Un tribunal d’Ankara a condamné, ce mercredi, Joakim Medin arrêté fin mars à l’aéroport d’Istanbul dès son arrivée en Turquie pour couvrir les manifestations antigouvernementales ( notre article ici ) , à onze mois de prison avec sursis pour «insulte au président ». Présent pour un reportage sur les lieux d’une manifestation où l’effigie d’Erdogan pendu par les pieds avait été exhibée, le journaliste a bien signé des articles sur l’événement mais, le choix des photos pour les illustrer ne lui incombe pas. Le reporter restera en détention provisoire jusqu’à son procès pour «appartenance à une organisation terroriste», dont la date n’a pas encore été fixée. La justice turque l’accuse d’avoir participé en janvier 2023 à une manifestation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à Stockholm, ce que dément Joakim Medin, affirmant «n’avoir jamais participé à cet événement» étant en Allemagne ce jour-là. Il risque jusqu’à 9 ans de prison.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, a annoncé à l’Assemblée nationale l’ouverture d’une procédure de dissolution contre la Jeune Garde antifasciste. Né à Lyon en 2018 et présents dans plusieurs villes, ce mouvement a participé activement aux récentes mobilisations sociales, antifascistes et anticolonialistes. Le même jour, le porte parole d’Urgence Palestine Omar Alsoumi a déclaré sur les réseaux sociaux que les autorités avaient également engagé la dissolution de l’organisation pro-palestinienne fondée en novembre 2023. Présente partout en France, elle joue un rôle central dans la mobilisation contre le génocide en Palestine. Ces procédures interviennent après la dissolution de plusieurs organisations, comme la GALE ou le Collectif Palestine Vaincra (voir notre article).

Lire la déclaration du Secours Rouge Toulouse

 

Dans le cadre d’une vaste enquête, 25 auteurs présumés des attaques contre les agents pénitentiaires et les prisons ont été interpellés tôt ce lundi 28 avril. Les opérations ont débuté à 6 heures du matin en Île-de-France, ainsi que dans les grandes métropoles de Marseille, Lyon et Bordeaux. L’opération est menée par la DGSI ( Direction Générale de la Sécurité Intérieure ), elles ont impliqué plus de 200 enquêteurs sur la totalité du territoire français, elles pourraient s’étendre sur plusieurs jours et impliquer un plus grand nombre de suspects. Parmi les 25 interpellés, 5 ont déjà été en détention, au sein de maisons d’arrêt. Depuis le 13 avril, au moins «65 faits» ont été commis contre des agents pénitentiaires ou des prisons ( nos articles ici et ici ).

 

Chine a dans son viseur plusieurs personnes en Belgique, elles sont considérées comme des dissidents, confirme la Sûreté de l’État belge. Au cours des dix derniers mois, 105 personnes sont victimes de cette traque menée par la Chine dans le monde entier. Chinois, ouïghoures, tibétaines, de Mongolie-Intérieure ou hongkongaises ont en commun d’avoir émigré à l’étranger, de défendre les droits des minorités ethniques en Chine et de faire, selon le régime, partie des cinq menaces (“cinq poisons”, selon les termes de Pékin) qui pourraient mettre en danger le pouvoir du Parti communiste chinois. La moitié des 105 parsonnes a témoigné de la façon dont leurs proches en Chine avaient été intimidés et interrogés par la police ou les agents de la sécurité de l’État. Dans certains cas, les intimidations ont commencé quelques heures après que ceux-ci aient participé à des manifestations ou à des événements publics à l’étranger. La Chine tente d’installer un système de surveillance afin de faire croire à ses ressortissants qui vivent à l’étranger qu’à tous moments, le régime est au courant de tous leurs faits et gestes.

