Lundi soir, 19 août, le Commando Thomas Meyer-Falk a incendié plusieurs véhicules de chantier sur le site de construction de la prison de Zwickau Marienthal. Une excavatrice a été complètement brûlée, les quatre autres excavatrices et une chargeuse frontale ont été endommagées par l’ incendie et rendues partiellement inutilisables. Cette action est dédiée en particulier à Loïc Schneider, au Park Bench 3 et au Basel 18.

Pour plus d’information, lire le communiqué (en anglais).

Suite au limogeage des 3 co-maires de Mardin, Diyarbakir et Van (voir notre article), des manifestations se sont organisées dans plusieurs villes du Kurdistan Turque, ainsi qu’à Istanbul. Depuis lundi, déjà plus de 400 personnes ont été arrêtées lors de ces manifestations. À Van, le nouveau gouverneur (administrateur placé par l’état) a commencé son nouveau mandant par le licenciement des chefs de département mis en fonction après les élections du 31 mai. Le même jour, la police a effectué des raids dans les maisons d’employés municipaux ainsi que dans celle du co-président du syndicat des employés municipaux de Van. Au cours des deux derniers jours, au moins six journalistes pro-kurdes ont également été arrêtés par la police dans les provinces de Mardin et de Diyarbakır : les journalistes Ahmet Kanbal et Mehmetah Oruç de Mesopotamia Agency (MA), la journaliste de Jinnews, Rojda Aydın et les journalistes Nurcan Yalçın, Halime Parlak et Yelda Özbek.

Six journalistes arrêtés à Madrin et à Diyarbakir

Lundi 19 août, des émeutes ont éclaté en Papouasie occidentale, alors que des milliers de personnes protestaient contre les arrestations et les détentions d’étudiants indépendantistes durant le week-end. Plusieurs milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Manokwari, la capitale de la province de Papouasie occidentale. Les manifestations se sont transformés en soulèvement causant des dégâts matériels (magasins et véhicules incendiés, panneaux de signalisation arrachés, jets de pierre), jusqu’à l’incendie du Parlement régional. Le samedi 17 août, jour de l’indépendance de l’Indonésie, 43 étudiants papous vivant à Surabaya (sur l’île de Java), ont été arrêtés, accusés d’avoir détruit un drapeau indonésien. La police est intervenue dans les dortoirs utilisant des gaz lacrymogènes pour forcer les étudiants à sortir. Ils seront arrêtés et relâchés après interrogatoire. Depuis des années, les forces de sécurité du pays sont accusées d’exactions à l’encontre de la population de Papouasie, notamment d’assassinats de militants politiques et sociaux.

Parlement Régional de Manokwari, capitale de la province de Papouasie occidentale

En août 2017, suite au G20 à Hambourg, le ministère de l’intérieur allemand avait interdit la plateforme « Indymedia Linksunten », la plus grande plateforme d’extrême gauche en Allemagne (voir notre article), parce qu’elle enfreindrait la loi des associations. La procédure judiciaire ouverte à ce moment-là, entre autres pour « constitution d’une organisation criminelle », a été suspendue après deux ans faute d’indices qui permettraient d’identifier des opérateurs responsables du site.

Le raid du 25 août 2017 dans les appartements de plusieurs personnes suspectées de gérer « Linksunten » ont mené à la saisine de plusieurs supports de données chiffrés. Le Landeskriminalamt (police judiciaire régionale) de Bade-Wurtembert n’a pas réussi à déchiffrer ces données, malgré le soutien de plusieurs administrations et de services secrets comme la police fédérale ou le Verfassungsschutz (service de renseignement allemand). Les données qui étaient accessibles aux investigateurs ne leur permettaient pas d’identifier les personnes dont les appartements avaient été fouillés comme les opérateurs de la plateforme. De nouvelles révélations pourraient mener à la réouverture de l’enquête.

Interdiction de la plateforme Open-Posting Indymedia Linksunten en 2017

Interdiction de la plateforme Indymedia Linksunten en 2017

Dans la nuit du dimanche 18 au lundi 19 août, les maires de Diyarbakir (Amed), Mardin (Mêrdîn) et Van (Wan) ont été démis de leur mandat de maire. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, les accuse d’appartenance au PKK et ils sont poursuivis par le ministère de l’Intérieur pour « appartenance à une organisation terroriste » et « propagande terroriste ». Déjà en 2016, les co-maires HDP ou affiliés de 95 municipalités sur 102 avaient été limogés et remplacés par des administrateurs de l’État. À la veille des élections locales de mars 2019, le président turc avait prévenu que les futurs maires du HDP seraient à leur tour privés de leur mandat.

Un rassemblement de soutien se tiendra ce lundi 19 août à 18h à la gare centrale (Bruxelles).

