RaidH, l’organisation de défense des droits de l’homme qui mène campagne pour une régulation de l’usage du Taser en France, passe en procès le mercredi 7 avril 2010 à 13h30 pôle 2 chambre 7 à la Cour d’appel de Paris. Initié par SMP Technologies Taser France, cet appel porte sur la décision du Tribunal de grande instance de Paris condamnant l’entreprise aux dépens contre RaidH dans sa procédure pour ‘dénigrement de l’image et de la marque Taser’ et ‘dépassement des limites de la liberté d’expression’.

Cette ultime action judiciaire sera l’occasion pour l’association de demander des dommages-intérêts pour procédure abusive et mettre au cœur du débat l’instrumentalisation de la justice par des entreprises qui défendent leurs intérêt privés à coup de procès, une pratique communément qualifiée de ‘poursuite-bâillon’ ou SLAPP (Strategic Lawsuit Against Participation) dans sa dénomination nord-américaine. Après avoir poursuivi à 4 reprises les détracteurs de l’arme à électrochocs, SMP Technologies Taser France, qui a perdu l’ensemble de ces procès, s’acharne de nouveau contre RaidH, seule à être poursuivie en appel.

Le 2 septembre dernier, le Conseil d’Etat saisi par RaidH, annulait le décret autorisant les policiers municipaux à être équipé de Taser X26, relevant notamment dans sa décision que ces armes étaient ‘susceptibles, dans certaines conditions, de provoquer directement ou indirectement la mort des personnes visées’.

Le site de Raid H

Ce mercredi 7 avril quelques membres du Comités des Libertés et quelques membres de notre Secours Rouge se sont rassemblés devant l’ambassade d’Allemagne contre l’extradition du militant révolutionnaire turc Faruk Ereren de l’Allemagne vers la Turquie.

7e rassemblement pour Faruk Ereren

7e rassemblement pour Faruk Ereren

Une unité de CRPF est tombée tôt ce matin dans une embuscade dans le district du Dantewara alors qu’elle rentrait d’une opération de ratissage anti-maoïste dans la région: les guérilleros maoïstes ont déclenché l’explosion d’une puissante charge explosive, tuant de nombreux paramilitaires. La CRPF a aussitôt envoyé une colonne de renfort qui était, en fait, le véritable objectif de l’embuscade. Cette colonne est tombée dans une immense embuscade tendue par plusieurs centaines de guérilleros. Un policier local et 74 paramilitaires ont été tués et plusieurs autres gravement blessés (photo). Cette attaque constitue une des plus grandes opérations de ce type depuis des années et porte un sérieux coup aux forces de sécurité engagées pour combattre la guerre populaire dirigée par le Parti Communiste d’Inde (maoïste). Dimanche déjà, dix policiers avaient été tués par l’explosion d’une mine dans l’Etat d’Orissa.

D’autre part, les maoïstes ont affirmé pour la première fois aujourd’hui, que leur dirigeant Kishenji était en vie et en bonne santé. Depuis un combat meurtrier entre les forces de sécurité et les guérilleros le 24 mars dernier, le gouvernement indien affirmait que Kishenji y avait trouvé la mort. Mais un fax provenant du Comité Maoïste de l’Etat d’Orissa affirme aujourd’hui: ‘Aucun membre du Comité d’Etat, du Comité Central ou du Bureau Politique n’a été tué ou blessé lors de la ‘rencontre’ avec les forces de sécurité le 24 mars. Le 24 mars, la police a attaqué des personnes innocentes dans les villages de la région de Lakhanpur, de Salboni, de Goaltore et du Lalgarh. Des innocents ont été tués, mais pas un seul membre du Comité d’Etat, du Comité Central ni du Bureau Politique n’a été tué ou blessé’.

embuscade maoiste en inde

Voir le sujet du journal de la télé indienne NDTV sur cette attaque

Voir notre dossier sur l’Inde

embuscade maoiste en inde

Une députée Open Vld a introduit une proposition de loi visant à pénaliser l’évasion de prison. A l’heure actuelle, s’évader n’est en effet pas un délit en Belgique, pour autant qu’aucun autre acte illicite n’ait été commis. S’inspirant du régime français, la députée propose un emprisonnement de six mois à trois ans et des amendes de 25 à 200 euros pour les prisonniers cherchant à s’évader des prisons, mais aussi des tribunaux, des commissariats, ou même des hôpitaux où ils sont détenus. Les peines vaudraient aussi pour les prisonniers s’échappant durant un congé pénitentiaire ou alors qu’ils sont au travail hors des murs de la prison. La députée libérale propose par ailleurs de sanctionner pénalement les parents de détenus évadés qui les aideraient à se cacher.

La Cour d’appel d’Amiens a, le 5 février dernier, annulé les peines de prison prononcées en septembre dernier par le tribunal de Compiègne contre les grèvistes de Continental, en les transformant en amendes. L’Etat, c’est à dire le gouvernement, a maintenu à l’encontre de ces six salariés, (choisis, rappelons-le, par la direction de Continental), des demandes de remboursements de sommes qui pourraient être démesurées, et ont fait courir de graves accusations (nouvelles) à leur encontre. L’intersyndicale et le Comité de lutte des travailleurs de Continental-Clairoix appellent les travailleurs, la population, les organisations syndicales et politiques à se joindre à la manifestation organisée mercredi 7 avril à 12h30 à la gare de Compiègne, en vue de se rendre au tribunal où sont convoqués six travailleurs de l’usine.

Le dispositif était comme très souvent relié à l’alimentation électrique via les fils de la lumière de l’habitacle intérieur (quand ce n’est pas directement aux fusibles). Le dispositif retrouvé à Lecco était composé d’un téléphone portable modifié, d’une antenne, d’un GPS et d’un micro. L’ensemble était placé entre la carrosserie et le revêtement intérieur, et fixé à l’aide de deux aimants. Photo 1: le micro, photo 2: l’ensemble du dispositif, photo 3: le portable.

micro du dispositif d’écoute

dispositif d’écoute

portable du dispositif d’écoute

micro du dispositif d'écoute
dispositif d'écoute
portable du dispositif d'écoute

Histoire de « Lutte Révolutionnaire »

– 5 septembre 2003 : Première apparition publique de l’organisation qui attaque avec deux charges explosives le tribunal de première instance à Athènes.

– 14 mars 2004 : tentative d’attaque à l’explosif contre la Citybank (la police désamorce la charge).

– 5 mai 2004 : attaque à l’explosif (trois bombes) contre un commissariat de police à Athènes.

– 29 octobre 2004 : attaque à l’explosif contre deux fourgons de la police anti-émeute qui allaient garder la prison de Korydallos.

– 2 mai 2005 : attaque à l’explosif contre le ministère du Travail.

– 3 juin 2005 : attaque à l’explosif contre le bâtiment du ministère du Travail.

– 12 décembre 2005 : attaque à l’explosif contre le ministère de l’Economie.

– 22 décembre 2005: L’organisation fait publier son manifeste dans le magazine satirique To Pontiki. Lire ici ce document

– 30 mai 2006 : attaque à l’explosif contre Georgios Voulgarakis, ministre de la culture et ancien ministre de l’ordre public. Seul le domicile du ministre est touché.

– 12 janvier 2007 : attaque à la roquette RPG contre l’Ambassade américaine d’Athènes. Le gouvernement US offre un million de dollars pour un renseignement amenant à des arrestations. Les ministres grecs de l’Ordre public et de l’Économie offraient de leur côté 800.000 euros. Pour l’anecdote, la roquette a pénétré dans le bâtiment et a explosé dans les toilettes; ce qui a inspiré de nombreux bombages à Athènes disant ’Nous les poursuivrons jusque dans les chiottes ».

Action de Lutte Révolutionnaire contre l’ambassade US à Athènes

– 30 avril 2007 : attaque au pistolet-mitrailleur MP5 à la grenade du poste de police de Néa Ionia (banlieue nord d’Athènes).

– 24 octobre 2008 : tentative d’attaque à l’explosif contre Royal Dutch Shell à Athènes (la police désamorce la charge).

– 23 décembre 2008 : tirs de Kalachnikov contre un bus de la police devant l’École Polytechnique.

– 5 janvier 2009 : tirs de Kalachnikov contre un groupe de policiers anti-émeute gardant un ministère à Athènes, en représailles après la mort d’Alexis Grigoropoulos. Un policier est gravement blessé.

– 18 février 2009 : tentative attaque à la voiture piégée contre la Citibank à Kiffisia (Athènes), la charge (125 kg d’explosif) n’explose pas en raison d’un défaut du montage électrique.

– 9 mars 2009 : attaque à la voiture piégée contre la Citibank à Filothei (Athènes).

– 12 mai 2009 : attaque à l’explosif contre l »Eurobank à Argyroupoli (Athènes).

– 2 septembre 2009 : attaque à la voiture piégée (150 kg d’explosifs) contre la Bourse d’Athènes.

– 10 mars 2010: Lambros Foundas, 35 ans, militant de l’organisation, est tué par des policiers dans la banlieue de Dafni (Athènes) alors qu’il requisitionnait une voiture pour la prochaine opération. Durant ses années de lycée, Lambros était socialement actif. Il rejoint plus tard le groupe anarchiste Mavro Agathi (l’Épine Noire), qui publiait le journal Dromi Tis Orgis (les Rues de la Colère). Il était actif et participait aux manifs, rassemblements, conflits sociaux, marches, collages, discussions et aux événements sociaux. Pendant l’occupation de l’Université Polytechnique d’Athènes en 1995, pour l’anniversaire du soulèvement de 1973, Lambros était parmi les 504 qui furent arrêtés par les forces répressives qui envahirent les enceintes universitaires le matin du 18 novembre.

Lambros Foundas, militant de Lutte Révolutionnaire tué par la police grecque

– 9 avril 2010 : Opération policière contre l’organisation : six arrestations: Nikos Maziotis, 39 ans, Evanguélia « Polia » Roupa, 41 ans, ainsi que Costas Gournas, 30 ans, qui revendiquent leur appartenance à l’organisation et Christoforos Kortesis, Sarantos Nikitopoulos et Vaggelis Stathopoulos. Les policiers découvriront plusieurs bases du groupe à Athènes, qui contenaient notamment un pistolet mitrailleur MP5, deux Kalachnikov, cinq roquettes et un lanceur RPG-7, trois pistolets et trois grenades, des munitions, divers explosifs et mécanismes de mise à feu.

les inculpés de

– 6 avril 2011: Après un an de détention préventive, Christoforos Kortesis, Sarantos Nikitopoulos et Vaggelis Stathopoulos, trois des six inculpés sont mis en liberté conditionnelle, en attendant leur procès.

– 1er octobre 2011: Costas Katsenos se rend à la police.

– 11 octobre 2011: Costas Gournas, Nikos Maziotis et Pola Roupa ont atteint le maximum légal de détention sans procès: ils sont mis en liberté surveillée.

– 24 octobre 2011: Début du procès avec huit accusés (ceux qui revendiquent l’appartenance, Costas Gournas, Nikos Maziotis et Pola Roupa, Christoforos Kortesis ; et ceux qui récusent les accusations : Sarantos Nikitopoulos, Vaggelis Stathopoulos, Marie Beraha et Costas Katsenos). Katsenos est l’unique accusé à être encore détenu.

– 18 mars 2012: 1000 personnes marchent à Athènes pour commémorer la mort de Lambros Foundas.

– 30 mars 2012: Kostas Katsenos est libéré, c’était le dernier des inculpés en détention préventive.

– 15 juin 2012: Alors qu’ils devaient pointer trois fois par mois dans un commissariat d’Exarchia, à Athènes, Nikos Maziotis et Panagiota « Pola » Roupa disparaissent sans laisser de traces. Ils comparaissaient libres à leur procès, tout comme les cinq autres inculpés, libérés après avoir atteint le maximum de temps de détention sans procès. Le Ministre de l’Intérieur grec ordonne une enquête.

