Le parti des Forces alternatives révolutionnaires communes (FARC, fondé par les anciens membres de la guérilla) a dénoncé ce dimanche le meurtre d’Albeiro Gallego Mesa, un ancien membre de la guérilla, samedi soir, dans l’espace territorial de formation et de réintégration (ETCR) situé dans la municipalité de La Macarena, dans le département de Meta, au centre de la Colombie. Albeiro Gallego Mesa était âgé de 68 ans et avait accepté le plan de réintégration des membres des FARC, que le gouvernement de Juan Manuel Santos avait signé avec la guérilla dans le cadre des accords de paix de 2016. C’est le 191e ex-guérillero assassiné depuis les accords de paix. Au début du mois, l’ancienne guérillera, Astrid Conde, alias «Nancy» a également été assassinée par un tueur armé d’un pistolet à silencieux.

Manifestation contre l'assassinat des anciens guérilleros, au second plan, un portrait d'Astrid Conde

Dossier(s): Amérique Latine Tags: , ,

Pola Roupa a fait parvenir un communiqué sur les circonstances de son transfert disciplinaire (voir notre article)

Vendredi 20 mars, peu de temps après la fermeture de la prison, de membres des forces police spéciales de la police ont fait irruption dans mon quartier pour me faire sortir de Korydallos. Un ordre avait été donné par le ministère pour mon transfert afin de stopper  la mobilisation dans la prison pour femmes de Korydallos, pour soulager les prisons où l’on avait commencé le même jour à garder les portes des cellules ouvertes à midi. C’est la première fois qu’un tel ordre est donné pour briser une mobilisation et cela montre l’extrême autoritarisme du gouvernement, sa perception des détenus et comment il entend faire face à la menace d’un coronavirus mortel. Ils ont emmené avec moi un prisonnier de 65 ans, détenu pour des problèmes financiers, handicapé à 67% qui attendait sa libération. Son transfert était une décision de vengeance du service pénitentiaire. Dans les prisons d’Eleonas-Thebes, nous sommes maintenus en quarantaine à cause du coronavirus, nous y resterons plusieurs jours.
Avec nos textes et notre mobilisation, les détenues des prisons pour femmes de Korydallos ont voulu lancer une mise en garde pour éviter une propagation dévastatrice et meurtrière du virus dans les prisons du pays. Leur décongestion généralisée est la seule solution pour sauver des vies. Cependant, le gouvernement trouve moins important de prendre soin de la vie des détenus que sauver son prestige et de ne pas saper la discipline dans les prisons du pays. Son inquiétude «sincère» à l’égard de la vie des habitants de ce pays se manifeste également par son refus de prendre sous tutelle des hôpitaux privés, montrant ainsi qu’elle ne veut pas entrer en conflit avec le grand capital au milieu de la crise sociale et humanitaire plus large qui se poursuit. Le pays ne cesse de décimer les médecins et infirmières dans les hôpitaux publics infectés par le coronavirus, et qui sont contraints de se battre sans fonds, sans personnel, sans fournitures. Les prisonniers et les prisonniers de tout le pays sont à la merci d’une indifférence criminelle. Mon transfert brutal dès le début de la mobilisation confirme que la stratégie de l’ordre public prime sur la sécurité sociale et la vie humaine elle-même.
Pola Roupa, membre de Lutte révolutionnaire

Pour écrire à la camarade:
Πόλα Ρούπα (Pola Roupa)
Eleonas Women’s Prison
Thebes
T.K. 32200
Greece

Nikos sdet Pola à leur procès, avec une délégation solidaire du SR

L’Iran a libéré temporairement environ 85 000 prisonniers, y compris une poignée de prisonniers politiques en réponse à l’épidémie de coronavirus. Le nombre de décès dus au coronavirus en Iran a atteint 988 et un total de 16 169 personnes ont été confirmées infectées à travers le pays. Un jour après que l’Iran a libéré 70.000 prisonniers, début mars, le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme en Iran, Javaid Rehman, a déclaré qu’il avait demandé à Téhéran de libérer temporairement tous les prisonniers politiques de ses prisons surpeuplées et malades pour aider à endiguer la propagation du coronavirus. Seuls ceux qui purgeaient des peines de moins de cinq ans, une douzaine, ont été libérés, tandis que les prisonniers inculpés de peines plus lourdes et ceux liés à leur participation à des manifestations anti-gouvernementales restent en prison.

