Un haut dirigeant syndical sri-lankais, en première ligne des protestations qui ont conduit à l’éviction de Gotabaya Rajapaksa de la présidence, a été arrêté mercredi. Joseph Stalin (oui oui…), secrétaire du Sri Lanka Teachers’ Union, devient le plus ancien militant à être arrêté dans le cadre de la répression des manifestants qui ont forcé Rajapaksa à fuir le mois dernier. Des dizaines d’autres personnes ont déjà été placées en détention provisoire par la police, accusées d’avoir endommagé des biens publics au cours des mois de protestations qui ont culminé avec la prise d’assaut du palais de Rajapaksa le 9 juillet (voir notre article).

Le successeur de Rajapaksa, Ranil Wickremesinghe, a établi une distinction entre « manifestants » et « émeutiers » et a promis de prendre des mesures sévères contre « tout fauteur de troubles ». La police a arrêté un autre manifestant qui avait fait une descente dans l’armoire à alcool du leader déchu, avait bu une bière et était parti avec une tasse présidentielle. L’arrestation de cet homme de 43 ans intervient après qu’il a partagé une photo de lui sur Facebook au palais présidentiel de Colombo. L’homme a été arrêté en début de semaine pour entrée illégale présumée dans un bâtiment d’État et recel de biens volés. Il sera amené à Colombo pour y être jugé. La semaine dernière, la police a arrêté un autre militant syndical du port de Colombo pour avoir retiré deux drapeaux officiels du palais et les avoir utilisés comme drap de lit et sarong.

Joseph Stalin, dirigeant syndical emprisonné

Albert Woodfox avait passé plus de 43 années à l’isolement (ce qui en fait le record américain). Membre du Black Panthers Party, il était l’un des « 3 d’Angola », accusé en 72 du meurtre d’un gardien lors d’une émeute. Il avait toujours nié avoir commis ce meurtre. Robert King avait été libéré en 2001. Herman Wallace avait été libéré après 41 années d’isolement en octobre 2013 et était décédé trois jours plus tard. Albert Woodfox avait été libéré le 19 février 2016 (voir notre article), le jour de son 69e anniversaire.

 

Des dizaines de Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes, lors de la répression d’une marche anti-colonisation dans la ville de Beit Dajan, à l’est de Naplouse en Cisjordanie. Les forces d’occupation israéliennes ont blessé 22 Palestiniens avec des balles en « caoutchouc » (en fait: en acier enrobé de caoutchouc), tandis que 75 autres ont dû recevoir des soins pour avoir inhalé de hautes doses de gaz lacrymogènes.

 

Un stand de soutien avec le prisonnier anarchiste Thanos Hatziangelou, accusé avec deux autres personnes d’avoir participé aux actions de l’Organisation d’action anarchiste (voir notre article), se tiendra dans le cadre de la Journée antispéciste qui se tiendra à La Clé ce dimanche 7 août.
A La clé, 118 rue Fransman, à Laeken, à partir de 12H.

 

Le festival « di alta felicità » – du grand bonheur, un jeu de mots avec « alta velocità », grande vitesse – organisé par les opposants à la ligne est devenu un rendez-vous incontournable de l’été dans la vallée qui doit accueillir le Lyon-Turin. On y propose des débats, des concerts au milieu des tentes de camping. Plus de 2 000 manifestants se sont mises en marche, samedi 30 juillet, entre Venaus et le chantier de l’autoport de San Didero, à la sortie de Susa. Slogan « nous sommes la nature qui se rebelle », inscrit sur la banderole de tête, le cortège s’est séparé en deux à son arrivée. L’un poursuivant sa route, l’autre  s’est attaqué aux fils de fer barbelé clôturant l’enceinte du chantier avant de s’affronter aux forces de l’ordre. 12 policiers auraient été blessé après avoir été touché par des projectiles. Sur un second front, les activistes ont également profité de la proximité de l’autoroute descendant du tunnel du Fréjus vers Turin pour y déposer des troncs d’arbres afin de bloquer le trafic routier.

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Le 29 juillet à 5 heures du matin, le FBI a effectué un raid violent au domicile d’Omali Yeshitela, président du African People’s Socialist Party (APSP), basé aux États-Unis, à St. Louis, dans le Missouri. Le FBI a déployé des grenades flashbang, porté des armes automatiques, endommagé les biens de ses voisins, notamment en brisant des fenêtres, et a menotté Yeshitela ainsi que sa femme. Le FBI a refusé de lui présenter un mandat de perquisition et qu’ils ont pris ses téléphones portables et tous les autres appareils de son domicile. Le même jour, le FBI a fait une descente au Uhuru Solidarity Center, également à St. Louis, et à la Uhuru House à St. Petersburg, en Floride, deux sites du Mouvement Uhuru, dirigé par le Parti socialiste des peuples africains. Le FBI a également perquisitionné la station de radio Black Power 96.3 FM de l’APSP et aurait détenu un dirigeant éminent de l’APSP.