– 3 avril 2013: Le procès se termine par des sentences très lourdes : Nikos Maziotis (en cavale) 50 ans de prison ; Pola Roupa (égalemement en cavale) 50 ans et 6 mois ; Kosta Gournas (emprisonné à l’audience) : 50 ans et six mois. Ces condamnations sont une cumulation de condamnations, cela signifie en pratique (en raion d’un plafond légal) à un total de 25 années de prison pour chacun d’eux. Deux qutres anarchistes qui niaient être membre de l’organisation ont été condamnés, Stathopoulos à 7 ans et 6 mois et Kortessis à 7 ans. Trois autres, S. Nikitopoulos, K. Katsenos, et Mari Beraha (la femme de Kostas) ont été acquités. Les avocats ont demandé une suspension de l’exécution du verdict jusqu’au procès d’appel, mais cela a été refusé.

– 5 juillet 2013: Christoforos Kortesis est placé en libération conditionnelle contre une caution de 2000 euros, l’obligation de se présenter deux fois par mois à son poste de police le plus proche, et l’interdiction de sortir du pays.

– 15 juillet 2013: Vaggelis Stathopoulos est également placé en libération conditionnelle aux mêmes conditions: le paiement d’une caution de 2000 euros, l’obligation de se présenter deux fois par mois à son poste de police le plus proche, et l’interdiction de sortir du pays.

– 8-9 mars 2014. Le commissariat de Nea Chalkidona (banlieue d’Athènes) est incendié pendant la nuit en mémoire de Lambros Foundas, la veille de l’anniversaire de sa mort.

– 10 avril 2014. Lutte Révolutionnaire fait exploser une voiture piégée de 76 kg d’explosifs devant le siège de la banque Nationale de Grèce. Dégâts immenses, aucun blessé.

– 12 mai 2014. La police déclare que Lutte Révolutionnaire est responsable d’une demi-douzaine d’attaques de banques les mois précédents.

– 7 juillet 2014. La loi qui prévoie la détention à l’isolement et des restrictions de libération conditionnelle pour les prisonniers révolutionnaires est votée.

– 16 juillet 2014. Nikos Maziotis a été arrêté vers midi à Athènes, suite à une fusillade avec la police. Nikos aurait tiré huit balles contre les policiers (en touchant un au gilet pare-balle) et il est blessé d’une balle dans le bras. Deux touristes sont légèrement blessés dans la fusillade. Il est transféré dans un hôpital où des commandos antiterroristes entourent en permanence le lit où il est enchaîné.

– 16 juillet 2014. Rassemblement spontané de solidarité devant l’hôpital où est détenu Nikos. La police découvre une base de Lutte révolutionnaire avec des armes et des documents.

– 17 juillet 2014. Opération « Théséus ». La police grecque mène des opérations de recherche et perquisitions ont eu lieu dans les quartiers de Exarchia, Halandri, Kolonons, Voula et Pangrati.

– 19 juillet 2014. Nouveau rassemblement de solidarité devant l’hôpital où est détenu Nikos. L’après-midi même Nikos est transféré à la prison de Korydallos (Athènes).

– 20 juillet-10 août. Diverses actions de solidarité avec Nikos : incendie de véhicule d’une compagnie de sécurité à Salonique, cocktails Molotov contre la MAT et le PASOK à Athènes, affichages et accrochage de banderoles dans plusieurs ville de Grèce mais aussi au Chili, en Suisse, en Espagne.

– 28 juillet 2014. Nikos Maziotis est transféré et détenu à l’isolement à la prison de Thessalonique

– 8 août 2014. Pola Roupa écrit une lettre de la clandestinité.

– 12 août 2014. La police accuse Giorgos Petrakakos d’être un membre actif de Lutte Révolutionnaire et perquisitionne en vain son appartement. Giorgos Petrakakos est recherché.

– Septembre 2014. La prison de Domokos est évacuée et les travaux y commencent pour la transformer en prison spéciale d’isolement (dite de type-C).

– 1er octobre 2014. La police arrête Antonis Stamboulos, l’accuse d’être lié à Lutte Révolutionnaire, et le maltraite systématiquement. Antonis doit mener une grève de la faim pour être transféré, comme le veut la loi, dans un prison, et échapper ainsi aux passages à tabac en série.

– 30 décembre 2014. Nikos Maziotis est le premier prisonnier transféré dans la nouvelle prison d’isolement de Domokos. Il sera suivi de plusieurs autres prisonniers révolutionnaires les semaines suivantes.

– Avril 2015. Les prisonniers révolutionnaires de différentes organisations, dont Nikos Maziotis, organisés dans le DAK (Réseau des Combattants Emprisonnés), mènent une grève de la faim victorieuse de 48 jours contre le projet de prison d’isolement. De très nombreuses actions de soutien ont lieu durant la grève. Voir notre dossier sur cette grève

– Mai 2015. Procès en appel pour la « première période » des actions de Lutte Révolutionnaire.

– 24 septembre 2015. Arrestation de Giorgos Petrakakos.

– 21 février 2016, Pola Roupa détourne un hélicoptère afin de tenter de faire évader Nikos et d’autres prisonniers politiques emprisonnés à Korydallos. La tentative échoue car le pilote de l’hélico (ancien policier) était armé, ce qui n’a pas empêché une fusillade en plein vol.

– 3 mars 2016. Le tribunal de la prison de Koridallos a condamnés tous les accusés du procès contre la « seconde période » de Lutte Révolutionnaire, concernant l’attaque contre la Banque de Grèce du 10 avril 2014 et la fusillade du 16 juillet 2014. Nikos Maziotis écope d’une peine de prison « à vie +129 ans », Pola Roupa (toujours dans la clandestinité) écope de 11 années de prison. Enfin Antonis Samboulos et Giorgos Petrakakos qui sans nier leur camp politique nient appartenir à l’organisation ont écopé de peines respectives de 13 ans de prison et de 36 ans de prison.

– 5 janvier 2017, Pola Roupa est arrêtée avec une militante anarchiste, Konstantina Athanasopoulos. La police place en institution l’enfant de Pola et Nikos.

– Janvier 2017. Début d’une série de procès concernant les actions de la « première période » (2002-2013). Pola Roupa, Nikos Maziotis et Konstantina Athanasopoulos font une grève de la faim et de la soif jusqu’à ce que l’enfant de Nikos et Pola soit remis à leur famille.

– Novembre-décembre 2017. Pola Roupa et Nikos Maziotis mènent une nouvelle grève de la faim contre de nouvelles mesures d’isolement appliquées à Nikos et pour de meilleures conditions de visite avec leur enfant. Ces mesures sont finalement levée. Peu après, Nikos, très affaibli par la grève, se fait agresser dans la prison par un gang. Il est tiré d’affaire par l’intervention des prisonniers politiques turcs détenu dans la même aile.

– Juin 2018. Procès contre Pola Roupa pour les actions de la seconde période de Lutte Révolutionnaire (comme elle avait été jugée par contumace, une nouveau procès devait se tenir).

– Juillet 2018 : verdict contre Pola Roupa pour l’attaque contre la Banque de Grèce et les bureaux du FMI à Athènes en 2014 : prison à perpétuité + 25 ans pour “dirigeance d’une organisation terroriste” et “incitation physique” à la réalisation des actions. Ce procès a connu deux éléments tout à fait nouveaux. Selon le procureur, si l’attaque qui a dévasté le siège de la Banque de Grèce avait totalement réussi, autrement dit, si les gardes n’avaient eu le temps de baisser les rideaux métalliques, les 75kg d’explosifs auraient détruits purement et simplement le bâtiment. Il aurait pu en résulter l’effondrement du système bancaire grec et, considérant le moment choisi par l’action, un effondrement du système économique grec. C’est la première fois qu’un procureur reconnait un tel impact potentiel aux actions de Lutte Révolutionnaire (un ministre l’avait déjà reconnu au détour d’un entretien). La seconde nouveauté à ce procès est que le procureur a obtenu la condamnation de Pola Roupa pour ces deux actions non pas pour sa participation personnelle, mais en tant que “dirigeante” de Lutte Révolutionnaire et “incitatrice” de ces actions.

– Novembre 2019 : Début du 5e procès pour la tentative d’évasion au moyen d’un hélicoptère détourné, mais aussi pour l’expropriation de deux banques à cette période au profit de “Lutte Révolutionnaire”. Huit personnes sont au banc des accusé.e.s: Pola Roupa, Nikos Maziotis, Konstantina Athanasopoulos, Christos et Gerasimos Tsakalos, Olga Ekonomidou, Giorgos Polidoros et Haralambidis.

– Décembre 2019 : Le 4e procès contre LR aborde 9 affaires d’expropriation de banques (datant de 2008-2015) effectuées pour financer et poursuivre les actions de l’organisation. Les accusés sont  Nikos Maziotis, Maria Theofilou, G. Petrakakos, Themistocles et Fotis Assimakapolulos, Marios Seisidis, Kostas Sakkas, Panagiotis Argyros, Grigoris Tsiron et Spyros Christodoulou.

– Février 2019 : Une délégation du SRI est présente devant la prison et à l’intérieur du tribunal spécial pour soutenir les membres de l’organisation Lutte Révolutionnaire emprisonnés.

-10 mai 2019 La cour d’appel du 10 mai réduit la peine de prison à vie en 25 ans de réclusion concernant Nikos Maziotis pour l’attaque contre la Banque de Grèce.

-10 juillet 2019 : Verdict du procès pour la tentative d’évasion de prisonniers révolutionnaires. Pola Roupa a été reconnue coupable de toutes les accusations, et condamnée à 65 ans avec absorption de peine pour 25 ans. Nikos Maziotis a été condamné à 37 ans avec absorption de 24 ans. Konstantina Athanasopoulou a été condamné à 60 ans, avec absorption de 35,5 ans pour sa participation à “Lutte révolutionnaire”, l’expropriation d’une banque et la possession d’armes à feu et d’explosifs. Un quatrième accusé, qui n’était pas un accusé politique, a été condamné à 58 ans, avec absorption de 34,5 ans pour participation à “Lutte révolutionnaire” et expropriation d’une banque. Les autres prisonniers sont été acquittés.

– 10 janvier 2020, un nouveau procès commence : Pola Roupa et Nikos Maziotis sont accusés de “fourniture, possession et fabrication d’explosifs”.

– 29 janvier 2020, trois militant·es anarchistes sont été capturés et inculpé·es, entre autres, d’“appartenance à une organisation criminelle” et “détention illégale d’armes”. Parmi eux, Konstantina Athanasopoulou. Celle-ci était passée à la clandestinité après avoir été libérée sous caution, suite à son arrestation avec Pola Roupa. Elle avait été condamnée par contumace en 2019 à 35 ans et 6 mois de prison pour appartenance à « Lutte Révolutionnaire ».

– Mars 2020 : fin de la cour d’appel du 5e procès contre LR (concernant la tentative d’évasion par hélicoptère et deux attaques de banques). Après la verdict d’avril, les 155 ans de condamnations accumulées par Nikos seront fusionnées en 20 ans selon le nouveau code pénal.

– 22 mars 2020: Pola Roupa a été transférée dans la prison de femmes parce qu’elle a mené à la prison de Korydallos une mobilisation contre le surpeuplement des prisons et les mesures contre le Covid19 dans les prisons.

– 25 mars 2020: Nikos Maziotis a été transféré par les forces de police spéciale de la prison de Korydallos vers la prison de Domokos sans qu’il n’ait pu emporter le moindre effet personnel.

– 14 avril 2021 : La cour d’appel réduit la condamnation de Pola Roupa à 6 ans pour « complicité simple » dans l’attaque contre la succursale de la Banque centrale européenne, la Banque de Grèce et le bureau du FMI, plus à 3 mois pour « vol de la voiture » (celle utilisée dans l’action).

