Après presque 6 semaines, Maja a mis un terme à sa grève de la faim. Maja est très affaiblie. La fréquence cardiaque était parfois tombée à 30. On pouvait craindre l’arrêt cardiaque et des dommages irréversibles aux organes. Jusqu’à la fin, les autorités hongroises ont ignoré sa demande de rapatriement. Un transfert en résidence surveillée a également été rejeté. Même à l’hôpital de détention, Maja était complètement isolée 24 heures sur 24. La vague de solidarité n’a pas faibli ces derniers jours, avec des manifestations sauvages comme à Hambourg, ou autorisées, comme à Leipzig, et plusieurs initiatives hors d’Allemagne, comme à Zurich, Bruxelles et à Toulouse (photo).

L’engagement social des fans de K-Pop a commencé dès 2013, par des collectes de fonds ou de nourriture au profit d’organisations caritatives. En mars 2018, le mouvement connait un tournant sous l’impulsion des fans du groupe star BTS : le collectif One In An ARMY lance chaque mois une nouvelle campagne de micro-dons pour soutenir une ONG. En 2020, One In An ARMY collecte un million de dollars en 24 heures au profit de Black Lives Matter.

iWatch Dallas était l’application via laquelle la police de Dallas a demandé le 31 mai 2020 de transmettre des vidéos permettant d’identifier les manifestants ayant des comportements jugés répréhensibles lors des rassemblements BLM. Les fans ont immédiatement inondé l’application de fancams de stars de la K-Pop, les dénonçant à la police « pour avoir volé leur cœur ». Le lendemain, l’application était hors service…

Les fandoms ont noyé de la même manière le hashtag #WhiteLivesLatter du mouvement suprématiste blanc américain à coup de GIFs et clips vidéo, et organisé une vaste initiative de trolling contre un meeting de Trump. En se coordonnant pour réserver des milliers de billets, ils ont fait en sorte qu’une bonne partie des 19 000 places de la salle restent vides, transformant le meeting en flop. Les fandoms de K-pop vont aussi massivement soutenir les manifestants en Thaïlande, au Myanmar, en Indonésie et à Hong Kong. Actuellement, les fandoms soutiennent activement les populations de Gaza par des collectes au bénéfice de l’aide humanitaire et par des appels au boycott (notamment culturel) d’Israël.

C’est ainsi que le mois passé, la BTS army a enjoint le conglomérat multinational sud-coréen du divertissement Hybe Corporation (qui est à la fois une maison de disques, une agence artistique, une société de production musicale, une société de gestion d’événements et de concerts, et une maison d’édition musicale) de boycotter Israël en s’expliquant ainsi : « Les BTS ARMY, l’un des fandoms les plus influents au monde, ne supportent pas l’oppression systémique du peuple palestinien. Nous sommes un groupe de personnes du monde entier qui a appris de BTS et d’autres fans de BTS l’importance de la justice sociale en temps de crise. »

Des affrontements ont éclaté jeudi matin dans deux exploitations agricoles du sud de la Californie, à Carpinteria (comté de Santa Barbara) et Camarillo (comté de Ventura), après des descentes menées dans des exploitations agricoles par les services américains de l’immigration (ICE), appuyés par des unités de la Garde nationale. Des centaines de militants pour les droits des migrants ont convergé en voiture vers la zone, entraînant des affrontements avec les agents fédéraux sur les routes. Les agents ont eu recours à des gaz lacrymogènes. Dans plusieurs zones, la circulation a été coupée, tandis que des véhicules militaires patrouillaient sur place, appuyés par un hélicoptère. Environ 200 travailleurs agricoles ont été arrêtés. L’un d’eux a fait une chute et il est décédé des suites de ses blessures. Quatre manifestants ont été arrêtés.

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Le Parlement européen a voté le 9 juillet en faveur de l’introduction du nouveau système d’entrée/sortie, un outil conçu pour renforcer le contrôle des frontières de l’Union Européenne. Ce nouveau système, que la Commission prévoit de lancer en octobre, recueillera des données biométriques (telles que les empreintes digitales et les scans faciaux) et des informations sur les voyages des citoyens non européens visitant l’UE pour de courts séjours. Il remplacera l’ancien système d’apposition de tampons sur les passeports et permettra également de détecter les fraudes à l’identité, de suivre les dépassements de séjour. En raison des inquiétudes liées au lancement d’un système aussi complexe, la Commission a proposé un déploiement progressif sur 180 jours. Cela permettrait aux États membres de mettre en œuvre le système progressivement.

