Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce mardi s’est ouvert, devant les assises spéciales de Paris, le procès de trois membres présumés de l’ETA accusés du meurtre de deux gardes civils espagnols en décembre 2007 à Capbreton (Landes). Quatre autres etarras devront également répondre de faits en lien avec ces morts. D’emblée, l’avocat d’un des accusés a demandé l’annulation de la procédure, dénonçant l’information tardive de la défense concernant la découverte de l’arme du crime. Celle-ci avait été découverte en octobre 2009, mais la défense n’a été officiellement informée que quelques semaines avant le début du procès. Par ailleurs, la défense a également demandé la libération d’un des accusés incarcéré depuis près de cinq ans et demi, ce qui, pour la défense, n’est pas un temps de détention préventive raisonnable. Les trois accusés principaux sont passibles d’une peine de prison à perpétuité.

Le 30 mars dernier, le prisonnier politique basque Xabier Lopez Peña est décédé des suites de problèmes cardio-vasculaires. Transféré de la prison de Fleury vers l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière le 13 mars, il y est donc décédé quelques jours plus tard. Ce mardi, un vaste mouvement de grève de la faim a été déclenché par les prisonniers basques pour dénoncer la politique pénitentiaire concernant les prisonniers malades et les conditions de détention qui ont entraîné la mort de Xabier Lopez Peña. Georges Ibrahim Abdallah s’est joint à cette grève de la faim alors qu’il fête aujourd’hui son 62ème anniversaire. Rappelons que le prisonnier libanais est toujours en attente de l’arrêté d’expulsion du territoire français nécessaire à sa libération conditionnelle. Une décision devrait être rendue ce 11 avril.

Des membres de la tribu Nasa ont libéré trois soldats détenus depuis près de 24 heures. Ces derniers avaient encerclés les soldats dans la ville de Caldono (province du Cauca, sud-ouest du pays), soldats qu’ils accusaient d’avoir abattu un de leurs dirigeants. Les Nasas ont accepter de les libérer après que l’armée leur ait promis d’enquêter sur la mort d’Alvaro Chocue. Les soldats pour leur part affirment qu’il a été tué au cours d’une fusillade entre eux et les guérilleros des FARC, mais les Nasas affirment qu’il a été abattu à un point de contrôle de l’armée. La province de Cauca est un bastion de la guérilla et les forces armées y sont continuellement déployées. En juillet dernier, les tribaux avaient exigé qu’elles quittent leurs terres, ce que le gouvernement avait refusé.

Il y a quelques jours, tous les médias indiens relayaient l’information selon laquelle dix guérilleros maoïstes auraient été tués par les hommes d’une brigade du TPC (Tritiya Prastuti Committee), comité composé d’anciens membres du parti ayant déserté en 2001. D’après les médias, les forces armées auraient été informées d’une fusillade entre les deux groupes et seraient intervenues pour interrompre le combat. Quelques heures plus tard, elles auraient retrouvé les corps de dix guérilleros, dont neuf en uniforme, ainsi que des armes et de la littérature maoïste sur les lieux.

Le CPI(m) dément cette version des faits et l’a fait savoir publiquement. Un porte-parole du parti a contacté par téléphone le PUCL (People’s Union for Civil Liberties) pour déclarer qu’il n’y avait eu aucune fusillade. Selon lui, il s’agissait d’une opération conjointe planifiée et exécutée par les forces paramilitaires de l’état et la police locale en collusion avec le TPC. Il a affirmé que les forces armées et le TPC avaient utilisé des hommes infiltrés pour mélanger du poison dans la nourriture servie aux guérilleros. Lorsque ceux-ci sont tombés inconscients, leurs armes ont été saisies et ils ont été tués de manière sélective par les hommes du TPC et des forces armées. Le reste des 25 guérilleros ont ensuite été embarqués par le TPC. Le porte-parole a en outre confirmé que les quatre dirigeants cités par les médias figurent effectivement parmi les morts. Il a également confirmé qu’il y avait 200 hommes armés pour mener l’opération. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que les autorités font usage de techniques telles que l’empoisonnement pour éliminer des guérilleros. Le CPI(m) a lancé un appel à une semaine de protestation et de grèves à partir de ce 1er avril pour dénoncer cette opération. Une enquête devrait également être ouverte à la demande de diverses organisations telles que le PUCL et le RDF (Revolutionary Democratic Front).

