Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De nombreuses personnes solidaires s’étaient rassemblées dans la salle de tribunal spécial de la prison de Korydallos le 1er octobre à l’occasion du verdict contre six militants anarchistes accusé d’un double hold-up à la Banque Agricole (Agrotiki) et au Bureau de Poste (ELTA) à Velventos, Kozani. Tous ont été acquittés de l’accusation de participation à la Conspiration des Cellules de Feu, mais les condamnations sont très lourdes. En tenant compte de la fusion des peines, le tribunal a condamné Giannis Mihailidis à 16 ans et 4 mois de prison, Nikos Romanos, Andreas-Dimitris Bourzoukos, Argiris Dalios et Fivos Harisis à 15 ans et 11 mois, et Dimitris Politis à 11 ans et 5 mois.

Les prisonniers avaient revendiqué les attaques: « Chacun de nos actes agressifs est aussi un moment de guerre révolutionnaire totale se jouant à tous les niveaux. L’argent de ce braquage n’était pas destiné à un paradis de consommation artificiel. C’était simplement un outil afin de faire bouger toutes les formes de lutte. Depuis l’impression de communiqués à l’acquisition d’armes et d’explosifs, pour le financement de structures illégales de défense et d’attaque. Depuis la location de nos maisons illégales à l’approvisionnement en explosifs afin de faire voler en éclat leur paix sociale. »

Lire ici la déclaration de quatre des inculpés (en français)

Quatre prisonniers anarchistes, Jorge Mario García González, Carlos López «El Chivo », Fernando Barcenas Castillo et Abraham Cortes Ávila ont entamé une grève le 1er octobre. Cette grève de la faim n’est accompagnée d’aucune revendication particulière: elle est une action de résistance à l’emprisonnement.

Lire le communiqué des prisonniers (en espagnol)

Lire le communiqué des prisonniers (en anglais)

Le logiciel Cheops (« Circulation Hiérarchisée des Enregistrements Opérationnels de la Police Sécurisés ») est le portail d’accès de la police à l’essentiel de ses fichiers (Fichier Informatisé du Terrorisme, Fichier des Renseignements généraux, Fichier des Personnes Recherchées, etc.). Sa défaillance lors de l’affaire des djihadistes présumés que la police a ratés à l’aéroport de Marseille, le 23 septembre dernier (quand le trio a présenté ses papiers à l’aéroport, aucun agent n’a pu le consulter: il était en « maintenance » pour l’après-midi) est récurrente.

Pour les Européens, si le contrôle du passeport est systématique, le passage au fichier n’est qu’aléatoire. C’est une obligation des accords de Schengen. Mais les ressortissants étrangers qui entrent dans la zone Schengen en provenance d’une zone internationale doivent être passés au fichier. Or, Cheops est sujet à d’innombrables interruptions de services, parfois d’une heure, parfois d’une journée entière. Dans ce cas, la police est aveugle puisqu’elle ne peut accéder à aucun de ses fichiers courant reliés au portail. Le problème se pose dans les aéroports comme dans les commissariats au niveau national.

France: Les couacs du système CHEOPS

La ville de Dakhla dans les territoires occupés du Sahara Occidental, se trouve depuis lundi, sous un état de siège sans précédent après l’annonce de la mort de Hassanna El Ouali, prisonnier politique, militant des droits de l’homme et membre de l’Association sahraouie contre la torture. Hassanna El Ouazli souffrait d’un état critique de santé dans sa cellule avant d’être tardivement transféré dans un hôpital où il n’a pas eu le traitement médical approprié. Sa famille refuse de récupérer sa dépouille et elle exige une autopsie et l’ouverture d’une enquête indépendante.

Rassemblement demain vendredi 3 octobre à 17h prés de l’ambassade du Maroc, à l’angle des rues Benjamin Franklin et Le Tasse, Paris 16ème (Métro Trocadéro)

Pour dénoncer la responsabilité du pouvoir marocain dans la mort du militant sahraoui ; pour demander la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et impartiale sur les circonstances de ce décès ; pour exiger la libération de tous les prisonniers politiques marocains et sahraouis et l’arrêt de la répression dans les territoires sahraouis occupés ; pour demander au gouvernement français de ne plus soutenir le pouvoir marocain qui continue de bafouer en toute impunité le droit international.

