Communiqué du Secours Rouge/APAPC envoyé à Berlin le 25 septembre:

Salut aux inculpés du procès contre le Militante Gruppe de Berlin!

C’est dans la résistance à la vague de répression qui s’est abattue sur notre Secours Rouge/APAPC le 5 juin dernier que nous adressons notre salut fraternel à Oliver, Florian, Axel, Andrej et toutes les personnes réprimées d’une manière ou d’une autre dans le cadre de l’enquête contre le Militante Gruppe. Notre situation est encore confuse (nous ne savons toujours pas si il y aura procès contre quatre de nos membres) mais il est évident que les poursuites contre les camarades de Berlin ont plusieurs points communs avec l’enquête et les inculpations de Bruxelles.

Un point commun à mettre en évidence est le caractère ‘associatif’ du délit. Des militants ne sont pas poursuivis pour avoir pos&é des actes mais parce qu’on leur prête des relations militantes ‘coupables’. C’est relativement nouveau en Belgique où la nouvelle loi qui punit la ‘participation à une activité terroriste’ a des implications bien plus larges et graves que l’ancienne loi sur la participation à une ‘association de malfaiteurs’. C’est hélas une vieille tradition répressive en Allemagne avec le tristement célèbre §129a. Le délit associatif est fondamentalement politique. Il relève de cette doctrine de la ‘contre-révolution préventive’ qui est de plus en plus largement adoptée et mise en pratique par les appareils répressifs.

Il est un autre point commun aux événements de Bruxelles et de Berlin: c’est l’ampleur de la réaction contre la répression. Cette réaction n’était peut être pas énorme, mais elle a été suffisamment importante pour creuser des contradictions dans l’appareil ennemi. Les représentants les plus extrêmes de la ‘croisade anti-terroriste’, ceux qui tentent sans cesse d’étendre le champ d’application des dispositifs ‘anti-terroristes’, n’ont plus toujours été suivis. Les mobilisations solidaires, les échos qu’elles ont reçus, ont amené certains responsables répressifs à des positions plus ‘mesurées’.

Le développement de la solidarité (et ses grandes perspectives de développement) a réellement transformé la situation. C’est un événement important. La dialectique révolution/contre-révolution s’est montrée telle que jusqu’ici, en Belgique, l’ennemi a davantage perdu que gagné à avoir lancé son attaque. Nous souhaitons qu’il en aille de même à Berlin, et nous encourageons toutes les forces solidaires à contribuer à cette tendance. Il ne s’agit pas de manifester une solidarité symbolique ou de s’indigner sur un plan philosophique, mais de peser tout à fait concrètement dans les rapports de forces pour mettre en échec la justice de classe.

La solidarité est notre arme!

Secours Rouge/APAPC (section belge de la Commission pour un Secours Rouge International) Bruxelles, 25 septembre 2008.

Ce communiqué en format .pdf

Manif au procès contre le MG

Lire aussi cette lettre/pétition contenant un bon rappel des circonstances et des enjeux du procès de Berlin: Déclaration contre la criminalisation d’une science engagée à l’esprit critique

Manif au procès contre le MG

Procès contre les militants basques

L’Audience nationale, la plus haute instance pénale espagnole, a condamné vingt-et-un membres du groupe Gestoras Pro Amnistia à des peines d’emprisonnement allant de huit à dix ans. Douze militants ont été immédiatement écroués. Les membres de Gestoras Pro Amnistia (et de son successeur, Askatasuna), soutiennent les prisonniers indépendantistes basques. Ces condamnations sont une des conséquences du grand tournant dans la politique répressive de l’Etat espagnol qui, depuis 2001, a décidé de considérer toutes les forces relevant de la gauche indépendantiste basque comme la ‘façade légale’ d’ETA. Des partis politiques, des journaux, des radios libres, des associations culturelles et des associations de parents et amis de prisonniers politiques sont ainsi condamnés pour ‘appartenance à bande armée’, même si leur pratique est pacifique, ouverte et légale.