Une prison en Iran

Dix-sept policiers ont été tués et quinze autres ont été blessés dans une embuscade de la guérilla maoïstes. L’attaque a eu lieu samedi après-midi près du village d’Elmaguda, dans le district de Sukma, à 1 100 kilomètres au sud de Patna, la capitale de l’État du Bihar. Elle a visé une force conjointe anti-guérilla de la Special Task Force (STF) et de la District Reserve Guards (DRG) qui tentaient de surprendre la 2e compagnie de l’Armée de Guérilla Populaire de Libération signalée à Elmagunda. C’est cette même 2e compagnie qui a tendu l’embuscade. La fusillade a duré 5 heures. Douze tués appartenaient à la DRG et cinq à la STF. Quatre des 15 blessés sont dans un état critique. Les maoïstes se sont retirés en emportant 16 armes. Les renforts, 550 membres des forces spéciales, n’ont pu atteindre les lieus de l’embuscade et récupérer les corps qu’aujourd’hui dimanche, en matinée. La région est un bastion connu de l’insurrection maoïste depuis plus de 40 ans.

Combattants maoïstes

 

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Pola Roupa a été transférée dans la prison de femmes parce qu’elle a mené à la prison de Korydallos une mobilisation contre le surpeuplement des prisons et l’adoption de mesures contre l’épidémie dans les prisons. Il y a une possibilité que Niko Maziotis soit transféré à la prison de haute-sécurité de Domokos, sa prison d’attache. Nikos était arrivé à Korydallos en 2015 pour les nombreuses audiences des procès contre « Lutte révolutionnaire », audiences qui se sont succédées pendant 5 ans. Sa détention à Korydallos va prendre fin puisque le 4e procès contre LR se termine. Le verdict de ce procès (concernant les attaques de banque qui ont été attribuées à LR) sera rendu le 28 avril 2020, si il n’est pas reportée pour cause d’épidémie. Le verdict prononcé, Nikos sera probablement transféré à Domokos. Nikos pourraient revenir à Korydallos en 2021, pour la cour d’appel du 5e procès contre LR (concernant la tentative d’évasion par hélicoptère tentée par Pola Roupa en 2015 et deux attaques de banques). Après la verdict d’avril, les 155 ans de condamnations accumulées par Nikos seront fusionnées en 20 ans selon le nouveau code pénal.

Nikos sdet Pola à leur procès, avec une délégation solidaire du SR

De sévères affrontements ont eu lieu à l’Université autonome de l’État de Mexico (UAEMex). Dans le cadre des luttes étudiantes (les étudiants en grève exigent notamment le départ du recteur Alfredo Barrera Baca), des dizaines de manifestants venus de la Faculté des sciences humaines  ont pris d’assaut le rectorat jeudi après-midi. Le rectorat a été dévasté et tagué malgré les services de sécurité de l’Université.

L'attaque du rectorat

Les autorités de Moscou ont lancé ce mercredi leur projet de construction d’une route à travers un site d’enfouissement ancien de déchets radioactifs malgré les protestations des riverains et des écologistes. Une autoroute à huit voies doit traverser une colline dans le sud-est de la capitale, près d’une ancienne usine soviétique qui faisait jusque dans les années 1970 de l’extraction de thorium, un élément radioactif destiné aux réacteurs nucléaires de l’époque. Jouxtant une station de train très fréquenté, ce terrain de la ville de Moscou est situé à moins de 200 mètres de grands immeubles d’habitation. Fin janvier, le maire de Moscou a admis pour la première fois que la colline contenait bien des « déchets radioactifs ». Il a cependant assuré qu’il n’y avait que des « traces de contamination insignifiantes » sur le tracé de l’autoroute, ne devant pas en empêcher selon lui la construction.

Ce mercredi, des ouvriers équipés d’un excavateur, ainsi que des dizaines de policiers sont arrivés sur les lieux. L’excavateur a creusé le sol et des arbres ont été déracinés. Des dizaines de riverains et de militants se sont également rassemblés sur le site. La police leur a demandé de quitter les lieux avec un mégaphone, puis est intervenue, provoquant des heurts. Quelque 61 personnes auraient été arrêtées à la suite des affrontements, qui ont vu des policiers en tenue antiémeute utiliser des gaz lacrymogènes contre des manifestants.

