Aujourd’hui, 8 septembre 2024, la Central Reserve Police Force (CRPF – agence chargée de la lutte contre l’insurrection Naxaliste) a annoncé qu’elle déployait 4 bataillons (159, 218, 214 et 22ème) dans l’État de Chhattisgarh pour lancer une vaste opération contre la guérilla maoiste. Ces bataillons (comportant chacun environ 1000 agents) proviennent d’autres théâtres où la situation est jugée plus sûre par les autorités. Trois d’entre-eux ont ainsi été retiré du Jharkhand et un du Bihar. Les opérations se dérouleront dans la région de Bastar, à environ 450-500 kilomètres au sud de Raipur.

Combattants maoïstes

La répression des personnes soutenant la Palestine et opposées au génocide à Gaza continue de sévir en Europe. Voici des exemples récents qui se sont déroulés en France :

Jeudi 5 septembre, Imane Maarifi, une infirmière française qui a passé 2 semaines à Gaza et qui n’a cessé de dénoncer les crimes de l’armée d’occupation dont elle a été témoin a été perquisitionnée et placée en garde à vue. La raison de cette arrestation ? Elle s’était opposée à la tenue à Paris, du Salon de l’immobilier Israélien (qui propose entre-autre à la vente des biens dans la partie de la Palestine occupée suite à la guerre de 6 six jours). Elle a été libérée le lendemain. On ignore s’il y aura des suites à cette procédure.

En avril, un agent de sécurité lui avait confisqué un drapeau palestinien lors d’un match de football auquel assistait Emmanuel Macron. Elle voulait lui remettre un témoignage collectif rédigé par plusieurs médecins sur les horreurs de Gaza et lui faire part de l’urgence d’un cessez-le-feu.

Imane Maarifi, une infirmière française qui a passé 2 semaines à Gaza et qui n'a cessé de dénoncer les crimes de l'armée d'occupation

Imane Maarifi, une infirmière française qui a passé 2 semaines à Gaza et qui n’a cessé de dénoncer les crimes de l’armée d’occupation

 

La répression n’est pas que policière, mais peut aussi être administrative et/ou sociale : 

Benoît Huou, professeur de mathématique à la Toulouse School of Economics a été suspendu à titre conservatoire après avoir appelé au boycott d’Israël. Il avait évoqué, dans un de ses cours du 3 septembre, un courrier de lecteurs de la revue « The Lancet » qui évaluait, au début de juillet, à 186 000 le nombre de Palestiniens assassinés par l’armée israélienne.

« La situation n’a pas commencé le 7 octobre, et il est malhonnête de dire que le responsable de ce qui se passe actuellement est le Hamas », avait poursuivi Benoît Huou, appelant au boycott d’Israël. « Je ne veux pas parler de ce qui s’est passé le 7 octobre, mais rien, absolument rien ne justifie de massacrer une population civile comme c’est en train de se passer », a ajouté l’enseignant tout en dénonçant le soutien tacite du gouvernement français. Ces déclarations lui ont valu une suspension à titre conservatoire dès le lendemain.

Sylvie Retailleau, ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a personnellement demandé à ce que des sanctions soient prises.

L’armée belge (appelée « La Défense ») vient de lancer une vaste campagne pour recruter 4500 personnes pour 2025. Elle recherche 2500 militaires (1250 soldats et matelots, 950 sous-officiers et 300 officiers) tandis que 1050 postes (dont certains à temps partiel) seront ouverts aux réservistes. Surtout, en 2025, la Défense engagera 960 civils (tels que des experts IT ou en ressources humaines), un record pour cette législature. Cette campagne de recrutement est dans l’air du temps, puisque les armées de l’OTAN prévoient d’augmenter sensiblement leurs effectifs (voir notre article). Notons que malgré ses multiples campagnes de recrutement au fil des ans, l’armée n’a toujours pas réussi à combler son important nombre de postes vacants.

