Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Samedi, après près d’une semaine de contestation, des milliers d’ouvriers du textile ont mené de nouvelles actions dans le cadre de leur revendications pour une augmentation du salaire minimum dans leur secteur. A Ashulia, dans la périphérie de Dakha et dans le district voisin de Gazipur, la police et les ouvriers se sont de nouveau violemment affrontés. Au moins 40 personnes ont été blessées et les autorités ont ordonné la fermeture de nombreuses usines. La circulation sur de nombreuses routes principales de la zone a été interrompue une bonne partie de la journée en raison des manifestations et des barrages érigés par les ouvriers. Lorsque la police a tenté de bouger les barricades, les affrontements se sont intensifiés. La police a fait usage de gaz lacrymogène et a chargé la foule avec des matraques. Les effectifs policiers ont d’ailleurs été multipliés dans la zone. Un total de six pelotons de la BGB (Border Guards Bangladesh) patrouillent continuellement dans la zone.

Répression des ouvriers du textile au Bangladesh

Répression des ouvriers du textile au Bangladesh

Nadejda Tolokonnikova a entrepris lundi dernier une grève de la faim par laquelle elle entend, entre autre, dénoncer les conditions de détention dans le camp de travail où elle purge sa peine de deux ans pour avoir chanté une ‘prière punk’ dans une cathédrale à Moscou. Suite à une sérieuse et rapide dégradation de son état de santé, elle a été transférée ce vendredi au service de santé du camp sur recommandation des médecins. Ce service est un établissement hospitalier affilié à l’administration pénitentiaire prenant en charge les détenus mais qui est situé à l’extérieur du camp. Dans un courrier transmis vendredi à son mari, elle affirme avoir été privée d’eau jeudi soir par les responsables du camp qu’elle accuse aussi d’avoir fait usage de la force à son encontre.

Nadejda Tolokonnikova

Nadejda Tolokonnikova

Vendredi, les autorités turques ont organisé une opération massive visant des supporteurs des trois grands clubs de football d’Istanbul. Celle-ci n’avait rien à voir avec les événements du dimanche précédent lors du match entre Besiktas et Galatasaray à l’issue desquels 67 personnes avaient été interpellées mais rapidement relâchées. Vendredi, la police a arrêté 72 personnes à leur domicile. Au total, 96 personnes étaient visées par un mandat d’arrêt car accusées de liens avec des ‘organisations illégales’. En fait, ces arrestations visent des groupes de supporteurs qui ont joué un rôle de premier plan dans le mouvement de contestation anti-gouvernemental en juin dernier. Les partisans des trois clubs sont des dizaines de milliers à être investi dans le mouvement ‘Pro-Taksim’ et sont donc une des cibles privilégiées de la répression policière, dans et hors des stades.

Sur base d’un tuyau reçu quelques heures plus tôt, les autorités du Jharkhand ont organisé un raid dans le village de Khirakhand (district de Garwah) ce samedi. Les soldats ont procédé à l’arrestation de Upendra Korwa, alias Manas, alias Sohna et de sa femme. Ils ont également saisi deux pistolets à leur domicile. L’homme serait, selon les autorités, un commandant de section du CPI(maoïste) et un expert en fabrication de mines. Elles l’accusent entre autre d’avoir pris par à une vaste embuscade en janvier dernier (notre article de l’époque) dans le district voisin de Latehar.

La police turque a tiré des grenades lacrymogènes dimanche pour disperser des manifestants rassemblés aux abords de l’aéroport international Atatürk d’Istanbul pour soutenir une grève des salariés de Turkish Airlines (THY). Les manifestants réunis à l’appel d’un collectif syndical se sont heurtés aux forces de l’ordre qui les ont violemment empêchés de marcher vers le siège de la première compagnie aérienne turque, situé dans le complexe aéroportuaire sur la rive européenne de la métropole.

Les manifestants soutenaient une grève entamée le 15 mai dernier par des salariés de Turkish Airlines pour dénoncer la décision de leur direction de ne pas réintégrer 305 employés licenciés après un mouvement de grève l’an dernier.

Deux policiers ont été tués et un autre grièvement blessé dans une embuscade de la guérilla maoïste samedi soir à Arteche (Samar oriental). Un des policiers tués était le chef de la police d’Arteche. Les trois policiers effectuaient une patrouille mobile quand environ sept membres présumés de la NPA samedi vers 21h30. Les guérilleros ont emportés les armes des policiers.

Pour réprimer le mouvement de contestation des mois de mai et juin dernier, les autorités turques ont utilisé environ deux ans de stock de gaz lacrymogène en seulement quelques semaines. Avant cette vague de répression, elles disposaient de réserves jusqu’en 2015. En raison de cette consommation en juin, le département de la police turque a du acheter 150.000 cartouches de gaz au Brésil et au Royaume-Uni, ce qui n’avait pas été budgeté. Mais ce 12 septembre, Amnesty International a lancé un appel à tous les pays, parmi lesquels la Belgique, fournissant la Turquie en ‘équipements anti-émeutes’ (gaz, véhicules blindés,…) de suspendre leurs livraisons. Dès lors, les autorités turques viennent de prendre la décision de produire leur propre matériel de contrôle des foules après que le rapport d’un organisme gouvernemental ait confirmé la faisabilité du projet. Le département de la police doit maintenant décider à quelle société il va faire appel pour produire le ‘gaz lacrymogène national’.

Gaz lacrymogène en Turquie

Gaz lacrymogène en Turquie

La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a une nouvelle fois condamné l’État français pour ses délais “déraisonnables” dans le cadre de la détention provisoire de prisonniers basques. Dans deux arrêts publiés hier, la Cour a considéré, à l’unanimité de ses membres, qu’en prolongeant à près de six ans l’attente d’un procès pour deux détenus, la France a violé la Convention européenne des droits de l’homme. L’État doit verser 5.000 euros à chaque requérant et 2.000 euros au titre des frais.

Cinq ans, onze mois et vingt-trois jours. C’est le temps que Patxi Abad a passé derrière les barreaux de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis avant d’être jugé devant la cour d’assises spéciale de Paris, le 26 novembre 2009. Un délai en décalage avec les règles du droit pénal français et contraire aux dispositions de l’article 5 de la Convention européenne : “Toute personne arrêtée ou détenue […] a le droit d’être jugée dans un délai raisonnable.”

Cette fois-ci, ce sont 5 domiciles qui ont été perquisitionnés à Bruxelles, Louvain et Gand. Comme la dernière fois, les personnes présentes sur place ont été emmenées et relachées peu de temps après sans être entendues par un juge d’instruction. Ordinateurs, clés usb, tracts, carnets d’adresse, notes personnelles,… ont été saisis.