Ahmet Türk (Mêrdîn), Adnan Selçuk Mızraklı (Amed) et Bedia Özgökçe Ertan (Wan)

Ahmet Türk (Mêrdîn), Adnan Selçuk Mızraklı (Amed) et Bedia Özgökçe Ertan (Wan)

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

Le jeudi 15 août, des militants de Papouasie occidentale ont manifesté dans plusieurs villes indonésiennes à l’occasion de l’anniversaire de l’accord de New-York signé aux États-Unis en 1962 et qui transféra le territoire de la Papouasie des Pays-Bas à l’Indonésie.

À Amboine (Maluku), 11 étudiants papous occidentaux ont été battus et arrêtés après la dispersion de la manifestation. À Ternate (Maluku), la manifestation des étudiants de Papouasie (KMP) et du Front des peuples indonésiens pour la Papouasie occidentale (FRI-WP) a été dispersée peu de temps après son départ. 16 personnes ont été arrêtés et frappées par les forces de l’ordre avant d’être emmenées au poste de police de Ternate. À Malang (Java), des étudiants ont été attaqués par des membres de milices civiles nationalistes. 24 étudiants ont été blessés, dont 5 grièvement. Une manifestation s’est également tenue à Jakarta. Les manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des États-Unis avant de se rendre devant le « palais de l’État », où ils ont chanté l’hymne de l’Organisation pour une Papouasie libre. Les manifestants ont exigé le retrait de l’armée indonésienne de la Papouasie, la fin de l’exploitation et de la déforestation et l’indépendance totale de l’Indonésie. Au total plus de 150 personnes ont été arrêtées et des dizaines blessées. Plus de 60 militants étaient toujours en détention le samedi 17 août.

Manifestant blessé lors des marches commémorant l'accord de New-York de 1962

Le jeudi 15 août (date commémorant la première attaque du PKK en 1984), les forces du HPG ont mené une série d’actions contre l’armée turque dans les districts de Iouksekova et Cukurca à Hakkari. À Iouksekova, les guérilleros sont entrés dans quatre positions militaires turques, faisant sept victimes. À Cukurca, le HPG a mené une action de sabotage contre un véhicule militaire de l’armée turque. Le véhicule a été détruit tuant 2 soldats et en blessant 3. Dans le même district, le HPG a mené deux autres actions contre des positions de l’armée turque. Le nombres de victimes n’a pas été communiqué. Une autre attaque a été mené le vendredi 16 août à Cudi (Hakkari). Les guérilleros ont pris pour cible un convoi de camion militaire turc. Le nombre de morts et de blessés n’a pas été communiqué.

Combattants HPG (Archives)

Combattants HPG (Archives)

 

Les unités HBDH Alişer Xelikan (PKK), Ulaş Bayraktaroğlu (DKP/BÖG) et Bayram Namaz (MLKP) ont revendiqué une action menée le 10 août contre un convoi militaire de 8 véhicules chargés de munitions (dans le district de Konya, Anatolie centrale). Le convoi militaire transportait des renforts dans la région frontalière avec la Syrie. L’action a entraîné de violentes explosions, faisant des morts et des blessés dans le rang des soldats turcs.

Attaque du HBDH contre un convoi militaire à Konya

Vincenzo Vecchi avait participé en 2001 à la manifestation contre les puissants de la Terre lors du sommet du G8 de Gènes. Au cours de cette mobilisation, Carlo Giuliani, un manifestant, avait été tué par par la police. La répression avait été particulièrement violente pendant et après le sommet. Une dizaine de « Black bloc » avaient été condamné à des très lourdes peines de prison pour en faire des exemples, dont Vincenzo Vecchi. Celui-ci avait disparu et était en cavale depuis 18 ans, réfugié depuis de nombreuse années dans un village en Bretagne.

Vincenzo Vecchi a finalement été interpellé le jeudi 8 août et placé en détention à la prison de Vezin (Rennes) en attendant sa possible extradition vers l’Italie. Il comparaîtra devant la chambre d’instruction de Rennes le mercredi 14 août à 9 h.

Soutien à Vincenzo Vecchi

Le vendredi 9 août, le HBDH a revendiqué l’attaque du dépôt de munition militaire de Reyhanli. Cette attaque a été faite à l’occasion du 35e anniversaire de l’opération du 15 août 1984, date de la première attaque du PKK à l’encontre d’unités de l’armée et de la police turque à Eruh et Semdinli. L’attaque de ce vendredi a été mené sur le champ de munitions militaires de Reyhanli qui sert de dépôt de munitions pour le matériel de guerre militaire et qui comprend également des inventaires des forces du MIT et de l’armée de l’air alimentant des bandes informelles. Les explosions des munitions ont duré plus de 5 heures.

Dépôt militaire de Reyhanli attaqué par le HBDH