sac. Réponse: ‘Non’. La juge questionne le policier masqué sur les écoutes téléphoniques. Celui-ci a identifié à la voix un des inculpés. L’avocat demande si il avait entendu la voix de ce camarade avant cet appel. Réponse: ‘Non’. Souvent, quand l’avocat de la défense demandera des explications sur des éléments cités dans les rapports de police comme ‘suspects’, le policier cagoulé répondra ‘Je ne sais pas, je ne sais plus, ce n’était pas moi qui était là…’ Une des plus belles remarques étant, à propos des suspicions à l’égard du camarade dont les journées ‘travail-bistrot-maison’ inquiète la police: ‘Avez-vous remarqué que le 6 et le 11 octobre, à la minute près, mon client a fait exactement les mêmes gestes au même moment? Promener son chien, revenir en vélo du travail, aller au bistrot… Ce n’est pas possible que ces journées soient identiques!’ Et le policier de répondre: ‘Je ne sais pas, peut-être qu’il y a eu une erreur de retranscription…’ Le copié-collé sème le trouble dans la salle, et le public rit jaune, hue…

L’avertissement de l’Italie

En matière de contre-révolution préventive, l’Italie ne semble pas avoir grand-chose à envier à l’Espagne. A en croire les journaux, Berlusconi se serait plaint à l’époque que le journal clandestin Aurora (qui appelait à la construction d’un parti communiste politico-militaire) rencontre trop de sympathie auprès des jeunes. Ceci n’est pas sans rappeler le discours du Parquet en Belgique, quand il se plaignait que l’opinion publique soit mêlée à l’affaire du 5 juin. Au sujet de la presse toujours, le fameux ‘Professore’ italien qui apparaissait dans le ‘Questions à la une’ de la RTBF sur les lois anti-terroristes, dans le cadre du procès des arrêtés du 12 février 2007, nous était jusque là inconnu. C’est un ami d’Alfredo Davanzo -détenu- qui nous a expliqué d’où ce Professore sortait. Il y a de cela plusieurs mois, Alfredo Davanzo avait parlé du professeur, spécialiste des droits du travail, en mentionnant les lois que ce dernier avait créées. Le camarade avait dénoncé ces lois en disant qu’elles allaient coûter cher aux travailleurs. Le lendemain, la presse montait en épingle la dénonciation de Davanzo, et la transformait en une menace de mort. La désinformation va vite. Et le Professore a eu peur. Il est évident qu’avec l’aide de cette presse, l’Italie veut terroriser les militants: qu’ils soient communistes révolutionnaires, syndicalistes, ou sympathisants: le message a faire passer est que l’Italie maîtrise et se donne les moyens de faire payer cher toute manifestation de refus ou d’organisation qui remette en cause son système. L’Italie, ce 6 octobre, représentée par une police cagoulée à la barre des témoins, a fait un procès politique à charge, et cela bien sûr en l’absence de la presse qui préfère fermer les yeux plutôt que de dénoncer la chasse aux militants qui a lieu en ce moment: à Milan et partout en Europe.

Prochaines audiences: les 13 et 29 octobre ; les 7, 10, 17, 19, 21, 24 et 27 novembre ; les 4, 10, 15 et 18 décembre.

Les calicots à Milan

Déclaration du SRI en solidarité avec les camarades italiens:

Déclaration en allemand – format pdf

Déclaration en italien – format pdf

Autocollant pour la solidarité au procès

Voir aussi: le site de l’Association des parents et amis des arrêtés du 12 février

Au procès à Milan
Prise de parole du SRI au procès de Milan
Les calicots à Milan
Autocollant pour la solidarité au procès

Samedi 4, trois membres et un sympathisant de notre Secours Rouge/APAPC sont partis à Milan pour participer à la délégation internationale de soutien aux militants arrêtés le 12 février 2007 en Italie dont le procès reprenait ce lundi 6. Ce dimanche, les camarades du Secours Rouge italien avaient organisé une rencontre avec les délégués belges, suisses et espagnols pour débattre des développements récents de la répression dans leurs pays respectifs. C’est ce lundi que la délégation internationale, complétée des derniers arrivants, doit se rendre au palais de justice de Milan pour y assurer une présence solidaire.

L’Etat belge examine l’opportunité d’interjeter appel du jugement qui l’a condamné le 9 septembre à payer un dédommagement de 2.000 euros aux altermondialistes liégeois qui avaient été placés sur écoute dans le cadre de la loi sur les organisations criminelles. En chambre du conseil, ils avaient obtenu un non-lieu, mais le parquet avait fait appel. La chambre des mises en accusation a finalement confirmé le non-lieu. Estimant que le parquet s’était fourvoyé, engendrant des frais de procédure inutiles, le tribunal civil a condamné l’Etat belge le 9 septembre à un dédommagement de 2.000 euros à chacun des demandeurs. ‘Mes services examinent actuellement l’opportunité d’interjeter appel du jugement‘, a indiqué mercredi en Commission le ministre de la Justice, Jo Vandeurzen.