Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les manifestants égyptiens, qui demandent la libération de prisonniers, ont affronté la police pour le quatrième jour consécutif mercredi dans les rues de Port-Saïd, au débouché du canal de Suez sur la Méditerranée. Les émeutes ont commencé fin janvier après la condamnation à mort de 21 personnes, des supporters du club de football Al Masri de Port-Saïd, mises en cause dans une bousculade qui a fait 74 morts en février 2012 en marge d’un match de football au stade de la ville.

Les troupes armées ont tenté de séparer la police et les manifestants. Un soldat a dû être évacué après avoir été blessé par un tir de gaz lacrymogènes. « Le peuple veut renverser le régime, » ont scandé les manifestants qui demandent la libération de plusieurs de leurs camarades arrêtés mardi. Ces slogans étaient les mêmes que ceux scandés lors du renversement d’Hosni Moubarak, qui a laissé la place à un gouvernement élu dirigé par les islamistes. Depuis dimanche, les heurts ont fait six morts parmi lesquels figurent trois policiers et plus de 400 blessés.

Egypte: Quatrième jour d’affrontements à Port Saïd

Quelques milliers de personnes ont manifesté dans les rues du centre-ville de Montréal contre la hausse des frais de scolarité. La manifestation s’est mise en branle peu après 20h30. Deux heures plus tard, toutefois, le Service de police de Montréal, prétextant des incidents, a lancé un ordre de dispersion dans les deux langues. Des projectiles et une cinquantaine de pièces pyrotechniques ont été lancés vers les policiers qui ont fait usage de grenades assourdissantes. Ils ont aussi chargé la foule en frappant sur leur bouclier. La manifestation s’est scindée en plusieurs petits groupements.

Un policier et un manifestant ont été blessés lors des affrontements. Le premier aurait subi une blessure légère près d’un oeil, résultat d’une pièce pyrotechnique. Le second a été coupé à une jambe. Une cinquantaine de personnes ont été prises en souricière et ont été arrêtées autour de minuit. Un constat d’infraction leur a été remis pour attroupement illégal. Au moins trois autres arrestations isolées ont été effectuées, pour méfait ou bris de condition. Une vitrine d’un hôtel et deux autres d’institutions bancaires qui ont été fracassées.

Canada: 62 interpelations, dix arrestations à Montréal

Le FNAEG, fichier policier des empreintes génétiques, initialement conçu pour ne ficher que les seuls criminels sexuels, est passé, en 10 ans, de 3 224 personnes fichées à près de 2,2 millions. En 2002, 65% des personnes fichées y étaient enregistrées en tant que « personnes condamnées » (leur empreinte génétique sera conservée pendant 40 ans). En 2012, la proportion de « personnes condamnées » n’est plus que de 18% : 80% des gens qui y sont nommément fichés n’ont en effet été que « mis en cause », et sont donc toujours considérés comme « présumés innocents » aux yeux de la Justice… ce qui n’empêchera pas leur empreinte d’être conservée pendant 25 ans. Dans la mesure où les proches (parents, frères ou sœurs) des personnes fichées dans le FNAEG peuvent elles aussi être identifiés, c’est une Français sur six qui est susceptible d’être identifié avec le FNAEG.

Google a rendu publiques cette semaine les lettres dites de « sécurité nationale » qu’il a reçues et qui correspondent à des demandes officielles de données, au nom de la loi antiterroriste Patriot Act, adoptée après les attentats du 11 septembre 2001. Des associations comme l’Aclu (American Civil Liberties Union) estiment que ces lettres donnent trop de pouvoir au gouvernement, qui peut ainsi surveiller des comptes internet sans mandat de la justice.

De 2009 à 2012, le géant de l’internet a reçu d’agences gouvernementales américaines « entre zéro et 999 demandes ». Ces demandes concernaient chaque année entre « 1.000 et 1.999 comptes », à l’exception de l’année 2010, au cours de laquelle les demandes visaient « entre 2.000 et 2.999 comptes », selon Google qui ne publie que des éventails de chiffres pour répondre aux demandes du FBI, du département de la Justice et d’autres agences gouvernementales qui craignent que la publication de chiffres exacts révèle des informations sur les enquêtes en cours.

Vendredi 1er mars, le bureau de recrutement de la gendarmerie nationale de Poitiers a été le théâtre d’une manifestation éclair d’une dizaine opposants à Notre-Dame-des-Landes qui ont déployé une banderole et collé des affiches « Pour faire du fric il faut du flic ».

France: Action pro-ZAD à la gendarmerie de Poitiers

Deux hommes ont été inculpés mardi pour tentative d’attaque au mortier contre un commissariat de Londonderry, deuxième ville d’Irlande du Nord. Les deux hommes âgés de 35 et 37 ans comparaîtront en justice mercredi pour « possession d’explosifs avec intention de mettre des vies en danger, détention de matériel destiné à des actes terroristes et conspiration en vue de provoquer une explosion ».

Deux autres hommes, âgés de 31 et 37 ans, ont en revanche été remis en liberté. Les mortiers de fabrication artisanale avaient été découverts dans la nuit de dimanche à lundi à l’arrière d’une camionnette dont le toit avait été en partie découpé pour permettre de les tirer. Ils étaient visiblement destinés à une attaque imminente des Républicain dissidents de l’IRA contre un commissariat de Londonderry.

Irlande du nord: Tentative d’attaque au mortier d’un commissariat

Le Sénat français a adopté la semaine passée une proposition de loi PCF d’amnistie des délits et sanctions pour des faits commis lors de mouvements sociaux. Le texte -voté de justesse par 174 voix contre 171. La proposition de loi a toutefois été largement amendée par les sénateurs socialistes qui en ont limité la portée. Sont amnistiées au cas par cas les infractions commises entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013, passibles de 5 ans d’emprisonnement au plus. Le texte d’origine prévoyait l’amnistie pour les faits commis avant le 6 mai 2012 et concernait les infractions passibles de 10 ans de prison.

Autre amendement des socialistes, seuls sont concernés les faits commis à l’occasion de conflits du travail, d’activités syndicales de salariés et d’agents publics, y compris lors de manifestations. Le texte prévoyait une application élargie aux professions libérales et exploitants agricoles. Sont également amnistiées les infractions commises lors de mouvements collectifs revendicatifs, associatifs ou syndicaux relatifs aux problèmes liés au logement. Le projet d’origine parlait de problèmes liés non seulement au logement mais aussi à l’éducation, à la santé, à l’environnement et aux droits des migrants.

Le refus de se soumettre à des prélèvements ADN ne sera amnistié que si les faits à l’origine de ce prélèvement sont eux-même amnistiés. Un amendement socialiste a également exclu du bénéfice de la loi « les dégradations volontaires ayant pour conséquence de nuire au bon déroulement de travaux scientifiques ou de recherche ». Cette rédaction ne devrait pas concerner les faucheurs de champs OGM. Le texte prévoit aussi l’amnistie des mineurs condamnés lors des grèves de 1948 et de 1952. Il reste sept de ces mineurs survivants.

Le gouvernement fédéral a décidé de réduire le tarif des écoutes téléphoniques de moitié. L’arrêté pris dans ce sens et paru au Moniteur lundi entrera en application le 14 mars prochain, a annoncé mardi la ministre de la Justice. Le budget des frais de justice a sensiblement augmenté au cours des dernières années. Le nombre d’écoutes téléphoniques, en hausse, n’y est pas étranger. 0n en compte en moyenne 10% de plus chaque année. Elles sont ainsi passées de 995 en 2004 à 5.590 en 2011, ce qui a coûté 25,5 millions d’euros à l’Etat.

Le Manipur a été annexé en 1949 par l’Union Indienne. La loi Armed Forces (Special Powers) Act, une forme de loi martiale, a été imposée depuis 1980 au Manipur et dans les autres Etats du Nord-Est de l’Inde. Elle étend de façon considérables les pouvoirs des forces de sécurité pour lutter contre des mouvements sécessionnistes. L’AFSPA a mené à de nombreux actes de violence militaires, causant la mort de dizaines de milliers de personnes. Irom Sharmila Chanu a entamé le 4 novembre 2000, une grève de la faim qu’elle entend poursuivre jusqu’à l’abrogation de la loi AFSPA. Elle a pris cette décision de jeûne politique à la suite de l’assassinat de dix jeunes hommes par les soldats de l’organisme paramilitaire indien « Assam Riffles ».

La police l’arrête alors en l’accusant de tentative de suicide. Elle est condamnée à la peine maximale prévue par les lois indiennes pour un tel cas, un an. Libérée au bout de cette durée, elle poursuit sa protestation par le même moyen et est arrêtée à nouveau, vivant l’alternance d’une année de prison avec une journée de liberté. Elle est alimentée de force à l’aide d’une canule nasale. En début de semaine, elle a une nouvelle fois été traînée devant un tribunal de Delhi afin d’y être jugée pour tentative de suicide.

Inde: Une gréviste de la faim au tribunal pour « tentative de suicide »

Alain Winants, administrateur général de la Sûreté de l’Etat a introduit une demande afin que soit publié un arrêté royal qui permettrait à la Sûreté de conserver ses données durant cinquante ans, voir plus si elle l’estime nécessaire. Toute personne reprise dans la base de données pourrait dès lors y rester pendant un demi-siècle. Par ailleurs, il souhaiterait également pouvoir aussi conserver durant trente ans des données incorrectes ou incomplètes, ce qui d’après les premières réactions, serait totalement illégal, la loi de protection de la vie privée étant très claire à ce sujet. Néanmoins, la ministre de la Justice a affirmé que les discussions politiques allaient commencer pour donner suite à cette demande d’Alain Winants.