Soldats de l'armée belge (La Défense)

Soldats de l’armée belge (La Défense)

La fin d’année 2024 et le début de 2025 promettent d’être pleins de défis :

Sur le front interne, les attaques de la bourgeoisie (organisées par les futurs gouvernements) annoncent des luttes sociales importantes, tandis que la répression des mouvements révolutionnaires, anti-impérialistes et anticoloniaux (en particulier ceux qui luttent pour la libération de la Palestine) s’intensifie. À l’étranger, on assistera probablement à une aggravation des guerres inter-impérialistes (comme une Ukraine) et coloniales avec son lot de crimes (comme le génocide à Gaza). Face à cette accélération de l’histoire, nous ne pouvons compter que sur nos propres forces, notre propre intelligence stratégique et notre propre motivation.

Nous n’avons pas de boule de cristal. Pour développer les stratégiques et pratiques, qui permettront au mouvement révolutionnaire de répondre à sa mission historique, nous devons commencer par échanger et nous solidariser. C’est pourquoi Classe Contre Classe et le Secours Rouge de Belgique vous invitent à leur apéro de rentrée. L’occasion de nous retrouver après la pause estivale pour nous préparer à faire front et de vous presenter notre programme des prochains mois. u programme : discussions informelles sur les luttes en cours, musique, boissons et bonne ambiance

Nous espérons vous voir nombreuses et nombreux le vendredi 13 septembre à partir de 19h au local Sacco et Vanzetti (Chaussée de Forest 54, 1060, Saint-Gilles) ! À Bientôt,

Apéro du Sacco 13/09/2024

Apéro du Sacco 13/09/2024

Le 26 décembre 2023, Khalida Jarrar, une militante et parlementaire bien connue du FPLP (notamment pour son travail pour les prisonniers politiques), avait été une nième fois été arrêtée et placée en détention administrative (c’est à dire sans accusation, ni procès) par les forces d’occupation. Elle est placée à l’isolement dans la prison de Neve Tirza dans des conditions inhumaines depuis le 12 août (elle était auparavant détenue à la prison de Damin).  Plus précisément, elle est retenue dans une cellule de 2 mètre sur 1,5 mètres (plus une mini-toilette), sans aération, ni eau avec des températures élevée. Cette politique contre Khalida Jarrar n’est pas un cas isolé. La Commission chargée des Affaires des Prisonniers et Ex-Détenus a révélé, mardi 20 août, la persistance de mauvaises conditions de détention pour les 84 femmes détenues à la prison de Damon.

En savoir plus.

khalida jarrar

Khalida Jarra militante et députée palestinienne incarcérée

Leonardo Bertulazzi, un ancien responsable des Brigades rouges, a été arrêté jeudi 29 août en Argentine, où il vivait. Cette arrestation fait suite à la révocation de son statut de réfugié par le gouvernement argentin de Javier Milei et aux demandes répétées d’extradition de l’Italie. Le septuagénaire, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour homicide, attentat et séquestration, aurait appartenu à la section génoise « 28 Mars » des Brigades rouges. En fuite depuis 1980, Bertulazzi a été reconnu coupable d’avoir participé à l’enlèvement de l’ingénieur naval Piero Costa à Gênes en janvier 1977. Costa, membre d’une des plus riches familles d’armateurs génois, avait été libéré après le payement d’une rançon de 1,5 milliards de lires qui a servi à financer la guérilla. Une partie de cette rançon aurait été utilisée, selon les enquêteurs italiens, pour acheter l’appartement à Rome où Aldo Moro avait été retenu prisonnier avant son exécution. En 1987, Bertulazzi est condamné par contumace à une peine cumulée de vingt-sept ans de réclusion pour association subversive et appartenance à une bande armée. En 2022, il avait déjà été arrêté à Buenos Aires, avant d’être libéré quelques mois plus tard. La première ministre Meloni s’est félicitée pour cette arrestation.

Leonardo Bertulazzi, ex-membre des Brigades rouges

Leonardo Bertulazzi, ex-membre des Brigades rouges

Le triangle rouge renversé, symbole utilisé par les Nazis pour marquer leurs prisonniers politiques dans les camps, puis réutilisé par les antifascistes comme badge d’honneur, est illégal depuis début juillet en Allemagne. Il a été interdit dans le cadre d’une motion votée au parlement introduite par le Parti Social-Démocrate (SPD) et le Parti Social-Chrétien (CDU). La raison de cette interdiction est que ce symbole, porté dans les manifestations pro-palestiniennes, serait similaire à la flèche rouge utilisée dans les vidéos des Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas) pour désigner les cibles militaires qu’elle frappe. Notons qu’un triangle rouge apparait également sur le drapeau palestinien, ce qui constitue une autre explication plausible de son apparition dans les manifestations pro-palestiniennes.