Corps de guérilleros

Corps de guérilleros

Depuis vendredi soir, une série d’opération anti-maoïstes dans l’Odisha ont conduit à l’arrestation de trois guérilleros dans le district de Koraput, à la mise au jour de trois mines terrestres dans le district de Rayagada et à une fusillade entre les forces de sécurité et des maoïstes dans le district de Malkangiri. D’après la police du Koraput, les trois guérilleros ont été arrêtés au cours d’une opération conjointe de la police locale et d’hommes du SOG (Special Operation Group) vendredi soir. L’un d’entre eux serait recherché dans le cadre d’au moins six affaires reliées à la guérilla maoïste. Les deux autres sont accusés de détention illégale d’explosifs. Samedi, l’opération conjointe d’hommes de la DVF (Rayagada District Voluntary Force) et de la CRPF dans le district de Rayagada a entrainé la découverte de trois mines terrestres cachées sous des pierres le long d’une route. Chacune pesait environ cinq kilos, et les soldats les ont désamorcées.

A l’occasion du ‘Jour de la patrie basque’, l’ETA a publié ce dimanche son traditionnel communiqué par le biais du site internet du journal basque Gara. Ecrit alors que l’annonce du décès de Javier Lopez Pena n’avait pas encore été rendu public, le texte réclame une nouvelle fois la libération des quelques 700 prisonniers détenus en France et en Espagne pour le liens, prétendus ou avérés, avec l’organisation séparatiste basque. Cette exigence est réitérée alors que tant la France que l’Espagne continuent à refuser catégoriquement toute négociations avec l’ETA et ses dirigeants.

Le prisonnier politique basque Xabier Lopez Peña est décédé ce 30 mars à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, où il avait été admis le 13 mars. López Peña avait déjà eu des problèmes cardio-vasculaires, mais la situation s’était détériorée dans la prison de Fleury. Personne, ni sa famille ni ses avocats n’avait eu de nouvelles de lui du 11 au 19 mars et personne n’avait été informé de son hospitalisation. Xabier était de Galdakao et avait 54 ans. Il était en prison depuis mai 2008, quand il avait été arrêté dans un appartement à Bordeaux avec 3 autres militants basques, Jon Salaberria, Igor Suberbiola et Ainhoa ​​Ozaeta.

France: Xabier Lopez Peña est mort

Le 28 mars, dans la ville de Temuco, les forces spéciales ont mené une opération contre deux maisons particulières, l’une d’entre elles étant l’espace Pandemia. Douze personnes ont été arrêtées et les policiers ont annoncé avoir saisi non seulement des ordinateurs, des disques durs, etc. mais aussi du matériel pour fabriquer des engins explosifs (extincteur, mèche, minuteur, poudre noire).

Les proches des emprisonnés dénoncent un montage policier comme celui du Caso Bombas de Santiago, lequel, après des mois d’enquête et d’emprisonnement, s’est écroulé pour faute de preuves. Ils accusent la police d’avoir elle-même introduit ce matériel explosif dans la maison pour jyustifier l’opération. Il faut signaler que le procureur en charge de ce nouveau montage est celui qui avait mené la persécution de paysans mapuches en 2004. Sur les douze personnes arrêtées trois sont en prison préventive pour confection et port de matériel explosif. Les 6 relâchés vont devoir payer une amende.

Un dirigeant de l’ELN a été abattu dans un affrontement entre l’armée et une brigade de guérilleros. Au cours d’une opération militaire dans le département du Cauca (sud-ouest), le leader de la brigade Camilo Cienfuegos de l’ELN, connu sous le nom de guerre ‘Omar’, a été tué lorsque sa brigade a été attaquée par des soldats de l’armée colombienne. Ceux-ci ont également saisi dix fusils, un lance-grenade, deux pistolets, des munitions, des mines terrestres, des grenades et des uniformes de la police nationale et de l’armée.

D’après plusieurs rapports officiels, une brigade de guérilleros de la NPA aurait abattu deux miliciens pro-gouvernementaux au cours d’une fusillade hier à proximité de la ville de Butuan, dans le sud du pays. L’affrontement se serait déroulé dans le village d’Antichar où les miliciens étaient déployés pour sécuriser la zone. Aucun détail sur les circonstances de la fusillade n’ont été communiqué mais celle-ci coïncide avec le 44ème anniversaire de la New People’s Army. La NPA n’a pour l’instant pas réagi, mais ses dirigeants ont récemment déclaré que l’opération offensive contre les cibles militaires et policières allait se poursuivre dans les prochaines semaines à travers tout le pays.