Le 14 septembre, de la traditionnelle manifestation de soutien aux prisonniers politiques basques à Donostia (San Sebastian) avait été interdite. Depuis trente ans, à Saint Sebastien, le jour de la finale de la très populaire course de rameurs dans la baie de Saint Sébastien; des dizaines de milliers de manifestants se rassemblement en soutien aux prisonniers de la gauche nationaliste basque. Malgré l’interdiction de cette manifestation par le gouvernement ‘autonome’ basque inféodé à Madrid, les organisateurs ont maintenu la manifestation. Les incidents ont été nombreux et cinq personnes ont été arrêtées.

Vidéo de la répression de la manifestation

Procès contre les militants basques

Un important procès se déroule actuellement à Stuttgart-Stammheim. En cas de condamnation, les conséquences seraient énormes pour toutes les organisations politiques de l’exil et de l’immigration en Allemagne. Cinq militants sont accusés d’appartenance au DHKP-C, une organisation ‘étrangère illégale’ selon le paragraphe 129b du code pénal allemand. Le témoin de l’accusation, Hüseyin Hiram (entendu depuis le 28 juillet) est un ancien agent des services secrets turque et allemand, qui selon des psychologues, souffre de schizophrénie et d’hallucinations. Cela débouche sur des scènes ridicules où le témoin ne fournit pas l’information de lui-même, seulement suite à des questions orientées de la cour. Il est en outre fortement médicamenté, s’empêtre dans de lourdes contradictions et montre une forte hostilité pour les accusés. Ceux-ci sont dans une situation difficile. Mustafa Atalay, qui deux semaines après son arrestation (le 15 novembre 2006) a dû subir une opération du coeur et avoir des perfusions, est toujours détenu à l’isolement. Les vaisseaux du coeur ouverts pendant l’opération sont maintenant, en raison des conditions de prison, obstrués de nouveau. Au lieu de la deuxième opération nécessaire pour ouvrir les vaisseaux, il n’a reçu que des perfusions, qui ne sont pas une solution à long terme. Trois experts indépendants ont diagnostiqué une psychose sur le prisonnier Ilhan Demirtas. Un médecin envoyé par la cour a décrété que Demirtas simulait pour obtenir de meilleures conditions de détention. Les trois autres prisonniers (Ahmet Düzgün Yüksel, Hasan Subasi et Devrim Güler) continuent à être maintenus en isolation, ce qui est internationalement critiqué comme forme de torture. Prochaines audiences les 17, 22 et 24 septembre.

A Berlin, c’est le procès dit ‘du militante gruppe’ qui s’ouvrira le 25 septembre. Le parquet fédéral allemand accuse trois communistes berlinois, Oliver R., Florian L. et Axel H. d’avoir placé le 31 juillet 2007 des engins incendiaires sous des véhicules de l’armée fédérale sur le terrain de l’usine d’armement MAN. L’accusation porte sur un ‘Concours à une association terroriste au sens du paragraphe 129a du code pénal’. L’association visée est le ‘militante gruppe’. Un quatrième militant avait été mis en cause mais son mandat d’accusation a été révoqué depuis. Oliver, Florian et Axel ont été libérés en novembre contre une caution de 30.000€ chacun. Sous la pression d’un ample mouvement de solidarité, la cour fédérale a dû révoquer l’accusation d’association terroriste. Reste l’association criminelle.

Pour en savoir plus sur le procès ‘DHKP-C’ à Stuttgart-Stammheim (en allemand)

Pour en savoir plus sur le procès ‘militante gruppe’ à Berlin (en allemand)

Pour en savoir plus sur le ‘militante gruppe’ (en français)

Le 9 septembre, la 6e chambre du tribunal civil de Liège a condamné l’Etat belge à payer 2.000 euros de dédommagement aux quatre activistes liégeois, mis sur écoute téléphonique lors d’un sommet européen en 2001 (cf. ci-dessous). Selon le jugement, l’enquête proactive de la gendarmerie et la mise à l’instruction du dossier ne constituent pas vraiment des fautes: des précédents (Gênes et Göteborg) ayant pu laisser croire à une menace de violences urbaines. Ceci dit, les techniques spéciales d’investigation sont hors de proportion. Un magistrat prudent n’aurait pas du les autoriser. De même, l’acharnement du parquet du procureur du roi est constitutif d’une faute. Une première ordonnance favorable aux quatre suspects a été frappée d’appel, ce qui a allongé la procédure de trois ans. Inutilement.

Journal télévisé

Cela faisait plus de vingt-cinq années (la première procédure remontant à 1981) que les autorités italiennes s’acharnaient contre le (nouveau)Parti communiste italien, s’efforçant de prouver qu’il s’agissait d’une organisation qui préparait des actes terroristes. Plus de vingt-cinq ans de perquisitions, saisies de matériel et d’argent, garde-à-vue et détentions, et autres entraves à l’activité de propagande, d’organisation et de mobilisation politiques du (n)PCI. Le 1er juillet 2008, la Huitième Procédure Judiciaire de l’Etat italien contre le (n)PCIa pris fin avec une sentence de non lieu, sauf éventuel appel de la part de la Procure de la République. Le Tribunal de Bologne a déclaré que l’enquête n’avait pas abouti à des indices suffisants pour faire un procès. Les camarades étaient poursuivis dans le cadre d’une procédure pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme, à deux, voir trois volets:

-le volet italien conduit par Paolo Giovagnoli de la Procure de Bologne et Stefania Castaldi de la Procure de Naples. Ce volet s’achève avec la décision du Tribunal de Bologne.

-le volet suisse, dont les autorités suisses se sont vite déchargées en arguant le caractère exclusivement politique de la procédure demandée par les autorités italiennes.

-le volet français dont étaient chargés Louis Bruguière et Gilbert Thiel de la Section Anti-terroriste du Tribunal de Grande Instance de Paris. L’ordonnance du 16 octobre 2006, (après plus de trois ans d’enquête, 18 mois de détention et 22 mois de limitation de liberté pour trois camarades italiens appréhendés en France), avait abouti à la conclusion que l’on n’avait pu trouver aucun indice de préparation d’actes de terrorisme et que les autorités françaises avaient été abusées par les autorités italiennes.

Voir leur site

En août 2001, un groupe d’activistes liégeois organisa une manifestation le 22 septembre 2001 à l’occasion du sommet des ministres des finances de l’Union européenne. En même temps, la police liégeoise demandait à un juge une autorisation de mettre les porte-paroles sur écoute (coûts 17.240€). Cette demande fut avalisée par un juge qui entama une instruction à leur égard pour ‘association de malfaiteurs’.

Faire partie d’une association de malfaiteur signifie faire ‘partie d’une organisation criminelle structurée de plus de deux personnes établie dans le temps, en vue de commettre des crimes et délits punissables d’un emprisonnement de 3 ans ou d’une peine plus grave pour obtenir, directement ou indirectement, des avantages patrimoniaux, en utilisant l’intimidation, la menace, la violence, des manoeuvres frauduleuses ou la corruption ou en recourant à des structures commerciales ou autres pour dissimuler ou faciliter la réalisation des infractions‘.

La manifestation fut autorisée et se déroula sans aucun incident. La mise sur écoute aurait dû tomber dans l’oubli du secret de l’instruction. Mais un autre juge, ayant pris en charge le dossier, réagit à l’abus manifeste opéré par son prédécesseur en envoyant le dossier devant la Chambre du Conseil. L’affaire fut ainsi rendue publique et les accusés purent prendre connaissance de la violation de leur vie privée (alors qu’il y a certainement beaucoup de dossiers d’écoutes qui tombent dans le secret des lois spéciales). En 2003, un non-lieu est déclaré et le procureur fit appel de cette décision! Pendant l’été 2006, trois ans après le premier non-lieu et cinq ans après les faits, les activistes ont reçu une nouvelle convocation devant la Chambre de mise en accusation du Tribunal de Liège. L’audience eu lieu le 14 février. Cas exceptionnel, le procureur (qui n’était pas celui qui avait demandé l’appel en 2003) refusa de suivre son prédécesseur et appela le juge à réitérer le jugement de 2003 déclarant le non-lieu. Dernier (?) épisode de la saga: les quatre personnes mises sur écoute ont entamé une procédure judiciaire contre l’Etat belge. Celle-ci a pour objectif d’influencer la jurisprudence sur l’utilisation des procédures d’exceptions, comme les écoutes téléphoniques, les filatures et la surveillance, afin d’exclure leur utilisation contre des militants politiques et syndicaux.