Textes de l’organisation « Lutte Révolutionnaire »

Communiqué de Lutte Révolutionnaire

L’attacco dell’ambasciata USA ad Atene: Comunicato del gruppo “Lotta Rivoluzionaria” (12 Gennaio 2007)

« Revolutionary Struggle »: Communiqué for the explosion at the Citibank in Athens (March 9th 2009)

« Lutte Révolutionnaire » : Communiqué suite à l’explosion de la Citibank à Athènes (9 mars 2009)

Textes des prisonniers de « Lutte Révolutionnaire »

Textes des prisonniers de l’organisation Lutte Révolutionnaire

APPEL INTERNATIONAL A LA SOLIDARITE – INTERNATIONAL CALL FOR SOLIDARITY

– Texte en anglais au format pdf: International Call for Solidarity
– Texte en français au format pdf:Appel international à la solidarité
– Texte en espagnol au format pdf: Llamaniento Internacional de Solidaridad
– Texte en allemand au format pdf: Internationaler Solidaritätsaufruf
– Texte en italien au format pdf: Chiamata internazionale di solidarietà
– Texte en grec au format pdf: ΔΙΕΘΝΕΣ ΚΑΛΕΣΜΑ ΓΙΑ ΑΛΛΗΛΕΓΓΥΗ

QUE LA GRECE SOIT LE POINT DE DEPART D’UNE REVOLUTION SOCIALE A TRAVERS LE MONDE – LET GREEC BE THE STARTING POINT OF A WORLDWIDE SOCIAL REVOLUTION

– Texte en anglais au format pdf: Lets make the beginning in Greece of a Worldwide Social Revolution
– Texte en italien au format pdf: Facciamo sì che la Grecia sia l’inizio di una rivoluzione sociale mondiale

COURRIER DE PRISONNIERS – MAIL FROM THE PRISONERS

– Texte en français au format pdf: Lettre de trois membres emprisonnés de la Lutte Révolutionnaire sur l’achèvement d’une année depuis l’accrochage armé à Dafni dans lequel le révolutionnaire Lambros Foundas est tombé en combattant
– Texte en grec au format pdf: ΕΠΙΣΤΟΛΗ ΤΩΝ ΤΡΙΩΝ ΦΥΛΑΚΙΣΜΕΝΩΝ ΜΕΛΩΝ ΤΟΥ ΕΠΑΝΑΣΤΑΤΙΚΟΥ ΑΓΩΝΑ ΓΙΑ ΤΟΝ ΕΝΑ ΧΡΟΝΟ ΑΠΟ ΤΗΝ ΕΝΟΠΛΗ ΣΥΜΠΛΟΚΗ ΤΗΣ ΔΑΦΝΗΣ ΣΤΗΝ ΟΠΟΙΑ ΕΠΕΣΕ ΜΑΧΟΜΕΝΟΣ Ο ΕΠΑΝΑΣΤΑΤΗΣ ΛΑΜΠΡΟΣ ΦΟΥΝΤΑΣ

LETTRE POLITIQUE A LA SOCIETE – A POLITICAL LETTER TO SOCIETY

– Texte en français au format pdf: Lettre politique à la société
– Texte en anglais au format pdf: A political letter to Society
– Texte en allemand au format pdf: Politisches Schreiben an die Gesellschaft
– Texte en espagnol au format pdf: Carta política hacia la sociedad
– Texte en grec au format pdf: Πολιτική επιστολή προς την κοινωνία
– Texte en italien au format pdf: Lettera politica alla società

REPONSE A LA QUESTION ‘ACCEPTEZ-VOUS OU NIEZ-VOUS LES ACCUSATIONS?’ – RESPONDING TO THE QUESTION ‘DO YOU ACCEPT OR DENY THE CHARGES’

– Texte en anglais au format pdf: Responding to the question : “Do you accept or deny the charges?”

DECLARATION DE TROIS PRISONNIERS SUR LEUR REFUS D’ASSISTER A UNE AUDIENCE – STATEMENT OF THREE PRISONERS ABOUT THEIR REFUSAL TO APPEAR IN COURT

– Texte en français au format pdf: Déclaration des trois membres emprisonnés de Lutte Révolutionnaire à l’attention du Conseil des juges d’appel d’Athènes avec laquelle ils refusent d’assister à l’examen de la prolongation ou pas de leur détention provisoire.
– Texte en grec au format pdf: ΔΗΛΩΣΗ ΤΩΝ ΤΡΙΩΝ ΦΥΛΑΚΙΣΜΕΝΩΝ ΜΕΛΩΝ ΤΟΥ ¨ΕΠΑΝΑΣΤΑΤΙΚΟΥ ΑΓΩΝΑ » ΠΡΟΣ ΤΟ ΣΥΜΒΟΥΛΙΟ ΕΦΕΤΩΝ ΑΘΗΝΩΝ ΜΕ ΤΗΝ ΟΠΟΙΑ ΑΡΝΟΥΝΤΑΙ ΝΑ ΠΑΡΑΣΤΟΥΝ ΣΤΗΝ ΕΞΕΤΑΣΗ ΤΗΣ ΠΑΡΑΤΑΣΗΣ Ή ΜΗ ΤΗΣ ΠΡΟΦΥΛΑΚΙΣΗΣ ΤΟΥΣ

DECLARATION QUANT AUX ATTAQUES CONTRE LES AMBASSADES A ROME – STATEMENT REGARDING THE ATTACKS AGAINST THE AMBASSIES IN ROME

– Texte en anglais au format pdf: Statement in relation to the attacks on the embassies in Rome
– Texte en espagnol au format pdf: Comunicado acerca de los ataques a las embajadas en Roma
– Texte en français au format pdf: Déclaration à propos des colis piégés aux ambassades à Rome
– Texte en italien au format pdf: Comunicato riguardo agli attacchi alle ambasciate a Roma

DECLARATIONS A L’AUDIENCE DU 24 OCTOBRE 2011

– Déclaration de Nikos Maziotis, en français, format pdf: Déclaration écrite de Nikos Maziotis au procès de Lutte Révolutionnaire, le 24 octobre 2011
– Déclaration de Costas Gournas, en français, format pdf: Déclaration écrite de Costas Gournas au procès de Lutte Révolutionnaire, le 24 octobre 2011
– Déclaration de Pola Roupa, en français, format pdf: Déclaration verbale de Pola Roupa au procès de Lutte Révolutionnaire, le 24 octobre 2011

Action de Lutte Révolutionnaire contre l'ambassade US à Athènes
Histoire et textes de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » et de ses prisonniers
Lambros Foundas, militant de Lutte Révolutionnaire tué par la police grecque
les inculpés de
Histoire et textes de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » et de ses prisonniers
Communiqué de Lutte Révolutionnaire
Textes des prisonniers de l'organisation Lutte Révolutionnaire
Histoire et textes de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » et de ses prisonniers
Histoire et textes de l’organisation « Lutte Révolutionnaire » et de ses prisonniers

28/07/2005

Que publions-nous?