Mis en cause lors de son audition devant la Commission de l’Intérieur de la Chambre le 17 juin dernier, le chef de la police fédérale, Eric Snoeck, vient de répondre aux critiques par une lettre de 66 pages. Il était question des résultats désastreux d’une enquête menée en 2023 sur la satisfaction du personnel de la police fédérale, et surtout de l’occultation par Snoeck des problèmes que cette enquête mettait à jour (voir notre article). Celui-ci nie l’intention de dissimulation, mais reconnait que les résultats de cette enquête ont mis du temps à être traités, ce qu’il explique « par un manque de ressources humaines ». Pas dans son cabinet en tout cas, puisque les députés s’interrogeaient également sur les recrutements qui y avaient été faits en quantité et en qualité – un cabinet ironiquement surnommé « la cour royale ». Snoeck qu’avec 58 personnes (contre 43 au 1er janvier 2023), il reste sous le plafond autorisé. À la question de savoir s’il avait bien recruté sa propre partenaire dans son cabinet, Snoeck répond que « certaines affirmations relèvent de la sphère privée. »

Parmi les sujets sensibles : l’utilisation d’une BMW comme voiture de fonction, alors qu’elle avait été achetée par et pour la Direction des unités spéciales, et cela à l’encontre d’un avis négatif de l’Inspecteur général des Finances. Snoeck assure et qu’il ne s’agissait pas d’un usage abusif parce qu’« Il n’est pas déraisonnable de supposer que je puisse être une cible potentielle pour des organisations criminelles ». La BMW avait été intégrée à son dispositif de sécurité en septembre 2023, qui comprenait déjà une Volvo. Snoeck est attendu à nouveau en commission en septembre. La demande de faire ouvrir une enquête par le Comité P sur d’éventuelles violations de l’intégrité a été rejetée par la commission.

 

Un équipe propagandiste d’Israël, « Israël Premier Tech », participe au Tour de France. Sylvan Adams, le patron de cette équipe, qui soutient ouvertement l’expulsion des Palestiniens de leurs terres, s’est félicité de n’avoir vu aucun drapeau palestinien sur le Tour de France. Et pour cause : la police française y veille. Depuis le départ du Tour, le 5 juillet, les militantes et militants présents sur le parcours en arborant simplement le drapeau palestinien sont la cible de violences policières. À Lille le 5 juillet, les manifestants ont été nassé·es, contrôlé·es et fouillé·es et les drapeaux saisis. À Caen le 9 juillet, d’autres ont été gazés et jetés à terre. Une banderole a été lacérée de coups de couteaux et détruite, des drapeaux palestiniens ont été volés. Des policiers ont affirmé qu’ils avaient reçu la consigne qu’aucun drapeau ou marque de soutien à la Palestine ne soit visible sur le parcours du Tour de France. À Flers le 10 juillet, une dizaine de militant·es ont été interpellés et là aussi des drapeaux palestiniens ont été saisis.

L’Assemblée législative du Maharashtra a adopté le projet de loi de 2024 sur la sécurité publique, visant à lutter contre la propagation des idées et de l’influence maoïste dans l’État. Le ministre en chef Devendra Fadnavis, du parti d’extrême-droite hindouïste BJP,  qui a présenté le projet de loi, a déclaré qu’il visait à « interdire les individus et les organisations qui encouragent la violence, la guérilla ou tentent de déstabiliser le gouvernement par des moyens illégaux ». Fadnavis a souligné que l’influence de l’idéologie maoïste avait été signalée dans les régions urbaines et rurales du Maharashtra, en particulier dans des districts comme Gadchiroli et Konkan. Selon Devendra Fadnavis au moins six organisations, interdites dans d’autres États, opèrent au Maharashtra et 64 organisations naxalites ou maoïstes et leurs organisations apparentées opèreraient dans l’État.

Le premier procès du vaste dossier ouvert en Géorgie contre des militants opposés au centre de formation à la sécurité publique d’Atlanta, la fameuse « Cop city », a commencé le 7 juillet. Le procès intenté par l’État de Géorgie contre Ayla King, 19 ans, pourrait donner un aperçu de la manière dont la Géorgie traitera les plus de 60 affaires en cours de la campagne « Stop Cop City » et façonner l’avenir du droit des manifestations et du droit pénal dans l’État.

Ayla King, résidente du Massachusetts, est accusé d’avoir pris d’assaut le chantier du comté de DeKalb en mars 2023 avec plus de 20 autres militants masqués après un concert de protestation à proximité. Ayla King, qui risque une peine de cinq à 20 ans de prison, a demandé un procès accéléré fin 2023, peu après leur inculpation, aux côtés de 60 autres personnes accusées de terrorisme intérieur, de racket, de blanchiment d’argent et autres (loi RICO). La procédure a traîné en longueur en raison d’un débat procédural sur la question de savoir si le procès a débuté dans les délais impartis. Les sympathisants et les défenseurs de la liberté d’expression dénoncent les inculpations, ainsi que les nouvelles lois de l’État durcissant les sanctions pour les personnes commettant des « actes de vandalisme » lors des manifestations.

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