Le triangle rouge était utilisé pour désigner les prisonniers politiques en Allemagne Nazie

Le triangle rouge était utilisé pour désigner les prisonniers politiques en Allemagne Nazie

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Samedi 24 août au soir, Pavel Durov, fondateur et dirigeant de la messagerie cryptée Telegram, a été arrêté à l’aéroport de Bourget près de Paris. Cette interpellation fait suite à un mandat de l’Ofmin, l’office français chargé de la lutte contre les violences faites aux mineurs qui reproche à Monsieur Durov son refus supposé de modérer les contenus qui passent par la messagerie.

Les chefs d’inculpations vont de l’escroquerie au trafic de stupéfiants, au cyberharcèlement et à la criminalité organisée en passant par l’apologie du terrorisme et la fraude. Sa garde à vue a été prolongée dimanche soir.

Telegram est dans le viseur des autorités judiciaires européennes depuis quelques années. Pavel Durov, pourtant, assure répondre à chaque demande de suppression de contenu appelant à la violence ou au meurtre. Par ailleurs la plateforme a régulièrement collaboré avec les autorités judiciaires : en 2022, menacé de blocage par la cour suprême du Brésil, Telegram avait notamment accepté de fermer des comptes accusé de désinformation.

Nombre d’experts restent par ailleurs dubitatifs quand à la réelle sécurité offerte par Telegram qui ne crypte, par exemple, pas les messages par défaut.

Bref Signal reste une bien meilleure alternative puisqu’elle n’est tout simplement pas techniquement en mesure de fournir certaines informations utiles aux autorités (voir notre article).

Telegram

Telegram

Dans un article, paru aujourd’hui (le 20 août 2024) et basé en grande partie sur des sources policières, on apprend que quelques 50 personnes affiliées à l’extrême gauche font l’objet d’une surveillance de la part des services de police de la Zone Midi (Saint-Gilles, Anderlecht, Forest). Un nombre qui a doublé par rapport à ces 5 dernière années.

Par ailleurs, parmi les personnes figurant sur la liste de l’OCAM (Organe de coordination pour l’analyse de la menace) et ayant des opinions d’extrême gauche, presque toutes habitent à Saint-Gilles. Leur nombre exact n’est pas communiqué, mais il s’agit d’une quinzaine de personnes au total, soit 2 % des 650 personnes reprises dans cette liste. Ce chiffre n’aurait pas augmenté de manière significative au cours des dernières années.

Enfin, une formation sera organisée à l’automne 2024, pour aider les forces de la Zone de midi à comprendre et à réagir à la propagation de l’extrême gauche à Bruxelles.

Affaire du 5 juin 2008 (archive)

En janvier 2023, Redy Huamán Camala (22 ans), Ferdinand Huancaqui Yucra (22 ans), Richard Camala Coyo (22 ans) et Joel David Huallanca Huaman (21 ans), 4 jeunes de la communauté paysannes de Cusco parlant le quechua étaient arrêté dans le cadre des manifestations contre le gouvernement de Dina Boluarte.

Notons qu’à cette période (entre décembre 2022 et janvier 2023), au moins 40 personnes avaient déjà été tuées par la répression policière et des centaines d’autres avaient été blessées.

Accusés de délits d’émeutes, ils sont placés en détention provisoire à la prison de Quencoro sur ordre du premier tribunal d’instruction préparatoire en février.  Le mercredi 31 juillet, le pouvoir judiciaire les a condamnés à 7 et 6 ans de prison. En plus de celle-ci, la justice a également ordonné le paiement d’une réparation civile de 17 412,50 soles chacun.

La Chambre d’appel de Cusco a, ultérieurement, confirmé ses peines. Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers.

 Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers. 

Vendredi 9 août 2024, un grand sit-in a eu lieu au Palais de Justice de Cuzco pour soutenir les 4 prisonniers.