Nous recevons de plus en plus de communiqués et d’informations avec « prière d’insérer » sur la page d’accueil du Secours Rouge. La fait que certains se retrouvent sur notre site, tandis que d’autres s’en trouvent écartés, pouvant donner lieu à des malentendus, une mot d’explication sur notre politique éditoriale ne sera pas superflu.

1° Le site du Secours Rouge applique les critères politiques de la plate-forme du Secours Rouge International. Autrement dit, nous ne donnons échos qu’aux situations relevant des luttes communistes, anarchistes, antifascistes, syndicalistes/ouvrières, anti-impérialistes (à l’exclusion de l’anti-impérialisme réactionnaire, par exemple islamiste) et de libération nationale (à l’exclusion des luttes de libération nationale à caractère chauviniste).
Pour prendre l’exemple concret d’Ali Arrass (puisqu’il en a été question), il ne s’agit pas d’un militant progressiste/révolutionnaire. Alors qu’il soit un simple innocent comme l’assure ses proches, ou un islamiste comme l’assure la répression, le résultat est pour nous le même: il sort du cadre de travail du Secours Rouge.

2° Le site donne également échos à des informations qui, si elles ne concernent pas les luttes mentionnées ci-dessus, pourraient les concerner. C’est le cas notamment des méthodes de la contre-révolution en général et de la police en particulier.
Le but de ces informations n’est pas d’informer sur tel prisonnier social ou politique-réactionnaire, mais de signaler une nouvelle pratique répressive qui pourrait être utilisée contre le mouvement révolutionnaire. Notre but est par ce moyen de contribuer à augmenter les capacités de résistance à la répression des forces communistes, anarchistes, antifascistes etc.

3° Le Secours Rouge accueille des militants communistes, anarchistes, antifascistes et autres, organisés ou sans organisation. Tous travaillent dans le cadre politique de la plate-forme qui est un cadre assez large. Au-delà de quelques principes de base (la solidarité doit être une partie de la lutte contre le système, la répression et la justice doivent être étudiées sur base d’une analyse de classe, etc.), différentes analyses co-existent. Le Secours Rouge ne développe donc pas de positionnement plus pointus que ses principes de base.

4° La page d’accueil (« information sur la répression et la résistance à la répression ») est une page d’information. Nous partons de l’idée que le lectorat de notre site a sa propre analyse politique sur les questions de la répression et de la résistance à la répression. Nos rédacteurs tentent d’offrir un panorama général des informations sur le sujet, mais se limitent au strict domaine de l’information. De nombreux communiqués reçus sont réécrits et « purgés » de leur analyses politiques, « lissés » au point de vue de la forme, pour être réduits aux deux paragraphes d’information. S’il nous fallait publier tous les documents que nous recevons tels quels, il en résulterait un énorme patchwork absolument illisible.

REMARQUE: A propos du point 3° et 4°, nous ne voulons pas dire que les choix du Secours Rouge sont des choix qui doivent s’imposer partout et tout le temps. Nous pensons que des analyses politiques sont nécessaires, que les analyses de qualités doivent être mise en circulation le plus largement possible, etc. Simplement, ce n’est pas le cadre de travail du Secours Rouge. D’autres sont là pour faire ce travail.

5° Les seules exception faites au point 4° concernent les textes de prisonniers révolutionnaires. Une des tâches du Secours Rouge est de briser l’isolement dans lequel l’ennemi tente de les plonger, et cela passe notamment par la publication de leurs documents.

6° Nous n’informons pas sur les luttes « en général » mais sur les luttes lorsqu’elles sont confrontées à la répression, et plus encore lorsqu’elles résistent à la répression. Nous ne publions pas des articles sur toutes les grèves, mais uniquement sur celles où les grévistes sont confrontés à la police, aux huissiers, etc. Nous ne publions pas des articles sur toutes les actions de guérilla, mais uniquement sur celles qui frappent les forces de répression, ou qui marquent une résistance à ces forces.

7° La mise à jour quotidienne du site représente un gros travail de préparation, prospection, traduction etc. Cela nous expose naturellement à des fautes d’attention. Il est arrivé de recevoir l’information sur une activité anti-répression une semaine à l’avance, d’avoir retardé cette publication (parce qu’en la publiant une semaine à l’avance, cela veut parfois dire que, deux jours avant l’activité, l’appel à celle-ci se trouvent deux pages d’avant…) et puis d’oublier de mettre l’article en ligne. Toujours faute d’attention, certains articles sont parfois sorti du cadre que nous venons d’exposer. Mais il s’agit d’accidents que nous espérons réduire au maximum.

8° Nous ne relayons plus aucune pétition. Une décision a été prise en ce sens. Communiquer aux autorités des listes de noms et d’adresses est une forme d’action qui est, dans une perspective révolutionnaire, irresponsable.

9° Nous essayons de soigner le confort de lecture de nos visiteurs. Cela suppose un style clair et concis, mais aussi une politique d’illustration qui va au-delà de la valeur informative des images publiées. Cependant, nous veillons à ce que la publication d’illustrations ne puisse en rien servir la répression. Nous ne publions pas les photos d’avis de recherche, nous floutons les visages des manifestants sur les photos que nous mettons sur le net (si nous publions des photos de manifestants non floutés, c’est que cette photo circule déjà largement sur le net), etc.

28/07/2005

ACAB

ACAB est l’acronyme de l’anglais « All cops [plus anciennement: « coppers »] are bastards » (« Tous les flics sont des salauds »). Il a pour origine une chansonnette répandues dans les milieux populaires cockney, qui a connu un grand nombre de versions, et qui a été notamment chantée par les grévistes à partir de l’entre-deux guerres:
I’ll sing you a song that won’t take long /
All coppers are bastards /
I’ll sing you another just like the other /
All coppers are bastards /
Third verse, same as the first /
All coppers are bastards

Plusieurs histoires courent à propos de cette chanson très populaire. On raconte qu’à Glasgow, un policier ayant entendu un gamin l’entonner, l’amène au poste pour lui montrer tous l’appareillage de la police scientifique avant de lui demander ce qu’il en pense: réponse « all coppers are clever bastards » (tous les flics sont des salauds futés »). Autre histoire: une homme surpris en train de la chanter a été arrêté et inculpé, primo, pour offense aux forces de l’ordre, secundo, pour divulgation de secret d’état.