La mobilisation ne faiblit pas dans le Tarn, où des opposants à la construction du barrage de Sivens occupent le terrain depuis plusieurs semaines. Lundi 29 septembre, de nouveaux heurts ont opposé des militants aux forces de l’ordre. Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes et de flash-ball pour déloger 150 opposants. Plusieurs personnes ont été blessées, dont une par des éclats de verre au visage. Une personne a été brièvement interpellée. Les gendarmes affirment avoir essuie des jets de boulons, d’acide et de cocktails Molotov.

Les opposants veulent empêcher l’accès au site aux engins de chantier destinés à « décaper » le sol, c’est-à-dire l’enlèvement des souches et la mise à nu du terrain. Selon les écologistes, le décapage condamnerait définitivement la zone humide qui abritait de nombreuses espèces protégées et qui a déjà été déboisée pour faire place au barrage.

France: Nouveaux affrontements au Testet

57 étudiants disparus, 25 blessés et 6 morts, c’était le premier bilan de la répression d’une manifestation des étudiants de l’école normale rurale à Iguala, dans l’Etat de Guerrero, vendredi 26 au soir. Mardi, la Commission régionale des droits de l’Homme a indiqué que 14 des 57 étudiants portés disparus ont réapparu au cours des dernières heures. Le sort des 43 étudiants disparus reste ainsi un mystère cinq jours après les affrontements. Les autorités judiciaires ont en outre confirmé que des caméras de surveillance ont filmé des voitures de police emportant des civils et des témoignages d’étudiants affirment que certains de leurs camarades disparus se trouvent dans une caserne de bataillon d’infanterie de l’armée à Iguala, alors que d’autres seraient cachés dans les collines avoisinantes pour se soustraire à la répression.

Mexique: 43 étudiants toujours disparus

Deux soldats du 82e bataillon de l’armée gouvernementale et un civil qui se trouvait avec eux, ont été tués mardi par des combattants de la NPA vers 19 heures (heure locale) mardi. La fusillade s’est passé à Barangay San Vicente, (district de Gumaca, dans l’île de Quezon). Le groupe de six guérilleros s’est immédiatement replié dans la montagne voisine.

Au Telengana, des élus de tous les partis politiques locaux, des fonctionnaires et des membres de la société civile soutenus par la police se sont lancés dans une vaste opération avec pour objectif la reddition de plusieurs membres haut placés du CPI(maoïste). Ils se rendent aux domiciles de ces derniers afin de convaincre leurs parents de leur parler et de les pousser à se rendre. Ils ont, entre autre, rendu visite à la maman de Mallojula Venugopal Rao, membre du Comité Central et du Politburo du parti. Pour cette visite, ils étaient accompagné d’un médecin, qui a offert ses services, et la dame a reçu des présents tels que des vêtements et des sucreries.

Mallojula Venugopal Rao est le frère cadet de Kishenji, membre du Comité Central qui a été abattu dans une ‘rencontre’ au Bengale occidental il y a quelques années (lire notre article de l’époque). La tête de Venugopal Rao a récemment été mise à prix par les autorités pour une somme de 5.000.000 roupies (environ 60.000 euros). En marge de cette campagne, les autorités ont mis en place un vaste plan de réhabilitation pour les guérilleros qui renonceraient à leur combat: le montant de la récompense, un domicile et une assistance financière de la part d’une banque.

Des colons israéliens se sont emparés de force mardi de 25 appartements dans un quartier de Jérusalem. Des heurts ont ensuite opposé Palestiniens et colons dans ce quartier de Silwan, qui est régulièrement le théâtre d’affrontements avec des colons de plus en plus nombreux dans ce secteur, sensible car limitrophe de la Vieille Ville, où se trouve l’Esplanade des mosquées.