Ces descentes font suite à l’inculpation par le ministère de la Justice d’un Russe, Aleksandr Ionov, qui, selon le gouvernement américain, aurait financé et soutenu des organisations noires dans le cadre d’une « campagne d’influence étrangère malveillante contre les États-Unis ». L’acte d’accusation ne nomme jamais spécifiquement une organisation mais fait référence à un « groupe politique américain 1 », à Saint-Pétersbourg, qui se serait associé à Ionov. « Aucun Russe n’a été responsable de ce à quoi nous sommes confrontés chaque jour dans nos vies », a déclaré Yeshitela. Ajamu Baraka, leader de l’Alliance noire pour la paix, a tweeté : « Comme prévu, les radicaux noirs sont à nouveau ciblés pour ne pas s’aligner sur l’agenda impérial américain en Ukraine. »

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Deux manifestants ont été tués lundi par balle en Afrique du Sud lors d’une manifestation contre la hausse des prix des services contre laquelle la police a ouvert le feu. La manifestation s’est déroulée dans le township de Tembisa, dans l’est de la capitale économique sud-africaine Johannesburg, où des résidents en colère, notamment contre les prix de l’électricité, ont bloqué des routes avec des pneus en flammes et incendié un bâtiment public. Une vague de protestations enfle en Afrique du Sud, l’économie la plus développée du continent africain, mais marquée par la pauvreté, les inégalités et le chômage qui touche 34,5% de la population avec une pointe à près de 64% chez les plus jeunes.

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En 2016, Bruxelles Prévention & Sécurité (depuis peu rebaptisé « safe.brussels »), l’organisme d’intérêt public bruxellois en charge d’intégrer les compétences régionales sécuritaires héritées de la 6e réforme de l’Etat, avait acheté 5 drones auprès de la firme française Novadem (voir ici). Depuis, la Région n’a depuis lors de cesse d’étoffer sa flotte et possède aujourd’hui 9 aéronefs qu’elle cogère avec la Direction Coordination et Appui de la police fédérale de Bruxelles, qui se charge, elle de les mettre au service des zones de police.

Du 1er janvier au 28 juillet 2022, la police bruxelloise a déjà mené 159 missions à l’aide de ces drones, pour une moyenne qui approche les 5 sorties hebdomadaires. A l’issue de leur première année complète d’utilisation, en 2019, les drones bruxellois avaient effectué 198 missions au profit de la police. En suivant l’évolution de ces chiffres pour les années suivantes, on constate que c’est surtout le covid qui a stimulé très fort leur utilisation. En 2020, en effet, le nombre de sorties effectuées atteignait un pic de 369 missions avec beaucoup de vols préventifs afin de rappeler les consignes en vigueurs. En 2021, année marquée par un nombre important de manifestations jugées sensibles, la tendance repartait légèrement à la baisse avec 314 missions exécutées par la « cellule drones » bruxelloise – une tendance qui, au rythme actuel, devrait se confirmer pour 2022. La Région bruxelloise s’apprête à commander deux nouveaux drones pour remplacer ceux dont la limite d’heures de vol a été dépassée.

La justice colombienne a reconnu coupable 22 inculpés (19 militaires de la 16e Brigade, un agent des services de renseignement et deux civils) militaires de crime de guerre et crime contre l’humanité pour le meurtre de 303 civils présentés comme des guérilleros tués au combat entre 2005 et 2008. Selon la Juridiction spéciale pour la paix (JEP), né de l’accord de paix de 2016 avec les FARC, cette pratique dite des « faux positifs » étendue à plusieurs unités militaires entre 2002 et 2008 sous le gouvernement de droite d’Alvaro Uribe, a fait 6402 victimes. Ces exécutions sommaires étaient destinées à gonfler les résultats de l’armée dans la lutte contre les guérillas, notamment celle des FARC. En échange, les soldats bénéficiaient de diverses gratifications. Les 22 inculpés sévissaient dans le département de Casanare (centre). La majorité de leurs 303 victimes étaient des hommes âgés de 18 à 25 ans, mais neuf femmes, des personnes âgées, des personnes souffrant de déficiences cognitives ont été recensées.

 

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Il s’agit peut-être de la plus grande violation de cybersécurité de l’histoire de la Chine. Un hacker prétend avoir volé les données personnelles d’un milliard de ses concitoyens. La fuite proviendrait d’une fuite de la base de données de la police de Shanghai. Ce piratage massif comprendrait non seulement les noms, prénoms et adresses des victimes, mais aussi leurs lieux de naissance, copies de cartes d’identité ou encore numéros de téléphone. Le butin du hacker contiendrait aussi des rapports de casiers judiciaires, pour des crimes et délits remontant jusqu’en 1995. Un échantillon des 23 téraoctets de données mises en vente aurait déjà fait l’objet d’une étude approfondie, et confirmerait l’authenticité des données volées. Les premières hypothèses quant à cette fuite suggèrent pour le moment une faille de la société Cloud Computing Aliyun, qui appartient au géant chinois Alibaba (également propriétaire d’AliExpress). Les bases de données de la police de Shanghai sont en effet hébergé sur les serveurs de l’entreprise fondée par Jack Ma. Le groupe a annoncé qu’une enquête avait été ouverte.