Informations sur le site www.missurecoute.be

COLLABORATION POLICIERE ‘TURQUIE-BELGIQUE’: NOUVELLES REVELATIONS

Communiqué du Clea – 9 juillet 2008

Il y a deux semaines, une délégation turque – composée de cinq chefs de la police et de deux procureurs anti-terroristes – était reçue par les autorités judicaires belges qui leur confiaient les archives du DHKP-C, saisies en septembre 1999 dans un appartement à Knokke.

C’est atterrant. Que certains des plus hauts magistrats de notre pays puissent ainsi rencontrer les représentants d’un Etat où se pratique toujours la torture contre des opposants politiques et se mettent ainsi ‘au service des bourreaux’…, voilà qui est tout simplement effarant. D’autant que les responsables de la police anti-terroriste turque sont réputés pour leur cruauté (en particulier la ‘TIM-1’ spécialisée dans l’interrogatoire des militants et sympathisants du DHKP-C).

(Belga, 24.06.2008, 20:38): La Cour de cassation a cassé, mardi soir, les acquittements à l’encontre de suspects du procès DHKP-C. Selon la plus haute juridiction du pays, la cour d’appel d’Anvers a utilisé un argument illégal pour acquitter les sept suspects d’association criminelle, appartenance à une organisation criminelle et terroriste. L’ensemble du procès sera de nouveau traité devant la cour d’appel de Bruxelles. La cour d’appel d’Anvers avait acquitté Fehriye Erdal, Bahar Kimyongür, Musa Asoglu, Sükriye A.O. (Akar Ozordulu), Dursun K. (Karatas), Zerrin S. (Sari) et Kaya S. (Saz) des charges d’association criminelle car, selon elle, aucun lien ne pouvait être établi entre les suspects et un attentat commis en Belgique ou à l’étranger.

[rouge]Refusons l’acharnement politique sur les militants de la solidarité! Il est inacceptable qu’on les retienne! ILS DOIVENT TOUS SORTIR![/rouge]

[rouge]La solidarité est notre arme![/rouge]

Nous venons d’apprendre qu’une dizaine de camarades turcs ont été rafflés, et sont en garde à vue. Des organisations révolutionnaires turques appellent à un rassemblement demain jeudi à 19h à Strasbourg St Denis sous l’arc. En même temps, ‘coïncidence’, à Bruxelles s’ouvre le procès de DHKP-C.

[rouge]Ce jeudi 27 mars 2008, une délégation du Secours Rouge/APAPC s’est rendue à Lille afin de manifester son soutien aux ‘arrêtés du 12 février 2007′[/rouge]

Rassemblement à Lille

Une délégation de notre Secours Rouge/APAPC a participé au rassemblement organisé à Lille par le comité ‘Libérez-les‘ devant le consulat d’Italie en solidarité avec les militants arrêtés le 12 février 2007, et notamment les militants du Parti Communiste Politico-Militaire.

[rouge]A Milan, une délégation du SR/APAPC était présente au procès des camarades italiens[/rouge]

Au procès à Milan

Délégation internationale au procès de Milan

Un délégué de notre Secours Rouge/APAPC a participé à la délégation internationale pour un SRI qui s’est rendue à Milan pour la première audience des militants arrêtés le 12 février 2007, et notamment les militants du Parti Communiste Politico-Militaire. (Bientôt un compte-rendu disponible sur ce site ainsi que sur le site de la Commision pour un Secours Rouge International.)

[rouge]Le Secours Rouge organisera à Bruxelles au Dolle Mol, le samedi 19 avril 2008 à 19h une soirée d’information sur les militants arrêtés le 12 février.[/rouge]

Des camarades italiens viendront nous parler de la situation des luttes et de la répression dans leur pays. Cette soirée aura lieu avec la présence solidaire d’Inge Viet, ancienne militante du ‘mouvement du 2 juin’ et de la Rote Armee Fraktion.

Rassemblement à Lille
Au procès à Milan
Délégation internationale au procès de Milan