ACAB Tattoo

L’acronyme ACAB a souvent été utilisé en tant que tatouage dans les prisons au Royaume-Uni à partir des années ’40. Il peut apparaitre comme tel ou sous la forme d’une série de quatre points. Ce tatouage se portait sur la première phalange de l’index, du majeur, de l’annulaire et de l’auriculaire, de telle sorte que les lettres ou les points apparaissent alignés le poing fermé. Cet endroit était choisi parce que particulièrement douloureux, donc la marque des durs à cuire. Aux Etats-Unis, il est repris par la culture très codifiée des bikers à partir des années ’60: seul un hells angel qui a eu maille à partir avec la justice peut porter un badge ou un patch ACAB. En 1980, The 4-Skins, groupe britannique de Oi a définitivement popularisé l’acronyme dans une chanson du même nom.

Il a été massivement utilisé lors de la grève des mineurs britanniques de 1984-1985 et a adopté par les supporters de football Ultras (sur des tatouages, T-shirts, tifos, casquettes ou écharpes).

ACAB Tifo

Pour échapper à la répression et/ou pour jouer sur un effet de connivence, il apparait sous des formes déguisées : comme « 1.3.1.2 » (référence à la position des lettres ACAB dans l’alphabet), et cela de différentes manières : cartes à jouer (As-3-As-2), dés, calcul (« 32 X 41 =1312 »), dessins de quatre mains dont les doigts forment ces chiffres, etc. Le 13 décembre est donc l’ « ACAB Day »… On rapporte qu’un jeune britannique a été trainé au tribunal pour avoir porté un vêtement marqué ACAB et qu’il a été condamné malgré la plaidoirie de son avocat qui, de manière moyennement convaincante, soutenait qu’ACAB signifiait « All Canadians Are Bastards »…
Dans le même esprit, il apparait parfois dans des tags, des stickers, des motifs de vêtements inclus dans un autre mot, mais signalé par une nuance graphique (majuscule, couleur…), par exemple « copACABana », ou avec un pseudo contenu (« Acht Cola Acht Bier »)

Tag ACAB

L’acronyme « ACAB » sera popularisé hors de Grande-Bretagne surtout après les émeutes anti-G8 de Gênes de 2001 où la police blessa 600 manifestant et en tuant un, Carlo Giuliani. Dans l’espace francophone, il remplace le traditionnel « Mort aux vaches » (lui-même symbolisé le plus souvent, en tatouage, par trois points en triangles).
Il a été détourné, le plus souvent en gardant un double sens implicite en « All Communists Are Beautiful » (banderole autonomes en Allemagne), « Anti Cuts Action Bristol » (campagne locale contre une taxe d’austérité), « All Colors are Beautiful » (dans le cadre de manifestation anti-raciste). A ne pas confondre, en Angleterre, avec l’argotique « A-cab » qui désigne un chauffeur de taxi originaire des Caraïbes ou du Moyen-Orient. L’acronyme et/ou l’expression ont été repris dans plusieurs chansons, comme titre d’un film italien de 2012 sur une brigade de policiers, dans une série de pochoirs de Banksy et dans divers memes internet (« All Cats Are Beautifull »).

ACAB Polizei

ACAB Tattoo
ACAB Tifo
Tag ACAB
ACAB Polizei

De la prise de possession par la France de la Nouvelle-Calédonie en 1853 jusqu’à 1858, les attributions de terres aux colons étaient limitées. Mais à partir de 1858, l’administration française entame une politique de colonisation offensive, spoliant les autochtones. De 1862 à 1877, l’emprise foncière européenne passe de 27.000 à 150.000 ha. En assimilant les jachères à des terres vacantes qu’elle accapare l’administration déstabilise l’économie vivrière. Le bétail des colons dévaste les cultures autochtones. Les Canaques sont repoussés dans les hautes vallées de la chaîne sur des terrains pauvres, et sont décimés par les maladies importées par les colons (il y avait 32.000 Canaques en 1860, et 24.000 en 1878).

C’est pendant cette sombre période que Louise Michel arrive en Nouvelle-Calédonie. Communarde célèbre qui, circonstance aggravante pour les tribunaux d’exception, avait fait le coup de feu sur les barricades. D’abord détenue au fameux camp de Satory près de Versailles, elle assiste alors aux exécutions en masse des Communards, elle passe vingt mois en détention et se voit condamnée à la déportation. Créé par Napoléon III en 1864, le bagne néo-calédonien accueillera au total 40.000 prisonniers dont 5.000 communards. Embarquée en août 1873, Louise Michel arrive à Nouméa après quatre mois de voyage. Elle est assignée sur la presqu’île Ducos et prend vite la défense des Canaques contre la spoliation coloniale, tandis que la majorité des déportés épousaient les préjugés racistes coloniaux.

Elle se lie d’amitié avec un Canaque et ils deviennent ami : elle lui apprend à lire, à calculer. Lui, conte les légendes de sa tribu, les voyages aventureux, les épopées guerrières. Louise recueille et transcrit ces récits, et en étudiait les différents dialectes. Malgré les avertissements, elle part à la rencontre d’une tribu à laquelle elle se lie. Elle pu parler avec eux des misères et des luttes, et ils s’entendirent de telle manière que cette tribu prêta assistance à un communard évadé reconnu comme « ami des malheureux », alors que l’usage était d’être sans pitié avec bagnards évadés.