Faceà face entre policiers, écologistes et riverains

Au moins 30 manifestants en Irak ont ​​été blessés lundi soir dans le centre de Bagdad. Les forces gouvernementales ont affronté des manifestants sur la place Al Khilani, dans le centre-ville. De nombreux blessés seraient dans un état critique après que les forces gouvernementales aient tiré des balles réelles et des cartouches à chevrotines, ainsi que des bombes fumigènes, dans le but de disperser les manifestants. Une vague de manifestations a déferlé sur le pays depuis octobre dernier et les autorités ont répondu en force, tuant plus de 600 personnes. Les manifestants appellent au départ d’une élite politique au pouvoir corrompue et à un pays libre de toute ingérence étrangère, principalement de la part de l’Iran et des États-Unis. Les manifestants craignent aussi le coronavirus dans le cadre d’une système de santé dévasté.

Manifestant à Bagdad

Dominga Ramos, 53 ans, était une militante du Comité de Desarrollo Campesino-Movimiento por la Liberación de los Pueblos (CODECA-MPL), au Guatemala. Figure de proue des luttes des communautés indigènes et paysannes pour la nationalisation de l’électricité, elle a été abattue le 5 mars dernier dans la localité de Las Delicias (Suchitepéquez). Ce meurtre est le 17e qui frappe militants du CODECA-MPL. Depuis des années, les communautés autochtones guatémaltèques luttent contre Energuate, la société nationale qui fournit de l’électricité dans le pays. La nationalisation de l’électricité est, depuis des années, l’une des principales revendications des zones rurales du Guatemala, souvent privées d’électricité. Energuate est contrôlé par Actis Capital, une multinationale anglaise qui avait racheté en 2011, la compagnie nationale d’électricité à la faveur de sa privatisation.

Dominga Ramos

Dossier(s): Amérique Latine Tags:

Le 26 février, le gouvernement a annoncé qu’un audit avait révélé des surfacturations ainsi que des livraisons non effectuées dans des achats d’équipements pour l’armée, qui combat depuis 2015 les jihadistes dans le sud-est et l’ouest du pays. Le gouvernement a annoncé avoir « décidé de faire rembourser les montants indûment perçus ». Il a aussi décidé de « transmettre aux tribunaux compétents les dossiers des fournisseurs qui refuseraient de s’exécuter » et « de prendre les sanctions administratives appropriées à l’endroit des agents publics incriminés ». Mais le gouvernement n’a pas évoqué de poursuites pénales pour les coupables. Il n’a pas non plus précisé les montants concernés, ni les personnalités mises en cause. D’après des journaux locaux, l’audit a porté sur le détournement de milliards de FCFA (de millions d’euros), impliquant des hommes d’affaires et des responsables gouvernementaux. Le scandale a d’autant plus choqué l’opinion qu’entre décembre 2019 et janvier 2020, près de 200 soldats nigériens ont été tués dans des attaques de Etat islamique.

Le syndicat des magistrats, les partis d’opposition et la société civile demande que le dossier soit traité par la justice, et c’est pour cette raison qu’une grande manifestation a eu lieu hier dimanche, à Niamey. Tôt matin, des forces de l’ordre avaient pris position. Plus tard des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants déterminés à se rendre au rassemblement. Les affrontements se sont surtout concentrés dans des quartiers populaires du centre ville et dans le secteur du Grand marché (poumon économique de Niamey) qui a été fermé et du marché Tagabati. Un manifestant a été tué et deux autres personnes ont été retrouvées mortes à l’intérieur du marché couvert de Tagabati, détruit dans un incendie lors des manifestations. Les commerçants accusent les policiers d’avoir provoqué l’incendie avec le tir de grenades. Au total dix manifestants dont les organisateurs, Moussa Tchangari, Nouhou Arzika et Moukaïla Halidou, ont été arrêtées. Ces trois figures de la société civile avaient maintenu le mot d’ordre de manifester malgré l’interdiction de toute manifestation de plus de 1.000 personnes dans le cadre de la prévention du coronavirus, dont aucun cas n’a encore été détecté au Niger. Samedi, un juge des référés saisi par les organisateurs a autorisé la manifestation, mais seulement à Maradi, la deuxième ville du pays.

L'incendie du marché de Tagabati à Niamey

Dossier(s): Afrique Tags: ,