La police et les agences fédérales ont trouvé un nouveau moyen de contourner les lois limitant l’usage de la reconnaissance faciale : un modèle d’IA qui peut suivre les personnes à l’aide d’attributs tels que la taille du corps, le sexe, la couleur et la coupe de cheveux, les vêtements et les accessoires. L’outil, appelé Track et développé par la société Veritone, est utilisé par 400 clients, dont des services de police d’État et locaux et des universités partout aux États-Unis. Le système est également en pleine expansion au niveau fédéral : les procureurs américains du ministère de la Justice ont commencé à utiliser Track pour les enquêtes criminelles en août dernier.

Ryan Steelberg, PDG de Veritone, explique franco l’origine de Track : « Si nous ne sommes pas autorisés à suivre les visages des gens, comment pouvons-nous contribuer à identifier potentiellement des criminels ou des comportements ou activités malveillants ? » En plus de suivre les individus là où la reconnaissance faciale n’est pas légalement autorisée, explique Steelberg, Track permet de suivre les personnes lorsque les visages sont masqués ou non visibles. C’est le premier exemple d’un système de suivi non biométrique utilisé à grande échelle aux États-Unis.

Le Commandement spécial de la vallée des rivières Apurímac, Ene et Mantaro (VRAEM) et Direction de la lutte contre le terrorisme de la Police nationale péruvienne ont annoncé qu’une opération antiguérilla avait eu lieu le 11 mai près de la ville d’Alto Mantaro, où les forces de l’ordre se sont affrontées aux combattants du Parti communiste militarisé du Pérou (un héritier dudit « Sentier lumineux », dirigée par le « camarade Fernando »). Du matériel explosif et des équipements militaires auraient été saisis après cette confrontation, mais la contre-guérilla ne se prévaut d’aucune perte dans les rangs maoïstes.

Les 12 000 habitants du camp de réfugiés de Maxmur, en Irak, sont pour la plupart des Kurdes qui ont fui la région de Botan au Kurdistan turc en 1994 en raison de la destruction de leurs villages par l’armée turque, ainsi que leurs descendants. Le statut de réfugié des résidents du camp n’a pas été renouvelé par le gouvernement irakien depuis deux ans, ce qui prive les habitants de leur liberté de mouvement, les obligeant à être arrêtés aux points de contrôle et à rencontrer des obstacles dans leur vie quotidienne. Un nouveau tour de vis a été opéré à la suite des récents pourparlers irako-turcs. Depuis le 10 avril, en effet, les forces de sécurité irakiennes stationnées à un point de contrôle empêchent l’entrée de nourriture, de médicaments et d’autres produits de première nécessité dans le camp.

Une délégation du Conseil populaire de Maxmur s’est rendue à Bagdad le 14 mai et a rencontré le ministère irakien de la Justice pour discuter de la situation des résidents du camp et pour appeler à la levée de l’embargo. Les membres de la délégation ont été arrêtés mercredi à leur retour de Bagdad. Les habitants du camp ont organisé une marche de protestation jeudi, exigeant la libération immédiate des détenus et la levée de l’embargo.

Depuis des mois, une campagne coordonnée est en cours contre red.media, accusée d’incitation à des manifestations pro-palestiniennes en Allemagne, de donner une tribune au « terrorisme », d’être lié aux médias russe (alors que red.media condamnait clairement l’impérialisme russe) et, paradoxe, d’avoir fait campagne contre un journaliste dont l’activité essentielle est de dénigrer tout ce qui soutien de près ou de loin la cause palestinienne. Pratiquement, il s’agit d’une nouvelle manifestation de la politique des autorités allemandes de criminaliser toute condamnation de la politique génocidaire du sionisme en Palestine. Si le site est fermé, les canaux Telegram et X de red. resteront actifs, voir le communiqué complet

Dossier(s): Allemagne Tags: ,

À l’été 2025, la gendarmerie française va déployer le DT46, un drone à voilure fixe de moyenne endurance. Le drone est encore en cours d’expérimentation par la Section expérimentation drone moyenne endurance (SEDAME) des Forces aériennes de la gendarmerie nationale (FAGN). Conçu par la société française DELAIR, il viendra compléter la gamme de drones en dotation, en apportant une capacité de surveillance prolongée, performante et modulable. Le DT46 peut voler 6 heures durant pour un rayon d’action maximum de 100 kilomètres. Il a un double mode de mise en œuvre : décollage vertical ou lancement en mode avion, et peut emmener jusqu’à 5 kilos de charge utile, permettant l’intégration de capteurs optiques ou d’autres dispositifs embarqués selon les besoins.

Mardi 13 mai, les agents de la fonction publique en grève manifestaient partout en France pour protester contre le projet du gouvernement Bayrou de faire 2 à 3 milliards d’économies sur le service public. Vers midi, à la fin la manifestation de Grenoble, des policiers ont interpellé deux hommes qui, tout au long du parcours, avaient déployé, souvent entre deux arbres, des banderoles de cellophane noire où étaient peints en blanc divers slogans.

Celle qui a fait réagir les policiers affichait : « 9 mai, Paris : Retailleau ❤ les néonazis », évoquant la manifestation fasciste qui s’est déroulée à Paris le 10 mai, d’abord interdite, puis finalement autorisée. Les deux manifestants ont été placés en garde à vue pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », à savoir le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Après trois heures passées dans les locaux de l’hôtel de police, les deux hommes ont été libérés et seront convoqués pour une audition ultérieure en juin prochain, en vue d’éventuelles poursuites. Les manifestants solidaires s’étaient rassemblés devant le commissariat de Grenoble (photo).