Louise Michel à Nouméa

En 1878, un chef canaque de Komalé appelé Ataï, tente plusieurs fois pacifiquement d’obtenir des autorités françaises la fin des spoliations. Il déclare au gouverneur français, en déversant d’abord un sac de terre: « Voilà ce que nous avions », et ensuite déversant un sac de pierres: « Voici ce que tu nous laisses », et lorsque le gouverneur lui conseille de construire des barrières pour protéger les cultures du bétail des colons, il répond: « Quand mes légumes iront manger ton bétail, je construirai des barrières. »

La spoliation continuant, Ataï et d’autres chefs (Cavio chef de Nékou secondé par Dionnet chef de guerre à Bourail) se décident pour l’insurrection. Les préparatifs d’une offensive sur Nouméa sont conduits dans le plus grand secret. Plusieurs clans sont impliqués dont ceux de Houailou et Canala. Un événement imprévu va précipiter les événements. Le 19 juin 1878, un ancien forçat, gardien d’une propriété coloniale est assassinée par des Canaques. L’administration coloniale réagit en incarcérant 10 chefs de tribus. La préparation de l’attaque de Nouméa est abandonné et l’offensive est lancée de Poya à la Baie Saint Vincent. La veille de l’insurrection, un groupe de Canaques vint faire ses adieux à Louise. Louise leur donna son écharpe rouge de la Commune, conservée à travers mille difficultés, et leur apprit à couper les fils télégraphiques.

Le 25 juin les quatre gendarmes de La Foa sont assassinés et les canaques massacrent la plupart des colons, propriétaires et gérants, de la région. Au total 40 civils sont tués. L’insurrection, se répand comme une trainée de poudre. A Nouméa c’est la panique, on croît que l’avance des insurgés va se poursuivre vers le sud. Une vingtaine de Canaques sont exécutés à Dumbéa (les derniers Ouamous) suite au pillage d’un magasin. Tous les Canaques vivant à Nouméa sont internés à l’île Nou.

L’insurrection canaque

La réaction militaire est inadaptée aux tactiques de la guérilla des Canaques. Les forces coloniales tombent dans des embuscades et leur chef, le commandant Gally Passeboc, est tué le 3 juillet. Il est remplacé par son second Rivière qui va former des colonnes de contre-guérilla associant aux gendarmes et troupes coloniales, des déportés politiques et de droit commun, des colons français et arabes, et des auxiliaires canaques. Toutefois, en juillet et en août les colonnes tendent à s’enliser dans une guérillas peut productive, brûlant les villages et détruisant les récoltes mais n’arrivant pas à cerner les insurgés. Un fort est construit à La Foa pour servir de base à la contre-insurrection. Il est attaqué en vain par 500 guerriers canaques.

Mais un officier de marine réussit à retourner et rallier le grand chef des Canala, Gélina et surtout son chef de guerre Nondo. Les Canaques sont désormais divisés. Les troupes française cernent le périmètre des insurgés et attaquent par surprise le1er septembre à Fonimoulou, en progressant hors des sentiers canaques. Ataï est surpris dans son campement par la colonne Le Golleur-Gallet formée de Canalas et de déportés dirigés un surveillant du bagne. Dans un passage fameux de ses Mémoires, Louise Michel a raconté la mort d’Ataï:
« Ataï lui-même fut frappé par un traître. Que partout les traîtres soient maudits ! Suivant la loi canaque, un chef ne peut être frappé que par un chef ou par procuration. Nondo, chef vendu aux blancs, donna sa procuration à Segou, en lui remettant les armes qui devaient frapper Ataï. Entre les cases nègres et Amboa, Ataï, avec quelques-uns des siens, regagnait son campement, quand, se détachant des colonnes des blancs, Segou indiqua le grand chef, reconnaissable à la blancheur de neige de ses cheveux. Sa fronde roulée autour de sa tête, tenant de la main droite un sabre de gendarmerie, de la gauche un tomahawk, ayant autour de lui ses trois fils et le barde Andja, qui se servait d’une sagaie comme d’une lance, Ataï fit face à la colonne des blancs. Il aperçut Segou. Ah ! dit-il, te voilà ! Le traître chancela un instant sous le regard du vieux chef ; mais, voulant en finir, il lui lance une sagaie qui lui traverse le bras droit. Ataï, alors, lève le tomahawk qu’il tenait du bras gauche ; ses fils tombent, l’un mort, les autres blessés ; Andja s’élance, criant : tango ! tango ! (maudit ! maudit !) et tombe frappé à mort. Alors, à coups de hache, comme on abat un arbre, Segou frappe Ataï ; il porte la main à sa tête à demi détachée et ce n’est qu’après plusieurs coups encore qu’Ataï est mort. Le cri de mort fut alors poussé par les Canaques, allant comme un écho par les montagnes. »

Le chef insurégé canaque Ataï

L’insurrection continue mais les insurgés sont déstabilisés. Des renforts arrivent d’Indochine et, à partir de septembre les insurgés sont sur la défensive. ils seront définitivement écrasés avec la chute de la forteresse canaque d’Adio en décembre 1878. Près de 5% des Canaques auront été tués (un millier sur une population totale de 24.000) au combat ou par la répression qui fut féroce : tous les chefs (sauf un) furent exécutés sans jugement. 200 européens (sur 16.000) avaient été tués. L’administration confisqua les terres des clans rebelles qui furent déplacés et cantonnés dans le Sud et à l’île des Pins. Déstabilisée par cette saignée, le cantonnement et la destruction de ses structures coutumières, et l’accaparement des terres, la population canaque va décroître jusqu’en 1921 où elle tombera à 16.000 individus, la moitié de ce qu’elle était soixante ans plus tôt.

La tête d’Ataï qui avait été mise à prix est conservée dans du formol, montrée à Nouméa puis emportée en métropole. Quant à Louise Michel, elle obtient l’année suivante l’autorisation de s’installer à Nouméa et de reprendre son métier d’enseignante, d’abord auprès des enfants de déportés (notamment des Algériens), puis dans les écoles de filles. Louise Michel restera sept années au total en Nouvelle-Calédonie, où elle aura créé le journal Petites Affiches de la Nouvelle-Calédonie. Elle est de retour à Paris le 9 novembre 1880 (suite à l’amnistie générale) où elle est chaleureusement accueillie par la foule. Elle reprend ses activités politiques, sans oublier la tragédie calédonienne, puisqu’elle publie à Paris, en 1885 les Légendes et chansons de gestes canaques transcrites douze ans plus tôt.

permis de Louise Michel de s’établir à Noumea

Louise Michel à Nouméa
L'insurrection canaque
Le chef insurégé canaque Ataï
permis de Louise Michel de s'établir à Noumea