Rizgar Begzadeh Babamiri est un prisonnier politique kurde torturé pendant des mois pour avoir donné des médicaments aux blessés lors des manifestations «Jin Jiyan Azadî» (Femme, vie, liberté) déclenchées par la mort de Jina Mahsa Amini après son arrestation pour n’avoir pas porté le voile en septembre 2022 (voir article ici ). Il avait été arrêté par les services de renseignement le 17 avril 2023 à Bokan, dans le Kurdistan oriental (Rojhilat) et transféré à la prison d’Ourmia. Dans une lettre détaillée, il énonce les tortures et les abus qu’il a subis dans une prison iranienne. Maintenu en détention pendant 130 jours et il a été soumis à la torture pendant ses interrogatoires: strangulation, simulacres d’exécution, décharges électriques et privation de sommeil. Rizgar Begzadeh Babamiri est poursuivi par la 10e branche du tribunal révolutionnaire d’Urmia pour « armement, rébellion, rassemblement et complot contre la sécurité nationale, propagande contre l’État et espionnage ».

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Mercredi matin, le FBI, la police de l’État du Michigan et les juridictions locales, ont exécuté une série de mandats de perquisition contre plusieurs personnes à plusieurs endroits. Au moins trois personnes ont été brièvement détenues lors du raid d’Ypsilanti. Les habitants présents ont été sortis sur le porche, menottés avant que les agents ne les relâchent 15 minutes plus tard. Deux autres personnes ont été détenues lors de la perquisition d’Ann Arbor. L’ICE ( United States Immigration and Customs Enforcement ) n’était pas présente et ne serait pas liée à ces recherches. Les fouilles ont eu lieu dans 3 domiciles de militants pro-palestiniens de l’Université du Michigan, les agents ont confisqué du matériel électronique. Une enquête est ouverte sur des actes militants ayant eu lieu à Ann Arbor, ces actes ne sont pas liés aux manifestations, ni à l’occupant du campus de l’université du Michigan.

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Esila Ayik, étudiante en photographie à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Gand (KASK), avait décidé de se rendre en Turquie pour 3 semaines afin d’y voir sa famille et participer aux manifestations contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan. Des milliers d’étudiants et citoyens turcs sont descendus dans les rues d’Istanbul et d’autres villes, la répression ne s’est pas fait attendre et des centaines d’étudiants ont été arrêtés dans la foulée, dont Esila Ayik ( voir article ici ). Lors de la manifestation anti-gouvernementale à Istanbul, elle avait brandi une pancarte où il était mentionné « Dictateur Erdogan ». Elle est détenue sans perspectives de procès à ce stade et pour l’unique accusation « d’offense au chef de l’État ». Incarcérée dans des conditions difficiles, elle ne bénéficie d’aucun soin alors qu’elle souffre d’une affection cardiaque et de problèmes rénaux. Esila Ayik est citoyenne turque et ne possède pas la nationalité belge. Le corps professoral de la KASK appelle néanmoins l’ambassade belge au dialogue avec les autorités turques en vue d’obtenir sa libération.

 

Ahmed Souab a été interpellé, lundi matin à l’aube, dix hommes de la sécurité ont fait irruption chez lui. L’avocat a été conduit au pôle judiciaire antiterroriste avant d’être officiellement placé en garde à vue. La justice lui reproche ses critiques contre le verdict du procès dit du « complot contre la sûreté de l’État ». Le tribunal de première instance de Tunis avait infligé des peines allant de 4 à 66 ans de prison à l’encontre d’une quarantaine de personnes de l’opposition (voir notre article). Il sera transféré dans un centre de détention après l’ouverture d’une information judiciaire pour « soupçons de menace de crimes terroristes ». Des protestataires ont organisé lundi soir une manifestation dénonçant son arrestation et réclamant la liberté des condamnés.

Mardi 8 avril, 3h du matin Paris XIe. Un homme en détresse mentale a été tué lors d’une violente intervention policière. L’homme de 35 ans, errait pieds nus dans la rue, une équipe du Samu social est arrivée et a tenté de l’aider en interpellant une patrouille de police à un feu rouge. Réaction étonnante d’un des policiers, « Ça tombe bien, ce soir, moi aussi je suis agressif. », un tabassage en règle a eu lieu après ces paroles. L’homme a été étranglé, tasé par trois fois, y compris, alors qu’il était déjà au sol, menotté et entravé. Les policiers l’ont frappé au visage et aux côtes. La victime de ces violences portait un bracelet d’hôpital. Transporté peu après par les secours arrivés sur les lieux, il est admis en réanimation et meurt le lendemain. Une information judiciaire est ouverte mais les policiers, n’ont pas été suspendus.

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