La plus grande opération antiguérilla en Inde vient de se terminer sans atteindre son objectif. Elle a mobilisé plus de 25 000 policiers et paramilitaires, appuyés par des hélicoptères et des drones de l’armée de l’air indienne. L’opération a été lancée le 21 avril après que plusieurs services de renseignement ont reçu des informations selon lesquelles de hauts dirigeants et commandants maoïstes, dont Hidma Madvi, avaient été repérés dans les collines de Karregutta. L’objectif de l’opération était donc de capturer les principaux dirigeants maoïstes protégés par le bataillon n° 1 de l’Armée populaire de libération (APLG).

Trente et un maoïstes présumés ont été tués lors de ces opérations massives menées autour des collines de Karregutta, à la frontière entre le Chhattisgarh et le Telangana, qui ont duré près de trois semaines avant d’être interrompues. Au cours de l’opération, trois membres de la force d’élite Greyhounds ont été tués dans l’explosion d’un engin explosif improvisé au Telangana. Deux membres des forces de sécurité ont été amputés lors d’explosions distinctes, tandis qu’une demi-douzaine d’autres ont été blessés. Tous les principaux dirigeants maoïstes, dont Hidma, ont réussi à échapper aux ratissages.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

C’est un dispositif sécuritaire exceptionnel qui a été mis en place ce 13 mai en Kanaky pour l’anniversaire du début du soulèvement de mai 2024. Un arrêté a été publié pour interdire les manifestations sur Nouméa à compter du jeudi 8 mai et jusqu’au 15 mai. Au total, 2 094 gendarmes sont engagés dans la sécurité du territoire jour et nuit. 10 escadrons de gendarmerie mobile travaillent donc en complémentarité avec 500 policiers, ainsi que 60 renforts dont 10 policiers du RAID venus appuyer les équipes locales. La ville de Nouméa a été divisée en zones, les horaires des patrouilles ont été adaptés.  Les 16 blindés Centaure de la gendarmerie sont tous engagés sur le Grand Nouméa depuis le 8 mai, à proximité des logements sociaux et des squats, mais aussi sur l’axe stratégique entre Nouméa et l’hôpital et jusqu’à Tontouta. Deux drones équipés de caméra thermique sont également inclus dans le dispositif de sécurité.

Le PKK a tenu son 12e congrès extraordinaire à la demande d’Abdullah Ocalan. Conformément aux demandes de ce dernier (voir notre article), il a annoncé sa dissolution et l’arrêt de la lutte armée. Ocalan multiplie depuis plusieurs mois les ouvertures pour un « processus pacifique et démocratique ». Aucune de ses ouvertures n’a pour l’instant reçu une réponse concrète du gouvernement turc. Au contraire : l’armée turque profite de la liberté de mouvement que lui assure le cessez-le-feu unilatéral du PKK au Kurdistan Irakien pour redoubler ses bombardements et attaques contre les bases du PKK dans la région. En avril, les bombardements et attaques des forces armées turques ont même augmenté de 78 % par rapport au mois précédent ! Depuis le 1er avril, au moins 210 bombardements ont été recensés au Kurdistan irakien, dont 42 frappes aériennes, 153 tirs d’artillerie et 14 attaques d’hélicoptères. Et alors que la direction du PKK espère la libération de 50 000 prisonniers au Kurdistan turc, la répression s’y est au contraire intensifiée, arrestations et condamnations se multipliant.

Dans un premier temps, le comité central du PKK avait annoncé que la présence d’Ocalan était nécessaire pour des discussions avec un enjeu aussi important, mais les autorités turques n’ont pas envisagé une telle libération et le 12e congrès de dissolution s’est donc tenu sous les bombardements et alors qu’Ocalan est toujours détenu. On ne sait où s’arrêtera la surenchère de concessions de la part d’Ocalan et de ses partisans, en l’absence de tout signe positif concret du régime fasciste turc.

La déclaration du congrès du PKK

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

Les forces israéliennes ont commencé à ériger des barrières de fer à l’entrée du camp de réfugié·es de Jénine, cibles des raids meurtriers. Depuis plus de 100 jours, les raids israéliens ont pratiquement vidé le camp de ses habitant·es et les dirigeants israéliens ont affirmé qu’il leur serait interdit de retourner chez elles et eux avant au moins un an. Les barrières israéliennes faisaient partie de la vie des habitants du camp: 150 barrières permanentes de ce type ont été installées depuis le 7 octobre 2023. Mais les forces d’occupation créent une séparation qui n’a jamais existé avant, entre la ville et le camp: c’est la première fois que l’une de ces barrières est érigée au cœur de la zone A, qui couvre près de 18% de la Cisjordanie et est censée être sous le contrôle total des Palestinien·nes.

Dans la ville de Jénine, les déplacements de population se poursuivent. Le 3 mai, au moins sept familles ont été contraintes d’évacuer leurs maisons dans une zone située près de l’hôpital gouvernemental de Jénine. Six de ces familles avaient déjà été déplacées du camp de réfugiés de Jénine. La ville souffre aussi de pénuries d’eau. La municipalité était parvenue à rétablir l’approvisionnement en eau entre le puits d’As Saa’deh et les foyers d’environ 15 000 habitants de l’ouest de la ville. Toutefois, selon cette dernière, l’est de la ville est toujours privé d’eau, environ 20 000 personnes sont touchées et dépendent désormais de camions-citernes, de raccordements temporaires et d’autres solutions à court terme.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags: